Le diplomate Justin Quayle est affecté à Nairobi,
Kenya, au haut commissariat britannique qu'il représente au C.E.D.A.O.,
un organisme chargé de contrôler l'action humanitaire en Afrique.
Sa séduisante épouse, la jeune avocate Tessa, scandalisée
par la misère qu'elle découvre dans ce pays, milite aux côtés
de membres d'O.N.G. et dénonce divers scandales dans une série
de documents qu'elle adresse au ministère britannique. |
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John Le Carré
La Constance du jardinier
Nous avons lu ce livre en avril 2006.
Plusieurs d'entre nous ont vu le film britannique
de Fernando Meirelles adapté du roman.
Katell
Voilà un petit (gros !) livre pas désagréable.
Comme tous, je connaissais le nom de John Le Carré, mais je n'en
avais jamais lu. Cela fait assez longtemps que je ne lis plus de romans
policier, thriller, d'espionnage... Je crois que j'ai eu une overdose
à un moment. Dans son genre, La Constance du jardinier n'est
pas mal. Il est assez bien écrit et n'enfile pas trop les clichés.
L'histoire est vraiment très plausible (d'ailleurs, il dit dans
ses remerciements que la réalité est bien pire, ce que je
crois volontiers...). Cela m'a fait penser dans un autre registre au fameux
documentaire Le Cauchemar de Darwin...
Malgré tout, je n'ai jamais été tenue en haleine,
c'était une lecture pépère... Pas désagréable
mais pas haletante. Il n'y avait pas un suspense insoutenable (à
part celui de savoir si Arnold Bluhm était vraiment l'amant de
Tessa Quayle...). Ils sont riches, ils sont beaux... Et ça gâche
un peu le tableau...
Paradoxalement, ça m'a donné envie de voir le film, qui
je pense, est sans doute assez réussi dans son genre parce que
l'histoire et la narration s'y prêtent bien selon moi.
J'ouvre entre 1/2 et 3/4. Je mettrai ma cote d'amour définitive
à la lecture de vos avis.
Manu
Malheureusement, j'ai vu le film avant de lire le livre... Les enjeux
m'étaient donc connus... Zut ! J'ai beaucoup aimé le
film avec ses couleurs vives africaines et ses gris londoniens. L'histoire
m'a beaucoup plu !
Françoise O
Grâce au groupe, j'ai lu ce livre il y a plusieurs mois et j'ai
découvert John le Carré. Et avec lui, le monde des agents
de Sa Majesté. Depuis, j'ai lu cinq livres de lui !!!
Liliane
Je n'ai pas lu La Constance... J'avais vu le film à sa sortie,
sans doute cela m'a-t-il démobilisée...
Christine
Je lai lu en août 2003 durant la canicule. Jai été
prise par cette histoire alors que javais déjà lu
plusieurs livre de John Le Carré mais pour ce soir, je nai
pas grand-chose à en dire, à vous faire partager : cest
juste un plaisir de lecture. Le Carré écrit bien, cest
un roman qui fait partie de sa période après guerre froide :
ici, ce nest pas vraiment un récit despionnage comme
les autres. Jai été intéressée par les
personnages de Tessa et Justin qui mérite un roman à lui
tout seul.
Geneviève
Jai beaucoup aimé. Javais lu ce livre avant son adaptation
au cinéma. Jadmire la capacité de John Le Carré
à sadapter à un monde qui a beaucoup changé,
qui est si différent. Jai beaucoup aimé les descriptions
du milieu diplomatique à létranger et le cirque humanitaire,
le personnage de Justin, son voyage initiatique à lenvers
où il reprend ce quil a vécu avec Tessa. Ce quil
écrit sur le monde pharmaceutique est très intéressant,
notamment lexistence du monopole de trois grandes firmes mondiales
qui peuvent bloquer une information si elles le veulent. Lauteur
décrit des personnages très différents les uns des
autres
Bien quon retrouve un peu un procédé :
un pacte entre lauteur et le lecteur pour lemmener dans cette
histoire.
