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Le sujet ? Le sujet - la mort du père - n'a pas grand-chose pour
me plaire.
Un premier roman ? Je me méfie.
Le prix France Inter, bof.
J'ai adoré, vraiment beaucoup beaucoup aimé cette découverte,
forme et fond, comme dirait Sandra... Pourquoi ?
- En raison de l'humour cru, j'aime cet esprit, qui est plus profond
qu'un jeu, une véritable attitude dans la vie.
- Du fait de l'évidence, du "naturel", de l'homosexualité,
avec en arrière-plan l'époque législative du mariage
pour tous, qui ne cantonne pas ce mode de vie à une dimension
décorative mais y ajoute un contexte grave, politique, sociétal.
- La narratrice, cette "gouine gauchiste", m'est extrêmement
sympathique, ce qui permet un voyage - la lecture du livre - en compagnie
complice.
- La composition est un plaisir, pas chronologique, avec ces chapitres
sans titre.
- La langue rappelle les expressions de "mauvais parler" à
la Ernaux qui disent bien plus que ce qu'ils disent : une époque,
une région, un milieu : il "n'était pas de la
famille pour rien", (à l'enterrement) "ça
faisait deux heures qu'on était là-dedans", "c'était
bien la peine de s'être usé le tempérament"
(dont certaines en italiques). Et aussi, afin de se démarquer
des paroles datées du père, Pauly multiplie les expressions
contemporaines : "check", "nowhere",
"la win"
- Des émotions : contrairement à plusieurs d'entre vous,
et bien que j'aie vécu la mort de mes parents, je n'ai pas été
touchée (au sens de s'identifier) par le deuil ; les émotions
ont été d'une autre nature : j'ai ri toute seule pendant
l'enterrement et, aussitôt, j'ai eu les larmes aux yeux ; c'est
extrêmement touchant, profond et drôle, et tout en contrastes,
d'où ce ballet d'émotions. La scène de la messe
de funérailles est irrésistible. D'autres sont poignantes
et dégagent une émotion jamais surjouée.
Seule réserve : le passage sur la maison du père est peut-être
un peu long.
J'attends le roman suivant.
Comme d'autres dans le groupe, j'ai été séduite
par l'auteure lors de ses interviews. J'entre d'ores et déjà
dans le fan club qu'a inauguré Patricia...
Parfois, après notre tour de table autour d'un livre, j'entends
avec plaisir les avis différents du mien, sans que celui-ci n'en
soit affecté. Je dois avouer que lorsque j'ai entendu les réactions
critiques des unes et des autres sur Avant que j'oublie, je les
ai trouvées convaincantes, avec une pointe de tristesse...
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