Sur
les 8 livres lus entre septembre et décembre, avec P.K. Dick,
Etienne aura eu la chance
d'être enthousiasmé par 4 d'entre eux, quelle injustice...
Sur Les
enfants Tanner de Robert WALSER
EtienneM'est
venu à l'esprit une récente réflexion de Lisa : ce
livre, je l'ai lu il y a un an, je l'ai adoré, mais je ne me rappelle
plus exactement pourquoi. Je vais tout de même essayer de développer
car j'avais été tellement emballé que j'avais acheté
Morceaux de prose et la fascination s'était répétée.
Sans rentrer dans les détails, puisque je ne les ai plus en tête,
ce qui me reste est l'onirisme qui enveloppe comme un cocon ce texte.
Cette sensation de réel pas tout à fait réel sans
qu'on puisse mettre le doigt sur ce qui change. Peut-être ces personnages
mi-naïfs mi-résignés. Une sorte de mélancolie
apaisante. Je garde aussi une image très forte de la nature en
hiver : les montagnes, la neige
à tel point qu'elle me paraissait
un personnage du livre.
Je ne pourrai pas en dire tellement plus, car le rêve est sédimenté
dans mon inconscient. Je l'ouvre en grand.
Tous
les matins du monde de Pascal QUIGNARD
EtienneJe
suis le premier à n'avoir pas vu le film. J'ai énormément
aimé. Je remercie qui l'a proposé car c'est un gros coup
de cur. Les ressemblances, la parenté avec Annie Ernaux,
est troublante. C'est brut, sobre à la fois, une écriture
pleine de mystère. Et ce flirt avec le surnaturel. Merci pour la
référence au jansénisme qui est éclairante.
Contrairement à Annick et Danièle, ce qui domine pour moi
n'est pas la musique, mais les hommes qui vivent pour la musique, la façon
dont ils la vivent. Je n'ai pas beaucoup de choses à dire, je l'ai
lu hier, sans avoir le temps de laisser décanter ma lecture. J'ouvre
en grand et je relirai des Quignard.
Sur
Dites-leur que je suis un homme d'Ernest
J. GAINES, un livre en plus proposé
par Etienne :
EtienneIl
s'agit donc d'un livre que l'on m'a offert il y a quelques mois et je
n'en avais évidemment jamais entendu parler. J'ai été
rapidement séduit et au-delà du fait que l'auteur était
inconnu du groupe et qu'il avait été distingué, voilà
ce qui m'a poussé à vous le proposer. Au passage, je ne
m'attendais pas du tout à ce qu'il soit programmé aussi
vite et j'en ai été presque pris de court pour le défendre.
Avant tout ce qui m'a plu dans ce livre c'est son ambiance, j'ai eu l'impression
de plonger dans un univers inconnu. C'est donc le sud des États-Unis
mais pas n'importe quel sud : le sud-ouest c'est-à-dire la Louisiane
au début du 19e. Il y a comme une sorte d'exotisme assez puissant,
presque un sentiment caribéen : la gastronomie, le passé
de la présence française qui imbibe la société.
Tout cela passe évidemment en arrière-plan une fois que
la tragédie est installée mais l'hameçonnage marcha
fort bien.
La tragédie est brièvement installée et l'on comprend
qu'il ne s'agira pas d'un combat judiciaire mais de tout autre chose.
L'histoire est simple mais puissante : un homme essaie de redonner sa
dignité à un autre homme. Une personne tiraillée
entre son égoïsme et ce qu'il estime être son devoir.
Finalement, et peut-être est-ce cela qui m'a plus, il s'agit surtout
du combat intérieur d'un homme pour retrouver sa foi en l'homme
dans sa dimension humaniste mais qui flirte aussi avec le religieux. A
ce titre j'ai trouvé l'opposition avec le pasteur marquante et
passionnante, ce dernier apparaissant au fil des lignes d'une complexité
plus profonde qu'au premier abord. Tout ce qui est écrit paraît
simple mais insuffler de la puissance.
J'ai lu qu'on appelait Gaines le "Faulkner noir". Je ne suis
pas d'accord. Tout d'abord parce que je n'aime pas le procédé
; Gaines est Gaines et je ne vois pas pourquoi on devrait l'affubler de
ce qualificatif pour lui donner des lettres de noblesse. Si l'on devait
lui trouver une parenté auprès d'autres auteurs j'opterais
plutôt pour Steinbeck ou Graham Green.
Un petit mot pour terminer sur le "cahier de Fergusson". Je
me doute qu'il ne plaira pas à tout le monde et peut-être
sera-t-il raillé. De mon côté il m'a ému aux
larmes.
J'ouvre donc ce livre en grand.
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