Pascal Quignard : chronologie

  • 1948 : Naissance à Verneuil-sur-Avre de Pascal Charles Edmond Quignard. Ses parents sont tous deux professeurs de lettres classiques. Le premier est issu d'une famille d'organistes d'origine wurtembergeoise et alsacienne tandis que le grand-père maternel, Charles Bruneau, est l'auteur, avec son homonyme Ferdinand Brunot, d'une fameuse Histoire de la langue française. "Ces grands connaisseurs de la langue vous piétinaient à la moindre faute". Quant au goût pour ce que Pascal Quignard nomme les "langues originaires", le latin et le grec, il lui vient des jeux étymologiques qu'affectionnait sa mère. "Il n'y avait pas un repas qui ne soit interrompu par des recherches dans les dictionnaires. C'était à la fois fascinant et un peu effrayant de voir les lèvres de ma mère prononcer des mots cabalistiques, des dérivations dépourvues de sens pour un enfant."
  • 1949 : Février, Cäzilia (Cäcilia) Müller (1927-2009), jeune fille au pair allemande, arrive à Verneuil. Elle s’occupe essentiellement de Pascal.
  • 1950 : Mars, après un an de séjour chez les Quignard, Cäzilia quitte Verneuil pour Paris. Son départ déclenche une crise d’anorexie et de mutisme chez Pascal.
  • 1951 : La famille Quignard s’installe au Havre, « la ruine à l’état vivant », dans un immeuble d’Auguste Perret tout juste construit. Quelques temps après, séjour de Pascal, mutique et anorexique, chez sa grand-mère maternelle, Marie Bruneau, qui lui apprend à lire dans Peau d’âne. Pui il lit seul Les Mémoires d’un âne.
  • 1952 : Classe de douzième au lycée du Havre. Les vacances de Pâques se passent à Ancenis chez les tantes Quignard dont la maison est consacrée à la musique.
  • 1952 à 1958 : École élémentaire au Lycée du Havre. Cours de solfège chez Mme Pinchard. Cours de piano chez Mlle Rioux.
  • 1958 : D’octobre à décembre classe de 6e au lycée de garçons du Havre.
  • 1959 : De janvier à juin, classe de 6e au lycée mixte de Sèvres. Cours de piano avec Mlle Levallois.
  • 1959-1964 : Lycée de Sèvres (de la 5ème à la 1ère).
  • 1962 : Début de l’étude de la composition et du violon chez Jacques Pinchard.
  • 1964 à 1967 : Pascal Quignard peint un grand nombre de toiles qu’il brûlera en 1968. Il en est de même pour ses compositions musicales et son journal.
  • 1966 : Baccalauréat. Iinscription à l’université de Nanterre en philosophie. C’est là que Pascal Quignard rencontre sa future épouse, Marie-Françoise Oberrieder, étudiante elle aussi en philosophie auprès d’Emmanuel Levinas à Nanterre. Il abandonnera ses études et une thèse, dont Emmanuel Levinas avait rédigé le sujet : "Le langage chez Bergson".
  • 1968 : Les événements de mai détournent Pascal Quignard de l’enseignement. Il reprend l’orgue des mains de sa grand-tante Marthe Quignard, à Ancenis, chez qui il écrit son essai sur la Délie de Scève. Il l’envoie aux éditions Gallimard qui le publient. Paraît « La parole et le bouclier » dans le numéro XI de L’éphémère. Il entre dans le groupe de l’Éphémère où il rejoint Louis-René des Forêts, André du Bouchet, Michel Leiris, Paul Celan, Yves Bonnefoy, Alain Veinstein.
  • 1969 : Pascal Quignard est engagé comme lecteur chez Gallimard. L’Être du balbutiement, essai sur Sacher-Masoch, au Mercure de France. Il épouse à la mairie de Boulogne-Billancourt Marie-Françoise Oberrieder. Le couple habite rue Poliveau dans le 5e arrondissement de Paris.
