Trilogie new-yorkaise,
trad. Pierre Furlan, Babel, 1991, 448 p.
Quatrième de couverture
: De toutes les qualités qui ont justifié le succès
de la Trilogie new-yorkaise, l'art de la narration est sans doute
la plus déterminante. C'est qu'il suffit de s'embarquer dans la
première phrase d'un de ces trois romans pour être emporté
par les péripéties de l'action et étourdi jusqu'au
vertige par les tribulations des personnages. Très vite pourtant
le thriller prend une allure de quête métaphysique, et la
ville illimitée, insaisisable - New York - devient un gigantesque
échiquier où Paul Auster dispose ses pions. De ces trois
romans, il avoue d'ailleurs vers la fin de La Chambre dérobée
qu'ils sont une seule et même histoire considérée
à des stades différents de la conscience qu'il a pu avoir.
Et d'ajouter : "Il y a longtemps que je me démène
pour dire adieu à quelque chose..." Or il est vrai que,
dans l'art de dire la dépossession, il est passé maître.
Livre commun lu par le groupe breton
:
Moon Palace,
trad. Christine Le Buf, Babel, 480 p.
Quatrième de couverture
: Marco Stanley Fogg raconte ici les circonstances étranges qui
ont marqué sa vie, depuis son arrivée à New York
en 1965 jusquà ce que, sept ans plus tard, il découvre
lidentité de son père
à temps pour assister
à son enterrement. Et ses amours, ses rencontres, sa misère,
ses errances dans les paysages mythiques de lAmérique rêvée
constituent le matériau dun formidable roman daventures
en même temps quelles apparaissent comme les étapes
dun voyage initiatique aux confins de la solitude et de la déréliction.
Autres livres lus par le groupe breton
:
- Moon
Palace
- Mr Vertigo
- Brooklyn
Follies
- La
Nuit de l'oracle
-
Le livre des Illusions
- L'invention
de la solitude
- Baumgartner
- Une
vie dans les mots : conversations
avec Inge Birgitte Siegumfeldt
TOUS LES LIVRES
de Paul Auster
(avec la date de leur publication aux USA)
Romans
- Fausse Balle, 1982, non traduit
Trilogie
new-yorkaise :
- Cité
de verre, 1985
- Revenants,
1986
- La
Chambre dérobée, 1986
- Au pays
des choses dernières : le voyage d'Anna Blume, 1987
- Moon
Palace, 1989
- La
Musique du hasard, 1990
- Léviathan,
1992, Prix Médicis étranger
- Mr Vertigo,
1994
- Tombouctou,
1999
-
Le livre des Illusions, 2002
- La
Nuit de l'oracle, 2003
- - Brooklyn
Follies, 2005
- Dans
le scriptorium, 2006
- Seul
dans le noir, 2008
- Invisible,
2009
- Sunset
Park, 2010
- 4321, 2017
- Baumgartner,
2023
Essais, mémoires, autobiographies, correspondance
- L'invention
de la solitude, 1982 (autobiographique)
- L'Art de la faim,
1992
-Le
Carnet rouge,1993, treize récits
- Le
diable par la queue, suivi de
Pourquoi écrire ?, 1997
- La
Solitude du labyrinthe, dialogue avec Gérard de Cortanze,
1997
- L'Histoire
de ma machine à écrire,
avec des peintures de Sam Messer, 2002
- Constat
d'accident et autres textes, 2003
- Chronique
d'hiver, 2012
(autobiographique)
- Excursions
dans la zone intérieurer,
2013 (autobiographique)
- Ici &
maintenant : 2008-2011, correspondance avec
Coetzee, 2013
- La pipe d'Oppen
: essais, discours, préfaces (quatorze textes en hommage à
des hommes qui l'ont marqué soit en les rencontrant soit en les
lisant, dont Beckett, Perec, Robbe-Grillet), 2016
- Une
vie dans les mots : conversations avec Inge Birgitte Siegumfeldt,
2017
-
Pays de sang : Une histoire de la violence par arme à
feu aux États-Unis, avec le photographe Spencer Ostrander,
2023
Scénarios
- Smoke
suivi
de
Brooklyn Boogie, 1995
- Lulu on the bridge,
1998
- La
Vie intérieure de Martin Frost,
2007
Théâtre
- Le
diable par la queue suivi
de
Laurel et Hardy
Biographie
- Burning
Boy : vie et oeuvre de Stephen Crane,
2021
Poèmes
- Disparitions
Autres
- Je
pensais que mon père était Dieu : et autres récits
de la réalité américaine : textes rassemblés
par Auster, mais dont il n'est pas l'auteur
- Préface de Traité
du funambulisme de Philippe Petit
- Traductions de Mallarmé,
Sartre, Simenon, Blanchot...
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Paul Auster (1947-2024)
Nous avions lu Trilogie new-yorkaise
en décembre 1991.
Nous n'avions alors pas encore ce site et n'utilisions pas de cote d'amour.
Le groupe breton a
programmé pour l'été 2024 Moon Palace
+ éventuellement au choix un ou d'autres livres de Paul Auster.
