Les morceaux ratés question érotisme

Sylvie Cohen, la traductrice, raconte comment elle est devenue LA traductrice d'Amos Oz, qu'elle admire mais dont elle signale qu'il est nul dans les scènes sexuelles.
La boîte noire
était son premier livre traduit, donc elle a dû être fidèle, mais elle dit qu'elle réécrit les scènes... (Lire et traduire, La Compagnie des auteurs, par Matthieu Garrigou-Lagrange, France Culture, 21 février 2019)

Extraits accablants dans La boîte noire, Folio, 2011 :

"Michel est formidable au lit, bien meilleur que toi. Il sait constamment renouveler mon désir par des interventions qui défient l'imagination. Il m'enlève la nuit vers des contrées merveilleuses, par des sentiers subtils aux senteurs enivrantes, telle une feuille soulevée par un vent brulant jusqu'à ce que, ruisselante, je vienne mourir comme une vague aux rives de l'aube." (p. 75)


"Le respect silencieux, la reconnaissance chaleureuse qu'il témoigne envers mon corps avant et après l'amour, l'éclat rêveur qui baigne son visage, tel un violoneux de boui-boui à qui on permet de toucher Stradivarius. Chaque nuit, comme si c'était pour la première fois, ses mains parcourent mon corps, comme surprises qu'on ne leur tape pas sur les doigts. À la lueur de la lampe de chevet, lorsqu'il se lève pour m'apporter une chemise de nuit, ses yeux de myope me disent, dans un silence ardent, combien mes faveurs royales dépassent tout ce qu'il pensait mériter. Une lumière timide, spirituelle comme une prière, illumine son front de l'intérieur." (p. 138)

Notons que le New York Times a aussi ironisé lors de la sortie du livre an anglais :

"Are we meant to take seriously this description of Michel in bed? 'The shy flicker of gratitude with which he defers to my body before love and after it, the dreamy glow that spreads over his face at night: like a humble restaurant violinist who has been permitted to touch a Stradivarius. . . . A wavering, spiritual glow, like a prayer, lights up his brow from within.' It is difficult to know whether the deficiencies of this language spring from the author or the character." (Richard Locke, "An Israeli Madame Bovary",New York Times, 25 mai 1972


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