Trad. de l'anglais
par Suzanne V. Mayoux
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V.S. Naipaul
L'énigme de l'arrivée
Nous avons lu ce livre en septembre 2003.
Nous avions lu A la courbe du fleuve en janvier 1996.
Sandrine
LÉnigme de larrivée est un livre à
éviter ABSOLUMENT. Une écriture poussive, fleurie de platitudes
exaspérantes. Il faut reconnaître à V.S. Naipaul sa
maestria à user (le lecteur avec) et abuser de lart du "délayage"
pour décrire trois herbes folles dans un jardin anglais
(rien à voir avec la superbe dune toile de Gainsborough !).
Ce livre ma fait leffet dun saladier de jelly aromatisé
au curry
Cest une uvre prétentieuse (on sent
vraiment à travers ce livre lambition de lauteur à
écrire de la littérature)
il y travaille avec un
grand sens du sacrifice, mais - manque de chance- il na pas le génie
de Shakespeare, ne lui en déplaise, malgré son prix Nobel.
Cest une uvre égocentrique, dénuée dhumanité
(ses personnages sont traités comme des pots de fleurs, quand ce
nest pas avec mépris et condescendance). Cette uvre
est pour moi lexpression du mal être dun homme inadapté
à la vie et au bonheur, rongé non pas par une passion ou
un génie quelconque, mais par son immense ambition et un ego démesuré
en décalage avec ses capacités. Un homme qui marque son
temps par la force de ses poignets mais qui sera oublié par la
postérité.
Katell
Ce livre m'est tombé des mains ! Je l'ai trouvé ennuyeux
et pas très intéressant. Je ne l'ai pas terminé.
Je n'ai pas bien compris le sujet du livre. Ça parle de quoi ?
J'espère que les autres avis pourront m'éclairer... Au début,
cette interminââââââble description
de la campagne anglaise : je ne voyais pas très bien où
l'auteur voulait m'emmener. Les images ne se formaient pas dans mon esprit.
Il répète toujours la même chose (sur les foins, par
exemple...). Par comparaison, j'ai des souvenirs ravis de descriptions
de la campagne anglaise chez Thomas Hardy ou dans L'Amant de Lady Chatterley...
Puis, il y a l'aventure ? l'anecdote ? sur ses voisins. Je me suis dit,
chic, ça démarre et plouf, ça tombe à l'eau,
c'est pauvre, sans intérêt, cette pauvre fille qui se fait
plaquer en Italie, son mari benêt. Après, j'ai encore parcouru
quelques pages et ça m'a barbée. Enfin, je ne trouve pas
que l'auteur a une vision des choses qui me parle. Je suis déçue.
Si quelqu'un peut me conseiller un autre vraiment bien (avec une intrigue,
des événements, quelque chose quoi !) de Naipaul, pourquoi
pas...
Manuel
Cette lecture est un pensum. Je n'ai pas réussi à atteindre
la centième page... l'énigme le restera. En définitive,
l'été est une mauvaise saison pour ce genre de lecture:
il m'a fallu une grande concentration pour tout comprendre, pour tout
situer. Peut-être qu'un jour je me replongerai dedans.
Heureusement, j'ai lu d'autres livres en parallèle, notamment le
deuxième roman de Philippe Besson, L'arrière-saison,
et une Histoire du Portugal.
Marie-Jo
Jai lu deux chapitres, jai commencé le troisième,
et je me suis beaucoup ennuyée. Pourtant il y a une belle idée
: la collecte des matériaux littéraires. Mais je referme
ce livre.
Loana
Jai lu la première partie seulement. Et puis jai lu
Comment je suis devenu écrivain de Naipaul, qui est passionnant.
Lénigme de larrivée ne ma jamais
accrochée.
