Pour le 13 septembre 2020, nous lisons :

Fuki-no-tô d'Aki SHIMAZAKI

Japonaise devenue canadienne, Aki SHIMAZAKI écrit en français
des cycles de 5 romans courts publiés chez Actes Sud.
Chaque livre peut être lu indépendamment des autres.
Suggestion a été faite bien sûr de lire le cycle entier, nommé L'Ombre du chardon
:

 
Cliquez pour consulter ci-dessous :
Quelques repères biographiques
Ce que dit la presse
Ses influences littéraires
Ce qu'Aki Shimazaki dit de son écriture
Ses 16 œuvres publiées
 
  QUELQUES REPÈRES BIOGRAPHIQUES

- Aki Shimazaki est née en 1954 au Japon à Gifu, un village montagneux. Elle est la cadette des trois sœurs et "se voit comme un mouton noir", rêvant "d'être seule et reconnue pour ce que j'étais et ce que je faisais".
- Titulaire d'un dipl
ôme de pédagogie, elle travaille au Japon pendant 5 ans comme enseignante d'une école maternelle (ou l'équivalent au Japon) ; elle donne également des leçons de grammaire anglaise dans une école du soir.
- À 25 ans, elle demande un visa d’immigration à plusieurs pays. "C’est le Canada qui m’a choisie", dira-t-elle.
- Elle vit 11 ans au Canada anglais, à Vancouver à partir de 1981 où elle travaille pour une société d'informatique, puis à Toronto, avant de s'installer à Montréal, attirée par l'"ambiance artistique" sans connaître un mot de français.
- À l'âge de 40 ans, elle commence à apprendre le français en autodidacte, puis dans une école de langue.
- Elle vit à Montréal depuis 1991, enseigne le japonais et publie depuis 1999. Shimazaki est son pseudo littéraire.


Le Devoir, 2018
  Ne manquez pas la présentation désopilante par deux booktubeuses sur leur chaîne Personnel à tout le monde.
 
 

CE QUE DIT LA PRESSE

Sur Fuki-no-tô :

- "Un univers japonais sans surprise", La Liberté, 17 juillet 2018
- "Aki Shimazaki : Fuki-no-tô, des amours emmêlées comme un champ de bambous", Laurence Houot, France Info, 26 avril 2018
- Lecture d'un extrait "Les lectures d'Alexandra Lemasson", avril 2018, 2 min 23
- "Fuki-no-tô : l'amour comme un bosquet de bambous", Laila Maalouf, La Presse, 11 octobre 2017
- Télérama, Martine Landrot, 22 mai 2018

Des articles sur les autres romans :
- "Tsubame" et "Wasurenagusa", Linda Amyot, Nuit blanche, 14 janvier 2003
- "Littérature : Aki Shimazaki, lauréate du Prix du gouverneur général pour son roman Hotaru", Frédérique Doyon, Le Devoir, 17 novembre 2005
- "Mitsuba" et "Zakuro", Michel Nareau, Nuit blanche, 14 décembre 2008
- "Du pur, du vrai Aki Shimazaki", Danielle Laurin, Le Devoir, 7 février 2009
- "Tsukushi : pudeur émouvante", Josée Lapointe, La Presse, 24 février 2012
- "Yamabuki : le roman le plus bouleversant de l'année", Josée Lapointe, La Presse, 16 décembre 2013
- "Azami : premier épisode du nouveau cycle romanesque d'Aki Shimazaki", Laurence Houot, France Info, 4 janvier 2015
- "Aki Shimazaki, des petits romans comme des bulles", Alice Monard, Journal du Japon, 5 février 2015
- "Azami ou ennemi : le nouveau cycle d’Aki Shimazaki", Virginie Bloch-Lainé, Libération, 19 juin 2015
-"Aki Shimazaki : la méthode Shimazaki", Josée Lapointe, La Presse, 15 novembre 2015
- "Amour maternel", Thierry Guinhut, Le Matricule des Anges, n° 174 , juin 2016
- "Suisen : cours de lucidité", Josée Lapointe, La Presse, 7 décembre 2016
- "Aki Shimazaki : Suisen", Libération, 17 mars 2017
- "Suisen d’Aki Shimazaki ou le désarroi du narcisse", Le Temps, 9 juin 2017
- "Suisen", Pierre Boivin, Nuit blanche, 22 juin 2017.
- "Maïmaï : histoires de famille", Luc Boulanger, La Presse, 14 novembre 2018
- "Maïma", Télérama, Martine Landrot, 2 avril 2019
- "L’élégance cachottière de l’escargot", Le Temps, 7 avril 2019
- "Maïma, le dernier roman d'Aki Shimazaki, reine de la "pentalogie", Laurence Houot, France Info,27 avril 2019
- "Suzuran : état contemplatif", Iris Gagnon-Paradis, La Presse, 10 octobre 2019

