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Alessandro Baricco
Soie
Nous avons lu ce livre en février 2002.
Françoise
La lecture est agréable mais laisse sur sa faim. Le récit
est court (trop), léger (trop), miniature (trop). J’aurais aimé
avoir plus de détails sur la culture du ver à soie, le long
périple de Joncour, etc. Je sais bien que ce n’est pas le propos
de l’auteur et je pense que le résultat de son récit correspond
exactement à ce qu’il voulait, mais ce ton factuel m’a laissée
insatisfaite. Cependant, dans cette succession de petits tableaux, certains
sont très réussis (p.104, p.108). Pour moi, l’auteur est
davantage peintre que musicien. L’histoire de la lettre est émouvante
; c’est une histoire d’amours : celle de Joncour (tombé amoureux
d’une image !), celle de sa femme… l’auteur y prouve une certaine maîtrise,
une économie, il ne se laisse pas aller ; mais j’ai un peu de mal
à y croire ; l’amour d’Hélène est ce qui me paraît
le plus tangible. Moi la soie, j’aime pas tellement, je préfère
le coton.
Marie-Christine
C’est un petit livre qui m’a beaucoup plu. J’ai beaucoup aimé le
style très percutant, sans fioriture. Dans les dernières
pages, j’ai été un peu déçue, puis je me suis
aperçue qu’il y avait des rebondissements jusqu’au bout. Globalement,
c’est un petit livre qui m’a enchantée, disons les choses comme
elles sont.
Marie-Jo
J’ai beaucoup aimé Soie. J’ai aimé le récit
élégant, le style épuré, ces allers et retours
entre la réalité et l’inaccessible. Tout m’a plu.
Liliane
Je l'ai lu deux fois. A la première, j'ai été intéressée
par les effets de surprise dus à la narration : des chapitres courts,
une écriture minimale, le tout très travaillé dans
la composition, le voyage sur des milliers de kilomètres ou le
balayage d'une vie et puis un détail : la robe tombée sur
la plage, le gant. Des effets d'écriture sont obtenus par le contraste
entre l'écriture minimale du recit, la retenue de l'épouse
et l'explosion passionnelle de la lettre à la fin, ce qui instaure
un roman dans le roman, car on recompose après coup l'histoire
en filigrane de l'épouse. A la deuxième lecture, il n'y
a plus cet effet de surprise que vise la composition. La recherche est
un peu trop visible (d'ailleurs l'auteur enseigne les techniques narratives),
avec un côté étudié, comme la jeune fille qu'on
nous présente telle une pierre sur son écrin. Quel est le
propos ? Les faits ne semblent qu'un prétexte pour la mise en forme.
Je dirais que c'est un « roman précieux contemporain », Précieux
dans sa recherche intéressante de formes nouvelles et précieux
par le maniérisme de la stylisation, la forme dépouillée
zen. Mais la forme elle-même génère une émotion
Martine
J’ai beaucoup aimé. J’ai envie de recommander ce livre excellent.
Je l’ai trouvé dépouillé, mais sans maniérisme.
Les coups de surprise sont fantastiques. Le parcours n’est jamais le même
; les détails changent, tout est dans le détail. J’ai adoré
le coup de théâtre qui force, comme dans Inconnu à cette
adresse, à tout revoir. Une petite gêne avec la lettre
d’Hélène qui est peu crédible. Les émotions
sont peu dites, ce n’est guère italien au sens latin. L’auteur
a réussi à capter quelque chose de la campagne française
et la façon de communiquer entre hommes qui ne laisse pas de m’étonner.
Les chapitres courts sont parfaits pour quelqu’un qui se lève à
6 heures du matin. Le livre excelle dans l’épuré, l’essence.
Il va droit au but. C’est un livre qui me semble novateur et qui laisse
une place énorme à l’imaginaire du lecteur.
Brigitte
C’est moi qui ai proposé ce livre, j’étais sûre qu’il allait
vous plaire. Je l’ai acheté chez un libraire où je m'arrête
sur le trajet de mon bus, quand il faut attendre ; le libraire met des
avis sur les couvertures et je l’ai acheté sans rien savoir de
cet auteur. Quant à la lettre, je me demande si la femme n’écrit
pas son vrai désir, elle ne fait pas semblant. Alors qu’elle l’avait
sous la main… C’est étonnant qu’un Italien connaisse si bien la
France. Ce livre est une surprise agréable et on n’y passe pas
des siècles…
Christine
J’ai eu avec ces 65 chapitres l’impression de livre un conte : irréel,
immatériel, avec des images qu’on a pu déjà voir
(les visages blancs). J’ai été frappée par la composition
: 2 pays, 3 personnages masculins, 3 personnages féminins qu’on
retrouve dans la lettre. L’effort du travail pour la composition se sent
presque. J’ai lu ce livre avec intérêt mais sans passion.
Loana
J’ai trouvé le bouquin joli, charmant, comme une chanson, mais
je n'y ai plus pensé après l'avoir lu, jusqu'à ce
soir et là je ne sais pas bien quoi ne dire. Je ne comprends pas
qu'il ait eu un tel succès.
Claire
Je l’ai lu dans l’avion en rentrant de République dominicaine,
mais sans Schuller. Il transporte dans un autre univers. Un moment suspendu,
sans hâte, sans rupture. Je me souviens d’un plaisir merveilleux (le conte),
un moment de charme, mais je n’ai gardé aucune émotion.
Je ne me souvenais même pas de la lettre. J’ai apprécié
la maîtrise du récit, de l’écriture, de la composition,
qui amènent une grande confiance dans l’auteur à qui on
s’abandonne. Apparemment, ce livre n’est pas fait pour être relu.