Liliane
Je suis positive, mais pas à 100%. Mon intérêt a été
inégal. Jai été très intéressée
par les deux premières parties, un peu moins par Le Lierre
et Les Corneilles. Jai aimé la description de la campagne
anglaise, les paysages, les lieux dhabitation qui donnent accès
aux personnages, le parti pris de lenteur. Jai apprécié
lanalyse du rapport entre lacuité de lobservation
et la qualité de lécriture. Lauteur-narrateur
ne cesse de réajuster son regard, lécriture ségare
si on regarde avec des a priori qui faussent la perception, comme lillusion
buccolique des lieux lorsquil sy installe Il pénètre
peu à peu dans la justesse des choses. Au début, lécriture
fait croire que tout est immuable et plus il voit, mieux il comprend ce
qui se passe autour de lui. Le saccage, le vieillissement, la mort
font peu à peu leur chemin sous le regard vigilant de lécrivain.
Jai aimé la définition « dêtre
perdu » : « ne pas regarder le monde en
face ». Lénigme de larrivée
montre symboliquement quil est inutile de chercher la destination
, on y est déjà ! Cest le chemin qui importe.
La lettre dAngela rejoint lappréciation de Sandrine : la
personnalité fantasque désinvolte du narrateur étonne
quand on a apprécié sa discipline. Les répétitions
procurent un double effet, parfois celui du ressassement, parfois celui
de reparcourir des lieux familiers avec un nouvel éclairage. Jai
bien aimé aussi la description des experts fonciers, de lécrivain
raté et les réflexions sur la solitude, notamment celle
des femmes, la cérémonie dadieu enfin : la mort
et son mystère, les rituels énigmatiques de la mort. Cest
un livre très intéressant, mais ardu.
Jacqueline
Jai lu avec beaucoup de plaisir. Jétais à la
campagne. Jai aimé cette description dune autre campagne,
anglaise, par un non anglais qui voit des choses auxquelles on ne sattend
pas, la description des gens, des vies qui se défont, la vie qui
change, les choses qui disparaissent, le changement perpétuel,
la naïveté du jeune écrivain.
Françoise
Je classe demblée ce récit dans la catégorie
des livres qui se méritent. Au début jai eu peur de
mennuyer, jétais dans lexpectative, ne sachant
à quoi mattendre. Et puis petit à petit le tableau
se met en place par petites touches, lentement, patiemment, mais toujours
mouvant, jamais figé. Je reprends à mon compte lexpression
de La République des lettres : « le Constable littéraire
du paysage anglais ». Cest très juste. Donc peu à
peu, on est pris par ce récit tout en nuances, cette minutieuse
description. Le narrateur exprime peu ses sentiments profonds, mais laisse
transparaître son état desprit à travers la
description de tout ce qui lentoure, nature et voisins, comment
il se fait une opinion, une impression que bientôt un détail,
une information viennent infirmer. Il nous dit constamment quil
se trompe, quil doit revoir son jugement, et il rectifie son tableau
sans arrêt, ce qui nous renvoie bien entendu à nous-même.
Tout est subtilité, et « lapparente absence dévénement
est le cours naturel du changement lui-même ». Je trouve
que cest un livre parfait pour les vacances, que lon peut
lire sans hâte, en le savourant. Ce fut un grand plaisir de lecture.
Annabel
Je nai eu aucun plaisir à ce livre. Jai eu beaucoup
de mal à démarrer. Je narrivais pas à fixer
mon attention. Je me suis prise au jeu de la première vision qui
se modifie. Tous les personnages ne sont que des objets, aucune émotion
ne transparaît. Il se passe des choses et ça ne latteint
absolument pas. Jai été étonnée de relire
ce que javais déjà lu (les répétitions)
: cest un livre de rumination
Jai par contre lu un autre
livre de Naipaul LInde : un million de révoltes qui
est un livre magnifique.
Brigitte
Je nai pas terminé le livre. Jai lu 200 pages, ça
mintéresse : la peinture, la lenteur, je vais poursuivre
Cest bien écrit, il y a beaucoup didées, cest
intéressant.