Ce fut donc l'occasion de mettre en ligne les notes conservées
de la séance de 1991.
Nous avons ensuite programmé Paul Auster
au choix pour le 7 mars 2025.
Avis des Parisiens réunis
le 6 décembre 1991
pour Trilogie new-yorkaise
(Cité de verre - Revenants - La Chambre dérobée)
Anne-Marie, Catherine,
Claire, Dominique, Elisabeth, Henri-Jean, Jacques, Marie-Christine, Renée,
Sabine
Elisabeth
J'ai adoré le livre. À l'exception de la deuxième
partie.
Dans ces relations en miroir, j'ai beaucoup aimé la dichotomie
vie/mort, regarder/être regardé.
Anne-Marie
Je n'ai pas vu de lien de construction (j'ai lu une histoire et demie).
Le thème est toujours le même : observer la vie réduite
à sa plus simple expression, explorer un non-lieu. Je ne comprends
pas ce qu'il cherche. Ils lâchent tout. Il est à moitié
mort. C'est fou. J'ai sauté plein de pages. Ça ne finit
pas.
Dans la première histoire, le personnage disparaît. Pour
une autre vie au-delà ? Une autre forme de vie ? L'auteur est fou ?
La recherche mène où ?
La première histoire, j'ai accroché, la deuxième
: merde, il recommence ! Je ne veux pas me faire piéger une deuxième
fois. Ça m'angoisse ce néant. Je vois ça comme un
exercice de styleà la Queneau.
Ça ne me fascine pas. Le plaisir ne paie pas l'angoisse. Dans ce
dédoublement de personnalités, qui est qui ? N'est-ce pas
un jeu intellectuel gratuit ?
Marie-Christine
Moi j'ai lu la deuxième. C'est la même histoire partout.
Ça m'a plu, c'est fascinant.
Je me suis jetée sur la troisième que je n'ai pas pu finir.
Mais je lirai jusqu'à la fin.
Monique S
Je suis un peu partagée.
(J'ai une amie qui a perdu sa mère, qui a un père un New
York. Leur père sans adresse fixe ne lui écrivait qu'une
fois à Noël : "Je comprends si la vie est comme ça
à New York que mon père ne m'écrive pas.")
J'étais incapable de raconter les histoires à la première
lecture. J'ai tout mélangé. J'ai relu la deuxième
pour la séance.
Au niveau des couleurs, il y a un jeu. J'avais envie de marcher dans l'histoire,
mais ça m'angoisse, de se prendre pour un autre, c'est horrible.
Je suis paumée devant ce livre comme devant un tableau abstrait.
Claire
Je l'ai lu en entier. Je me suis sentie réservée. Au troisième,
j'ai été accrochée.
J'ai aussi un sentiment d'artifice. C'est toujours le même schéma.
Dans le troisième, il est dit que c'est la même histoire
: je n'ai pas compris.
Le livre a pris une autre couleur à la fin de la lecture : il s'est
mis à vivre, à prendre du volume. Il y a une multiplicité
d'histoires.
Je poursuis la comparaison avec la peinture : les personnages ne sont
pas figurés. Mais il émane une force qui touche. Je vois
un grand fond blanc avec quelques touches qui prennent du relief.
Le jeu de miroirs entraîne un vertige. La citation de Spinoza p. 335
est un signe du livre : "Et
lorsqu'il rêve qu'il ne veut pas écrire, il n'a pas la puissance
de rêver qu'il veut écrire ; et lorsqu'il rêve qu'il
veut écrire, il n'a pas la puissance de rêver qu'il ne veut
pas écrire."
Ce sont trois variations d'un même schéma. Les histoires
se renvoient l'une à l'autre. Il y a des éléments
communs : quelqu'un et moi, un cahier, un comportement inexpliqué,
deux hommes face à face, une forme de violence, la relation entre
un homme et une femme, un livre imposé.
C'est dérangeant. Le stylo est sans effet, mais parfois a des effets.
Folie de Stilman. Des dessins apparaissent dans l'abstraction. L'écriture
est blanche, neutre. J'ai pensé au peintre Hopper, comme un temps
suspendu, une étrangeté.
J'ai lu des articles qui m'ont enthousiasmée sur Auster.
Christine
Le livre se coince dans la cerveau et on ne peut s'en débarrasser.
Je l'ai lu deux fois. J'ai beaucoup aimé. J'ai préféré
la troisième.
J'ai beaucoup de mal à analyser. Mes pensées s'emboîtaient
les unes dans les autres. Avec un sentiment d'épuisement parfois.
La manière d'exprimer des sentiments simples dans des situations
compliquées me plaît. Auster s'expose beaucoup.
Il y a une avalanche de noms au début, et ensuite plus de noms.
J'aime la façon dont est décrit le sentiment amoureux.
Le thème de la perte d'identité, une vie peut chavirer du
jour au lendemain : je suis touchée par cela.
Les personnages ont une grande douleur, cherchent un moyen de survivre.
