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Sue Hubbell
Une année à la campagne
Nous avons lu ce livre en novembre 2006.
Monique, entre
et
Bzzzzz... Jétais contente de lire un livre qui sinstallait
dans les grands espaces, mais jai été déçue
à cause de lécriture, entre scientifique et rédaction
de nos grand-mères. Jattendais quelque chose de plus incisif.
Jai failli marrêter. La fête annuelle du cochon
grillé, ras les pâquerettes ! On attend que ça
décolle... Jai tout de même continué et jai
retrouvé de lintérêt vers la fin (pas en raison
de lécriture). La femme est intéressante si le livre
ne lest pas. Certaines choses mont beaucoup plu : sa
tournée de vente de miel, le printemps à la fin. Elle ne
parle pas beaucoup des émotions, mais ça lui donne une force.
Jai été déçue de ne pas avoir appris
grand chose sur les abeilles. Elle fait un chapitre sur chaque animal
systématiquement et elle sest mal débrouillée
car elle a un angle de vue qui annule lintérêt. Jai
découvert les grands espaces qui me feraient très peur.
Les voisins sont étriqués, je ne pourrais pas vivre dans
cet entourage humain. Jattendais plus de poésie. À
la médiathèque, le livre était dans les réserves
ce qui veut dire quil a été peu demandé. Je
ne regrette pas de lavoir lu je venais de finir de Faulkner Si
je toublie Jérusalem avec mocassins, opossums, etc. Une
Année à la campagne ma permis de visualiser lespace
de Faulkner. La vie de cette femme est fascinante, jaime bien ce
quelle vit, elle ne se la joue pas au style, pourrait-on dire.
Christine
Je lai lu lété 2005. Biologiste, bibliothécaire :
cest moi ! Jai trouvé que cétait
une lecture très plaisante, avec les mêmes réserves
que Monique. Le départ de son mari nest pas expliqué.
Les espaces sont bien américains, pas français : par
exemple une ferme avec des abeilles, ici on ne dirait pas ça. Les
histoires danimaux sont très drôles avec le côté
américain de la défense de la nature. On a bien la sensation
dune nature américaine. La solitude affective de la narratrice
est très grande. Quant à lécriture, ça
fait rédaction en effet. La scène des piqûres pour
immuniser son neveu est étonnante. Il ny a pas de relations
réelles. Cest un livre que je donnerais à lire à
ma mère, ma grand-mère...
Liliane
Je nai pris aucune note, je vais être on ne peut plus méchante.
Je me demande pourquoi elle a écrit ce livre. Je fais une hypothèse :
elle sest dit quelle allait écrire avec un parti pris
original. Elle a écrit en excluant toute affectivité. Jai
été extrêmement déçue car jétais
intéressée de voir comment une femme passait de la vie en
ville en couple, à la campagne seule. Elle dit quelle ne
promène pas ses chiens, ce sont eux qui promènent un humain.
Elle se considère comme un animal parmi dautres, ce qui confirme
que cest un point de vue voulu. Jai détesté
la recette. Je nai été touchée par rien, ça
ne me parle pas du tout.
Françoise D
Jai essayé de lacheter aux USA, et non seulement je
ne lai pas trouvé, mais je nen ai vu aucun autre (elle
en a écrit 4), et ceux à qui jen ai parlé ne
connaissaient pas. Je lai donc lu en français, et heureusement
car jaurais été perdue avec les noms des animaux,
des plantes, etc. Tout cela est très intéressant, mais je
sais que je ne retiendrai pratiquement rien des détails de la faune
et la flore dont elle nous parle, alors que reste-t-il ? Lexpérience
humaine, mais finalement elle est très discrète et peu diserte.
Quant aux espaces américains, il y a le grand, linégalé
Jim Harrison ! Sa façon dinsister sur ses difficultés
matérielles ma agacée. Elle nest pas complètement
seule, au détour dune phrase on découvre quelle
a une famille (un cousin, un neveu, un fils), quelle a une vie sociale
(une invitation à dîner, etc.). Je trouve quelle donne
(est-ce délibéré ou inconscient ?) une fausse
image delle-même. Je me suis demandé si la traduction
ne manquait pas de clarté, parfois je ne voyais pas où elle
voulait en venir. Comme vous, je trouve lécriture plate,
du coup par moments je me suis ennuyée, mais je suis tout de même
allée jusquau bout. La proximité du monde animal est
plus ordinaire là-bas : quand jétais à
Houston, les bâtiments de bureaux avaient été construits
dans la nature et au lieu de passer le bulldozer largement comme nous,
les Américains nenlèvent que ce qui est nécessaire,
si bien que les baies vitrées arrivaient contre lherbe, les
arbres, etc., on pouvait voir par exemple un serpent passer juste contre
la vitre... Finalement, jaurais mieux apprécié ce
livre avec des images, des photos, bref, un récit illustré
qui maurait aidée à mémoriser ; ce nest
pas un roman, ni un essai.
