Jean-Pierre Vernant
L'univers, les dieux, les hommes

Points

Loanna
Je m’étais précipitée dès la parution du livre, pensant l’offrir à ma fille, avec un bon sujet de conversation. Il m’est tombé des mains ! Pour cette deuxième lecture, je me suis accrochée : c’est chiant, je ne retiens rien. S’il y avait un index au moins. C’est écrit complètement platement. Vernant en photo sur la couverture ? Pas assez jeune, pas assez zoulou… C’est plat, platement descriptif, informatif, chronologique. J’ai un dico de mythologie qui est bien plus passionnant. Je le donne à mon ennemi. Ou plutôt à ma mère.

Françoise Delphy
J’ai beaucoup aimé L’Univers, les dieux et les hommes. Je connaissais car j’ai lu bien des livres sur la mythologie gréco-romaine, mais celui-ci se lit comme un roman. J.P.Vernant donne de la vie à ce qu’il raconte, il simplifie, en ne donnant qu’une ou deux versions au lieu des quatre ou cinq des livres d’érudits et ses commentaires sont précieux. Le ton léger est agréable, du style « Naturellement, quand on crache en l’air, cela vous retombe sur le nez ». Il ne donne que les noms grecs ce qui évite aussi au lecteur de s’embrouiller dans les Zeus-Jupiter et autres doublés. Et on apprend des choses précieuses. Je ne savais pas qu’en grec Oi-Lipons signifiait bipède. Cela fait donc une révision agréable et instructive.

Manuel
Avec un début de lecture difficile (quelle barbe tous ces détails et cet humour un peu lourd), cet essai m’a beaucoup intéressé. Une bonne révision de certains mythes grecs qui ne m’a pas déplu, mais sans passion C’est un livre intéressant avec un lexique utile pour les soirées hellénistiques lorsqu’on veut en placer une et montrer qu’on s’intéresse à plein de sujets…

Sabine
C'est très pédagogique, c’est pourquoi je mémorise un peu plus que d'habitude les récits mythologiques (parce que, justement, le monsieur est très répétitif), j'ai l'impression d'être un peu plus intelligente, mais je suis frustrée du côté littéraire, puisque c'est un peu-beaucoup-trop pédagogique et ça me gonfle.

Roselyne
Je m'attendais à beaucoup aimer ce livre, et j'ai été un peu déçue. En fait, il s'agit d'un livre de vulgarisation, ce n'est pas de la littérature, mais plutôt un « usuel », dont j'aurais bien aimé pouvoir disposer quand je passais des jeudis après-midi entiers sur des traductions de l'Énéide de Virgile. Cela m'aurait permis d'éviter des contresens dans mes versions latines ! Maintenant, je n'en ai plus besoin. Seule l'histoire de Dionysos était nouvelle pour moi. Elle est vraiment très étonnante et donne beaucoup à réfléchir. C'est cette partie du livre qui m'a réconciliée avec lui. Je voudrais relever aussi qu'on retrouve là, comme dans toutes les religions du livre, des invariants qui ont sans doute valeur universelle : sur la création du monde, les enfants qui ne peuvent pas se développer si le lien entre leurs parents est trop étroit et ne leur laisse pas de place, la formation de la femme après l'homme à partir de glaise et d'eau -cette Pandora avec qui commence tous les malheurs-, le lien entre la sexualité et la mort, le fait que l'homme ne peut pas survivre à la vision de Dieu, etc. Une chose que je n'avais pas comprise avec autant de netteté au cours de mes études, est la façon dont les dieux olympiens se débarrassent sans vergogne de leurs problèmes sur les hommes. On ne retrouve pas ici la dimension morale si forte dans la plupart des religions.

Liliane
J’ai lu juste quelques pages et l’intro qui évoque la démarche consistant à ressusciter la narration faite à son petit fils : c’est raté, ce passage de l’oral à l’écrit.

Dervila
J’attendais beaucoup de ce livre. J'ai l'impression qu'en Irlande on n'apprend pas autant de mythes grecs au lycée que chez vous.. J’ai trouvé ça très répétitif. Sur l’oral et le passage à l’écrit, c’est vrai qu’il s’y croit un peu. C’est plat et un peu prétentieux. J’ai quand même découvert des choses, comme Achille plongé dans le Styx.

Martine
Je vois l’auteur qui se précipite à sa table après avoir raconté un épisode à son petit-fils en se disant tiens je raconte pas mal, ça va faire un bon bouquin. Et c’est complètement raté ! Il passe d’un langage pseudo pédant à « Mais quand on crache en l’air ça vous retombe dessus ». C’est pataud, lourd. J’adore les histoires grecques, et c’est complètement gâché. De plus, il n’y a aucune distance, par exemple sur la guerre de Troie : ça me scandalise ! C’est un érudit qui a essayé de faire de la vulgarisation et c’est raté.