  • 1970 : Pascal Quignard traduit l’Alexandra de Lycophron à la demande de Paul Celan. Paul Celan se suicide. André du Bouchet décide d’arrêter L’éphémère.
  • 1971-1972 : Service militaire. Après deux mois de classe à Fontainebleau, Pascal Quignard est affecté au Train des équipages, au Camp des Loges, à Saint-Germain-en-Laye, où il devient chauffeur de la 2 CV camionnette du vaguemestre.
  • Septembre 1972-septembre 1974 : Pascal Quignard enseigne à l’université de Vincennes (littérature grecque et romaine, littérature du Moyen Âge et de la Renaissance).
  • 1972 : Naissance de son fils Guillaume, Joachim. Le second prénom est choisi en hommage à Joachim du Bellay.
  • 1973 : Pascal Quignard publie Le manuscrit sur l’air. À la Bibliothèque nationale il établit les Oeuvres complètes de Maurice Scève et traduit des œuvres de Damascius et de Denys l’Aréopagite.
  • 1974 : Publication de La Parole de la Délie et des Œuvres complètes de Maurice Scève au Mercure de France. Premier entretien sur Scève dans « Les matinées de France Culture ».
  • 1974-1976 : Pascal Quignard est lecteur-correcteur de grec à la librairie Eugène Belin.
  • 1975 : Michel Deguy. Période de dépression.
  • 1976 : Entrée au comité de lecture de Gallimard. Publication de Le Lecteur.
  • 1977 : Pascal Quignard enregistre Alexandra de Lycophron sur France-Culture. Début de la rédaction des Petits traités (achevés en 1980). Refus des éditeurs. Les 3 premiers tomes (sur 8) seront publiés de 1981 à 1985 aux éditions Clivages.
  • 1978 : Première émission avec Alain Veinstein à France Culture. Pascal Quignard lit Le Lecteur et interprète au piano le plan de son livre.
  • 1979 : Le Secret du domaine. Période de dépression.
  • 1980 : Paraît son premier roman, Carus, qui obtient le Prix des Critiques.
  • 1981 : Le petit Cupidon.
  • 1982-1992 : Psychanalyse avec André Auscher. Deux ans après le début de l’analyse, revenance de Cäzilia Müller, début de la rédaction de Le Salon du Wurtemberg.
  • 1984-1987 : Plusieurs publications (Une grenouille d’Ulubres, Origine de l’objet livre, Le mot contemporain, Le Vœu de silence)
  • 1984 : Les Tablettes de buis d’Apronenia Avitia.
  • 1985 : Une gêne technique à l’égard des fragments.
  • 1986 : Le roman Le Salon du Wurtemberg connaît un énorme succès et de très nombreuses rééditions.
  • 1986-1990 : Étude du violoncelle à la Schola Cantorum.
  • 1987 : La Leçon de musique.
  • 1987-1990 : Pendant deux ans, boulevard Raspail, conférences à l’École des Hautes Études en sciences sociales sur l’origine du roman.
  • 1988 : Conseiller du Centre de Musique Baroque de Versailles. À la demande de Jordi Savall, il préside le Concert des Nations.
  • 1989 : Nomination par Antoine Gallimard au Comité de direction des Éditions Gallimard. Il en devient le Secrétaire général. Publication de « La déprogrammation de la littérature » dans Le Débat. Publication de Les Escaliers de Chambord aux éditions Gallimard.
  • 1990 : À l’occasion de la sortie de la version espagnole du Salon du Wurtemberg aux Éditions Versal, « retrouvailles » avec Cäzilia Müller à Barcelone. Publication de Kong-souen Long, Sur le doigt qui montre cela chez Michel Chandeigne, des huit tomes des Petits traités grâce à Alain Veinstein, de La Raison grâce à Patrick Mauriès, de Albucius chez Paul Otchakovsky-Laurens.
