L'avis de Sophie
à la lecture de Dans
la maison rêvée de Carmen Maria Machado
J'ai lu ce livre avec une grande curiosité pour en apprendre
un peu plus sur la violence conjugale dans un couple lesbien. C'est vrai
que ce sujet est tabou et il montre bien que si la violence est systémique
pour les hommes dans leur rapport aux femmes, elle n'en reste pas moins
possible pour les lesbiennes.
J'ai aimé le fond, l'histoire, cette emprise, cette montée
en puissance de la violence, la sidération, l'incompréhension,
la difficulté à dire non, la peur de la violence imprévisible,
l'emprise et la difficulté à s'en échapper. Heureusement
la fin reste très positive. Carmen arrive à dire stop, ouf
! Le passage de la rencontre avec le tonton est très émouvant,
sur la possibilité de rebondir après une rupture.
J'ai trouvé intéressant cette narration, mais aussi l'analyse
du pourquoi cette emprise et pourquoi la narratrice a eu un mal fou à
la stopper.
La forme m'a un peu déroutée. Je la trouve intelligente
mais peut être un peu trop exercice de style. Aussi j'ai
lu en diagonale plusieurs chapitres. Mon intérêt résidait
plutôt dans l'histoire. Carmen allait-elle s'en sortir ou non ?
Par contre j'ai adoré les passages dont vous êtes le héros,
qui permettent de vraiment s'identifier, à la fois drôles
mais pathétiques. Et à la place de Carment que ferais-je
?
J'ai trouvé intéressante l'analyse de la violence dans les
couples homosexuels femmes car ce sujet est tabou. J'ai été
un peu énervée de l'utilisation excessive du terme queer
et pas assez de celui de lesbien.
Les notes de bas de page à tout va m'ont clairement fait comprendre
que je ne devais pas les lire. En fait j'avais plutôt envie d'une
écriture plus narrative dans un même style. Donc je n'en
ai lu aucune.
Je me suis par-contre intéressée aux références
cinématographiques et le film Hantise
de Cukor est au programme de mes futures projections. J'ai pensé
aussi à la
maison de Psychose, à toutes les maisons hantées,
aux films d'horreur, à "Amityville"
et aux maisons dessinées par les enfants.
Cela m'a laissé aussi un mauvais goût dans ma mémoire
d'élève de 6e où il était question en cours
de dessin (c'est ainsi que ces cours étaient nommés à
l'époque) de dessiner une maison. Je me souviens d'une maison assez
caricaturale avec un arbre de chaque côté que j'avais dessinée
en habillant les troncs de vêtements. Le professeur s'était
ouvertement moqué de moi, disant que c'était beaucoup trop
stéréotypé, j'avais à peine 11 ans et j'étais
très fière de mon dessin, j'ai reçu une sorte de
coup de poignard ce jour-là. Grâce à ce livre je peux
dire que ce prof était un sale con !
Je n'ai pas réussi à écouter
les interviews en américain de MC Machado, trop rapides, même
avec les sous-titres.
Je suis contente d'avoir lu ce livre.
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