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André Gorz
Lettre à D.
Histoire d'un amour
Nous avons lu ce livre en janvier 2007.
Katell (de Strasbourg)
Je viens de le lire, euh, c'est court (après Les Bienveillantes,
hein...) et c'est.... petit ! Au début, je me suis dis chic !
Une belle lettre d'amour... Mon côté midinette était
tout émoustillé, mon il prêt à verser
sa petite larme (de plaisir...). Et ça fait flop ! Bon, ils
s'aiment, elle est meerrrveillleeeeûûûûse !
Douce, belle, compréhensive, patiente, jamais un mot de trop (c'est
pas elle la mégère apprivoisée qui en a marre que
son mec se couche à trois heures du mat'). En plus, elle fait le
sale boulot pour lui, dans l'ombre et pas payée en plus !
Une bonne petite épouse des années cinquante. Leurs préoccupations,
c'est trouver un boulot (bon, faut bien vivre) et trouver un appart' (oh,
c'est hoooorrible de devoir s'exiler rue Saint-Maur, après la rue
du Bac...). Ensuite de faire construire une maison ! de passer des
week-ends à la campagne et de faire quelques voyages. C'est puissant,
non ? Un véritable idéal petit-bourgeois mais mâtiné
d'idées crypto-communisto-écologiques quand même !
On a des relations, des conversations, on écrit des articles, on
s'engage ! Bah, aucun intérêt, les remords gâteux
de cet enfant gâté de l'occident.
La dame, elle s'appelle Dorine (un très très joli prénom)
ou Kay, j'ai pas compris. Et j'aurais aimé qu'il m'explique qu'elle
était la nature de cette "blessure originaire", de cette
"expérience fondatrice de l'insécurité"
qui les a unis (je pense que c'était ça le vrai sujet du
livre). Enfin, il a réussi à faire publier ce texte parce
que sa femme travaillait aux Éditions Galilée, non ?
Eve
Aïe, aïe, aïe... Elle a la dent dure, Katell ! Je
ne nie pas qu'il y ait matière à sarcasmes. Mais pour ma
part, j'ai volontairement ignoré les aspects gauche-caviar, décorum
et autres accessoires, et j'ai renoncé dès le départ
à une lecture "féministe". Je l'ai trouvé
touchant, cet homme, si vulnérable... (serais-je gouvernée
par mon instinct maternel... ?). Et puis j'ai apprécié
sa démarche. Je la crois sincère. On ne voit pas tous les
jours un intellectuel de renom, grand penseur, éminent journaliste,
bref, un cérébral 100 %, se livrer ainsi, à 80 ans
passés, à une déclaration d'amour, publique qui plus
est.
Certes, son exploit tient plus du concept que de l'émotion. On
ne peut pas dire qu'il se laisse submerger par ses affects ou sa libido.
Mais tout de même. Ça n'empêche pas les sentiments.
Je me dis que cette lettre a dû représenter pour lui un exercice
inhabituel et difficile. Il y a une certaine raideur dans l'écriture,
peu appropriée à la nature du propos et, curieusement, ces
maladresses un peu insolites apportent un charme supplémentaire.
On peut lui reprocher de se placer constamment au centre de son récit.
A plusieurs reprises on le surprend même à ne parler que
de lui, de ses livres... Mais bon, on ne va pas contre sa nature.
Bien qu'il ne donne pas beaucoup à connaître de cette femme
dans le bref résumé des années vécues avec
elle, on comprend vite le rôle qu'elle a joué dans sa vie.
Elle lui a été plus que précieuse, indispensable,
vitale. Dame ! Elle a assuré tout le background de sa vie
privée, sociale et professionnelle, sa place dans l'intelligentsia
parisienne... Elle lui a épargné toutes les contingences
matérielles et triviales - à l'évidence, il
ne sait pas recoudre un bouton de chemise... Attendrissante cette histoire !
J'ai bien aimé lire Lettre à D. (à nuancer,
svp, par rapport à : "j'ai bien aimé Lettre à D.")
Monique
Je suis mal à laise par rapport à ce livre. Jai
aimé le passage du commentaire dune photo delle sur
une plage. Mais jai été déçue et agacée
par lauteur. Il veut se dédouaner de quelque chose et senfonce.
Il veut parler delle et finalement parle essentiellement de lui
et de son livre Le
Traître. Cette femme est sa secrétaire, documentaliste
de lombre et finalement il ne la met pas en valeur. Lécriture
ne ma pas plu.
