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Erri De Luca
Montedidio
Nous avons lu ce livre en décembre 2003.
Christine
Les trois ou quatre livres d'Erri De Luca que j'ai lus se ressemblent,
ce qui n'est pas forcément un défaut, c'est un signe que
cet auteur a un mode d'écriture, un monde personnels. J'aime l'humanité
de ses personnages, leur simplicité, leur façon de s'approprier
le langage, l'usage qu'ils font de l'italien et du napolitain selon les
situations, mais je m'ennuie un peu. Les pauvres sont sympathiques, les
plus riches, comme le propriétaire, méchants; il y a une
sorte d'idéalisation de la pauvreté, en ce sens que les
pauvres sont forcément solidaires entre eux. La brièveté
des chapitres m'empêchent d'entrer vraiment dans le récit,
j'avance très vite dans ma lecture, je ne sais pas où m'arrêter
et j'arrive à la dernière page, étourdie et sur ma
faim.
Geneviève
Un avis un peu bref : j'ai lu le livre il y a quelques mois déjà
et je n'ai pas eu le temps de le relire. Une belle histoire, amour et
mort mêlés, magie et poésie. Une belle écriture,
simple, aérée, naïve et imagée. D'où
vient alors que mes souvenirs sont flous? J'ai eu beaucoup de plaisir
à la lire, j'ai toujours du plaisir à en relire des passages,
mais l'univers de ce roman reste léger et aérien comme le
passage de l'ange Rafaniello !
Françoise
Une écriture poétique. Une histoire touchante. Des personnages
attachants. Il y a beaucoup d'images très justes et originales
(mais j'ai eu la flemme de les noter
). Alors, d'où vient
que je ne suis pas plus enthousiaste ? Je n'en sais rien, la fatigue,
le temps
Je suis restée sur le seuil, je ne suis pas entrée
complètement dans cette histoire. Je pense que c'est dû en
partie à la construction : tous ces très courts chapitres
cassent la lecture.
Jacqueline(plus
que La
pêche au saumon)
Je l'ai lu très vite et j'ai beaucoup aimé
(soupir
de soulagement ? de contentement ? de Marie-Christine qui a proposé
ce livre au groupe). J'ai aimé ces chapitres courts, ces phrases
simples. Je regrette de n'avoir pas pu le lire en italien pour saisir
les différence entre le dialecte napolitain et l'italien (je commence
à apprendre l'italien, je n'en sais pas assez). J'ai beaucoup aimé
tous les personnages et l'espèce de discrétion, l'atmosphère
très réaliste de l'Italie d'après-guerre, la terrasse,
les détails concrets, c'est tout le temps très vivant, ça
me touche et en même temps il y a de la poésie et du rêve.
Je me demandais toujours si Rafaniello allait se suicider ou pas. Ce mélange
de symbolique et de réel me plaît. Le héros a 13 ans
et est plongé tout de suite dans une vie de travail. C'est peut-être
mon côté cucul
Je n'ai rien lu d'autre de lui, j'ai
commencé Vinaigre (Acide,
Arc en ciel, en français).
Liliane
On me demandait à répétition : "as-tu lu
Erri De Luca ?"
, j'avais donc un préjugé très
favorable. Au début, c'est bien parti, c'est nouveau, ça
m'a séduite, même si le décalage entre le parler régional
et la langue nationale n'est pas un procédé nouveau, mais
il restituait bien l'atmosphère du quartier. Au fur et à
mesure que je progresse, mon intérêt décroît,
faiblit et après je ne vois plus que des procédés.
C'est sensé être de la poésie. Mais qu'est-ce que
la poésie ? Elle éclaire. C'est le palpable, le concret
vu avec justesse. Ici, le côté mystico, l'envol, la bosse,
les ailes, c'est de l'anti-poésie, de la poésie galvaudée.
L'histoire du boumeran devient un procédé. Il faut qu'il
se débarrasse de son jouet pour devenir un adulte. L'histoire de
l'envol, superstition mystique
Je l'ai relu : c'est bien un
suicide mais le narrateur le pousse, l'aide à sauter. Mais avec
ce langage, vous comprenez ce que vous voulez. Je suis d'accord, la division
des chapitres est artificielle, faussement poétique. Cela pourrait
être intéressant mais le découpage est dans la continuité
des épisodes. Il y a du flou dans l'écriture, de temps en
temps, le point de vue du narrateur adulte se mêle au point de vue
du narrateur enfant. Ce sont des points de vue plaqués, ça
ne fonctionne pas. Il y a trop de leitmotiv : le boumeran, le cordonnier,
la bosse, l'hospitalisation de la mère qui n'est pas convaincante.
C'est très manichéen.
Claire
Je ne suis pas d'accord avec toi sur le fait que la poésie est
forcément éclairante.
Liliane
La poésie, c'est quand l'écrivain à force de travail
comme chez Naipaul, retranscrit des choses que nous avons vécues
en mots et qu'il nous révèle ce qu'on ne sait pas dire.
Ici, le napolitain est bavard, l'italien est sa langue secrète,
Erri De Lucca a des capacités, mais il surcharge. Il va à
l'envers.
Manuel
Je vais être très bref. C'est cucul
Pour le coup, ça
change de La pêche au saumon, ici c'est consommé
Mais j'ai trouvé peu d'intérêt, je me suis ennuyé.
