La
prolepse n'est pas une maladie de peau
«
Le narrateur ne cesse de faire des prolepses qui nous conduisent après
la guerre et après la modification profonde d'une organisation
sociale et politique. C'est assez vite pénible. » (Nathalie,
à propos de La Crypte des capucins)
La prolepse,
nous dit wikipédia,
est un procédé littéraire possédant quatre
acceptions :
- en syntaxe,
il s'agit d'une expression anticipée, dans le COD de la principale,
du sujet de la subordonnée comme dans « Regarde cette
auto, comme elle est belle »
- en rhétorique, la prolepse est une figure par laquelle on prévient
une objection, en la refusant d'avance comme dans « Cela serait
trop long à expliquer »
- en stylistique, c'est une attribution anticipée, au sujet ou
à l'objet d'un verbe, d'une propriété qu'ils n'acquerront
qu'une fois accomplie l'action exprimée par le verbe :
« Résolu d'accomplir ce cruel sacrifice,
J'y voulus préparer la triste Bérénice »
(Racine, Bérénice)
- en narratologie, la prolepse ou anticipation est une figure
de style par laquelle sont mentionnés des faits qui se produiront
bien plus tard dans l'intrigue : « Cet hiver 1657 était
notre première mauvaise saison et il ne fut pas des
plus cléments. [...] Début avril, les jours commencèrent
à rallonger sensiblement. » (M. Piquemal, Le Pionnier
du Nouveau Monde) ; la célèbre première phrase
de Cent ans de solitude, de Gabriel García Márquez,
est à cet égard très éclairante : «
Bien des années plus tard, face au peloton dexécution,
le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi
au cours duquel son père lemmena faire connaissance avec
la glace. »
C'est
donc cette dernière acception à laquelle renvoie Nathalie,
qui rejoint Gérard Genette pour quii la prolepse désigne
:
«
toute manuvre narrative consistant à raconter ou évoquer
d'avance un événement ultérieur (au point de l'histoire
où l'on se trouve) »
Des
exemples repérés dans La Crypte des capucins ayant
été demandés à Nathalie, les voici :
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