Collodi
Les aventures de Pinocchio

folio

Marie-Charlotte
Ce livre se lit comme on suce une sucette, un bonbon. Ce livre facile d'accès aux grands et aux petits, intemporel, porte en lui toutes nos interrogations autour du bien et du mal et de la méfiance, de la confiance de l'innocence, de la transgression des interdits et du don. Nous sommes tous des Pinocchio et nous croisons tous des grillons parlants qui bousculent nos certitudes et nos manières de voir les choses, mais aussi qui nos rappellent à l'ordre établi. Ce livre c'est l'apprentissage, c'est ce que l'on apprend de l'expérimentation. La symbolique est forte et présente, exprimée avec des mots simples, des couleurs mais dans la souffrance. J'ai aimé ce livre pour sa simplicité d'écriture, son langage symbolique, l'originalité des aventures de Pinocchio qui oscillent entre le réel et l'imagination. Pour moi, Pinocchio est devenu un pantin parlant avant d'être un bébé, il s'est confronté à la vie brutalement avant qu'elle-même ait pu l'apprivoiser, il aura fallu le passage dans le ventre de la baleine pour découvrir la douceur et l'importance de l'autre. Il est un peu l'enfant sauvage. Ce livre est léger et grave à la fois. Je ne sais si c'est dû au mode d'écriture sous forme de feuilleton, mais certaines redites m'ont un peu gênée. Actuellement je lis Pinocchio à haute voix tous les soirs à mon petit garçon et il ne manquerait pour rien au monde ce petit moment privilégié.

Nicole
Mon problème avec la lecture de Pinocchio a été de commencer par la préface. Tout au long du livre j'essayais de chercher les symboles que l'auteur indiquait. En plus, j'avais le souvenir du film de Walt Disney que j'avais vu quand j'étais petite. J'étais gênée par la morale de l'histoire : différencier le Bien et le Mal, il faut obéir, être propre, il ne faut pas sortir du droit chemin… Je n'ai pas trouvé l'écriture agréable, mais c'est peut-être dû à la traduction. Je m'attendais à une autre chose car j'avais lu qu'on pouvait trouver une lecture marxiste ou psychanalytique du texte et je n'ai rien trouvé. Effectivement, il y avait un décalage entre ma lecture au présent et l'imaginaire que je m'étais créé pendant mon enfance.

Jeanine
J'ai apprécié Pinocchio pour la tendresse et l'humour présents surtout au début du livre. Par contre, j'ai été aussi gênée par la morale que je trouve énervante. En même temps, l'imaginaire présenté est très sympathique ; par moments, j'avais l'impression de traverser les âges, c'est-à-dire que je trouvais des sortes de " plagias " des différentes périodes littéraires : Rabelais, Molière… Je trouve intéressante aussi la forme de conte à l'envers : Pinocchio, le héros, n'est pas obligé de passer des épreuves, c'est lui-même qui s'oblige à faire les choses.

Florence
Je l'ai lu à toute vitesse. C'est une histoire d'apprentissage, de métamorphose. Il y a des êtres malfaisants et bienfaisants, la morale est sauve, mais l'histoire est subversive ; les juges condamnent Pinocchio pour le vol de pièces d'or, les représentants de l'ordre ont un comportement incohérent et inconséquent ; les maîtres d'école sont honnis, les livres jetés à la figure. J'ai bien aimé le discours du directeur du cirque, avec des termes les uns à la place des autres. J'avais un souvenir de Paul Auster focalisée sur une merveilleuse histoire d'amour paternelle et filiale, un père qui enfante, il n'y a pas de mère (L'Invention de la solitude, coll. Babel p.203 à 209) : c'est le père nourricier, surnommé aussi " Polenta ". Pinocchio sauve son père, il porte son père. Il devient un vrai petit garçon en étant le soutien de son père. Marie Nimier aussi n'arrête pas de parler de Pinocchio. Mais je ne suis pas une bonne lectrice de conte.

Yvonne
Pinocchio est un livre indispensable, obligatoire. Pantin incorrigible, Pinocchio, à travers son voyage initiatique, nous invite à réfléchir sur des questions essentielles : le monde de l'enfance (bien sûr), le rôle du père, de la mère, des domaines plus larges comme la médecine, la justice, la politique… On passe de la magie à la réalité comme de l'émotion à l'irritation, preuve que nous sommes bien vivants face à son histoire.