  • 1991 : Pascal Quignard divorce de Marie-Françoise Oberrieder. Martine Saada devient sa compagne. Publication de Georges de La Tour, de Tous les matins du monde. Sortie du film d’Alain Corneau Tous les matins du monde adapté du roman. Le succès du film à l’étranger attire l’attention sur Pascal Quignard.
  • 1992 : Grâce à François Mitterrand, fondation du Festival d’Opéra et de Théâtre baroques à Versailles. Publication de Fronteira au Portugal, dans le palais de Fernando de Mascarenhas, dans le lieu même des azulejos du roman.
  • 1993 : Création de Le Nom sur le bout de la langue, oratorio de Michèle Reverdy d’après le conte publié chez P.O.L.
  • 1994 : Pascal Quignard démissionne de la présidence du Concert des Nations, dissout le Festival d’Opéra et de Théâtre baroques du palais de Versailles, démissionne des fonctions de Secrétaire général et du comité de lecture des éditions Gallimard pour se consacrer entièrement à l’écriture et s’installe à Sens dans l’Yonne. Publication de Le Sexe et l’effroi, L’Amour conjugal avec Pierre Skira, Les Septante avec Pierre Skira, L’Occupation américaine aux éditions du Seuil.
  • 1995 : En juin, le chorégraphe Angelin Preljocaj crée le ballet L’Anoure à Orange d’après le conte La Voix perdue. Publication de Rhétorique spéculative aux éditions Calmann-Lévy. Voyage en Islande.
  • 1996 : Publication de La Haine de la musique.
  • 1997 :Pascal Quignard est victime d’une hémorragie pulmonaire. Pendant son séjour à l’hôpital Saint-Antoine, il commence à écrire Vie secrète qu’il publie l’année suivante chez Gallimard.
  • 1998 : 1er colloque à Bologne consacré à l’œuvre de Pascal Quignard (publication des actes Pascal Quignard, la mise au silence, avec en ouverture, le conte inédit, La Voix perdue, Champ Vallon, 2000).
  • 1999 : Pascal Quignard commence à écrire « Dernier royaume », à Nefta, au Sahara Palace.
  • 2000 : Publication de Terrasse à Rome. Le livre reçoit le grand prix du Roman de l’Académie française et le prix Pierre de Monaco.
  • 2001 : Publication de Pascal Quignard, le solitaire, avec Chantal Lapeyre-Desmaison.
  • 2002 : Publication des trois premiers tomes de « Dernier royaume », Les Ombres errantes, Sur le Jadis, Abîmes. Pascal Quignard reçoit le prix Goncourt pour l’ensemble des trois tomes. C’est la première fois que le jury attribue le prix à une œuvre non romanesque. Publication de Tondo, avec Pierre Skira.
  • 2004 : Premier colloque international à Cerisy–la-Salle « Pascal Quignard, figures d’un lettré » (Actes publiés en 2005 chez Galilée).
  • 2005 : Création à Bruxelles de Pour trouver les enfers d’Ingrid von Wantoch Rekowski. Marie Vialle met en scène et joue Le Nom sur le bout de la langue au Théâtre de la Bastille. Publication des Écrits de l’éphémère, de Sordidissimes et Les Paradisiaques, Dernier royaume IV et V.
  • 2006 : Marie Vialle met en scène et joue avec Lam Truong Triomphe du Temps aux Subsistances à Lyon. Publication de Requiem, L’Enfant au visage couleur de la mort, Ethelrude et Wolframm. Publication de Villa Amalia qui reçoit le prix Jean Giono, de Quartier de la transportation, avec Jean-Paul Marcheschi, de Cécile Reims graveur de Hans Bellmer.
  • 2007 : Publication de La Nuit sexuelle.
  • 2008 : Publication de Boutès (dont les manuscrits seront publiés en 2011 dans Sur le désir de se jeter à l’eau, avec Irène Fenoglio).