Un entretien de fond :
"Aki Shimazaki : ce qu’on ne peut pas dire", entrevue réalisée par Linda Amyot, revue québécoise Nuit blanche, n° 108, automne 2007.

Des travaux universitaires (pour des fanas qui voudraient approfondir...) :
- Un mémoire de maîtrise Poétique du secret dans la saga d’Aki Shimazaki, Marie-Hélène Lemieux, Université de Montréal, 2004
- "De la mémoire vive au dire atténué : l'écriture d'Aki Shimazaki", Lucie Lequin, revue Voix et images : littérature québecoise, volume 31, n° 1, automne 2005, "Figures et contre-figures de l'orientalisme"
- "Le fardeau des identités dans Tsubane d’Aki Shimazaki", Fred Dervin, Dialogues francophones, n°15, 2009
- Le poids des identités : mémoire et traumatisme chez Aki Shimazaki, dir. Frédéric Dervin, Editions universitaires européennes, 2010 (premier livre sur cette auteure)
- "Le mythe du bilinguisme littéraire – cas d’Aki Shimazaki", Yukiko Kano, Communication au 53e congrès annuel du Conseil International d'Etudes Francophones (CIEF) à Aix-en-Provence, le 30 mai 2011
- "L'influence des cultures chez Aki Shimazaki", Marie-Claire Pharand, Revue du Cavalier Bleu, février 2013
- Une thèse de philosophie de Ziyan YANG : Pour désorienter une autoethnographie orientale : une étude des représentations identitaires chez quatre écrivains québécois d'origine asiatique (dont Aki Shimazaki), Halifax, Dalhousie University, 2014
- "Savourer le Japon d'Aki Shimazaki", Marie-Christine Lambert-Perreault, Cuizine : la revue des cultures culinaires au Canada, n°1, 2019
- "Le déchirement du 'wa' japonais : histoire (s) d'Aki Shimazaki", Peter Schulman, Chimères, revue des littératures et cultures françaises et francophones, mai 2020

 
 

SES INFLUENCES LITTÉRAIRES

- Frances Hodgson Burnett, auteure de La Petite Princesse, dont une statue a été placée en 1936 dans Central Park à New-York : "Lorsque j'avais onze ans, j'ai reçu un livre en cadeau de l'une de mes sœurs aînées. Le titre était Shôkôjo (A Little Princess). C'était un roman de Frances Elisa Hodgson Burnett, une Américaine d'origine anglaise (1849-1924). Ce roman m'a tellement fascinée que depuis lors je rêvais de devenir romancière." ("Aki Shimazaki : ce qu’on ne peut pas dire", Linda Amyot, Nuit blanche, 2007).

- L'écrivaine hongroise, puis suisse, Agota Kristof, auteure de la trilogie Le Grand Cahier (1986) écrit en français qui n'est pas sa langue natale : elle a été un modèle particulier d'inspiration et de motivation pour Aki Shimazaki.
"J'ai été fascinée par son style très simple et son histoire si profonde. À cette époque, j'avais déjà des idées pour mon roman Tsubaki. Alors j'ai décidé de l'écrire directement en français. Il m'a fallu trois ans pour l'achever." (Le Figaro, 8 janvier 2009)
"J'ai été passionnée par les romans d'Agota Kristof, mais cela ne veut pas dire que mes influences se trouvent du côté de l'Europe. Comme vous le savez, Agota Kristof est aussi une immigrante qui écrit directement en français. Sa façon de survivre à l'étranger en tant que romancière m'a influencée." ("Aki Shimazaki : ce qu’on ne peut pas dire", Linda Amyot, Nuit blanche, 2007).