Claire
Ce nest pas un livre pour le groupe de lecture, me suis-je dit en
le lisant, alors que je lavais proposé avec Monique... Le
début est très bon, mais le début seulement. Lécriture :
bof ! On revit une époque à travers lui, cela peut
retenir lattention. Mais il y a quelque chose de puéril dans
ce texte. Néanmoins leur relation est fascinante : qui est-elle
donc ? Sil est aussi mesquin quil le dit, comment peut-elle
le supporter ? Elle est au-dessus de ça ? Cest
un témoignage, mais ce nest pas une uvre.
Françoise O.
Facile à lire, mais je nai pas pu mattacher à
la personne de lauteur. Je ne me suis pas sentie concernée
par son besoin de revenir sur son livre Le Traître ni par
sa culpabilité. La vie de M. Gorz ne mintéresse pas.
Jacqueline
Javais lu une critique excellente dans Le Monde. Il y a des
aspects de langue un peu insupportables : "tu étais
le complément de lirréalisation du réel auquel
je procédais depuis sept ou huit ans" ! Ce genre
de phrase me rend la lecture difficile. Jai été agacée
par limportance donnée aux commentaires sur Le Traître.
Cependant, la description de lépoque et des gens quil
a rencontrés, des mouvements politiques... donne envie daller
voir plus loin. Jai reconnu des situations de ma jeunesse et ai
été attendrie par la manière dont il parle de son
défaut de vouloir toujours théoriser. Ce nest pas
une belle histoire damour. Est-ce un cadeau danniversaire
à sa femme qui a eu 82 ans ? La lecture est difficile.
Je suis allée voir Le Traître (avec une préface
de JP Sartre) mais je ne le lirai pas. Cest un essai où il
réfléchit sur son engagement, lexistentialisme ;
cest illisible, dun langage compliqué. Lettre à
D. est quand même plus léger.
Liliane
Je lai lu une première fois et je me suis demandé
pourquoi on avait choisi ce livre. Je navais rien retenu. Je lai
relu et ça a pris un peu plus consistance. Je suis un peu attendrie
par cet homme qui fait un bilan de vie. Il fonctionne sur le mode de la
pensée, y compris quand il veut parler de sa vie affective. Je
suis intéressée par ce quil dit sur lécriture :
par lécrit (et la publication), il se libère pour
aller plus avant ; ça ne peut donc pas rester interne. Cest
un aveu des limites de lauteur, du côté inextricable
du couple : ce que chacun y gagne ou y perd. Cette déclaration
damour qui devient narcissisme présente en filigrane la névrose
du couple. Il est intéressant par ses défaillances.
Renée
Lécriture nest pas assez pesante ni concrète.
La phrase où il découvre le corps de sa femme, Aphrodite...,
est totalement stéréotypée. Je ne comprends pas pourquoi
les critiques ont été si bonnes. Cet auteur nécrit
pas habituellement sur ce genre de sujet. Cest une nouveauté
dans sa vie. Les premières lignes font penser quon va entrer
dans quelque chose dextraordinaire.
Christine
Moi aussi javais lu de bonnes critiques. A la première lecture
jai été agacée. Il ne rend pas justice à
sa femme. Je me suis informée sur lui, cest quelquun
de très compliqué ; il a changé trois fois de
nom. Il sest senti étranger partout, en Autriche vivant enfermé,
puis en France. On ressent un peu de compassion pour cet homme. Cest
un théoricien qui ne vit que par lécriture, cest
un philosophe. Cet amour entre D. et lauteur me semble réel.
Chaque couple a son type damour. Elle a passé sa vie à
aider cet homme à écrire ses livres de philosophie. Je suis
touchée par son projet. On traverse toute une époque, les
débuts de lécologie politique. Il se fait des idées
sur les choses, mais ne les vit pas vraiment.
Claude
Jai aimé le début, mais ensuite jai eu du mal
et je nai pas eu le courage de lire autre chose de lui, cest
trop compliqué à suivre. On ressent quand même un
énorme amour entre eux. Elle aussi a une personnalité forte,
elle a le sens du contact, elle parle sur un pied dégalité
avec Sartre. D. est fascinée par le fait quil est écrivain,
elle est amoureuse mais elle a aussi sa vie propre. Pourquoi sest-elle
tant effacée devant lui ?
