"La première année de mon mariage, j'ai beaucoup pleuré, et des sanglots comme ceux de l'enfance. [...] L'expérience m'a enseigné que le mariage ne rend pas plus heureuse. Il ôte l'illusion d'une âme soeur, croyance qui occupait jusque-là tout l'espace. Dans le mariage, le sentiment d'incompréhension redouble. Car toute la vie antérieure au mariage était une recherche de cet espace de compréhension. Est-ce que ce n'est pas mieux ainsi, sans cette illusion, face à face avec une seule grande et solitaire vérité ? J'écris cela dans mon carnet de dépenses, le dimanche de Pâques 1902, assise dans ma cuisine à préparer un rôti de veau." Marie Darrieussecq |