- Osamu Dazai, écrivain japonais connu pour le style appelé Watakushi shishosetsu : c'est un genre littéraire japonais où le roman est centré sur la vie intérieure d'un héros souvent assimilé à l'auteur, sur le mode de la confession : comme l'autofiction, il incorpore donc des éléments d'autobiographie ; il est souvent écrit à la première personne.

- Les haïkus : "J'aime le style du haiku, ce court poème japonais de dix-sept syllabes. Si l'on trouve chez moi un héritage de la littérature nipponne comme les haïkus, j'en serais honorée. J'ai tenté d'écrire de ces poèmes quand j'étais étudiante, mais sans grand succès. Pour moi, c'était plus difficile que d'écrire des romans." ("Aki Shimazaki : ce qu’on ne peut pas dire", Linda Amyot, Nuit blanche, 2007)

 
 

CE QU'AKI SHIMAZAKI DIT DE SON ÉCRITURE

Sauf précision, ces citations sont extraites de l'entretien approfondi avec Linda Amyot, "Aki Shimazaki : ce qu’on ne peut pas dire", Nuit blanche, 2007.
Aki Shimazaki a joué le jeu des médias au début de sa carrière puis les a fuis : "Beaucoup d'écrivains rêvent d'être connus. Moi, c'est le contraire. Pour moi, un écrivain, ça écrit." ("Aki Shimazaki : la méthode Shimazaki", Josée Lapointe, La Presse, 15 novembre 2015)

"Entre 13 et 18 ans, j'ai écrit des nouvelles pour m'amuser ou montrer à mes amies. Mes temps libres étaient consacrés à la lecture de romans et de biographies d'écrivains dont la vie était hors de l'ordinaire, comme celle d'Osamu Dazai. Après 18 ans, j'ai écrit des essais dans une revue littéraire éditée par ma sœur, celle qui m'avait donné A Little Princess. Cette revue était subventionnée par le comité départemental de l'Instruction publique.
Si je n'avais pas choisi d'immigrer ici, j'aurais certainement continué à écrire. En fait, en 1994, j'ai écrit un petit roman (feuilleton de 11 semaines) pour le journal japonais hebdomadaire de Toronto.
Mais je suis vraiment retombée dans mon rêve d'enfance de devenir romancière à l'époque où j'étudiais le français à Katimavik, une école pour immigrants. Notre professeur nous a fait lire le roman d'Agota Kristof,
Le grand cahier (le premier volet de sa trilogie). J'ai été frappée par son histoire profonde et puissante et son écriture très simple et directe. J'ai tout de suite lu le reste de cette trilogie. Je voulais moi aussi écrire des romans en français, dans un style similaire.
J'ai alors commencé à écrire mon premier roman,
Tsubaki, dans la langue que j'étais en train d'apprendre. L'idée d'une histoire d'amour entre un demi-frère et une demi-sœur m'est venue en lisant Le troisième mensonge (le dernier volet de cette trilogie)."