Tout bascule à un moment donné et ça ne peut pas
s'arrêter.
J'aime tout ce qui est dit à propos des mots, "transparents",
"comme des fenêtres", qui obscurcissent les faits que
le personnage veut décrire (par exemple p. 205 dans la deuxième
histoire).
J'aime quand il parle de son errance dans la ville. Il cherche à
oublier quelque chose de terrible. Les descriptions sont belles. Les personnages
secondaires intéressants, forts. Comment se crée un écrivain,
c'est intéressant.
Il se révèle beaucoup, il n'essaie pas de plaire, il ne
se raconte pas d'histoire. Les anecdotes sont mélangées
avec l'Histoire.
Un épuisement s'ensuit : on ne peut pas s'arrêter, on a besoin
d'une délivrance.
Sabine
J'ai lu 10 pages de la deuxième histoire. J'ai adoré la
première et aimé la troisième.
C'est un livre très américain : j'ai bien senti le vent
de l'Atlantique, la notion d'espace.
J'ai été accrochée au langage délirant de
Stilman. J'ai senti le polar. C'est profondément ludique. Il y
a un charme fou. J'aurais voulu être Sophie. C'est presque un roman
à l'eau de rose. Il y a des moments de frisson. Un mélange
des histoires. Une grande finesse, qui donne une légèreté,
des moments de rire. Un tableau avec des champs qui s'emboîtent,
un méta livre.
Mais une lecture facile, limpide. Beaucoup de sentiments. Un jeu de mots
sur Auster ?
Henri-Jean
Je ne connais pas le livre dont vous parlez et je n'ai pas l'impression
que vous parlez du même livre.
Christine m'a donné envie de le lire.
Renée
Je lis le début et ça ne me dit rien. Le premier paragraphe
me tue : "C'est un faux
numéro qui a tout déclenché, le téléphone
sonnant trois fois au cur de la nuit et la voix à l'autre
bout demandant quelqu'un qu'il n'était pas. Bien plus tard, lorsqu'il
pourrait réfléchir à ce qui lui était arrivé,
il en conclurait que rien n'est réel sauf le hasard. Mais ce serait
bien plus tard. Au début, il y a simplement eu l'événement
et ses conséquences. Quant à savoir si l'affaire aurait
pu tourner autrement ou si elle avait été entièrement
prédéterminée par le premier mot qui sortit de la
bouche de l'étranger, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est l'histoire
même, et ce n'est pas à elle de dire si elle a un sens ou
pas."
Catherine
J'ai adoré. C'est l'expression de la vie. D'une habileté
extrême.
Dominique
J'ai adoré. J'ai été prise dedans.
Je ne suis pas d'accord avec le thème de la vie.
Malgré quelques notations concrètes, c'est l'étrangeté,
indivisable.
Il y a une multiplicité d'histoires. Je suis incapable de raconter.
Et pourtant c'est clair.
J'ai buté sur les imparfaits du subjonctif.
Ce fut un énorme plaisir à lire.
Jacques
J'ai été assez fasciné. J'ai aimé le livre,
sauf la fin, la conclusion que j'ai pas aimée.
Il y a une profusion de détails. C'est difficile à raconter.
C'est la deuxième histoire qui m'a le plus plu. Ces deux personnages
face à face dans leur solitude. Il n'y a pas de fin. Une très
grande solitude des personnages qui mène à la folie.
Auster sait écrire une histoire. Il y a un foisonnement de détails
qui ont tous leur importanc, une imagination fabuleuse.
Les gens sont attirés par une spirale et doivent aller jusqu'au
bout. Un aimant pousse en avant, au-delà de la raison.
Pour moi, ce n'est pas un polar ; le polar est un moyen seulement. Je
vois un parallèle avec Don Quichotte pour la première partie.
J'ai perdu les pédales.
La collection de Cindy
qui a proposé cet auteur pour l'été :
La collection des rééditions de Babel Actes Sud :
Jean
Les histoires invraisemblables, que Paul Auster tire de son chapeau, conduisent
à une quête intérieure, un voyage initiatique d'un
Marco Stanley Fogg moribond dans Central Park. Un récit de voyage
qui s'entremêle avec une quête d'identité.
Un livre difficile à décrire : on suit plusieurs vies, qui
se croisent, s'influencent, sans avoir l'air d'y toucher. Un roman déconcertant,
même s'il est empreint d'une grande humanité.
Pas inintéressant, bien écrit, ce livre est à mon
goût trop soporifique
Au bout de cent pages, il ne s'est toujours
rien passé... Et 300 pages en compagnie d'un loser largué
(qui a des bonnes raisons de l'être), d'un type capable de dilapider
ses dollars et de s'en faire voler autant, alors qu'il est constamment
dans la merde et ne fait rien pour en sortir
, ça lasse !
J'ai été vite soûlé des séances d'introspection
morbide de ce jeune homme. On a envie de lui dire de se bouger le popotin
et d'aller trouver un petit job pour subvenir au minimum de ses besoins,
pour manger.