Brigitte
J'avais offert un livre magnifiquement illustré à ma petite fille, qui me l'a prêté parce que " ça ne l'intéresse pas ". Je me rappelle l'avoir lu étant enfant en feuilleton : c'était dans un magazine des années 30, Les Enfants de France. Au début, ça me plaisait, l'histoire de la bûche qui parle. Mais la fée aux cheveux bleus, je trouvais ça nul. Je l'ai relu. Les illustrations me plaisent, mais ça m'a barbé. C'est trop : trop moralisateur, je ne m'identifie pas. Comme chaque année nous lisons un conte, il faudrait que ce soit un conte… bien, comme Andersen, qui est magnifique…

Monique
Je ne l'ai pas lu petite, mais plus tard avec mes enfants et j'ai vu le film de Walt Disney. J'ai été très déçue : je cherchais un beau livre, bien illustré à la médiathèque, et je n'ai trouvé que des choses ringardes. Le côté moralisateur est terrible, cela casse toute la magie de l'imagination. Je l'ai survolé car je voulais garder l'idée magique de Pinocchio, du bois vivant. Pour moi, ce fut une douleur de lire ce livre qui dégonflait la magie que je voulais garder. L'interprétation psy m'a vraiment agacée et elle ne m'intéresse pas. Il n’y a pas d'amour ; Gepetto, on le voit très peu, il est très impuissant. L'histoire du nez qui apparaît très peu dans le livre devient emblématique chez Disney. En Italie, c'est un personnage culte. Les magasins sont remplis de Pinocchio, avec deux nez qui se vissent, un petit et un grand. L'histoire se passe en Toscane, mais moi, je ne le vois pas dans ce livre. Le cirque, le masque, la commedia dell'arte…, je suis en quête d'un livre de Pinocchio superbement illustré.

Renée (qui n'a pas lu le livre)
Le nez qui s'allonge, le film, j'ai des souvenirs pas terribles, de castration, de mensonge quand Pinocchio veut être libre. Je n'ai pas envie de le (re ?) lire. Vous ne me donnez pas envie...


Jean-Pierre
Jusqu'à la lecture de ce livre, je ne connaissais Pinocchio que par l'intermédiaire de Walt Disney, ce que ne constitue pas forcément un atout, et aussi grâce à un téléfilm où Gina Lollobrigida tenait le rôle de la fée, ce qui en est évidemment un. J'étais donc ignorant et circonspect, sachant par expérience que les adaptations cinématographiques sont les plus souvent réductrices et iconoclastes. C'est par conséquent avec curiosité et gourmandise que j'ai entamé le livre. Je dois dire que, manque de chance, la préface, bien trop longue et élitiste, m'a plongé dans un océan d'ennui, mais comme ce n'était QUE la préface, Collodi ne peut en être tenu pour responsable. N'empêche, tout au long du livre, je n'ai pu éviter de tenter de lire entre les lignes pour découvrir ce que le préfacier prétendait y trouver. A savoir du second degré à tout va, des clins d'œil et des pieds de nez à une société bourgeoise dominante, et même de l'esprit contestataire. En vérité, je n'ai vu dans Pinocchio qu'un conte pour enfants, édifiant et moralisateur, comme savent l'être les contes ; l'éloge du courage et de l'honnêteté, la dénonciation de la rouerie et du non-respect de la parole donnée ; et surtout une histoire magique où l'impossible fait la loi, d'où la logique est absente ; bref, un conte, tout simplement. Tout simplement, mais ce n'est déjà pas mal car j'aime bien les contes, à condition qu'on ne cherche pas à me faire prendre des vessies pour des lanternes, et une histoire pour les petits enfants pour un essai philosophique.
Sur la forme même du récit, sur son architecture, on sent évidemment qu'il s'agit d'un feuilleton, car il manque quelque peu de construction, de solidité et de suivi. Mais là n'est pas l'essentiel, car les redites sont le lot obligé de toute histoire visant à l'édification de la jeunesse, tant il est vrai que les jeunes têtes, blondes ou brunes, ont besoin d'exemples simples et réitérés pour comprendre le bien et le mal, et bien sûr, choisir le bien !... et puis, ce n'est pas tous les jours qu'un ouvrage nous replonge dans nos rêves enfantins. L'écriture, quant à elle, est conforme à l'objet et aux destinataires, simplissime et dépouillée. Les phrases sont courtes, voire minimales, les dialogues lapidaires, les idées attendues et les péripéties sans surprise. On pourrait le relever pour le regretter, si, encore une fois, on oubliait qu'il s'agit d'une histoire racontée aux petits, qui ne maîtrisent pas les tournures alambiquées dont raffolent les intellectuels et qui sont, il est vrai, parfois nécessaires à l'expression de sentiments complexes ou à la description de paysages ou de situations exotiques destinées aux adultes. Ici, rien de tel, on reste dans le premier degré, ce qui n'est pas un reproche, dans la mesure où on ne prend pas pour argent comptant l'exégèse snobinarde et prétentieuse de la préface.
Pour terminer, je laisserai ce livre ouvert aux trois quarts, car il serait injuste que ma critique ne s'achève pas par un happy end, comme l'exige tout conte que se respecte, ce que n'a d'ailleurs pas omis de faire l'auteur, en humanisant, enfin et malgré toutes ses bêtises, son pantin. Pantin dans lequel bien des enfants de ce 19ème siècle bourgeois auront sans doute pu se reconnaître, sous les yeux sourcilleux de leurs pères en redingote et de leurs mères en crinoline, soucieux de leur inculquer les bonnes manières et de leur transmettre une éducation correspondant aux normes de leur classe sociale.

