Alison Cunningham alias Cummie,
engagée quand Stevenson a 4 ans, et qui joua un rôle maternel essentiel

 

« Passer de l'écoute à la lecture revient à franchir un grand cap, et des plus dangereux. Pour bon nombre d'enfants, je crois qu'il marque la fin de l'essentiel de leur plaisir. Jamais plus ils n'entendront le carillon des mots superbes, les cadences des périodes majestueuses. Désormais, nous allons devoir affronter seuls, tels des pionniers, les caractères silencieux, inexpressifs, et le choix de ce que nous allons lire est entre nos mains. » (cité par Nicole Zand, Le Monde, 20 mai 1994)

« Stevenson attribuait son sentiment dramatique et la musique de sa prose aux contes que, lorsqu'il était enfant, sa nurse Alice Cunningham, "Cummie", lui lisait pour l'endormir. Elle lui lisait des histoires de fantômes, des hymnes religieux, des pamphlets calvinistes et des romans écossais, et tout cela finit par se trouver une place dans sa fiction. "C'est vous qui m'avez donné la passion du drame, Cummie", lui confia-t-il, devenu adulte. "Moi, Master Lou ? Jamais de ma vie je n'ai mis les pieds dans un théâtre." "Ah, femme ! répliqua-t-il. Vous aviez une façon magnifiquement dramatique de réciter les hymnes." Stevenson n'apprit à lire qu'à l'âge de sept ans, non par paresse mais parce qu'il souhaitait faire durer le plaisir d'entendre les histoires s'animer. Ce que notre auteur appelle "le syndrome de Schéhérazade". » (Alberto Manguel, Une histoire de la lecture, Actes Sud Babel, p. 372)

Le dialogue entre Stevenson et Cummie est tiré de The Life of Robert Louis Stevenson de Graham Balfour, 2 vol., Londres, Methuen & Co., 1901.


Quand Voix au chapitre lit Stevenson : http://www.voixauchapitre.com/archives/2019/stevenson_dr_jekyll.htm