"Comme j'ai commencé à écrire en même temps que j'ai commencé à apprendre le français, c'était très difficile. J'avais constamment la tête dans le dictionnaire. Mon ami me disait que mon roman serait un collage du dictionnaire. Et maintenant, écrire des romans en français, c'est ma passion." ("Du pur, du vrai Aki Shimazaki", Danielle Laurin, Le Devoir, 7 février 2009)

"Le français m'a apporté la clarté et la précision, ce qui est à l'opposé de la mentalité japonaise" ("Le français, langue d'accueil de tous les écrivains du monde", Françoise Dargent, Le Figaro, 8 janvier 2009)

"On a raison de dire que j'écris 'en français des romans très très japonais'. J'ai vécu au Japon jusqu'à l'âge de 26 ans et je n'avais jamais été à l'étranger avant cet âge. Je suis contente de pouvoir conserver mes origines japonaises à travers mes romans. En même temps, quand j'écris un roman, ce qui est important, c'est que mon histoire touche le cœur du lecteur. Je raconte la vie d'individus, ce qui est universel. La société japonaise ou des événements historiques du Japon que j'utilise ne sont qu'une toile de fond ou bien un thème secondaire. J'ai lu une critique sur mes romans qui dit : 'C'est tragique et doux, léger et profond, universel et parfaitement japonais'. Je suis contente des mots : universel et profond."

"J'aime écrire très simplement, les phrases courtes et concentrées comme les haïkus en japonais." ("Du pur, du vrai Aki Shimazaki", Danielle Laurin, Le Devoir, 7 février 2009)

Écrivez-vous différemment en japonais ?
"Totalement. En japonais, mes phrases sont plus longues. En français, c'est beaucoup plus minimaliste." ("Aki Shimazaki : la méthode Shimazaki", La Presse, 2015)

"Mon style minimaliste, simple et direct est assez éloigné de la plupart des œuvres littéraires japonaises. Les écrivains japonais écrivent de manière plus détournée. On ne dit pas les choses directement au Japon. Une écrivaine telle Yoko Ogawa, par exemple, qui a aussi un style simple et très direct, se démarque tout à fait par rapport à l'ensemble de la production littéraire nipponne."

Avant de choisir un personnage, Aki Shimazaki choisit un titre - un seul mot, en japonais, qui est souvent un nom d'objet, de plante ou de fleur :
"Je vois comment il sonne à mon oreille. Comme pour Hôzuki [le physalis] et Mitsuko, le personnage. Je médite alors sur ce que je peux faire avec les deux ensemble." ("Aki Shimazaki : la méthode Shimazaki", La Presse, 2015)

"Quel est le sens d'écrire? Je le trouve moi-même en écrivant, car je ne connais pas la fin. Je crois que si je déterminais le sujet d'abord, ce serait moins profond, même un peu ennuyant." ("Aki Shimazaki : la méthode Shimazaki", Josée Lapointe, La Presse, 2015)

Concrètement, comment travaillez-vous ? Faites-vous plusieurs versions ? Savez-vous déjà à l'avance que votre roman fera telle ou telle longueur ?
"Je travaille généralement tous les jours, tard en fin de soirée. Parfois, j'écris une seule ligne ; d'autres fois, ça va bien et j'écris plusieurs pages. Dans l'après-midi, je vais marcher ou je vais au café ; c'est souvent à ce moment que les idées me viennent. Je fais plusieurs versions - cinq, six peut-être - avant de faire parvenir le manuscrit à mon éditeur. La première version du deuxième roman, Hamaguri, faisait plus de 200 pages. Je me suis rendue compte que je voulais y mettre trop de choses. Je l'ai donc beaucoup élagué avant de le montrer à mon éditeur. De façon naturelle, ma version la plus achevée tourne toujours entre 100 et 150 pages, pas plus."

"Quand je comprends ce que j’avais à dire, je recommence du début à la fin. Il y a vraiment beaucoup de différences entre la première et la dernière version ! Je me psychanalyse moi-même." ("Aki Shimazaki : la méthode Shimazaki", Josée Lapointe, La Presse, 2015)

"C'est toujours en terminant un roman que m'arrive l'idée pour la suite. Au bout du compte, j'ai fini avec une pentalogie, mais j'aurais pu écrire un cycle de dix romans. Je suis en train d'écrire le deuxième volet d'un nouveau cycle, débuté avec Mitsuba, mais je ne sais pas encore le nombre de romans qu'il comptera. C'est en écrivant que je le découvrirai."