Françoise
Je l'ai lu presque jusqu'au bout. C'est assez ennuyeux, je n'ai pas accroché. Ce qui est intéressant, contrairement aux contes, c'est que c'est l'enfant qui est méchant et pas les adultes. En général, l'enfant est la " victime ". Ici, c'est un " bad guy ". Je ne suis pas d'accord avec le texte que nous a envoyé Claire : " Les noces du langage et de l'inconscient. " A chaque fois, le texte dit : " Voilà ce qui arrive aux enfants pas sages. " Ce n'est pas libertaire. Je trouve ça triste, ces enfants transformés en ânes, vendus à la boucherie. Pareil pour l'estomac du cachalot, c'est triste et pesant. Et Pinocchio ne s'amuse pas. Où est la subversion ?

Katell
Mon frère - qui élève ses fils - l'a offert à mes enfants, avec des illustrations sombres et pas belles. Mes filles ne l'ont jamais ouvert. Comme le livre était près de mon lit et que Dorine le feuilletait, je lui ai proposé de lui lire : " Non, c'est trop long ", a-t-elle répondu. Je trouve que Walt Disney a tiré la substantifique moelle de ce livre, le meilleur, les plus belles trouvailles, comme Jiminy Cricket, qui est quasi inexistant dans le bouquin, et le nez qui s'allonge. Cette histoire moralisatrice et assez barbante est entrée dans le patrimoine mondial grâce à Disney, qui revisite les contes et en fait quelque chose d'emblématique. Les studios Disney ont pris le meilleur et en ont fait un mythe universel. J'ai trouvé aussi que c'était mal écrit, avec une narration à la " va comme-je te pousse " et ces têtes de chapitres barbantes !

Désiré
Quand j'ai commencé à lire Pinocchio, j'attendais un livre pour enfants mais aussi pour adultes, comme Peter Pan ou Alice au Pays des Merveilles. Je trouve ces bouquins assez philosophiques, même si je ne reconnais pas tous les symboles, et ils ont beaucoup de clins d'œil au monde adulte. Par contre, dans Pinocchio, je n'ai trouvé que des leçons pour enfants (sois sage, va à l'école… après gagne ta vie, honore tes parents…). En même temps il y a des histoires " adultes " (quand il est condamné par un tribunal car il est reconnu innocent ou le commerce avec les ânes-enfants, par exemple). Cependant j'ai apprécié la fantaisie des personnages et certaines situations, comme la scène où les pantins du guignol arrêtent leur représentation pour saluer son copain.

Claire (parce que j'ai trop souffert)
J'étais très contente, ça démarre sur les chapeaux de roues. J'ai été déçue par les têtes de chapitre qui nous cassent le suspense, je les ai rapidement sautées : ce procédé a parfois un effet annonciateur, mais ici, ça un effet destructeur. Avec ce livre, j'ai souffert, horriblement… Sans arrêt, j'ai aspiré à ce que Pinocchio rentre dans le droit chemin, qu'il arrête et sans cesse, il y a des rebondissements plus incroyables les uns que les autres. La 4ème de couverture précise que les aventures de Pinocchio sont dignes d'un roman de Sade : c'est vrai à la différence qu'il n'y a aucune jouissance dans ces aventures. Ce tour dramatique plaît peut-être aux enfants ? Je demande à voir. C'est plus le mythe de Pinocchio qui est intéressant ; si le texte que je vous ai transmis est en effet psychocaricatural, il met quand même le doigt sur l'impact du mythe de Pinocchio, et ça je trouve ça intéressant : la fée séductrice et castratrice par exemple n'est pas la fée de notre enfance ; elle est beaucoup plus compliquée, voire perverse. Quoi qu'il en soit, je suis très contente d'avoir lu ce classique qui est une découverte pour moi.