  • 2009 : Sortie du film Villa Amalia de Benoît Jacquot, adapté du roman. Publication de La Barque silencieuse, Dernier royaume, VI. Création à Bordeaux de Medea en duo avec Carlotta Ikeda sur une musique d’Alain Mahe (le spectacle tournera dans le monde trois ans durant).
  • 2010 : Création à la salle Pleyel de Requiem sur la musique de Thierry Lancino. Colloque international à Paris « Pascal Quignard. La littérature démembrée par les muses ». Publication de Lycophron et Zétès dans la collection Poésie-Gallimard.
  • 2011 : Publication de Les Solidarités mystérieuses (dont les archives seront publiées dans La Suite des chats et des ânes, avec Mireille Calle-Gruber). Publication de Inter, avec Bénédicte Gorrillot. Le poème latin de Pascal Quignard Inter aerias fagos (1976) est traduit par Pierre Alferi, Éric Clémens, Michel Deguy, Bénédicte Gorrillot, Emmanuel Hocquard, Christian Prigent, Jude Stéfan. Publication de Portraits de Marie Morel, avec Olivier Degen (Regard).
  • 2012 : Exposition au Musée de l’Arsenal à Soissons de « Pascal Quignard. Pierre Skira, Œuvres croisées ». Publication de Les Désarçonnés, Dernier royaume VII.
  • 2013 :
    - 16 janvier, « récit-récital » avec Lorenda Ramou, Femme disant adieu, au Conservatoire national de musique de Paris.
    - Mars, voyage aux États-Unis, université de Saint-Louis, université Emory à Atlanta, concert Quatre chants. A Atlanta, invité d’honneur au colloque « Trace(s), fragment(s), reste(s) ».
    - 29 et 30 avril, Le Havre, colloque international « Les Lieux de Pascal Quignard ». Une ultime représentation de Medea est donnée au Havre.
    - 7-8 Octobre, Sao Paulo, colloque international « Pascal Quignard : la littérature hors frontières », concert Quatre chants à Rio de Janeiro.
    - 12-17 novembre, Tokyo, colloque international « Pascal Quignard, la littérature à son Orient ».
    Publication de L’Origine de la danse, des Leçons de Solfège et de piano.
  • 2014 : 2e édition de L’Être du balbutiement, Essai sur Sacher-Masoch au Mercure de France.Sur l’image qui manque à nos jours. Second Colloque international de Cerisy « Pascal Quignard, Translations et métamorphoses » (Actes publiés chez Hermann). Publication de Mourir de penser, Dernier royaume IX (Grasset).
  • 2015 : Sur l’idée d’une communauté de solitaires (Arlea). Critique du jugement (Galilée). Princesse vieille reine (Galilée).
  • 2016 : Vita e morte di Nitardo (Analogon) : l'édition italienne est la première édition de ce texte. Les Larmes (Grasset). Le Chant du marais (Chandeigne), avec Gabriel Schemoul, illustrateur.
  • 2017 : Performances de ténèbres (Galilée) Une journée de bonheur (Arlea). Dans ce jardin qu’on aimait (Grasset).
  • 2016-2018, Pascal Quignard suit la tournée de La Rive dans le noir (de Pascal Quignard, mise en scène Pascal Quignard et Marie Vialle)
  • 2018 : L'Enfant d'Ingolstadt, Dernier Royaume, tome X (Grasset)
  • 2019 : La vie n'est pas une biographie (Galilée)
  • 2020 : La Réponse à Lord Chandos (Galilée). L'Homme aux trois lettres, Dernier Royaume, tome XI (Grasset). Exposition à la BNF "Pascal Quignard Fragments d'une écriture".

 

Chronologie adaptée du site www.chaminadour.com


Voix au chapitre a programmé Tous les matins du monde en novembre 2020
http://www.voixauchapitre.com/archives/2020/quignard.htm