J'ai été incapable de concevoir la moindre empathie pour
le narrateur ; le grain de folie que Paul Auster introduit ne m'a pas
suffi à éviter le poids de la solitude qui asphyxie les
personnages plongés dans la pauvreté et le handicap physique.
Je n'ai apprécié aucun des personnages de ce roman. J'ai
trouvé le narrateur terne et apathique, le personnage d'Effing
antipathique et caricatural. Des personnages qui touchent le fond, qui
vont à l'extrême limite de leurs capacités et de leur
résistance, mais c'est triste et ennuyeux : narration accumulative,
personnages dématérialisés, longueurs et rebondissements
agaçants, ont fait que j'avais hâte d'en finir.
Avec un titre au nom aussi évocateur que "Moon Palace",
j'attendais peut-être trop de dépaysement pour, au final,
récolter une insupportable sensation de stagnation. Le fonctionnement
psychologique de Marco Stanley semble bloqué en mode SUBIR, ce
qui a rapidement eu le don de m'énerver et m'a ôté
tout élan d'empathie à son endroit. Je me suis juste mortellement
ennuyé, malgré le côté dingue du récit,
et j'ai beau avoir reconnu la marque d'un écrivain de talent, il
n'en demeure pas moins vrai que je n'ai pas été charmé
une seule seconde par le style de Paul Auster. Je n'ai pas du tout adhéré,
même le style fluide de l'écriture n'a pas empêché
que je me perde dans l'abondance des détails.
Ce qui a probablement maintenu mon intérêt c'est aussi que
ce M. S. Fogg n'est pas si différent de moi !
de nous ?
Un roman qui parle donc de recherche d'identité et de voyage initiatique,
mais qui, pour moi, est un monologue introspectif et bavard dans lequel
je me suis ennuyé, voire été agacé (notamment
à partir de la rencontre avec Effing). Difficile d'aimer un livre
dont on n'aime pas les personnages. Mais Moon palace est sans doute
un livre qui peut séduire les personnes aimant la belle écriture
!
Chantal
Comment dire ?
Une première pour moi : lecture étrange, j'ai lu "techniquement",
avec mes yeux, mon cerveau...
J'ai mis du temps, je le reprenais volontiers, sans plaisir, sans déplaisir...
et... rien. J'étais spectatrice, en dehors, aucune émotion,
rien.
J'ai trouvé la lecture aisée, une écriture fluide,
agréable, mais la narration... froide, distante, et moi j'ai fait
de même dans ma lecture. Pas d'empathie pour les personnages, ni
de rejet, rien.
Je ne m'explique pas pourquoi...
En y repensant cette nuit (eh oui), cette histoire m'a paru "artificielle",
fabriquée : Fogg qui retrouve son père, qui lui retrouve
le sien, au bout de moult pérégrinations... Un peu too much,
alambiqué, peu crédible.
Quelques passages fantaisistes m'ont amusée : la distribution des
dollars dans les rues, les bars. D'autres, franchement rigolards : la
chute de Barber dans la tombe. Tout de même...
La fin du livre... bof
Le plus dur pour moi : n'avoir rien ressenti, et je déteste ça.
Je l'ouvre ¼.
Et puis, en écoutant pendant la séance les "aficionados",
j'ai perçu le livre dans le cheminement de Paul Auster - vie et
écriture - d'une façon autre, et je me suis dit que je lirai
un autre livre de lui : Mr Vertigo !
Annie
Je suis loin d'être une spécialiste de Paul Auster car je
n'avais lu que Brooklyn
Follies il y a pas mal d'années. Ce livre m'avait assez
plu de mémoire, mais je ne sais pas pourquoi, je n'avais pas réitéré.
Avec Moon Palace, j'ai eu des hauts et des bas, des lectures rapides
et des passages que j'ai davantage savourés. Peut-être même
que ma partie préférée était le début,
cette longue descente, cet abandon de tout et de soi. J'ai été
prise dans le jeu du "mais jusqu'où va-t-il aller ?",
j'ai eu peur pour lui, j'ai eu envie de le secouer et j'ai pensé
à toutes ces personnes qui n'ont pas eu envie de remonter et ont
coulé pour de bon.
Il me semble que j'étais très près de lui dans ce
passage du livre et que j'essayais vraiment d'imaginer ce qu'il pensait
et ressentait (presque une envie folle de l'aider) : "la
seule action de ne rien faire me paraissait considérable"
ou comment tenter une expérience jusqu'au-boutiste
La suite du livre m'a paru un autre roman, une autre histoire et j'ai
eu la sensation, non pas que l'on continuait la vie de Marco, mais que
l'on avait la vie d'un autre personnage. La vie chez Effing lui a appris
ce qu'il désirait le plus apprendre : l'humilité, la patience
et la rigueur. Et le lecteur dans tout ça ? On apprend et
on se construit en même temps : "j'ai
compris que je ne vivrais pas éternellement. Il faut longtemps
pour apprendre ça, mais une fois qu'on le découvre, le changement
est complet", etc.
