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Haruki Murakami
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil
Nous avons lu ce livre en février 2005.
Jean-Pierre
Je l'ai lu presque d'une traite il y a environ un mois : difficulté
à entrer dans ce texte apparemment plat, dans cette histoire de
toute une première moitié de vie (au fond, il y a une question
- forte - de moitié dans ce livre...) dont on
sent qu'on veut dire, presque à chaque instant, qu'elle est anodine,
que c'est celle d'Hajime, mais que ce pourrait être celle de Kenji
ou d'Akira (je ne connais pas beaucoup de prénoms nippons). Lecture
avec effort, longtemps. Et puis une sorte de grâce s'est faite :
il est vrai, vers la fin, lorsque réapparaît Shimamoto-San
(au fait qu'est-que cela signifie, Shimamoto ? quelle musique, quel
parfum cela a, pour eux ?) et que s'instaure cette relation
à éclipse qui mène Hajime très très
près de la frontière. C'est vrai la quinzaine de
pages, à la fin, sont fortes. J'aurais voulu qu'elles soient belles,
aussi ; peut-être le sont-elles - sans doute même -
mais je n'arrive pas à lire cela. C'est comme ça. Je viens
de rouvrir le livre, cette nuit. Mais sans grand plaisir - ni intelligence.
Pourtant j'ai bien envie, à l'occasion, d'aller voir d'autres titres
de Murakami. Ma littérature japonaise est probablement celle de
la midinette, pleine d'Onagatas et de Double-suicide à Sonazaki
(ou ailleurs)... Sous les vêtements de luxe et les colifichets d'Europe,
derrière les cocktails et Star-Crossed Lovers, il y a peut-être
bien une de ces belles mortes - comme celle des Contes vagues -
qui reviennent chercher la rédemption ou quelque chose qu'elles
ont oublié, auprès d'un brave garçon qui ne sait
pas - ou ne veut pas - lire ; qui n'est pas prêt
à aller de l'autre côté de la frontière.
Alors, il faut bien qu'il reste, seul, à penser à la mer,
à attendre que quelqu'un arrive derrière lui et pose la
main sur son dos.
Manuel
Ce livre est curieux : aucune référence japonaise !
La musique, la peinture est occidentale. Heureusement qu'il y a le nom
des villes, des " préfectures " et les prénoms
des personnages pour nous situer le récit au Japon. J'aime beaucoup
les pages descriptives, les sensations de la pluie : " Les
parapluies des clients répandaient un parfum de pluie froide " !
Page 106, les réflexions sur le temps qui passe. Je n'ai pas eu
l'effet de surprise lorsqu'Hajime revoit Shimamoto-San : dommage !
Enfin un livre chaud plaisant à lire d'une traite mais je n'ai
pas compris la fin.
Liliane
J'ai apprécié, dans le roman de Murakami, l'introspection
d'un homme qui se livre. Malgré les apparences de sa vie, cet homme
(auteur et personnage, puisque ce roman est de forte inspiration autobiographique),
à travers ses mues sociales, reste un jeune garçon un peu
fleur bleue, et c'est assez touchant de le voir ainsi exposer sa fragilité
intime : peu d'hommes s'y aventurent. Malgré quelques mornes
appesantissements, j'ai lu le roman jusqu'au bout, comme une midinette
qui se demande si le personnage va tout laisser pour suivre son amour
de jeunesse. Mais la nostalgie un peu trop complaisante, les fonds musicaux
jazzy, la pluie, l'inévitable fantasme du suicide amoureux m'ont
fait soupirer de déception.
Sandrine
Haletant
ce roman se lit comme un roman policier dont on attend
le dénouement de l'intrigue : qui est vraiment l'héroïne ?