Liliane
Je n'aime pas trop ce rituel de lire un conte pour Noël. Aujourd'hui, je confirme. Andersen, c'est de la poésie, ça passe. Pinocchio, c'est surfait. C'est de la fausse fantasmagorie. Comme pour Alice au pays des merveilles, c'est un cauchemar. Je suis toujours étonnée que l'on s'ébaudisse devant ces " merveilleux contes de l'enfance " ! Pour moi, c'est cauchemardesque. Le seul intérêt, c'est que qu'on montre que l'enfance est pire que l'âge adulte. Pinocchio suit ses impulsions, et à chaque fois, il est déconfit. Le procédé relève du feuilleton, il y a un cumul de rebondissement jusqu'à la saturation. Au lieu d'être émerveillée, j'ai trouvé cela de plus en plus pénible.

Muriel
Pareil que Liliane, j'ai trouvé ça atroce, ça me tombe des mains, c'est sans poésie. Mes petits choristes, passionnés par Harry Potter, m'ont offert les quatre tomes. C'est pareil, ça me barbe. Les confessions pantin/enfant, sympathique/antipathique, ça m'énerve. Je me suis arrêtée au Chat et au Renard.

Jacqueline
La première fois que j'ai lu Collodi, j'avais 6 ans, clouée au lit par la coqueluche. J'ai un souvenir fort, un mélange d'horreur et de terreur. Je n'ai jamais vu le Walt Disney. J'ai vu le film de Comencini mais je n'en ai aucun souvenir. Aujourd'hui, j'ai retrouvé la même sensation de terreur. J'ai attendu le dernier moment pour le lire : je m'y suis mise hier. J'ai été prise par le texte, les chapitres courts, où il se passe plein de choses, très rigolotes, comme le Chat et le Renard qui roulent Pinocchio. C'est merveilleux. Je vais l'acheter pour mon petit-fils. Mais peut-être que j'ai une bonne traduction. En Italie, c'est considéré à l'égal de l'Iliade.

Jessica
J'ai trouvé le style du livre trop rapide ; on n'a pas le temps de rentrer dans une histoire qu'on en ressort déjà. Cette accumulation d'histoires fait qu'on les oublie au fur et à mesure alors qu'on aurait aimé les " savourer " plus longtemps. C'est la première fois que je lisais ce livre, et j'ai été étonnée par la dureté de ce qui arrive à Pinocchio. Ses histoires sont tantôt tristes, tantôt effrayantes. Il est par exemple souvent maltraité, il est jeté en prison alors qu'il n'a rien fait, il est battu quand il se transforme en âne… Et que dire quand il est pendu à un arbre, ou quand les lapins viennent le chercher avec un petit cercueil alors qu'il n'est pas mort ? Les termes employés sont très durs : " pendons-le ! ", " ce pantin-là est un fils désobéissant qui fera mourir de chagrin son papa ", " comment se fait-il que tu te sois pris les jambes dans ces tenailles tranchantes ? " , " morte de chagrin pour avoir été abandonnée de son petit frère ", " crève ! ". On connaît l'histoire de Pinocchio parce qu'on retient que son nez grandit quand il ment, alors que finalement, c'est loin d'être la trame de l'histoire. Le pantin n'est pas tant un menteur, contrairement à la croyance populaire de ce conte, qu’un enfant influençable, qui donne sa confiance trop facilement, qui refuse le travail et prend toujours le mauvais choix, sauf à la fin. Mais est-ce dû à la lecture adulte ? Je crois que j'aurai tout de même du mal à le lire à des enfants, de peur d'avoir à répondre à leurs questions en étant moi-même effrayée par les réponses.

