Ce récit nous mène à travers l'Europe
des artisans au XVII ème siècle, sur les pas de Meaume le
Graveur. De Bruges à Rome en passant par Luneville et Venise entre
autres, Meaune fuit et s'inspire des paysages qu'il parcourt et de ses rencontres
pour nous conter son aventure à travers ses uvres. |
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Pascal Quignard (né en 1948)
Terrasse à Rome (2000)
Nous avons lu ce livre en décembre
2002.
Nous lirons ultérieurement, en 2020, Tous
les matins du monde.
Manuel
Je ne sais comment vous parler de cette uvre singulière,
sombre, obscure : à la manière noire. Je me suis souvent
perdu dans ce récit labyrinthique fait de flash-back et de descriptions
destampes racontant le destin de Meaume. Le projet est tiré
par les cheveux, le récit est parfois ennuyeux et conté
dans une langue banale. L'ensemble est artificiel. Pourquoi avoir cherché
à compliquer un récit dont l'argument est assez ténu
? Un livre que je ne conseille pas et qui me fait fuir le Goncourt de
cette année.
Françoise Del
À première vue, le roman est très proche de La
jeune fille à la perle de Tracy Chevalier : il fait revivre
un graveur du 17e siècle. Mais alors que dans Chevalier Veermer
et la jeune fille revivent vraiment et avec une troublante intensité,
Meaume le Graveur reste mort. Il ny a que la scène où
le fils inconnu manque de lui trancher la gorge qui nait pas un
encéphalogramme complètement plat. Je me suis ennuyée
-pas longtemps il est vrai- à lire ce livre. La littérature
française est décidément courte de souffle (le chapitre
XIII a 13 lignes), étiolée, prétentieuse (comme la
phrase au dos du livre) ou le dernier chapitre détaché du
livre : pourquoi donc ? Il na rien de particulier : cest juste
pour faire original ? Enfin cest attristant. Je vois que le monsieur
a beaucoup publié. 167 pages écrites gros avec beaucoup
de blanc sans style, un grand nombre de passages obscurs, lobscurité
nétant pas due à la profondeur de la pensée,
mais à lincertitude de la syntaxe. Prenons le dernier chapitre
: "La grand-mère de Meaume baptisa lenfant avec un
doigt de sang de Concini quand on leut déchiré pour
le fortifier". La logique nous fait comprendre que ce qui est
déchiré cest le placenta (ou le cordon ombilical)
et que cest lenfant quon veut fortifier, mais il faut
relier plusieurs fois lantécédent de lenfant
qui est le doigt. Le style est à la fois plat, pauvre et obscur
: quelle réussite ! Et dire quil a obtenu un prix !
Muriel
Ça ma barbée. Jusquà lhistoire
damour, jai aimé, ensuite on ne comprend pas. Peut-être
suis-je bécasse, mais jassume.
Régine
Honnêtement je nai pas tout compris, jai trouvé
cela filandreux. Je croyais quil sétait suicidé,
mais non, il est mort
Je me suis ennuyée ferme. Il y a 2,
3 petites phrases qui donnent à penser. Je nai rien lu de
Quignard, qui me fait penser à Modiano. La gravure, je ny
connais que quick. Trop cest trop. Il ma échappée,
trop évident peut-être. Jespère ne plus en lire.
Je verrais dun bon il quon me le remboursât. Cest
ampoulé et sec.
Françoise Dub
Lecture sans plaisir (peut-être dû en partie à mon
état desprit du moment mais justement...). Le récit
est mal fagoté avec ses répétitions, ses retours
en arrière
cest un parti pris artificiel, comme sil
était trop commun de respecter la chronologie. Tout cela justifie-t-il
? Ce quen dit lauteur : "Cest un livre difficile",
mais non, pas du tout. Peut être a-t-il voulu dire "difficile
à écrire" : cette peine transparaît
et en fait une lecture chiante
De même lauteur prétend refuser lallusion, lellipse,
avoir besoin de concret (?)
ça ne ma pas frappée.
Aussi lorsquil dit du héros "afin que privé
de visage, il soit tout à son uvre", ça ne
se ressent pas dans le récit. Jai envie de dire comme Claude
Gellée au héros, "je ne comprends rien à
ce que vous racontez". Il ny a aucune atmosphère
(contrairement à La
jeune fille à la perle ou La
demande, et je ne parle pas de Luvre au noir
!). Je nai rien trouvé dattachant dans ce livre. Je
suis toujours restée à lextérieur.
