Qu'est-ce qu'un livre pour le groupe lecture ?

Une question qui revient régulièrement

- À propos d’une proposition de lecture pour l’avenir : “est-ce un livre pour le groupe lecture ?”...

- À propos d'un livre lu : "était-ce bien un livre pour le groupe lecture ?"...

Pour le groupe Voix au chapitre bien entendu.

D’apparents paradoxes

- On peut ne pas beaucoup aimer un livre lu dans le groupe, voire pas du tout, tout en admettant que : "c’est bien un livre pour le groupe lecture".

- On peut aimer un livre lu ailleurs que dans le groupe, voire beaucoup aimer, et dire : "je ne le proposerai pas au groupe lecture car ce n'est pas un livre pour le groupe lecture".

Qu’en est-il donc de nos critères de choix des livres ?

Outre le prix (attendons sauf désir irrépressible qu’il sorte en poche), la longueur, certains genres (fantasy…) ou collections (Harlequin), ou encore le fait d’avoir déjà lu un livre de cet auteur, qui peuvent écarter un livre, il y a évidemment des critères proprement "littéraires" et c’est là qu’on patauge... Entre constats et hypothèses, on peut avancer que :

- le livre choisi n'est ni un roman "de gare", ni un roman expérimental au point d'être inaccessible au commun des mortels (Ulysse de Joyce n’a pas été – encore – choisi…) : il se situe entre ces deux extrêmes, ce qui reste en effet vague

- le livre suscite des réactions et des échanges à caractère littéraire (un Harlequin permettrait aussi des échanges, mais qui ne seraient pas d'ordre littéraire…) qui révèlent une diversité de lectures possibles, ce qui témoigne sans doute de la richesse "littéraire" du livre ; il a une ambition littéraire et c’est peut-être ce qui nourrit les échanges.

Nabokov, Guy Scarpetta et Laurent Mauvignier, que nous avons lus dans le groupe, nous donnent de belles pistes pour définir de tels livres, voir ICI.

Des cas à fleur de question

Plusieurs livres ont sérieusement prêté le flan à ce questionnement (to be or not to be pour le groupe lecture)... :

- Kathryn Stockett en 2013 (échanges encore doux : "est-ce que le fait que soit facile à lire le disqualifie ?")
- Iain Levison en 2016 (échanges plus homériques : "je ne viens pas au groupe pour discuter du dernier Houellebecq"...)
- Virginie Despentes en 2016 ("c'est un livre pour le groupe lecture si on décide que c'est une incartade...")
- Elena Ferrante en 2017 (on en parle encore...)

Des questions cachées

En fait, sous la question se cachent d’autres questions :

- Qu’est-ce qu’un livre pour le groupe lecture ? sous-entend : Il y a des livres qui ne sont pas "dignes" du groupe lecture... relevant de certains plaisirs... Ainsi quand était sorti Cet amour-là de Yann Andréa, le livre avait circulé dans le groupe, avec force enthousiasme, mais sans qu’aucun.e d’entre nous n’ait l’idée de programmer ce livre adoré par la midinette qui sommeille en nous...

- Et donc : Quels seraient les plaisirs qui ne seraient pas "dignes" ou qui seraient "insuffisants" pour le groupe lecture ? Plaisirs de l’ordre de la simple identification ? Plaisirs du suspense sans plus ? Intérêt historique, documentaire, mais pas davantage ?... Plaisirs, donc, où l’écriture serait en arrière-plan, invisible, sans odeur et sans saveur...

À suivre...

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