Mais ce n’est pas un défaut. J’ai lu ce livre comme s’il avait
été écrit par un français, oubliant complètement
qu’il s’agit d’une traduction.
Sandrine
Je suis enthousiaste, j’ai adoré. Et pourtant, un flop en le refermant.
J’ai adoré le style, le rythme, comme des marées, avec les
allées et venues. J’ai aimé l’effet de surprise. Une fois
le livre fermé, j’ai eu l’impression d’un mirage, comme si les
choses étaient retombées.
Jacqueline
J’ai voulu l’emprunter dans les différentes bibliothèques
que je fréquente : il était sorti. J’ai emprunté
une cassette et l’ai écoutée en cousant. J’ai été
charmée, mais j’avais l’impression qu’on avait coupé des
passages, ça ne pouvait pas être si court. J’ai fini par
acheter le livre. J’ai pris du plaisir à le (re)lire. Les phrases
courtes, les détails, j’ai trouvé ça séduisant.
Les femmes en cheveux à cette époque ne me semblent pas
vraisemblables.
Monique
Je l’ai lu en une heure. Je trouve que vous boudez un peu votre plaisir.
Quand j’ai vu le style des premières pages, je me suis dit qu’il
ne tiendrait pas la longueur. Et pourtant, les voyages, des mois, des
milliers de kilomètres, et une petite phrase. Ca marche. Je voyais
son amour pour cette femme. Hélène est très énigmatique,
très intelligente, elle comprend, elle maîtrise. La lettre,
je ne l’ai pas vue venir. Il n’y a guère que la petite bague bleue
sur la tombe que j’ai trouvée un peu tirée par les cheveux.
Le livre est tarabiscoté, mais le plaisir est simple, accessible
à tous.
Des internautes
Dominique
Pendant des années, mes mains ont touché, caressé,
tiré, déchiré, coloré, noué, mouillé,
collé la SOIE.... j'ai en moi des fibres de SOIE et ce livre est
comme un fil de SOIE ! Trés long... et en même temps
trop court ! Fragile et solide ! Blanc et coloré... Comme
la peinture d'une peau à la Renoir !
Carole, une internaute inconnue
1. L'histoire d'amour incroyablement romantique et légère =>Tout
le talent de cet auteur est justement de nous tromper par cette apparente
facilité de lecture et la simplicité fluide des mots utilisés.
Mais dès le début du livre, il nous alerte sur le fait qu'il
ne s'agit pas seulement de SOIE.
(Baldabiou, présentant une étoffe de soie dit : Qu'est-ce
que c'est ?... Erreur...)
2. Une allégorie de la caresse. Par le biais de la soie, Alessandro
Baricco a écrit un conte érotique de la caresse : caresse
de la soie - caresse de la voix - caresse de l'eau - caresse de la main.
Le roman de la volupté. Il nous transporte en réalité
dans un fantasme érotique très élégant.
A ceux qui ont détecté les petites variations sémantiques,
des allers-retours sur le chemin de la soie, je suggère, de reconsidérer
leur lecture, sous l'angle des préliminaires... Des étapes
à franchir pour atteindre le but du voyage... Le fleuve Amour...
etc. Avec, en apothéose, le cadeau dHÉLÈNE,
dans la lettre codée.
Pour ceux qui aiment les versions Audio Books, la lecture par Jacques
BONNAFFE est à couper le souffle.
3. Le parabole à portée philosophique : HELENE
et HERVE forment un couple en perdition condamné à se séparer.
Ce couple est doublement stérile. Ils s'aiment mais ne communiquent
pas. L'absence de communication fait qu'ils n'ont pas appris à
ce connaître l'un l'autre.
HERVE JONCOUR est un rêveur (Hervé = rêvé
dans le désordre). Il préfère rêver que vivre
sa vie. Il se laisse porter par les autres, bercer par la voix de sa femme.
Il l'entend mais ne l'écoute pas. Il se laisse bercer par les histoires
de Baldabiou, il l'entend mais n'écoute pas les messages que son
ami lui envoi. Il reste à la surface des mots, s'arrête à
l'apparence lisse et policée de la soie. Et il s'ennuie. HERVE
JONCOUR est doublement stérile : Ils ne parviennent pas à
avoir d'enfant. (JONC - COURT). Il préfère fantasmer sa
femme que de la connaître, telle qu'elle est.
Dès l'instant où vous percevez que, ce texte est constitué
uniquement de métaphores et de codes secrets, il est tout, sauf
simple et léger. Quand HERVE JONCOUR demande à Baldabiou
de l'aider à traduire le message codé, son ami lui dit "Demande
à Hervé Joncour. C'est lui le japonais..."
Autrement dit, HERVE JONCOUR et HARA KEI ne font qu'un. HARA KEI est Hervé
Joncour tel qu'il se fantasme.
Hara se lit dans les deux sens. KEI est la clé. Maintenant lisez
HELENE dans l'autre sens : ENELEH = EN ELLE
La mystérieuse Japonaise n'est autre que HELENE, telle que son
mari la fantasme. Sur le chemin de la Soie, Hervé Joncour est à
la recherche de "soi". Il va à la rencontre, soit de
son double fantastique HARA KEI, soit à la rencontre de sa femme
sublimée.
Mais comme jamais il ne cherche à l'atteindre Elle, telle quen
"soi", il tue son couple. Il tue l'enfant qu'ils auraient pu
faire ensemble.
Je vous laisse relire ce roman. Il cache des trésors. Les métaphores
font référence à la psychologie, à la mythologie
chrétienne, gréco romaine, voire Égyptienne (le mythe
dIsis).
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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à
la folie
grand ouvert
|
beaucoup
¾ ouvert
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moyennement
à moitié
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un
peu
ouvert ¼
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pas
du tout
fermé !
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