Brigitte
Je suis dans la situation de Liliane. Je lai lu et je ne men
souviens plus, et je lai perdu. Jai été très
touchée par les premières phrases, cest rare quon
parle comme ça à une vieille femme. Puis jai été
déçue. Il est dans son truc, dans ses contradictions, sa
maison de campagne, sa voiture, cest un intello typique, sans recul,
comme les bobos maintenant. Cest sûrement un philosophe reconnu,
mais naïf, un peu comme W. Benjamin dans les Pyrénées
avec sa sacoche, à côté de la vie normale. Cest
un témoignage, on le lit parce que cest lui. Écrit
par un autre, ce livre naurait pas été publié,
cest un succès de mode, une histoire damour ça
se vend.
Françoise D
Je nai pas aimé, il ne men reste rien. Gorz narrive
pas vraiment à faire passer son amour, il fait surtout passer son
narcissisme. Cest sûr, il naurait pas été
publié sil ne sétait pas appelé André
Gorz. Lécriture est banale. Certains passages frôlent
le lieu commun.
Sabine
Les Bienveillantes m'ont absorbée jusqu'à la fin
des vacances et voici donc mon avis sur la Lettre à D. de
Gorz. Ce sera court, comme son livre : sans intérêt,
sans poésie, et bien cher pour si peu de chair...
Marie-Laure
C'est un bel hommage rendu à son âme sur Dorine. À
sa force fragile, son ouverture desprit, sa tolérance, toutes
ses qualités qui méritaient qu'il s'y attarde. Bien sûr,
André Gorz, il aurait pu, aurait dû y penser plus tôt.
On a une projection d'un homme avec un manque de confiance en lui... très
bien traduit. J'ai aimé la façon dont il raconte leur rencontre,
leur vie à travers toute ses années, 58 ans d'Amour, dit
ou non, c'est magique. Et je suis restée sur ce côté,
fleur bleue, avec cette première nuit d'amour, où la douceur
du récit nous emmène à découvrir la force
fragile de sa femme. Enfants de la précarité et du conflit,
ils se construisent ensemble, Elle lui ouvrant les portes à ce
juif sans le sou. Il était temps quand même qu'il lui écrive
les mots d'amour qu'il n'avait osé où jamais su lui dire.
Marie Thé(du
groupe breton comme les avis suivants)
Jai trouvé la lettre damour à D. éblouissante.
Il mest difficile de dire ce que jai ressenti en la lisant,
tant cela est intense. Dans ma tête se bousculent des mots tels
quémotion, tendresse, passion, gratitude, aboutissement,
infini, charnel... Des phrases telles que "la passion amoureuse
est une manière dentrer en résonance avec lautre,
corps et âme, et avec lui ou elle seuls" (p. 30) ou
"A toi dite Kay qui, en me donnant Toi, mas donné
Je." (p. 59) etc., etc.
Deux autres mots me viennent aussi en tête : place et vide.
Aux sources de lamour il y avait ceci : "Nous avions
besoin de créer ensemble, lun par lautre, la place
dans le monde qui nous a été originellement déniée"
(p. 19). Et dans lhistoire de cet amour, il me semble quil
est toujours question de la place de lun et de lautre. "En
moi un vide dévorant que ne comble que ton corps serré contre
le mien.", "Nous aimerions chacun ne pas avoir à
survivre à la mort de lautre". Jai limpression
que cette Lettre à D. est née en partie dune
peur du vide ressentie par lauteur, dune peur de perdre lêtre
aimé aussi. Dans lhistoire de cet amour, la place de lenfant
est vide... André Gorz a dit (mais ce nest pas dans ce livre) :
"Nous navions pas de famille à fonder pour transmettre
quoi que ce soit, puisque nous navions jamais eu de famille nous-mêmes."
Seule luvre survivra, laissera des traces. Il a dit aussi
(toujours en dehors de ce livre) : "Cétait un
sacrifice que D. a fait. Parce quelle sentait très bien que
je nétais pas mûr pour une paternité. Elle le
sentait..." Je trouve cela dun égoïsme insupportable.
Mais où est légoïsme de lauteur aujourdhui,
dans cette lettre où il parle à D. ? Avons-nous lu
le même livre ? "Aimer un écrivain, cest
aimer quil écrive", na cessé de lui
dire Dorine sa femme. Ceci pourrait peut-être rassurer quelques-unes
dentre-nous...