J'ai à la fois beaucoup aimé certains passages, la profondeur
des réflexions qui nous emmènent plus loin, et éprouvé
aussi un peu d'ennui, des longueurs au cours desquelles je décrochais
avant de retrouver de l'intérêt dans le récit.
J'ai trouvé ce livre original dans sa conception et son contenu,
mais je ne sais pas encore si je me lancerai à lire ses autres
romans.
J'ouvre à moitié.
Brigitte
Cet été j'ai lu deux livres de Paul Auster. Tout d'abord
Brooklyn Follies (2005), puis Moon
Palace (1989). Ces deux "gros" romans m'ont tenue en
haleine. Au fil de ma lecture, je n'ai rien lâché et j'avais
hâte de connaître le dénouement. "Du
moment que je restais vivant il me fallait trouver le moyen de me remettre
à vivre, même si je n'en avais plus pour très longtemps,
je devais faire davantage que de me contenter d'attendre la fin."
C'est un extrait de Brooklyn Follies dans les premières
pages dit par le narrateur l'oncle Nathan. Cette phrase trouve sa place
dans les deux romans.
Je me laisse emporter auprès d'hommes et de femmes hauts en couleurs,
souvent déglingués, qui vivent des situations désespérées,
mais cependant en quête d'un idéal ou ensorcelés.
Les rebondissements sont constants. Les personnages touchent le fond de
la vie et ouvrent les portes à la folie. Auster nous embarque dans
des situations rocambolesques à peine croyables, surtout dans Moon
Palace. J'ai lu que l'auteur a dit : "Écrire
un roman, c'est être victime d'un sortilège"
(Une
vie dans les mots, entretiens entre Auster et une universitaire
danoise, pour mieux comprendre ce qui anime l'auteur dans son uvre).
Une constante : la mort appelle les héros. Mais de rencontres improbables
en situations tout aussi improbable, les personnages rebondissent et émergent
avec force du néant. L'empathie, l'entraide et l'écoute
des histoires de vie de l'autre, tirent les personnages vers le haut.
C'est beau
il suffit d'y croire ?
Le style est simple, la lecture facile. Les scènes sont décrites
avec minutie. Auster a été scénariste. J'ai pu m'attarder
à rechercher qui étaient ces personnes citées comme
le peintre Blakelock
(peintre romantique américain de la deuxième partie du XIXe).
Auster connaît la littérature française qu'il cite
; il a traduit des auteurs français.
Dans les deux romans, je retrouve une réflexion profonde sur la
solitude. Ces deux romans sont-ils de totales fictions ? La question
est posée : peut-on vivre seul ? Je ne connais pas la
vie de cet écrivain pour faire des liens.
De là l'auteur déroule des valeurs sur l'amitié,
sur les rapports humains, sur le droit à la différence,
sur l'identité, sur l'art dans un processus thérapeutique,
sur l'héritage de la famille et des secrets de famille.
Dans les deux romans, je retrouve un fil conducteur : l'art, avec
notamment la peinture et l'écriture. Je note l'importance du livre/de
la librairie et de leurs vertus salvatrices. Je retrouve le livre comme
source de partage, le beau livre objet de plaisir, le livre classique
comme référence.
Je me dis que le lieu aurait pu être Paris et la France. Ou je me
trompe et les personnages sont typiquement américains ?
J'ai du mal à dire lequel des deux romans je préfère.
Je les ouvre aux ¾. J'ai pris de plaisir à les lire, mais
pour autant en les refermant, mon avis est partagé : je n'ai pas
envie de lire rapidement un troisième tome de cet auteur, mais
je suis curieuse de mieux le connaître. Il manque un quart à
mon avis. Peut-être à cause de l'épilogue : moment
que je trouve précipité, pas clair. Faut-il pour l'auteur
mettre un point final ? Peut-être parce que contrairement à
la vraie vie le méchant est puni ?
Marie-Odile
La première partie de Moon Palace m'a semblé
insupportable. Le narrateur déprimé et égocentré
m'a paru déprimant et il n'a commencé à m'intéresser
que lorsqu'il s'est enfin intéressé à quelqu'un d'autre
que lui-même. Cela a commencé avec Kitty et s'est prolongé
ensuite avec la rencontre d'Effing. Ce personnage odieux et fascinant
capte l'attention du narrateur et du lecteur. J'ai donc lu la suite en
y reconnaissant un certain nombre d'éléments récurrents
chez Paul Auster qui, s'il reprend les mêmes ingrédients,
en fait à chaque fois quelque chose de différent.
Les personnages : Effing me rappelle un peu le Maître de
Mr Vertigo =
un homme inspire à la fois répulsion et attirance à
un jeune homme ou à un enfant. Il peut être cruel et attachant
(M. V.)
Souvent une mère meurt. La naissance est problématique.
Ici s'ajoute la question de la paternité insoupçonnée,
découverte très tard, et donc de la filiation cachée
et du mystère. Marco ignore que Salomon est son père. Et
Salomon ignore que Effing est son père.