Madeleine
Si j’ai envie de lire quelque chose sur la mythologie grecque, il y a plein de livres extrêmement bien faits, y compris pour les jeunes ; j’étudie ça avec mes sixièmes, on va au Louvre avec une conférencière qui a un talent de conteuse ; ou alors je consulte un livre plus scientifique avec les différentes versions. Avec ce livre-là, on est entre deux eaux. Je connaissais mieux Ulysse que les dieux olympiens ; il y a des choses intéressantes qu’on peut retrouver chez Freud : la place des enfants, il faut émasculer le père, etc. Le fait que les dieux ne connaissent pas le risque de la mort les rend espiègles, drôles, enfantins. Mais pour que ça m’amuse vraiment, il faudrait un autre talent.

Claire
J’avais essayé de le lire « par moi-même » après la lecture d’un article du Monde archi élogieux et cela m’était aussi tombé des mains. C’est moi qui l’ai proposé au groupe pour être obligée de le lire... C’est vrai qu’il y a des passages emmerdants. Mais je ne suis pas du tout d’accord avec tous les détracteurs qui disent que le passage de l’oral à l’écrit est raté. Je trouve au contraire agréables ces ruptures avec les expressions familières, l’espèce de désinvolture de l’érudit par rapport à son sujet. C’est curieux, l’histoire qui m’a le plus plu est celle que je connaissais le mieux, quoique mal quand même, celle d’Ulysse : sans doute le plaisir de la reconnaissance. A certains moments, peu fréquents, il y a une courte analyse de la situation ou une leçon à tirer, par exemple pour nous qui sommes à la fois prométhéens et épiméthéens : je trouve que ça tombe un peu à plat. Néanmoins, je trouve qu’en dépit de ces réserves réelles, l’entreprise est réussie.

Françoise
J’ai trouvé le livre intéressant quoique un peu indigeste, étant donné la complexité du sujet. Il est probablement plus agréable de se faire raconter les dieux grecs par épisode que sous forme de livre, car c’est très touffu. J’ai donc un peu décroché pendant environ le premiers tiers, mais ensuite mon intérêt a été relancé avec l’histoire d’Ulysse, puis d’Œdipe ; mystérieusement, on ne se lasse jamais de ce mythe tant de fois rabâché … Au bout du compte, je ne regrette pas d’avoir lu ce livre, même si parfois il faut se forcer un peu.

Katell
Depuis que je participe au groupe de lecture, je n’ai aimé aucun livre… Mais celui-ci est quand même mieux que Terrasse à Rome de Quignard ! Je ne l’ai pas terminé. Il n’est pas bien écrit, un peu chiant, mais après tout c’est peut-être comme ça que les Grecs se racontaient les choses. Par ailleurs, beaucoup d’historiens ne sont pas de bons conteurs : les histoires sont formidables mais pas forcément bien racontées. On apprend des choses, par exemple que Styx est une femme. A mon avis, il ne faut pas le lire d’une traite. Le style est trop mauvais. C’est un livre que je vais garder à la portée de la main pour relire l’histoire d’Ulysse par exemple. Tiens, je vais l’offrir à ma mère.

Christine
Mon avis se situe dans la majorité… J’avais acheté ce livre à sa sortie. Pour moi, ce n’est pas un livre à lire du début à la fin. Je ne vois pas le projet, à qui il s’adresse. Qu’on soit connaisseur ou inculte, ça tombe des mains. Je préfère lorsque les humains entrent en scène. Quant à l’histoire d’Ulysse, Homère c’est autre chose. Je me souviens en Grèce, mes enfants me suppliaient à l’heure de la sieste de lire la suite…. Ce livre-là, à voix haute, ça ne passe pas ! Ce que j’ai découvert parce que je ne le connaissais pas, je l’aurai oublié dans trois mois. Je pensais que c’était un livre de référence, mais c’est un simple résumé informatif dont on ne garde rien.

Jacqueline
J’avais envie de bien connaître les mythes grecs pour pouvoir les raconter à mon tour. Mais ce livre ne « raconte » pas vraiment. J’ai bien aimé le début avec Gaïa, les commentaires qui donnent la signification du nom grec qui m’aident à m’en souvenir, le ciel qui couvre la terre, mais Œdipe c’est tout plat, Dionysos je n’ai pas trouvé grand-chose… Bref j’ai trouvé ça un peu casse-pieds. Je n’ai pas aimé les sauts dans le langage familier qui est celui de ma grand-mère.

 

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