Claire
Je lai lu en déambulant entre les châteaux de Louis
II de Bavière, ce qui convenait très bien. Mon sentiment
est mitigé. Les avis négatifs à lemporte pièce
sont assez jouissifs, mais je dois reconnaître que je nai
pas songé une minute à abandonner le livre alors que les
réserves affluaient. Le "projet" est intéressant,
le genre original, mais les vertus littéraires me manquent ; et
en plus la traduction me paraît mal foutue. Le thème : le
changement, alors que lauteur est conservateur
Le regret du
changement ? Je continue de distinguer auteur et narrateur : nest-ce
pas une auto-fiction ? Je suis gênée par les commentaires
que fait le narrateur : tout est expliqué, même le titre.
Jai aussi beaucoup aimé Comment je suis devenu écrivain,
passionnant. Donc pour lénigme : intérêt, mais
déception.
Monique
Quand jentends tous ces avis négatifs, je me sens très
seule
Jai visité lexposition de Constable, jai
longtemps vécu à la campagne. Le livre dit tellement bien
un rapport à un lieu que je navais jamais vu écrit.
Cest un livre modeste qui ne ressemble à rien. Jai
été intéressée par ce quil dit sur sa
vie : il était à ce moment-là très malade,
en dépression. Je suis estomaquée par la façon dont
il parle des gens quil voit évoluer dans le temps. Pourquoi
se permet-il de parler des gens comme ça ? Comment les personnes
concernées vivent cela ? Il ne parle pas de la façon dont
les gens le considèrent, mais on sent quil compte pour les
gens autour de lui. Plus le livre avance, plus on voit quil connaît
vraiment bien lieux et gens. Jai lu une deuxième fois ce
livre et avec le même plaisir. Toutes les questions du livre sur
le bonheur, la santé, lart, les rapports avec les autres
: ça ma comblée.
Roselyne
Jai beaucoup aimé ce livre qui ma fait réfléchir.
Il change ma façon de me promener, il enrichit mon regard, mon
plaisir de la promenade. Je suis intéressée par ce type
qui a fait Oxford, cultivé, qui nest pas anglais. Il a une
connaissance théorique « supérieure » à
tous les gens du pays. Il est petit, le teint sombre, étranger,
vu par les gens du terroir, ce qui constitue un prisme différent
et nouveau. Le livre adopte une forme nouvelle, jamais vue, il ouvre une
brèche littéraire, et en cela il est déconcertant.
Nicole
J'avais lu ce livre il y a cinq ou six ans car n'ayant rien lu de Naipaul,
j'avais été séduite par la quatrième de couverture
parlant de chef d'uvre. Tout au long du livre, j'ai cherché
ce qui pouvait en faire un chef d'uvre et me suis profondément
ennuyée. J'avais tout oublié. J'ai essayé de le relire
et n'ai pas été plus loin que la 40ème page tant
l'ennui est réapparu. Tant pis.
Paul
JE SUIS UN PASSIONNÉ DE NAIPAUL.
Je l'ai découvert avec LÉnigme de l'arrivée.
J'ai présenté un mémoire de maîtrise sur ce
livre (en anglais) avec pour thème l'écriture de l'exil.
Je n'ai jamais lu un livre aussi fort et évocateur sur la campagne
anglaise et son influence sur un écrivain à la recherche
de ses racines. Sa lecture en anglais apporte sûrement un plus dans
la puissance descriptive de cette renaissance.... Sandrine : livre
à lire absolument ! Quel bonheur si on aime la nature de suivre
Naipaul dans sa démarche intérieure. Naipaul : un visionnaire
et un esprit libre : relire Les hommes de paille, Jusquau
bout de la foi et Miguel Street... Half a life et Magic
seeds, ses deux derniers livres, sont à lire également
pour comprendre le monde qui nous entoure....
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