Les impressions de Stéphanie (confinée à Paris) sur : Avant que j'oublie d'Anne Pauly |
|
D'abord parce qu'il y a de l'humour et un sarcasme bien dosés. Il y a aussi un rythme, le rythme cyclique, mélangé et parfois chaotique qui reflète bien les périodes de deuil. Parce que le lire c'est aussi pénétrer dans un monde de classe moyenne, de banlieue, un monde qui est, me semble-t-il, moins visible en littérature ou en tout cas que je connais moins. Le lire aussi pour l'amour de ce père et son portrait contradictoire si fin entre violence et tendresse. J'ai l'impression que l'auteure a réussi à dépeindre ce père de façon juste, à travers les yeux de quelqu'un qui a fait un chemin pour accepter les contradictions d'un être aimé. Enfin le lire parce que je trouve que ça raconte aussi ce dont
les femmes lesbiennes refoulons un peu peut-être, parfois, à
force de parler des femmes de nos vies : à savoir, le fait
que nous avons aussi souvent eu un père avec qui nous nous sommes
parfois identifiées, que nous avons parfois haï, parfois désiré,
tantôt voulu le protéger de notre mère, tantôt
voulu protéger notre mère de lui... Un père ambivalent
qui nous a nourrie ou gavée, qui était notre complice et
notre confident, dont nous nous sommes parfois érigée en
figure protectrice, en Antigone dévouée. Bref, je ne parle
peut-être que de moi-même vous l'aurez compris,
ce livre remue beaucoup de choses en moi. |
|
|