L'histoire du bossu est tout le temps ressassée. Une scène
m'a plu : le l'imbroglio sur les draps. Je l'ai lu il y a quinze
jours. Je n'en garde pas un souvenir impérissable. C'est artificiel.
D'une façon générale, les histoires d'enfants m'ennuient :
ça tourne toujours autour des mêmes sujets : les découvertes
de la vie. J'ai eu le sentiment qu'il ne se passait pas grand chose. L'impression
que chaque sujet abordé était téléphoné :
on sait que la mère va mourir, que la rencontre avec Maria se concluera
par une histoire d'amour. La narration est trop artificiel. Il n'y a pas
de coup de théâtre, de retournement de situation. Je me suis
bien ennuyé malgré que le livre soit très court.
Loana(si
j'en lis un autre)
Je vais en lire un autre. Je suis déçue, c'est loupé,
mais de très peu. C'est pareil du début à la fin
dans son rapport au monde. Il y a tout. C'est comme s'il grandissait physiquement
et pas dans son rapport aux choses. On m'avait dit que c'était
extraordinaire, et je me sens flouée. Les ailes, les plumes, c'est
trop, entre le symbolisme, le conte ? Une déception plutôt.
Il s'en est fallu de peu pour que je sois embarquée et ma déception
est d'autant plus forte.
Katell
C'est pas encore le roman du siècle. Il a fait une jolie trame,
c'est un beau brouillon, on a envie de lui dire : maintenant, fais-le
ton roman, sors le chef d'uvre de 500 pages qui va nous embarquer.
Il y a tous les ingrédients : Maria, son zizi, la bosse et
les ailes (idée que j'ai déjà lu quelque part), la
langue est belle, les images très jolies. C'est un bon plan, un
synopsis, il faut maintenant qu'il y aille à fond, ce n'est pas
abouti. J'ai horreur des livres courts, je les lis très vite en
un aller et retour entre Asnières et Saint-Denis, je suis sur ma
faim.
Claire
Comme vous, j'en avais entendu parler, un ami proche mourrant m'incitait
à le lire, pour partager avec lui, j'ai lu Tu, mio et j'ai
abandonné malgré la motivation. Je partage le désenchantement.
Quelques points positifs : la traduction me semble très bonne ;
mon intérêt est revivifié lorsque Maria entre en scène :
c'est le personnage le plus intéressant. Je n'ai pas vu beaucoup
d'événements se passer. Par exemple, le chapitre page 80
(la promenade sur la jetée) : quel est l'intérêt
de ce passage ? La langue régionale m'indiffère, la
fragmentation nuit à la lecture, des choses agaçantes :
les chapitres où il ne se passe rien, la bosse, le boomerang
:
je trouve cela fade, ça me barbe.
Jacqueline
P. 80, tu as un tableau du travail des pêcheurs à cette époque
Claire
Je vois une croûte plutôt ! Je voudrais que l'on me fasse
apparaître le charme de cet auteur qui commence à avoir de
l'audience
Marie-Christine
Je suis tombée sous l'enchantement, les images, la simplicité,
les personnages, l'ambiance de l'Italie, la bosse, les ailes
Je
n'ai pas pensé que Rafaniello se suiciderait. L'auteur plaque quelque
chose de la réalité : quand le garçon raconte
comment le cordonnier refait complètement les chaussures, par exemple.
Maria est une adolescente plus mature : elle en sait beaucoup plus
que les adultes. Le narrateur ne grandit pas autant que ça, mais
il y a sa voix qui est coincée et qui va muer. J'ai été
bercée par l'écriture, les images. C'est peut-être
un peu naïf. J'ai découvert Erri De Luca par l'intermédiaire
de Thiébault. J'ai lu Tu, mio et ensuite Montedidio,
puis Trois
chevaux, qui ne développe pas autant l'aspect symbolique.
Paul
Une famille modeste dans lItalie daprès-guerre. Erri
De Luca nous transporte à Montedidio, quartier populaire de Naples.
Au travers une famille modeste mais emprunte de grandes valeurs morales,
il nous peint avec simplicité la vie des habitants de ce quartier.
Les rêves, les songes, les déceptions viennent sentrechoquer.
La fatalité est présente, linnocence aussi. Chacun
de ces sentiments se trouvent symbolisés par un personnage. La
Vie est présente en chacun deux, la Mort aussi. Même
si la Vie est fortement présente, on éprouve un certain
malaise à la lecture des scènes entre Maria et le vieux
propriétaire. La Mort de la mère laisse peser une atmosphère
lourde sur lhistoire. Le cordonnier se prépare à déployer
ses ailes sous sa bosse. On devine son passé, on comprend son devenir.
Après la lecture de ce livre, jai exprimé de la tristesse.
Je suis content de lavoir lu, mais cela ne transpire pas de bonheur.
Après la lecture de Mon
Chien Stupide, on a ri malgré les déboires rencontrés
par cette famille. Loin de moi lidée de vouloir confronter
deux styles bien différents, mais cette comparaison me permet de
situer Montedidio. Un livre triste mais beau par ses descriptions. On
arriverait presque à simprégner des odeurs de bois,
de fritures, de linges,
Ce livre nous transmet un parfum dItalie.
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