Philip Roth
Professeur de désir
Nous avons lu ce livre en mars 1991.
Nous lirons ultérieurement, en 2016, Opération
Shylock : une confession.
Claire-Lise
J'ai beaucoup aimé. J'aime les histoires entre les gens, les mondes,
les destins. Pour ce qui est du côté littéraire, j'aime
que ce livre soit truffé d'allusions littéraires et de mystique
littéraire. J'aime le ton, c'est sérieux, c'est profond,
de qualité.
Anne-Marie
Le style me paraît un peu laborieux, le livre est attachant, intéressant,
mais pas passionnant. Je trouve que l'auteur n'est pas mûr pour
écrire, mais qu'il est attachant.
Marie-José
Je n'ai pas tout à fait fini, mais j'ai beaucoup aimé les
rencontres. J'ai trouvé l'auteur inhibé, il s'identifie
aux femmes qu'il aime. J'ai trouvé des choses sérieuses
qui nourrissent ma réflexion.
Catherine
J'ai noté une certaine incohérence de l'auteur, mais j'ai
beaucoup aimé le livre. Je fais un recoupement entre les femmes
qu'il aime : par exemple Claire qui s'est fait avorter et Hélène
qui voulait un enfant de lui. Il touche à des choses très
profondes, mais de façon légère : j'aime le ton.
Fernando
Sollers adore Roth. J'estime que l'auteur a bien travaillé. Je
trouve le ton narratif, où l'intelligence ne veut pas se montrer.
J'apprécie la capacité de faire un récit sur la vie
de la catégorie la plus ennuyeuse : le professeur d'université.
Je n'ai pas été enthousiasmé.
Henri-Jean
Je suis partagé. Je n'ai pas été très intéressé.
Par moment, quelque chose passait. J'attendais "humour et gravité"
de la part de Philippe Roth. J'ai été déçu,
j'ai trouvé ça roublard, je fais le même reproche
à Woody Allen. J'ai aimé le ton sérieux, par exemple
dans le passage sur Barbatnik et les camps de concentration. J'ai détesté
le passage sur Kafka.
Claire
Je n'ai pas du tout aimé. Le livre m'est tombé des mains,
au bout de 100 pages. Je trouve que c'est tellement biographique qu'il
n'y a pas de travail littéraire. Le livre me donne une impression
de décousu. La comparaison avec Woody Allen me parle aussi :
c'est superficiel, c'est du témoignage, mais les uvres de
Woody Allen sont plus construites.
Marie-Christine
Dès le début je n'ai pas aimé : ni Herbie, ni
les Suédoises, ni Hélène, je n'ai pas rigolé.
Du coup j'ai sauté des pages et je n'ai pas lu l'histoire de Barbatnik.
Jacques
J'ai lu 110 pages. C'est une déception totale. J'étais très
agacé. J'ai trouvé le livre décousu, débandant
côté sexe. Il n'y a pas d'humour, c'est lourd, c'est les
petits potins de la commère. Ça ne démarre pas, c'est
affligeant.
Claire
Pourquoi le livre s'appelle Professeur de désir ?
Claire-Lise
Parce qu'il cherche sa sexualité, à travers son psy par
exemple.
Plusieurs trouvent ça banal, même
si à la lettre ce qu'il dit est très fin. Seule Claire-Lise
a ri...
Claire-Lise
A propos de la visite à la tombe de Kafka, j'ai noté l'importance
de situer les Juifs, les non juifs, les femmes blondes non juives, qu'on
appelle cheeks à New York.
Henri-Jean
Une trop grande facilité à passer d'un monde à un
autre, d'un auteur à un autre, me déplaît, je trouve
ça vulgaire. Et je n'apprécie pas ce "déculottage"
de Philip Roth.
Fernando
Je trouve ce personnage d'une complexité saisissante.
Claire-Lise
Il est à la fois agi et acteur, par rapport à la sexualité.
Fernando
Je le trouve très intelligent : il est sans arrêt en
train de se regarder, de s'analyser, dans son désir.
Claire-Lise
Il est rare aujourd'hui de voir mis en scène un personnage aussi
"en prison de son désir". Les femmes, c'est son rapport
au monde.
Claire
Cela magnifie les descriptions de scènes avec les deux Suédoises,
de rajouter cette façon de voir les choses. On est presque en train
de se laisser convaincre...
Claire-Lise
Je fais le maximum ! Mais je reconnais que c'est le style qui est
le moins défendable.
Jacques
Je vais quand même essayer de le finir.
Mais il n'y arrivera pas...
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