Claire
Contrairement aux avis jusquici donnés, japprécie
le talent décriture, le style épuré que javais
aussi apprécié dans Le mot sur le bout de la langue,
mais ce talent se perd. Son projet que Quignard expose dans des interviews
est loupé : il prétend opposer la création venue
de rien (la tabula rasa de Descartes) et la manière noire qui considère
que la plaque de cuivre est déjà rayée par "les
traditions historiques, ethnologiques, animales" ! Par ailleurs,
chaque chapitre relèverait "dun genre littéraire
particulier : déposition lettre, conte, tableau, dialogue".
Quignard dit lui-même quil a été dans sa vie
autiste à deux reprises. Visiblement, il y a des séquelles
importantes
Son érudition entraîne une obscurité,
alors quau début les personnages sont intéressants.
Cest un auteur décevant.
Monique
Je vous admire car vous dites des choses
Moi je lai lu deux
fois, je lavais acheté pour aller en Italie. Je ne comprends
pas et ne mémorise rien. Cest la première fois que
ceci marrive. Jattendais quon méclaire.
Son projet apparaît dans des articles, on ne le comprend pas en
lisant le livre.
Christine
Il ny a rien à comprendre. On nous raconte une histoire.
Jai bien aimé lexercice décriture ; les
gravures : on ne sait plus si on est dans la gravure ou dans la réalité,
avec un jeu des temps. Les passages sur les femmes sont sensuels, elles
ont une réelle présence. Lhistoire de lacide,
labsence de couleurs, cest intéressant ; il y a beaucoup
de thèmes, mais au total, je trouve que je ne connais pas cet auteur,
je ne connais pas son univers.
Renée
Je lai lu 3 fois : je lai lu cet été et puis
jai tout oublié ; je lai relu car javais des
perplexités. Ce livre est extrêmement précieux et
très simple. En laissant tomber des choses, en se laissant aller
au tintement des phrases ("Il mange une gaufre", "Les
lecteurs vivent dans des angles"), se détachent comme
des aphorismes : "un jour, le paysage se traversera"
Jai adoré quil ait eu 8 extases, je trouve ça
marrant de faire linventaire de ses extases. Il faut piquer. Je
ne sais pas si jai aimé. Moi aussi, je nai rien compris.
Cest chichiteux avec des éclats.
Katell
Cest rare, je nai pas davis. Cest le troisième
livre que je lis dans le groupe et le troisième qui ne me plaît
pas
Je nai rien compris. Jai essayé de suivre
la chronologie et jai renoncé. Cest du sous-sous-sous
Narcisse et Goldmund (dHermann Hesse). Ici cest plat,
érudition à 2 francs machin-truc. On dirait quil écrit
au fil de la plume, je trouve ça surfait. Javais lu Les
tablettes. Il y a quelques perles, 2, 3 phrases
le buste des
jeunes filles, et bof.
Brigitte
Ça m'a plu et beaucoup intéressée. Il ne faut pas
trop essayer de comprendre. J'ai trouvé ça intéressant.
J'ai regardé les gravures de Callot chez moi et j'ai retrouvé
des lieux de Paris dont il est question dans le livre. J'ai cherché
Louis de Siegen dans le dictionnaire des hommes célèbres,
je ne l'ai pas trouvé. J'aurais aimé connaître ce
graveur. Je pense qu'il faut se laisser emporter sans se forcer à
comprendre le déroulement de toutes les pérégrinations
au gré des circonstances. Le livre est un peu comme une gravure
: on distingue un endroit très soigné, un autre, puis un
autre, sans quon n'ait de recul pour voir l'ensemble. J'ai souligné
beaucoup de passages qui donnent à penser. Les "procédés"
de l'auteur ne me gênent pas. J'ai bien aimé. A mon avis,
c'est presque mieux que La
jeune fille à la perle de Tracy Chevalier car on est dans
la création. Je vous trouve durs.
Jacqueline
Cest le contraire de Tracy Chevalier, lauteur est du côté
de Meaume. Le livre ma fait le même effet que La
demande, avec cette réflexion sur la vieillesse, ce qua
été sa vie, son métier. Cest vrai quune
fois fermé, je ne sais plus bien. Il y a des événements
importants, mais cest pudique. De bric et de broc, comme une gravure
: des détails et le principal. Je lai autant aimé
à la deuxième lecture : le chaos, linventaire
comme si on feuilletait des gravures. Le style, ça accroche, sur
la sexualité cest direct, merveilleux. Et ses histoires damour
Sabine
Etrange, séduisant parfois, énervant pour les mêmes
raisons, et qui n'engage pas à une prochaine découverte.
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