Liliane de Bretagne
Parti pris de lire ce livre avec des yeux d'adulte…" Je résiste à tout, sauf à la tentation ", disait Oscar Wilde. Tel est Pinocchio qui n'en loupe pas une… Tant pis pour lui ! Puisqu'il ne sait ni obéir, ni dire la vérité, ni aimer ses parents, ni écouter les conseils des adultes, puisqu'il ne se passionne ni pour l'école, ni pour l'étude, ni pour le travail, puisqu'il souhaite s'enrichir sans efforts, il finira mal, très mal : à l'hôpital ou en prison - enfermé dans une cellule ou dans la peau d'un âne… ou pire encore… Je me suis vite fatiguée de ce va-et-vient incessant de " carotte et de bâton ". Ce côté ultra moralisateur du 19ème siècle où le " bon " pauvre doit être soumis (doublement s'il est un enfant), propre, honnête, travailleur, reconnaissant, et surtout sans jamais la ramener. La fée (de fatum : destin !), qui gouverne au redressement du pantin, tient plus de la mère fouettard que de la bonne mère, avant de daigner lui accorder, enfin, ses galons de petit d'homme, un " vrai " en chair et en os : beau, aisé et en pleine forme : tout heureux de se réveiller dans sa chambrette, simple mais élégante ! Du même coup, Gepetto s'est refait une santé, physique et professionnelle. A quoi ça tient, tout de même ! Et le vieux Pinocchio en bois qui se démenait, comme un pantin, à travers vices et vicissitudes, est là, aussi, piqûre de rappel des mauvais temps. On ne sait jamais… Sans doute l'époque requérait-elle de décourager les escapades hors des rails tracés par la société. Dans la préface, il est indiqué que le lectorat du journal se composait d'enfants de la nouvelle bourgeoisie italienne… L'écriture ne m'a pas séduite : question de traduction ? J'ai, cependant, aimé quelques trouvailles, comme par exemple : " Aba Larid Métic ", qui m'a joyeusement rappelé Le Thé au harem d'Archi Ahmed. J'ai appris trois mots : caroncule, vesces et muges. Et pour me consoler et m'amuser, j'ai cherché le symbolisme lié au nez, aux pieds et aux couleurs rouge et bleu, souvent cités dans le récit :
- Le nez : par le nez, nous percevons ce qui émane du monde manifesté. C'est le rapport à l'intimité, à l'acceptation des informations intimes de nous-mêmes ou de l'autre. Les problèmes de nez peuvent signifier une grande peur des manifestations de la vie et de l'animalité en nous.
- Les pieds : ils nous permettent d'avancer ou de bloquer nos appuis, c'est-à-dire de camper sur nos positions. Ils symbolisent nos attitudes, nos positions affirmées et reconnues, le rôle officiel que nous jouons, nos critères de vie, voire nos idéaux : c'est notre relation au monde. C'est enfin un symbole de liberté. Ce n'est pas un hasard si on bandait les pieds des petites Chinoises : sous le couvert d'une signification érotique et esthétique, cela permettait d'enfermer, d'emprisonner la femme dans un monde relationnel de dépendance face à l'homme, en limitant son potentiel de mobilité (" Il est dans ses petits souliers ", " à l'étroit dans ses baskets ", " il ne sait sur quel pied danser ").
- Le rouge : couleur des pulsions, de l'instinct.
- Le bleu : couleur de l'amour à donner et de l'amour à recevoir.
Et Pinocchio dans tout ça ?

Maryvonne
Pour commencer, je n'aime pas le genre fantastique ; et avec Pinocchio je ne suis pas entrée dedans, je le trouvais ennuyeux, peut-être parce que pendant mon enfance je n'ai pas lu des contes. Je n'aime pas le côté moralisant et je ne retrouve pas les symboles dont on parle dans la préface, qui me semble, d'ailleurs, snob. J'ai fini par le lire en diagonale et je ne voudrais pas le lire à des enfants.

Nahalie
J'ai acheté une autre édition, et je trouvais la couverture chouette. Mais le reste ne m'a pas plu. C'est de la littérature pédagogique, il y a trop de morale. Les résumés au début de chaque chapitre m'ont énervée. L'auteur est trop présent, il interpelle sans cesse ces lecteurs (" Je vais vous dire, mes cher petits lecteurs "), et en plus il s'emploie à décoder une lecture que ne l'est pas (" le lendemain matin, le vétérinaire, autrement dit, le médecin des animaux… ", " Vive les joués ! - au lieu de jouets -… "). Son écriture infantilise les enfants et casse le rythme. C'est une comédie burlesque mais pour moi, ce serait plutôt une histoire à raconter à haute voix ou à jouer en petites pièces de théâtre. La réalisation cinématographique de Pinocchio par Walt Disney m'a laissé de bons souvenirs, que ne me laissera par la version originale écrite de Collodi.

Rozenn
Ce livre est une merveille. Je l'ai lu avec un grand plaisir, j'ai rigolé, j'ai eu la trouille. A chaque page, j'ai la trouille. C'est le problème de l'identité de l'enfant, toujours face aux exigences des adultes qui sont abominables et incohérentes. Je me suis endormie avec le livre… C'est un des livres que j'ai gardés malgré tous mes déménagements. C'est celui aussi qui m'a permis de terminer ma psy...

 

Nous écrire
Accueil | Membres | Calendrier | Nos avis | Rencontres | Sorties | Liens