Jessica
Javoue avoir vu mon avis quelque peu influencé lors de notre
réunion... Mais bon, dans lensemble, jai trouvé
que cette histoire damour nétait pas si belle que ça,
surtout pour Dorine. Attendre presque 60 ans de mariage pour avoir une
telle déclaration, cest moyen. Elle sest sacrifiée
et la littéralement fait, et je trouve dans son récit,
à lui, beaucoup plus dégocentrisme que de déclarations
damour à proprement parler (quoique ça aurait pu être
ennuyeux à force). Il a eu beaucoup de chance de la rencontrer
car je crois que sans elle, il aurait été encore un peu
plus antipathique et tourmenté...
Jai quand même apprécié ses déclarations,
qui, bien que tardives, sont très bien écrites et très
joliment dites. Son talent décrivain est certain (jai
beaucoup apprécié la progression de sa biographie professionnelle
en parallèle à sa vie amoureuse : un livre à
double entrée en quelque sorte), mais comme mari, il y a mieux
(enfin, jose espérer !)
Nathalie
Narcissique. Il était temps qu'il lui fasse cette "déclaration"
d'amour.
Certains passages sont émouvants, mais, je n'ai pas ressenti la
chaleur de cet amour.... partagé (?)
Mon
Cest une "belle" histoire, émouvante dans sa simplicité.
Elle me donne une impression de limpidité, servie par un style
dépouillé et précis. C'est aussi une leçon
de sagesse face aux épreuves, à la douleur et à la
mort. J'ai beaucoup aimé.
Jean-Luc
Ce récit m'a plu pour plusieurs raisons : tout d'abord c'est une
belle histoire d'amour, ce qui porte parfois à sourire en notre
époque barbare, on y perçoit la réalité d'un
attachement réciproque qui a résisté à l'épreuve
du temps (58 ans de mariage), c'est ensuite une analyse intéressante
de l'évolution d'A. Gorz au contact de sa femme Dorine : lui doctrinaire
et pur intellectuel, elle intuitive pragmatique : elle conduira André
à envisager la réalité sans le filtre d'idées
toutes faites ; c'est aussi une interrogation générale sur
notre fonctionnement mental : le danger, l'erreur de penser exclusivement
le monde à travers des doctrines, des théories, des concepts,
et pourtant il faut penser, il faut agir : le regard du naïf
ne suffit pas.
Lil
Remettre publiquement les pendules à l'heure, reconnaître
ses faiblesses, sa fragilité, ses lâchetés : "je
ne m'aimais pas de t'aimer", après 58 ans de vie commune,
face à la maladie et à la mort ... bon, soyons indulgente
: ce n'est certes pas un exercice facile et puis mieux vaut tard que jamais,
y en a tant et tant que le doute n'effleure à aucun moment d'une
longue existence...
Ceci posé, j'ai aimé ce récit, ce couple construit
sur une faille d'enfance : "nous n'avions pas de place assurée
dans le monde" - enfants de la précarité et du
conflit- et toute leur vie, chacun, avec ses propres armes va chercher
à s'ancrer légitimement sur cette terre. Lui, dans sa bulle
d'intellectuel, essayant de produire le livre qui publié "a
changé ma situation, m'a conféré une place dans le
monde", et elle, par ses talents relationnels et son intelligence
qui lui sert de lien au monde. En travaillant à son enracinement
à lui, elle assure également le sien. La pérennité
de leur relation le renforce aussi. Oui, elle est l'adulte qui aime, protège,
nourrit, épaule, console, béquille, sécurise, assure
en toutes circonstances, offre à son penseur de mari-enfant le
cadre affectif, matériel, intellectuel nécessaire et le
libère de tout souci.
Oui, mes surs en féminisme, ce n'est pas la vie de femme
dont nous rêvons. Mais, ces deux-là se sont trouvés,
se sont construits ensemble, se sont aimés (il y a tant de façons
d'aimer) et il semble bien que chacun y ait pleinement trouvé son
compte.
Que Gorz parle longuement de lui ne me gêne pas. Pouvait-il en faire
l'économie alors qu'il souhaitait expliquer la part importante
que Dorine avait prise, à la fois dans sa vie professionnelle et
privée. D'autres diront que la parole de Dorine est absente de
ce récit. Donne-t-on la parole au destinataire d'une lettre ? On
attend plutôt une réponse. C'est ce que j'aimerais lire maintenant
: la réponse de Dorine. Mais, je la crois trop pudique.