Claire
Je me suis ennuyée et me suis arrêtée à la
page 200... Jétais très partante, mais ça na
pas marché. Par contre, jai vu le film qui ma beaucoup
plu. Je naime vraiment pas les policiers !
Annick
Jadore les polars ! Jai marché à fond !
Un polar avec une pure mécanique policière maurait
ennuyée car il faut un enjeu et ici cest une très
belle réussite car lauteur sait construire des personnages.
Je ne comprends toujours les livres de Le Carré car il y a souvent
des personnages secondaires que je narrive pas à suivre.
Lauteur sait construire des personnages complexes, ambigus, toujours
sur une frange entre deux mondes. Ce livre nest pas un chef duvre,
mais il est bien écrit. Jaime la description de la pâte
humaine. Ce nest pas vraiment manichéen, cest plus
subtil que ça nen a lair je m'en rends compte après
ma seconde lecture et après avoir vu le film. Film que jai
dailleurs moins aimé : le temps semble plus ramassé
mais les acteurs sont très bons.
Jacqueline
Jai pris un plaisir fou à lire ce livre un après-midi,
dans mon salon, au fond de mon fauteuil. Jétais coupée
de tout. Jai aimé le changement de vision, de regard sur
Tessa et lhistoire damour. Il me semble que le thème
de la manipulation du monde pharmaceutique est insuffisamment fouillé,
ça reste réduit à un niveau local. Le livre est décevant
sur ce point. Je nai pas aimé le passage avec les amis denfance,
la période qui se passe sur lîle dElbe. Mais
jai beaucoup aimé, jai marché à fond !
Cest une littérature dévasion qui accroche sur
des réalités !
Brigitte
Avant de lire La Constance du jardinier j'avais déjà
lu plusieurs livres de John Le Carré. J'avais beaucoup aimé
les premiers, mais maintenant, je trouve que c'est toujours la même
chose.
Il a beaucoup de savoir-faire et sait tenir en suspens l'attention du
lecteur. Le livre se lit bien, on a toujours envie de connaître
la suite. Il s'est très bien documenté sur les ONG médicales
et est très au fait de leurs préoccupations. Mais l'intrigue
est comme toujours très embrouillée. Au bout d'un certain
temps, j'ai renoncé à faire l'effort d'en retenir tous les
détails. Le personnage de Justin est intéressant, il aurait
gagné à être plus développé. Ses activités
de jardinage restent très marginales, contrairement à ce
que semblait annoncer le titre. J'aime bien le nom de l'héroïne :
Tessa, c'est aussi La Nymphe au cur fidèle, livre,
dont le nom de l'auteur s'est évanoui de ma mémoire.
Attention aux Three Bees...
Chantal
J'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans l'intrigue qui se dévoile
très lentement, trop lentement. Les personnages sont néanmoins
attachants, la peinture sociale intéressante, et les révélations
sur les pratiques des groupes pharmaceutiques hélas trop vraies.
Néanmoins je souligne cet aspect de lourdeur dans le déroulement
de l'intrigue qui a distillé une sorte d'ennui à la lectrice
que je suis !!
Un intérêt limité pour ce livre donc.
Jean-Pierre(du
groupe breton comme les avis suivants)
Je ne suis pas entré dans le livre et lai abandonné
très tôt.
Yolande
Je nai pas tout à fait à fait fini le livre, jenverrai
mon avis plus tard.
Marie-Laure
Tessa est le seul personnage sympathique du livre : elle dénonce
"les blouses blanches véreuses" qui prennent les Kenyans
comme cobayes et considèrent leurs morts comme quantité
négligeable... L'Afrique compte 85% de cas de sida et 1% des malades
ont accès à des médicaments Périmés !
Malades et maladie au sens le plus mercantile...
Le thème est intéressant mais j'ai trouvé ce livre
pauvre en suspense, froid, lent et quelque peu manipulateur.
