Sélection de 20 contes grivois et coquins
écrits par La Fontaine. Inspirés par Boccace
et rédigés en vers,
ils faillirent
lui coûter sa place
à l'Académie française.
Jean de la Fontaine
Contes libertins

Nous avons lu ce lire en juillet 2004 et avons visité le musée Jean de la Fontaine à Château-Thierry, ainsi que le musée du Trésor de l'Hôtel-Dieu.

Katell
Heureusement que ça ne coûtait que 2 € ! C’était le prétexte pour la sortie à Château-Thierry. J’ai lu trois ou quatre contes mais j’ai vite abandonné. Je ne comprends rien à la lecture en vers. On est obligé de faire un effort pour passer à chaque ligne. Je n’ai rien vu de libertin.

Marta (venue de Colombie)
J’ai lu la préface. Je connaissais La Fontaine, je me souvenais des Fables et un peu de sa vie, marquée par le manque de succès, le manque de compréhension de ses contemporains. C’est quelque chose qui me parle. Il faut lire ce style de français, même s’il faut relire pour essayer de comprendre. Le style est génial, il joue sur les mots pour pointer les vertus et les défauts des humains. Je trouve qu’il ose exprimer des choses. Dans le premier conte, il joue sur l’infidélité, il questionne les êtres et c’est pour cela qu’il a été censuré. J’ai bien aimé mais j’étais pressée parce que je l’ai lu au petit-déjeuner. En plus, on n’est pas obligé de lire les contes dans l’ordre.

Marie-Jo
J’ai honte, je n’ai même pas lu le premier conte. J’attends de voir si vous me donnez envie de lire ce livre...
Jacqueline
J’avais une autre édition, mais ce n’était pas la même sélection de contes. Je l’ai lu beaucoup trop vite et pour trouver agréable cette lecture, il faut la faire à haute voix. Je n’ai pas pris de plaisir car je n’avais pas le temps. J’ai trouvé intéressant que, pour son époque, La Fontaine emploie déjà des termes surannés. Je n’ai pas compris le conte intitulé "Le tableau". Mais je suis d’accord avec cette maxime : "On peut tout dire à condition de le dire bien…" J’hésite à l’ouvrir ¼ et ¾ si j’avais eu le temps de faire une lecture à voix haute...
Françoise
Je rejoins Katell. J’ai fait des efforts pour le lire presque jusqu’au bout. J’ai lu "Le tableau" deux fois et j’ai laissé tomber. Cela ne m’a pas intéressée. La seule chose que je reconnais, c’est cette facilité à manier les mots. Je préfère cent fois les Fables. Je me disais que j’allais me régaler avec de petits bijoux. J’ouvre ¼ pour l’écriture et le maniement de la langue.
Claire
Les contes les moins réussis sont les plus longs, avec une introduction - une exposition - et des références qui nous échappent. Avec les contes courts, on va droit au fait. Cette philosophie libertine se dégage : "Diversité, c’est ma devise" : changeons de partenaires. J’ai aimé l’art du non-dit dans le libertinage où l’on court le guilledou :

« Un drôle donc caressait madame Anne ;
Ils en étaient sur un point, sur un point…
C’est dire assez de ne le dire point » (p. 67)
Ou p.61 : « Puis il lui mit la main sur le téton.
" Encore ainsi ? – Vraiment oui, comment donc ?"
La belle prend le tout en patience.
Il suit sa pointe et, d’encor en encor,
Tant et si bien qu’il arrive à bon port. 
»


Je partage votre avis. La Fontaine a du talent mais je n’ai pas eu autant de plaisir qu’avec les Fables. Le propos est chargé.
Brigitte
Si aujourd’hui nous étions mises devant l’ensemble des Fables, nous trouverions également qu’il y en a plein d’inaccessibles. Il faut faire une lecture à voix haute. Cela ne doit pas être si différent avec les Fables. Cela fait le même effet que certaines pièces de Corneille ou de Racine, genre Rodogune. C’est intéressant mais assez difficile à lire. J’ai été handicapée car la langue française a changé. Je l’ai lu presque jusqu’au bout. Je trouve quand même que La Fontaine a un regard particulier sur les femmes. A part quelques femmes âgées, matrones pleines de bon sens, les autres sont des objets sexuels : les filles de 14 à 16 ans, des "Agnès" comme il dit, reprenant Molière. Je trouve que son point de vue est lâche. Je m’attendais à plus de libertinage. A cette époque, l’idée de prendre la jeune femme du voisin était assez courante. On est aussi un peu perdu avec toutes ces références grecques et latines. Ce qui est également intéressant dans les Fables, c’est la lecture à deux niveaux avec la critique sociale. C’est un aspect que l’on ne retrouve pas dans les Contes.

Muriel
J’ai lu les trois premiers, ça m’a suffit. C’est moins bien que les Fables. Je vais vous raconter une anecdote. Quand j’avais dix ans, je passais une audition de piano. Une jeune femme s’est avancée. Elle avait une tache de vin sur la joue et a déclaré : "Je vais vous dire une Fable : La Jeune veuve". Je suis restée médusée. D’abord parce qu’à dix ans, je trouvais cela gonflé de prendre la parole en public alors qu’on avait une disgrâce physique et en plus par la manière dont elle a dit cette fable. C’est vraiment un souvenir qui m’a marquée. Je suis d’accord : La Fontaine, quand c’est long, ce n’est pas bien, c’est meilleur raccourci...

Photo "Au bon La Fontaine"

 

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