Claire
Je nai pas lu ce livre comme vous. Une autre lecture est possible.
Cest un délice permanent. Elle ne pause pas, elle ne cherche
pas à se faire plaindre. Moi jai vu la campagne, je nai
pas vu de grands espaces. Elle fait tout elle-même, elle est seule,
mais entourée. Je lai admirée. Elle est un animal
parmi les autres, cest formidable. Jai relu le début
et immédiatement jai été de nouveau subjuguée.
Elle est entièrement dans la sensation, par exemple quand elle
sent quelle vibre et fait partie de lessaim ; cest
puissant. Le rapport à la nature me fascine ; elle est de
plus scientifique ; moi dans la nature, je broute, mais je me sens
ignorante, elle, elle connaît le dessous des feuilles, cest
passionnant. Elle a de lhumour, vous nen avez pas parlé,
par exemple quand elle découvre une grenouille près delle,
elles se dévisagent, elle ouvre sa bible... la grenouille quelle
trouve dans sa grange et quelle finit par laisser là, en
la nourrissant, cest rocambolesque, trépidant. Quant à
lécriture cest vrai que je suis sensible aux rédactions
de quatrième et là je nai vu que du feu. Pour moi
cest un grand livre, à part, comme celui de Fabienne Verdier.
Françoise O
Je ne viendrai pas, je suis incapable de parler de la qualité littéraire
de ce livre. Mais pour les moments de bonheur qu'il m'a donnés,
je l'ouvre en grand.
Sabine
Étonnamment, ce livre qui avait tout pour ne pas m'accrocher (je
n'aime pas les bestioles, je ne connais pas le nom des arbres, j'ai la
main morte et non verte), eh bien j'ai lu avec intérêt ce
voyage au cur d'une Amérique "modeste", dans un
bruit d'abeilles plutôt sympathique (même si je suis éberluée
devant tant de masochisme - je pense aux piqures innombrables que
subissent les apiculteurs), au fil des quatre saisons. L'écriture
est vraiment « terre à terre », pour faire
un jeu de mots facile : c'est du "descriptif lambda", on
ne peut pas faire plus plat (si, JMG Le Clézio !) et pourtant,
ça marche ! Je pense que l'aspect autobiographique y est pour
beaucoup : on est sensible au courage de la narratrice, coupeuse
de bois, réparatrice de camions et de scies en tous genres...
Lil
Livre culte pour la nostalgique que je suis, d'une immersion totale dans
la nature, loin de tout voisinage humain. Cet ouvrage, je l'ai lu dès
sa parution et relu, très régulièrement, lorsque
le besoin urgent d'une évasion hors du monde " civilisé ",
se faisait sentir. Je l'ai, également, beaucoup prêté
(il n'est d'ailleurs plus chez moi, en ce moment). Étrangement,
il est adoré par les rurales dans lâme, dont je suis
certes (vivant dans un hameau de six feux). L'expérience de S.
H. me fascine : il faut un sacré culot pour vivre, seule,
en quasi-autarcie, à 10 kilomètres du premier voisin, dans
un environnement sauvage que d'aucuns qualifieraient d'hostile et que
son talent de biologiste/écrivaine nous rend non seulement accessible,
mais profondément attachant. Au diable les artifices, elle nous
ramène à l'essentiel, au bonheur de la pleine conscience
du lien qui nous unit à la terre, à la vie végétale
et animale, à l'eau... Ce livre nous remet à notre juste
place d'humain : un maillon unique, certes, mais totalement dépendant
de tous les autres maillons de la longue chaîne de la vie sur la
planète.
Katell
Je viens de passer une journée à la campagne avec Sue Hubbel,
ses abeilles, ses araignées, ses opossums, ses chiens etc., et
ce fut ma foi fort agréable ! Bien sûr, ce n'est pas
un chef d'uvre mais elle distille les petites histoires sur les
insectes, les oiseaux, les plantes, jamais pédante et assez savante,
toujours intéressante. Elle ne tombe pas dans le travers " new
age retour aux sources. " Elle bosse, elle bricole, elle est
attentive à son environnement, des serpents aux termites mais elle
n'oublie pas les hommes (son fils et sa belle-fille, ses voisins). C'est
vraiment un charmant bouquin, pas prétentieux pour un sou.
PS : Il y a des apiculteurs qui viennent au marché à
côté de chez moi, je ne les regarderai plus de la même
manière...
Nicole
Jai lu et relu ce livre, il y a très longtemps et l'ai prêté
maintes fois. Ce récit d'une expérience essentielle a toujours
été à mes côtés lors de mes nostalgies
d'immersion dans la nature.
Depuis j'ai lu d'autres récits de ce genre, mais aucun n'a pu effacer
l'émotion ressentie à la lecture de ce livre.
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