Le Japon, ancien Empire du Soleil levant, n'arrive pas à vraiment implanter la démocratie souhaitée par plusieurs personnages de vos romans ?
"On pourrait dire que la compagnie a remplacé l'Empereur et que ses employés sont les nouveaux soldats".

"Si l'on n'arrive pas encore à y implanter un esprit démocratique, malgré ces efforts, c'est à cause de la hiérarchie psychologique qui domine, depuis des siècles, dans les relations humaines de cette société. Cette hiérarchie est basée sur la pensée confucianiste : respecter les aînés, par exemple. L'ordre d'ancienneté est très important dans n'importe quel contexte. Les gens n'osent pas s'opposer à ceux qui sont en position d'autorité ou de pouvoir, que ce pouvoir soit familial, professionnel, social, politique, etc. 'Le clou qui dépasse se fait taper dessus.' Voilà le dicton qui représente le mieux la mentalité japonaise. Autrement dit, il faut être très fort pour se battre contre les injustices et il faut aussi, en conséquence, accepter de devenir ce clou."

"Quand je rends visite à ma famille - mes trois sœurs et mon père - je n'ai pas assez de temps pour voyager et observer les changements qui ont eu lieu depuis mon départ en 1981 (se déplacer coûte très cher là-bas). C'est plutôt par des revues, des magazines et des journaux japonais que je suis au courant de l'actualité au Japon. À mon avis, pour ce qui est de la mentalité, il n'y a pas une grande différence entre les deux époques. Les gens sont toujours polis, conservateurs, conformistes... et les vieilles traditions ou coutumes jouent un grand rôle, bon gré mal gré. Par exemple, il existe encore des mariages arrangés. Qu'en penser ? Certains mariages d'amour finissent en divorce alors que des mariages arrangés durent harmonieusement. Quant aux Japonais de la nouvelle génération, il me semble qu'ils sont sans but surtout après le dégonflement de la bulle économique. Je m'inquiète pour l'avenir du Japon." ("Aki Shimazaki : ce qu’on ne peut pas dire", Linda Amyot, Nuit blanche, 2007).

"Quand j'habitais encore au Japon, je condamnais constamment la société japonaise. J'envoyais des lettres aux journaux, par exemple, pour critiquer le système scolaire. Une fois, mon opinion a suscité un certain intérêt parmi des étudiants et des professeurs. Au lapon, à cause de la hiérarchie psychologique, on est très souvent confronté à de l'injustice. Je devais me battre constamment contre des traitements injustes, venant des gens au pouvoir. J'en étais très fatiguée. Bien sûr, le fait que je vis maintenant à l'étranger me permet de regarder la société japonaise plus objectivement. Pourtant, je ne peux pas arrêter de la critiquer parce que je n'y habite plus. En même temps, n'oublions pas que l'injustice est omniprésente, dans n'importe quelle société. C'est un thème universel, comme la plupart des thèmes que j'explore dans mes romans.
En général, la plupart des Japonais sont réceptifs aux critiques négatives de leur société, provenant de qui que ce soit. À la différence des Américains, les Japonais sont curieux de savoir ce que les gens à l'étranger pensent d'eux.
Tsubaki est traduit en japonais et j'ai reçu des lettres de certains lecteurs du Japon qui me félicitaient d'avoir écrit ainsi sur les problèmes du pays durant la guerre, d'avoir abordé la question de la bombe nucléaire de la façon dont je l'ai fait."

Traduisez-vous vous-même vos romans en japonais ?
"Honnêtement, je pense écrire des romans seulement en français. Alors, quand une Japonaise de Tokyo, Megumi Suzuki, m'a demandé de traduire Tsubaki, j'ai accepté. Sa traduction fut excellente. Elle l'a faite de façon sérieuse, avec passion et respect. J'en étais très contente. J'apprécie beaucoup cette traductrice, qui a parfaitement respecté le style minimaliste qui est le mien en français.
Le métier de traducteur est différent de celui de l'écrivain. Si je devais traduire moi-même mon roman en japonais, je le récrirais entièrement. Quand j'écris dans ma langue maternelle, mon écriture n'est pas la même qu'en français. Mes phrases sont plus longues, mon style plus lourd
."