Lil
Enfin le livre qui me convenait au bon moment ! The right book at
the right time ! Je me suis engouffrée avec "bonheur"
(est-ce le juste mot ?) dans ce polar économique... J'ai regretté
d'avoir lu la page de présentation, en début d'ouvrage,
ce qui m'a ôté une bonne partie du suspense.
Néanmoins, je me suis laissée happer par cette histoire
horrible (et qui pourtant "n'est qu'une carte postale de vacances"
comparée à la réalité, dixit Le Carré !)
L'écriture est fluide, les portraits des colons british, des mondes
politique et diplomatique et des voyous des laboratoires pharmaceutiques
sont extra. J'ai beaucoup ri... et pleuré !
Quelle farce sinistre ! Tessa et Arnold, de tous les pays, unissons-nous !
Nicole
Tout au long du livre, j'ai eu l'impression de lire un documentaire à
suspense. D'entrée, la description du milieu diplomatique britannique,
en décalage total avec l'Afrique, donne le ton.
Quant à l'industrie pharmaceutique, ses agissements, ici, n'ont
aucun frein, ce qui lui permet d'épanouir pleinement son ambition
de profit. Vu ses façons de faire en Europe, certes plus feutrées,
ce qui pourrait sembler une démesure, dans ce livre, ne m'a pas
étonnée.
J'ai bien aimé le personnage de Justin qui évolue tout au
long de l'enquête. J'ai trouvé attachante la jeune Ghita
et tous les personnages "ordinaires" qui nageaient à
contre-courant, dans cet univers de corruption et profits. Tessa et Arnold,
plus caricaturaux, n'étaient que les prétextes de l'histoire
qui nous mène à une conclusion on ne peut plus pessimiste
mais malheureusement réaliste.
Lona
Cette histoire pourrait se passer dans nimporte quel pays, du sud
comme du nord. Plus facile à développer dans les pays pauvres
ou les pays en voie de développement, sur des terreaux de faim,
de maladies, de paysans sans terre et analphabètes, de violence
et de trafics en tous genres ou la survie des autochtones se résume
souvent à la "débrouille" ! Le lobby des
multinationales, citadelles inviolables et imprenables, tels les laboratoires
pharmaceutiques dans ce récit, mais pourquoi pas pétrole,
drogues, crimes organisés, et autres ? La corruption est omniprésente,
dans les structures étatiques, dans les missions diplomatiques,
voire chez les onusiens : chacun sabritant derrière les paravents
de secrets détats, de devoirs de réserve, de frivolité
et dintrigues amoureuses, de néocolonianisme via lhumanitaire,
de bonne conscience, de "boulot pépère, de salaires
net dimpôts, de belles voitures, décoles internationales
gratuites" (p. 487). Le dieu-profit dicte laveuglement,
la duplicité, lorgueil et surtout la lâcheté
! LAfrique, un continent fichu ? LAfrique est mal parti,
disait déjà René Dumont en 1986. Mais il disait aussi,
comme J. Le Carré, que les femmes sont le seul espoir
de lAfrique (p. 483).
Jai aimé lévolution de Justin : soumis aux vues
sévères de la volonté collective de la Nation-Mère,
du devoir, il va pouvoir quitter la "meute" du F.O. et sinvestir
de la mission de Tessa. Jai aimé ce livre, malgré
des phrases un peu longues quelque fois (10/15 lignes !) et je me
suis laissé prendre à cette recherche de vérité.
On peut lire à propos du lobby pharmaceutique, larticle du
Monde diplomatique du mois de mai 2006 "Pour
vendre des médicaments, inventons des maladies" et aussi
Pour
lAfrique, jaccuse, de René Dumont (Pocket 1986)
ou Et
si lAfrique refusait son développement ? dAxelle
Kabou (LHarmattan 1991), une Camerounaise qui a une analyse très
"africaine" du non développement de son continent, et
critique sévèrement ses "frères" à
cause de leur immobilisme.
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