La traduction de Julie Wolkenstein "Only Gatsby"
"Only Gatsby" : les lecteurs français de The
Great Gatsby connaissent le roman sous le titre, trouvé par
Victor Liona et conservé par Jacques Tournier, de Gatsby le
Magnifique. "Magnifique" pour l'anglais "great",
ce qui, traduit littéralement, donnerait Le Grand Gatsby.
Magnifique, la trouvaille de Liona Test aussi, et traîtresse. Ne
voyant pas d'équivalent satisfaisant à l'original, je propose
Gatsby tout court, Gatsby "only". C'est souvent
ainsi abrégé que les passionnés se le désignaient
déjà entre eux, comme un nom de code. C'est d'ailleurs à
ce titre, Gatsby, que Fitzgerald a renoncé, parmi d'autres
: The Great Gatsby ne lui a jamais vraiment plu. Il lui a imputé,
plus tard, l'échec commercial du livre. S'il n'a pas retenu Gatsby,
c'est simplement pour se démarquer du best-seller de Sinclair Lewis,
Babbitt,
publié en 1922. "Only Gatsby" : je n'ai jamais traduit aucun autre roman, n'en traduirai probablement jamais d'autre. Ce qui précède est le résultat d'une rencontre, d'une histoire d'amour unique avec ce texte. Julie Wolkenstein On
constatera que, contrairement à tous les usages, Ce texte est absent de l'édition de poche GF Flammarion, 2012 Cette édition comporte une présentation, des notes, une chronologie, une bibliographie de la traductrice, et, là aussi, contrairement aux usages, une dédicace : "A mon old sport". De plus, sans prévenir, un changement dans la traduction affecte justement l'expression "old sport", traduit "très cher" dans l'édition P.O. L et "mon pote" dans l'édition GF Flammarion de 2012, avec cette note lors de la première occurence : En anglais, "old sport". Fitzgerald emprunte probablement cette expression à Max Gerlach, un bootlegger rencontré à Great Neck. L'apostrophe, que Gatsby emploie une quarantaine de fois dans le roman, et que ses interlocuteurs relèvent comme incongrue, est ambiguë. Elle peut passer pour une préciosité empruntée à laristocratie anglaise et renvoyant à une ancienne camaraderie nouée lors de compétitions sportives, mais aussi être un diminutif de "sporting man", qui désignaità lépoque un débauché. Comme elle na pas déquivalent enfrançais, nous choisissons "mon pote" par défaut, essentiellement pour des raisons dhomophonie. Par-dessus le marché, Julie Wolkenstein a fait d'autres traductions : - Ethan
Frome d'Edith Wharton, P. O. L , 2014 - Tendre est la nuit de Fitzgerald, GF Flammarion, 2015, avec une présentation détaillée. Cette traduction a été réalisée à
partir de la première édition de Tendre est la nuit
(Scribners, avril 1934). La version originale comporte, comme souvent
les livres de Fitzgerald, beaucoup derreurs : tantôt jai
choisi de les rectifier (en corrigeant, par exemple, le français
fautif de répliques pourtant |