Le père peut mourir en des circonstances cachées comme le
grand père de Paul Auster (L'invention
de la solitude)
Pour le neveu, l'oncle joue un rôle important. Il peut remplacer
le père, parfois bénéfique, transmettant les livres,
parfois destructeur comme Slim dans Mr Vertigo. À la fin,
le narrateur Walt écrit pour son propre neveu.
Des personnages pleurent avec une sensibilité assumée.
La transmission et les livres : L'importance des livres donnés,
lus, écrits. Les titres énumérés (Marco, Ésope,
le personnage principal de La
Nuit de l'oracle).
Le personnage principal est souvent écrivain (La Nuit de l'oracle,
Le livre des Illusions).
La question de l'héritage, de l'argent manquant ou surabondant,
revient très souvent (Moon Palace, Mr Vertigo).
L'art du récit : Les récits dans le récit.
Et peu importe qu'on y croie ou pas. Exemple : le récit que fait
Effing de sa vie extravagante (= roman d'aventures). Le roman d'ado de
Marco. Des digressions en poupées russes dans La Nuit de l'Oracle.
Un récit qui tient en haleine avec des anticipations discrètes
mais fréquentes : "personne
n'aurait pu imaginer les jours sombres qui nous attendaient".
Une progression vers des révélations ou un vécu toujours
au-delà de ce qu'on avait imaginé. Quelquefois un peu too
much : Salomon tombant dans la tombe creusée au cimetière
où il vient de révéler à Marco Stanley qu'il
est son père.
Des liens avec des personnages ayant existé qui s'insèrent
dans la fiction : exemple, Tesla et Edison, ou avec des éléments
de l'Histoire : la crise de 29, le Ku Klux Klan (Mr Vertigo).
Bref, Paul Auster ose recourir à tout un tas d'ingrédients
qui relèvent du mélodrame ou du fait divers, sans y tomber
jamais, grâce à des trouvailles d'expression, une composition
haletante, un style, une audace menant sans hésitation vers l'extravagance
qui en fait la richesse et l'originalité.
J'ai adoré (Moon Palace, p. 251) le parapluie théâtral
et poétique qui éloigne d'un réalisme pesant.
J'ai particulièrement aimé Mr Vertigo qui
nous ouvre un univers à la Tim Burton, faisant une large place
à la fantaisie avec des vrais méchants, des personnages
ambigus et aussi des personnages attachants : Walt, enfant à la
Dickens, devient un petit Icare, une sorte de marionnette fabriquée
par Maître Yehudi, il apprend la gloire et l'échec, le renoncement.
Il évolue. L'humour n'est pas absent de ce récit (par exemple
p. 185).
Les personnages secondaires sont très pittoresques : Maman
Sioux, Ésope, Mrs Whiterspoon. Mais je n'ai pas aimé Dizzy,
ni les pages concernant le base-ball, qui m'ont semblé superflues.
Les aventures et déplacements sont permanents. Jamais je ne me
suis ennuyée et je retrouvais avec plaisir ma lecture, curieuse
de savoir ce qu'avaient bien pu vivre les personnages pendant que j'avais
tenu le livre fermé.
Une lecture facile, agréable pour les vacances.
J'ouvre aux ¾.
Edith
J'ai beaucoup lu Auster dans les années 80. Puis oublié.
J'ai acheté son dernier livre Baumgartner
ainsi que Moon Palace, que je n'avais pas lu
ou oublié
!
Ces deux livres, lus tous les deux au début des vacances d'été,
sont au moment où je me mets à écrire "flous"
concernant leur trame anecdotique. Je reprends donc en survolant les deux
livres.
Me reste de ces deux livres une sorte de musique des idées, des
pensées s'appelant les unes les autres. Reliées à
un passé "échappé" et qui, par le hasard
des rencontres, ferait resurgir avec précision les détails
"oubliés". Mémoire empreinte de la vie
newyorkaise de Paul Auster et récits empruntés à
cette même vie. Il me semble que les deux livres lus, l'un à
la suite de l'autre, résonnent de sa propre vie, celle d'un écrivain
se nourrissant de sa biographie.
Dans Baumgartner, j'ai souvent pensé que le héros,
Sy Baumgartner, le veuf d'une épouse tendrement aimée Anna,
dont la mort accidentelle (qu'il n'a pu empêcher) et qui le laisse
totalement désemparé, n'était pas qu'une évocation
romanesque de la conscience de sa propre mort, mort annoncée par
un cancer dont probablement il en mesurait le danger.
J'ai lu ce livre avec le sentiment d'un livre testament dont le
propos ne serait pas de donner ses dernières volontés, mais
comme un jeu avec la mort, la sienne, jeu d'un stoïcien s'exerçant
à une dernière "plaisanterie" .
Ainsi, à défaut d'empêcher un accident possible de
Bebe la jeune écrivaine, résolue à venir le rencontrer
pour faire éditer les poèmes de sa femme Anna (notes non
publiées de son vivant) ; c'est lui qui est accidenté sur
la route dangereuse de l'hiver. Est-il mort ? Seulement blessé
et engourdi par le choc ? Je choisis sa mort.
