La
maison a été vendue. Une maison mal foutue, qui tenait par
les papiers peints. C'était la maison du bonheur, la maison de l'enfance,
la chaleur de la tribu, les jeux dans la cour, au milieu des poules et des
lapins. Mais c'était, aussi, la maison du malheur... |
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Alain Rémond
Chaque jour est un adieu
Nous avons lu ce livre pendant notre
semaine lecture de juillet 2008.
Chantal
C'est l'émotion totale. J'ai vécu à 10 km de Trans.
Tout me parle. C'est un beau livre dont il n'est pas possible de parler
car c'est mon enfance : je ne veux pas en dire davantage.
Fanfan
J'ai bien aimé, bien qu'un peu gênée par l'écriture,
mais au point de fermer le livre. Le décalage une fois qu'il a
quitté la campagne est bien décrit. La confession, c'est
très drôle. Je suis touchée et ça rattrape
l'écriture.
Nicole
La première partie, musicale, est semblable à un conte.
Puis l'histoire du père est très lourde, avec une différence
de style. J'ai apprécié les souvenirs de guerre, qui me
font penser à une bande dessinée. Et la librairie catholique,
à distinguer de la laïque ! Le malheur est raconté
de façon pudique. C'est personnel, mais cela fait revivre plein
de choses.
Françoise D
J'ai bien aimé le début, léger, agréable à
lire, plaisant, comme une bouffée d'oxygène. C'est intéressant
le passage où l'on s'arrête de jouer. Je préfère
la première partie. La nostalgie nous ramène à Annie
Ernaux dont il n'a pas le talent.
Jackie
J'ai beaucoup aimé. Je suis séduite par le début.
J'ai aimé l'humour (la messe qui se jouait "à guichets
fermés").
Jacqueline
Le début est agréable. C'est une belle histoire bien racontée
et je n'en ai pas davantage à dire.
Jean-Pierre
Je suis très embêté car j'ai eu beaucoup de mal à
entrer dans le livre que je trouve très mal écrit, plein
de répétitions, par exemple " Pas grande certes,
mais très encombrée, la cour ". Le style est lourd,
avec des expressions convenues. Je me suis donc heurté à
la forme. Je trouve aussi artificiel qu'il parle d'abord du bonheur, puis
du malheur. Il n'y a pas d'humour, ça ne m'a pas intéressé.
Lil
Merci, Marie-Thé. C'est le livre qui m'a le plus chamboulée
entre Annie Ernaux et Chaves, même s'il est moins ambitieux
qu'Annie Ernaux. Les livres sont sa seule ouverture sur le monde. Il fait
entrer dans l'intimité.
Muriel
C'est exotique pour moi qui suis née rue de la République
à Paris. Mais c'est très bien, plaisant, intéressant,
avec ce mélange d'émotion et d'humour, sans être cucul.
Yolaine
Je propose que tout le monde revienne sur Annie Ernaux pour reconsidérer
son avis après avoir lu Rémond... Il apporte une résonance
en chacun. C'est un bon témoignage d'une culture disparue, c'est
surtout ce qui m'a fait vibrer. L'écriture est facile.
Marie-Thé (qui l'a proposé)
Je l'ai lu en 2000, je me souvenais de tout. J'ai beaucoup aimé.
Tout est dit simplement, avec beaucoup de fraîcheur et d'émotion.
Je pense à ma propre enfance. Je suis allée à Trans.
Je l'avais rencontré à Saint-Malo et l'avais remercié.
Il a la religion gaie. Sa sur Agnès est un enfant-symptôme.
Michèle
J'en ai pleuré. Il y a beaucoup de non-dits, pas de tendresse.
Le style est journalistique, très sympa.
Jessica
Ce qui m'a plu, ce sont les vieux métiers, la vie d'autrefois.
C'est très beau l'univers enchanteur, puis l'épisode du
père m'a déstabilisée. La fin m'a beaucoup touchée.
C'est très bien raconté
Claire
Comme dit Yolaine, c'est un bon témoignage d'une culture disparue,
et comme dit Michèle, l'écriture est journalistique ;
le style " parlé " est un parti-pris, il annonce
la couleur à la première page : " Je ne sais
même plus quand est-ce qu'elle a été vendue, la maison ".
C'est pour moi un documentaire, très intéressant à
ce titre. Je n'ai guère ressenti d'émotion. Je préfère
de loin les Mémoires
d'un paysan bas-breton, qui est pour moi un grand livre. L'auteur
est très sympathique, à lire et à écouter
(http://www.dailymotion.com).
J'ai lu le texte qui suit Un jeune homme est passé, tout
aussi intéressant sur l'itinéraire de l'auteur. Ce livre
n'est pas sans rapport avec celui d'Annie Ernaux, sauf qu'il n'a pas son
talent. Je me demande si c'est un livre pour le groupe lecture. D'ailleurs,
vous ne parlez pas du livre, mais de vous, et pour moi, ça l'enfonce...
Marie-Laure
Je vais l'enfoncer encore davantage. Cela me parle totalement : nous
étions 8 enfants et je suis l'ainée. Les rites, les jeux
sont une protection et remplacent les mots qu'on n'a pas. L'univers magique
de l'enfance protège de tout et surtout des adultes. A 7 ans, j'allais
chercher l'eau, on chaulait les murs. On reniait le monde des adultes.
L'enfer c'est les adultes. Aujourd'hui, on est 30 aux anniversaires. Agnès
me parle : un frère à moi a porté le malheur.
En pension, au dortoir, je laissais ma tribu. Le livre rend très
bien la tribu.
Monique
C'est toute ma vie : on était 5, le bonheur de la fratrie,
la perte de la mère, le décalage ville/campagne... C'est
très réussi. La mort du père est magnifiquement racontée,
ainsi que la découverte du corps de la sur ou encore l'insondable
mésentente des parents. L'écriture, débraillée,
est bancale, car la deuxième partie nous découvre ce qui
nous était caché et se pose sur la syntaxe. C'est comme
un diptyque paradis/enfer. C'est un projet magnifique, une proximité
très réussie, mais sans univers d'artiste.
Programme de la
semaine lecture
du 26 juillet au 1er août 2008
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