Quatrième de couverture : Esther Greenwood, dix-neuf ans, est à New York avec d'autres lauréates d'un concours de poésie organisé par un magazine de mode. De réceptions en soirées passées pour tuer le temps, ce sont quelques jours d'une existence agitée et futile que vit la narratrice. En même temps, elle se souvient de son enfance, de son adolescence d'étudiante américaine, des amours qu'elle a connues. Tout bascule lorsqu'Esther quitte New York. Tentatives de suicide, traitements de choc, guérison, rechutes, et, pour finir, l'espoir. Esther est à la fois "patiente" dans l'univers hospitalier et observatrice au regard aigu de ce monde, qui a pour toile de fond l'Amérique des années 50. |
Sylvia Plath
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"Viciousness
in the kitchen ! The potatoes hiss." |
"Méchanceté
dans la cuisine Les pommes de terre sifflent" |
et plus loin :
"Now, I am silent,
hate Up to my neck, Thick, thick." |
"Je suis maintenant
silencieuse Dans la haine jusqu'au coup Épaisse, épaisse." |
"Elle portait une robe de dentelle blanche sans épaulette sur un corset qui la serrait vers le milieu et faisait sortir des courbes spectaculaires par-dessus et par-dessous".
Elle n'est pas vraiment drôle et pourtant follement amusante. Elle voit les êtres humains comme des pantins qui jouent la pantomime : maquillage, habillage, babillage entre deux suicides. Elle a un humour féroce :
"Ses yeux fixés couleur de galets, ses dents en pierre tombale et sa voix haletante"...
Sa description du sexe masculin est irrésistible :
"La seule chose que ça m'évoquait c'était un cou de dinde et des gésiers de dinde et je me suis sentis très déprimée".
On a un résumé de la fragilité humain dans ce zeugme :
"C'était un visage qui avait besoin d'eau et de savon et de tolérance chrétienne".
J'ai apprécié aussi plus qu'à 20 ans son féminisme discret mais bien affirmé. Elle ne veut pas être secrétaire car elle veut non copier des lettres fascinantes mais les écrire elle-même, et le double standard moral pour les hommes et les femmes la scandalise :
"Je ne pouvais supporter l'idée qu'une femme devait avoir une seule vie pure et qu'un homme pouvait avoir une double vie, une pure et l'autre pas."
Enfin, ce que j'admire surtout, c'est son courage d'affirmer que la mort peut avoir pour certains plus de séduction que la vie. Pour beaucoup, dire que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue est un scandale. Non seulement elle le dit, mais elle présente le suicide comme quelque chose de naturel et de beau :
"L'idée que je pourrais me tuer se formait dans ma tète, tranquille, comme un arbre, comme une fleur".
Les traductions sont de moi, donc faites à la va-vite.
Je joins un poème, très beau et très important puisqu'il
parle de la mort.
I have done it again.
One year in every ten
I manage it-----A sort of walking miracle, my skin
Bright as a Nazi lampshade,
My right footA paperweight,
My featureless, fine
Jew linen.Peel off the napkin
O my enemy.
Do I terrify?-------The nose, the eye pits, the full set of teeth?
The sour breath
Will vanish in a day.Soon, soon the flesh
The grave cave ate will be
At home on meAnd I a smiling woman.
I am only thirty.
And like the cat I have nine times to die.This is Number Three.
What a trash
To annihilate each decade.What a million filaments.
The Peanut-crunching crowd
Shoves in to seeThem unwrap me hand in foot -----
The big strip tease.
Gentleman , ladiesThese are my hands
My knees.
I may be skin and bone,Nevertheless, I am the same, identical woman.
The first time it happened I was ten.
It was an accident.The second time I meant
To last it out and not come back at all.
I rocked shutDying
Is an art, like everything else.
I do it exceptionally well.I do it so it feels like hell.
I do it so it feels real.
I guess you could say I've a call.It's easy enough to do it in a cell.
It's easy enough to do it and stay put.
It's the theatricalComeback in broad day
To the same place, the same face, the same brute
Amused shout:'A miracle!'
That knocks me out.
There is a chargeFor the eyeing my scars, there is a charge
For the hearing of my heart---
It really goes.And there is a charge, a very large charge
For a word or a touch
Or a bit of bloodOr a piece of my hair on my clothes.
So, so, Herr Doktor.
So, Herr Enemy.
I am your opus,
I am your valuable,
The pure gold babyThat melts to a shriek.
I turn and burn.
Do not think I underestimate your great concern.
Ash, ash---
You poke and stir.
Flesh, bone, there is nothing there----A cake of soap,
A wedding ring,
A gold filling.Herr God, Herr Lucifer
Beware
Beware.Out of the ash
I rise with my red hair
And I eat men like air.
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