Dernière page du roman

Alexander Mihailovitch Nizhnikov quitta le Sonderlager Mysen le 18 juin 1945 avec un peu moins de quatre cents autres prisonniers de guerre russes. Ils montèrent dans un train qui, en quatre jours et demi, les transporta à travers la Suède et la Finlande, puis dans des bus qui les conduisirent à un camp près de la ville de Kem en Carélie russe.
Là, ils apprirent que, en raison de l’ordre n° 270 du 16 août 1941, signé par Staline, ils n’étaient pas considérés comme des prisonniers libérés, mais comme des traîtres.

Alexander ainsi que trois de ses amis de Mysen subirent un interrogatoire sommaire, et leurs quatre histoires furent classées comme douteuses, invraisemblables et sans preuves. On leur donna à manger, ils purent se laver, reçurent des tenues de prisonniers, furent mis dans un autre train qui, en treize jours, les conduisit au goulag à quatre-vingts kilomètres de Khabarovsk, en Sibérie orientale, où l’on perd leur trace.

Les yeux du Rigel, Folio, p. 280


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