Et cette fin burlesque me renvoie aux premières pages du récit.
L'enchevêtrement des situations provoquée par l'impromptu
du gazier et sa chute dans l'escalier de sa cave
Petite cause et
effets frôlant la catastrophe.
J'ai aimé cette lecture mais il m'a fallu relire rapidement pour
dissiper le flou de la musique du récit que j'évoquais plus
haut.
Avec Moon Palace, bien qu'ayant oublié le cheminement
de récit, j'ai la sensation d'avoir côtoyé un récit
initiatique, un peu surréaliste, comme souvent se prend à
être la vie ! Déconcertant, drôle, mais donnant un
plaisir de lecture : je l'ai lu d'une traite.
J'ai peu de souvenir de la trame, sinon encore et encore la recherche
du père : le sien ?
Souvenir aussi de lectures plus anciennes à travers ce récit.
Je relis les pages cornées que j'ai faites à la lecture
première :
P. 192 : La relation à Effing son employeur, le non voyant excentrique
et riche dont il devient les yeux et qui le soumet à une présence
différente, à ce qu'il connaissait ; sa manière de
vivre et de voir sont complètement bousculés : "l'effort
de découvrir les choses avec exactitude (
) pouvait m'enseigner
ce que je désirais le plus apprendre : l'humilité, la patience
; la rigueur (
) je me mis à l'envisager comme un exercice
spirituel, une méthode d'entrainement à regarder l'univers
comme si je le découvrais pour la première fois (
)
l'univers pénètre en nous par nos yeux mais nous n'y comprenons
rien tant qu'il n'est pas descendu par notre bouche"
Puis p. 230 le récit de Effing : "Quand
les yeux de Resla m'ont traversé, j 'ai fait ma première
expérience du goût de la mort et à ce moment-là
j'ai compris que je ne vivrais pas éternellement (...) Il faut
longtemps pour apprendre ça, mais , une fois qu'on le découvre
, le changement intérieur est complet, on ne peut plus jamais redevenir
tel qu'on était. J'avais dix-sept ans, et tout à coup, sans
la plus petite ombre d'un doute, j'ai compris que ma vie était
mienne, qu'elle m'appartenait , à moi et à personne d'autre
(
) Testla m'a fait don de ma mort, et j'ai su dès cet instant
que je deviendrais peintre".
Je pense que j'avais corné ces deux moments de lecture peut-être
en lien avec Baumgartner que je venais de terminer. Une femme et
leur forte personnalité. La conscience du jeu, du je et de la vie
qui s'en amuse.
Dans les deux récits, il y a la présence d'un hasard, d'une
rencontre, d'un bouleversement. Et puis pour ce dernier, l'énigme
puis la révélation de ce que représente le titre
"Moon Palace" (l'enfance)...
Soaz
C'était mon premier Paul Auster et je suis conquise.
Une vie ordinaire, mais tellement riche d'aventure, de rencontres, d'histoires.
Les personnages sont troublants, attachants, choquants, attendrissants.
Une EXPLOSION d'émotions : du rire aux larmes, de l'angoisse à
la curiosité, de la révolte à l'empathie, et l'Aventure
.
J'en ai rêvé.
J'ai consulté régulièrement des sources pour approfondir
tous les faits historiques exposés : belle recherche.
Et cette lune, je la pense pleine, elle uvre en fil conducteur.
Belle écriture fluide, on commence et l'on ne peut s'arrêter.
Ce livre m'a passionnée. Je l'ai offert à ma sur qui
été autant emballée que moi.
Je l'ouvre en grand : Paul Auster, bravo !
J'ai quasi fini L'invention de la solitude, et je suis toujours
aussi fan...
Cindy
C'est un livre qui m'a bouleversée il y a
plus de 30 ans. Puis je l'ai lu, relu, offert régulièrement
parce qu'il apporte à chaque fois de l'espérance, de la
joie, de la fantaisie malgré les vicissitudes de la vie. J'ai ensuite
tout lu de Paul Auster au rythme des parutions, sans oublier Moon Palace
qui reste pour moi son livre le plus abouti, le plus extraordinaire
et merveilleux. Parce qu'il aborde des thèmes forts, profondément
humains, qui me transportent dans des voyages spirituels, philosophiques,
poétiques, romanesques et ici avec seul un but d'aller reconstituer
"son passé de son futur" et cela au-delà des apparences,
des souffrances, des solitudes.
À travers l'histoire d'un jeune homme éblouissant au nom
déjà romanesque, révélateur, "Marco Stanley
Fogg", nourri de livres, d'une grande culture, qui dévore
des caisses de livres, héritage de son oncle Victor, je m'attache
avec délice au personnage sensible au passé mystérieux
à la personnalité "cyranienne"... Cyrano
qui a écrit un livre sur son voyage sur la lune.