Quel(s)s secret(s) cache-t-elle ? J'ai dévoré ce roman
en trois jours et l'auteur est passé maître dans l'art de
faire monter la tension crescendo
si l'histoire retrace la vie amoureuse
d'un homme tout au long de sa vie, amours enfantines, premiers frissons
et le confort d'être aimé, la passion physique, quelques
relations sexuelles éparses et
l'amour dévorant qui
consume, l'amour fou, l'amour passion, l'amour d'une vie, sans lequel
plus rien n'a de sens, sans lequel la vie n'a plus de saveur. L'analyse
faite par l'auteur des sentiments et du ressenti de son héros est
d'une précision quasi-chirurgicale, elle est sans fard, sans apitoiement
non plus. L'auteur réussi à dépasser largement le
contexte culturel japonais qui conditionne fortement leur comportement,
et qui, pour nous occidentaux, peut souvent nous paraître étrange
voire incompréhensible. Ce texte a véritablement une portée
universelle. La découverte de ce roman et de son auteur sont une
très heureuse surprise !
Claire
J'ai été prise sous le charme. J'avais une idée préconçue
car Katell avait été très chaleureuse
Ce charme
ne m'a jamais quittée. J'avais l'impression d'être dans l'intimité
du narrateur. C'est romanesque. Cependant, un certain " spermo-centrisme ",
notamment la scène où la femme demande pardon à genoux
au mec, est vraiment décevante. Mais je ne m'explique pas le charme
et n'ai pas fait l'effort d'essayer de le comprendre.
Françoise
Je n'ai pas du tout marché, j'ai trouvé le style plat. J'ai
été toujours dans l'attente de quelque chose. Il entrouvre
des portes, Shimamoto-san, le beau-père
Je pensais avoir
un petit développement sur l'argent sale, mais non. Plouf !
Ça tombe à l'eau. Cette quête perpétuelle m'a
agacée. A part les noms, il n'y a aucune référence
à la culture japonaise. Ça m'a gênée. Je n'ai
pas envie d'en lire d'autres et je n'ai pas envie de le recommander. Je
ne suis pas rentrée dedans. Il a une représentation immature
de la femme, de l'amour impossible. Je n'ai pas du tout marché.
Je m'attendais à ce qu'il rompe. Ça m'a l'air assez autobiographique,
comme le club de jazz.
Jacqueline
Je suis tombée sous le charme, je l'ai lu vite, ce sont des phrases
courtes, cela n'a rien d'extraordinaire. J'avais lu La Course au mouton
sauvage. Ici, le fantastique est à peine évoqué,
juste chez l'héroïne qui perd sa boiterie. Mais une fois lu,
au bout de 8 jours, il ne m'en reste pas grand chose. C'est juste de la
facilité. Ce n'est pas un grand livre. C'est sympathique.
Brigitte
Aucun intérêt. Le titre est intéressant et mal exploité.
Je m'attendais à nettement mieux. Les remarques sur l'enfant unique
sont intéressantes, ainsi que l'atmosphère du club de jazz.
L'écriture est plate. Au moins dans le livre précédent
(La Couverture du soldat) les sujets étaient intéressants.
Là, il n'y a rien. Ce n'est pas un livre pour le groupe lecture.
Florence
J'ai failli le jeter au bout de 10 pages. C'est très mal écrit,
des platitudes et puis, je me suis laissé prendre, j'ai été
un peu sous le charme pendant 50 pages. C'est assez plat, pas très
intéressant ce côté midinette. C'est la collection
Harlequin nippone, les émois de ce jeune homme. C'est un roman
inachevé
Il y a des pistes intéressantes, mais elles
sont laissées en plan. L'action du beau-père qui traficote
on n'en sait pas plus. Le club de jazz, l'homme qui fait les cocktails
Il y a des trucs assez marrants. Je n'ai rien compris à la fin
c'est un peu le genre fantastique. Les trois femmes de sa vie, la première
petite amie, l'histoire est assez belle. Sur la fin, l'atmosphère
est assez réussie. J'ai pris un certain plaisir à le lire.
Claire
En fait, ce charme que je ne m'explique pas est éclairé
par les détracteurs : la midinette est aliénée
par définition, même si c'est avec plaisir. Tout compte fait,
et au vu de nos échanges, je pense, tout en ne reniant pas mon
plaisir d'aliénée, que ce n'est pas un livre pour le groupe
lecture. Une preuve ? Nos échanges sont moins intéressants
que pour les livres " dignes du groupe lecture ".
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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à
la folie
grand ouvert
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beaucoup
¾ ouvert
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moyennement
à moitié
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un
peu
ouvert ¼
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pas
du tout
fermé !
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