Vous avez reçu le prix du Gouverneur général pour Hotaru qui clôt votre premier cycle romanesque. Que représente cette consécration pour vous ?
"Ça a été un choc pour moi de recevoir ce prix. Je n'en revenais pas. Mais je vous dirais que, pour moi, la véritable consécration a été de recevoir le prix Ringuet de l'Académie des lettres du Québec. Moi, qui ne suis pas née au Québec et qui écris des romans qui se déroulent au Japon, je recevais un prix qui me reconnaissait comme faisant partie intégrante de la littérature québécoise ! Ce prix m'a vraiment beaucoup touchée."

 
 

SES ŒUVRES PUBLIÉES (16 à ce jour)

Premier cycle :
Le poids des secrets
- Tsubaki, 1999, Prix de la Société des écrivains canadiens
- Hamaguri, 2000, Prix Ringuet de l'Académie des lettres du Québec
- Tsubame, 2001
- Wasurenagusa, 2003, Prix littéraire Canada-Japon du Conseil des Arts du Canada
- Hotaru, 2004, Prix du Gouverneur général du Canada

Deuxième cycle : Au cœur du Yamato
- Mitsuba, 2006, premier Prix de l'Algue d'Or en France
- Zakuro, 2008
- Tonbo, 2010
- Tsukushi, 2012
- Yamabuki, 2013, Prix littéraire de l'Asie de l'Association des écrivains de langue française (ADELF)

Quatrième cycle (un titre publié actuellement)
- Suzuran, 2019

Troisième cycle : L'ombre du chardon (au sein duquel nous lisons Fuki-no-tô)

 
Azami, 2014
Quatrième de couverture :
Mitsuo Kawano, trentenaire, est installé dans une vie qui lui convient. Père d’un garçon et d’une fille, il s’est habitué à son couple sans surprise mais sans problème. Rédacteur culturel, il envisage de fonder sa propre revue d’histoire. Un soir qu’il accompagne dans un bar très sélect un camarade d’école primaire croisé par hasard, il est surpris d’y retrouver la belle Mitsuko, son premier amour d’enfance, qui travaille là comme entraîneuse.
 

Hôzuki, 2015
Quatrième de couverture :
Mitsuko tient une librairie d’occasion. Elle vit au-dessus de sa boutique avec sa mère et son fils de bientôt sept ans, Tarô, un métis sourd-muet. Chaque vendredi soir, cette femme séduisante et cultivée travaille comme entraîneuse dans un bar chic où cadres, intellectuels et chefs d’entreprise apprécient sa conversation. Cette activité insolite garantit sa précieuse indépendance. Un jour, une cliente de la librairie dont la petite fille s’est spontanément liée d’amitié avec Tarô les invite chez elle.
 

Suisen, 2016
Quatrième de couverture :
Chef d’une prospère entreprise d’importation d’alcools, mari et père de famille, Gorô est plutôt fier de lui. Ses seuls soucis concernent ses premiers cheveux gris, et l’organisation de son temps privé à partager entre épouse et maîtresses. Il accorde une grande importance à l’argent et au pouvoir, signes incontestables de réussite. Il veut pouvoir compter sur la docilité de ses femmes et prétend peser sur les choix d’études et de vie de ses enfants. Il se considère comme un modèle à suivre, mais certaines circonstances vont l’obliger à se regarder en face.
 

Fuki-no-tô, 2017
Quatrième de couverture :
Après des années passées en ville, Atsuko s’est installée avec sa famille dans le village où elle avait fondé une petite ferme biologique. Une amie de jeunesse, brusquement perdue de vue à l’époque, resurgit dans sa vie.
 

Maïmaï, 2018
Quatrième de couverture :
Tarô, artiste sourd-muet et métis, vient de perdre subitement sa mère. Une jeune fille venue lui présenter ses condoléances suscite en lui un trouble profond, comme un amour naissant, comme un précieux souvenir.
 
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