Marco m'invite à connaître ses origines, à se confronter
à élucider "qui est soi" grâce aux rencontres
de gens qui vont graviter autour de lui, mais qui l'entourent avec amour
et bienveillance, tout comme la lune. Un livre, au fond initiatique, à
la recherche du "père", de son identité.
Dès les premières pages, je suis captée, je suis
Marco Fogg, je suis sensible à son histoire. J'ai hâte d'avancer,
d'être guidée par les aléas de sa vie et la perte
de l'oncle Victor va tout déclencher.
L'auteur nous livre des indices qui seront précieux jusqu'au dernières
pages : "j'étais
Marco Fogg, ma mère Emily Fogg (
) plus tard l'oncle Victor
m'a raconté qu'à l'origine le nom de son père était
Fogelman et que quelqu'un à Ellis l'Island (
) l'avait réduit
à Fog (
) jusqu'à l'ajout du second g en 1907"
(p. 13-14). Il est aussi
question d'amour puisque p. 15 avec la rencontre d'une femme qui
lui bafouille "que je
devais être l'enfant de l'amour de cette pauvre Emily"
et Victor lui répondant "tous
les enfants sont des enfants de l'amour (
) mais on n'appelle ainsi
que les meilleurs".
Livre ami, livre qui n'est jamais loin dans ma bibliothèque tout
comme tous les livres de Paul Auster. Moon palace me procure encore
aujourd'hui un plaisir très particulier mêlés d'émotions.
Oui, tout est possible quand on perd tout
Marco Fogg est attachant,
car sensible et humain quand il s'occupe d'un infirme en fauteuil, Effing,
à la personnalité hors du commun entre cruauté et
intelligence, entre protecteur et guide.
Et j'ai hâte d'avancer, d'être guidé par les aléas
de sa vie, mésaventures, malchances qui n'en sont pas, mais plutôt
des choses qui arrivent au bon moment grâce aux personnes rencontrées
avec leurs histoires singulières. Toutes vont le mettre sur le
bon chemin pour qu'il arrive à rencontrer sa vraie personne, à
élucider tous les mystères de son passé.
Que d'histoires invraisemblables qui me font voyager dans une Amérique
chargée d'histoires indiennes, politiques et autres, rencontrer
des personnages hauts en couleur ! Dans Moon Palace, l'auteur en
profite pour explorer en profondeur la quête d'identité,
les pérégrinations, la ville de New York.
La force du livre tient aussi à la grande qualité d'écriture,
ciselée, descriptive, romanesque.
Dans l'uvre de Paul Auster, il est souvent question du rapport entre
roman et biographie. Ici aussi, Effing veut rédiger sa notice nécrologique.
Une manière pour l'auteur de parler de quelqu'un d'autre qui est
soi et raconter l'histoire des gens qui l'entourent et se poser la question
: quel chemin prend-on pour devenir soi-même ? Ce qui me plaît,
c'est que les personnages tentent de donner un sens à leur vie
et finissent par comprendre qui ils sont et parviennent à déchiffrer
le monde qui les entoure.
Et avec le Hasard ! Le hasard qui joue un rôle important dans l'uvre
de Paul Auster et surtout dans Moon Palace. Univers romanesques
en proie aux contingences car la vie n'est que contingences ; aucune existence
ne se déroule en ligne droite. Et la chance existe sans oublier
la place des femmes qui est importante dans ce livre : elles sont intelligentes,
sensibles, amoureuses, dominatrices, inquiétantes, imprévisibles,
ont le sens du sacrifice amoureux, chaleureuses, salvatrices, comme la
merveilleuse Kitty Wu.
Tout comme à la dernière page moi aussi "je
resterai longtemps debout sur la plage à attendre la disparition
du soleil (
) puis la lune apparut derrière les montagnes"
et plus haut moment émouvant "c'est
ici que je commence (
) c'est ici que débute ma vie"
dit Fogg et toujours "allégé" de tout : "Je
franchis les hauteurs entourant la ville de Laguna Beach avec 413 dollars
en poche".
Pourquoi relire Paul Auster, Moon Palace et tous les
autres ? Parce qu'il écrit avec une formidable volonté
de choisir le mot juste, comme une nécessité intérieure
de l'écriture et avec sa détermination de comprendre les
pensées qui le hantent. C'est un poète, écrivain,
romancier, d'une grande culture de littérature française
(traducteur de nombreux uvres) : "Le
monde est dans ma tête, mon corps est dans le monde"
disait-il en 1995.
Marie Thé(un
mois plus tard)
Je ferme ce livre.
J'ai lu à peine cent pages, le livre me tombait des mains, je trouvais
que ça n'avançait pas, assommant et ennuyeux...
Je pense être injuste avec Paul Auster, être passée
à côté d'un livre qui en valait sans doute la peine
; je tenterai une autre lecture en persévérant...
C'est notre rencontre VAC et surtout l'enthousiasme de Cindy qui font
de mon avis ce qu'il est.
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
|
|
à
la folie
grand ouvert
|
beaucoup
¾ ouvert
|
moyennement
à moitié
|
un
peu
ouvert ¼
|
pas
du tout
fermé !
|
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