J'ai aimé l'écriture de ce livre, le premier paragraphe
est sublime. Les réflexions sur la vie, la maladie, la mort (il
faut accepter d'être fini...). Personnellement, je n'ai pas attendu
les mauvaises surprises de la vie pour croire en l'importance du moment
présent, mais c'est un bon rappel. "Tu es l'essentiel
sans lequel tout le reste, si important qu'il me paraisse tant que tu
es là, perd son sens et son importance"... "Je
guette ton souffle, ma main t'effleure. Nous aimerions chacun ne pas avoir
à survivre à la mort de l'autre. Nous nous sommes souvent
dit, que si par impossible, nous avions une seconde vie, nous voudrions
la passer ensemble". Tout est dit.
Nicole
J'ai beaucoup aimé ce livre et paradoxalement je l'ai lu également
avec un regard de féministe qui m'a fait souvent bondir. Mais tout
compte fait, j'ai été plus sensible à l'intensité
de leur relation. Le début et la fin du livre sont un beau témoignage
d'amour, impudique, contrebalançant, un peu tard il est vrai, la
publication de son roman Le Traître, où il ne lui
était pas possible d'avouer une telle relation. N'est pas Rezvani
qui veut
Claude R
Du domaine de léchange entre 4 yeux, je me demande pourquoi
un livre ? La lecture amène à la réponse :
lauteur parle de lui, se place, se justifie, sexcuse. Ce nest
pas "D" qui se trouve en lumière. Jai pourtant
aimé lidée de cet amour qui dure et quil soit
reconnu et déclaré. Et après tout, la publication
dun livre - plutôt que lintimité dune
parole ou dune lettre - ne veut peut-être que laffirmation
large et publique dun amour.
Jean-Pierre
Petit livre d'intellectuel sur le retour, Lettre à D, sous-titré
"Histoire d'un amour", ne m'a pas déplu complètement.
D'abord, il est très court. Ce qui, pour une uvre qui n'enthousiasme
pas serait plutôt une qualité. Ensuite, il est très
bien écrit. On voit que l'auteur maîtrise la langue et qu'il
a manié la plume toute sa vie. Mais à part ça, on
se perd dans une sorte de mini biographie qui n'a pas grand rapport avec
le sujet. On s'ennuie ferme et on ne croit pas beaucoup aux tribulations
d'un écrivain sans relation mais qui côtoie Sartre, JJSS...
et qui navigue dans des milieux diplomatico-culturels huppés.
Ce monsieur a eu besoin toute sa vie d'une Juliette Drouet attentive et
il ne s'est pas privé d'en abuser. Les féministes seraient
en droit d'en ressentir un certain malaise, me semble-t-il.
En fait, on ressent une sorte de regret, voire de remords, de la part
d'André Gorz, d'être passé à côté
des choses simples de la vie. Et quoi de plus simple et de plus beau que
l'amour que se portent deux êtres ? Il est temps, au soir de
sa vie, qu'il fasse son acte de contrition, mais, comme dit l'autre :
le temps perdu ne se rattrape pas. Dommage.
Lona
Je mattendais à une vraie histoire damour : mais
ça veut dire quoi "une histoire damour" ?
Le début de leur union me rappelait "La Bohème"dAznavour.
Cétait touchant cette femme effacée à lextrême,
qui avait tout donné à cet homme, lavait aidé,
épaulé, porté. Mais cette histoire na pas été
retenue, en tous cas, elle na pas été exprimée
par lauteur : il a utilisé au maximum son épouse
sans jamais la reconnaître ; bien au contraire : il avait
delle une image négative, pitoyable, dune femme faible,
isolée, paumée. Il est complètement mégalo,
enfant gâté, un monument dégoïsme ;
il ne parle que de lui : sa réussite professionnelle, ses
relations, ses écrits, ses journaux, ses publications, etc. Cherchez
la femme derrière la réussite dun homme !!!
Où est lhistoire damour ? Cest un triste
bilan dune vie finissante : dune idée du mariage
comme une institution bourgeoise, un code juridique et social, sous trame
communisme-caviar/embourgoisé dans les arrondissements chics de
Paris !
A-t-il passé à côté de sa vie sentimentale
et affective ? Pourquoi sexprimer si tard, et par un livre ?
Remords ? Besoin de se justifier ? Je veux espérer que
cétait là leur "fonctionnement de vie de couple"
et que madame a su sy retrouver aussi.
Quelques références qui sont, quand même, moins noires
que le livre : "Nous serons ce que nous ferons ensemble" ;
"être attentif à la richesse dune vie commune..." ;
"ne plus remettre lexistence à plus tard...".
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
|
|
à
la folie
grand ouvert
|
beaucoup
¾ ouvert
|
moyennement
à moitié
|
un
peu
ouvert ¼
|
pas
du tout
fermé !
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