Eduardo Mallea
Chaves
Nous avons lu ce livre pendant notre
semaine lecture de juillet 2008.
Muriel
Ca m'a barbée. Je ne suis rentrée dans l'histoire à
aucun point de vue, histoire que je trouve invraisemblable. Le thème
est le langage, la démarche est intéressante, mais je n'y
ai pas cru. Je l'ouvre trois pages...
Jackie
J'ai été surprise par la lenteur. Le décor est posé
comme au théâtre. J'ai eu du mal à y rentrer. Pour
moi ce n'est pas une histoire de langage. Le langage = la vie.
Chaves arrive à la scierie, il est mort. Je me demande cependant
si c'est un personnage possible.
Fanfan
Il n'est pas mort pour moi. C'est un livre sur la solitude des êtres,
que ce soit vraisemblable ou non. Il y a des choses extrêmes à
la sud-américaine. Pour moi, il utilise les mots pour vaincre sa
peur.
Françoise D
Je suis plus nuancée ; j'ai eu du mal à entrer, d'autant
que j'ai fait la grave erreur de lire la postface. On a de toute façon
tout compris dès le départ : la petite fille, la mère
qui meurt... Il y a beaucoup de délayage (la scierie). Quand il
parle, c'est là qu'il n'est pas normal. L'épisode de l'étudiant
me semble tout à fait superflu. J'ai aimé l'épisode
de la femme de Girosi.
Jacqueline
J'ai été prise par la situation, les lieux, je voyais la
scène. Je trouve Chaves magnifique. Je le voyais sous les traits
d'un Indien ou le héros de Vol au-dessus d'un nid de coucou.
Il y a une justesse d'expression, rien de convenu : c'est inattendu,
imagé. Il y a une tension. Mais j'ai lu trop vite. C'est un livre
très fort, bien que très court. Le non de Chaves me fait
penser à Bartelby (I prefer not).
Jean-Pierre
La quatrième de couverture m'a inquiété : tout
serait écrit dans la nature humaine, cela me choque. C'est l'histoire
d'un destin individuel, mais sans portée universelle. Les fils
se nouent comme dans une tragédie grecque. Chaves parle quand il
est heureux. Cela me fait penser à un western. La postface me gonfle.
Quant aux toubibs, ils sont dingues.
Lil (qui a proposé le livre)
C'est pour moi un livre sur le temps. (Lil lit le sonnet de Borges, " Limites ",
envoyé par Claire pour ses 50 ans... :
" Il y a une ligne de Verlaine dont je ne dois plus me ressouvenir,
Il y a une rue toute proche qui est défendue à mes pas,
Il y a un miroir qui m'a vu pour la dernière fois,
Il y a une porte que j'ai fermée jusqu'à la fin du monde.
Parmi les livres de ma bibliothèque (je les ai devant mes yeux),
Il doit y en avoir un que je n'ouvrirai jamais plus.
Cet été, j'aurai cinquante ans ;
La mort me rogne, incessante. ")
Je l'ai lu deux fois. C'est un livre sur l'incommunicabilité, sur
l'intolérance qui exclue les différences. La nature est
très présente. Le langage est présent quand il y
a anxiété.
Marie-Laure
Je rejoins Lil. Dans la solitude, les mots ont perdu leur sens. Je vois
Chaves sous les traits du Che : il reste la vie, la nature. Les différences
créent de la fureur. Il a le pouvoir de dire non.
Marie-Thé
J'en ai lu la moitié. La quatrième de couverture promet
l'ennui. C'est très beau. Où cela se passe ? Ce pourrait
être ici. C'est contemplatif, dans une nature impassible :
" Vivez froide nature et revivez sans cesse. " (Vigny)
Michèle
Je me suis endormie à la 10ème page. Je me suis réveillée
avec l'arrivée de Pure. Chaves n'a pas de pot : il perd sa
mère, sa fille... Je regrette presqu'il ne soit pas lynché
pour que le tableau soit complet... Je suis déçue par ce
livre.
Monique
C'est un livre sur le temps. Mais le récit est trop explicatif,
ce qui l'alourdit. L'écriture est trop classique, trop lourde,
ainsi que les images. Le langage est présenté comme un mensonge
et je ne suis pas d'accord avec cette " thèse "
dont il prouve d'ailleurs le contraire. Je ne me suis pas ennuyée,
mais je n'ai pas été émue. Je suis d'accord avec
la différence, ça ne pardonne pas. C'est un livre sur le
sens de la vie, la communication et ça, j'aime bien.
Nicole
C'est un livre très étrange. Je l'ai lu il y a longtemps.
J'avais gardé une impression forte en ayant oublié toute
l'histoire. Je l'ai relu et j'oublie à nouveau l'histoire, ce qui
me semble être une force du livre.
Yolaine
J'ai trouvé ce livre extraordinaire, magnifique (je l'ouvre à
360°). Les thèmes sont communs avec Annie Ernaux, mais de façon
sensuelle, ça prend aux tripes. Quelle poésie, quelle beauté !
Je vois Chaves plutôt sous les traits d'un travailleur immigré.
Il s'agit d'une fable. Je me sens proche de cet être qui souffre.
Il est malade, d'une maladie sociale.
Claire
Ce livre à l'ennui prometteur a certes un thème intéressant,
et sa structure, avec un entremêlement passé/présent
est elle aussi intéressante. Mais ça m'a barbichonnée.
La postface est catastrophique. Je trouve aussi qu'on peut songer à
un western, mais je préfère Lucky Luke. Je n'ai pas envie
d'en lire un autre étant donné que tous ses livres sont
du même tabac, comme le montrent les présentations suivantes
du magazine Lire :
"Après Chaves et Dialogues des silences, les
éditions Autrement publient Cendres. Considéré
comme le chef-d'uvre de l'écrivain argentin, ce roman a pour
décor le nord de la Patagonie, où l'auteur naquit en 1903.
Une terre riche de promesses pour les aventuriers affamés de nouveaux
horizons et propice au silence pour Agata, l'héroïne du roman.
"Quelle est la valeur des mots ?" s'interroge-t-elle. "Ils
ne sont pas faits pour que nous nous expliquions, ni même pour que
nous nous comprenions. C'est pour cela que certains saisissent ce que
l'on appelle la poésie, parce qu'elle, elle ne s'adresse à
personne. La poésie, ce sont des mots qui sont sur le point de
renoncer. S'ils sont sauvés, c'est parce que, auparavant, ils ont
renoncé à être eux-mêmes." Amer constat
que celui de cette femme de trente-cinq ans, en butte depuis l'enfance
à ses propres ténèbres et à un destin qu'elle
ne comprend pas. Jeune fille solitaire et mutique, elle épouse
Nicanor Cruz, non par amour mais parce qu'il lui ressemble, et qu'il lui
paraît possible de construire une paix à partir de deux infortunes".
Mais le seul dialogue que parviennent à ébaucher ces deux
exilés du royaume des mots est un dialogue fait de silences, lourd
d'amertume, de rancur et bientôt de haine. " (Article
Lire)
" Depuis quelques années, les éditions Autrement
ont entrepris de tirer de l'oubli Eduardo Mallea (19031982), qui fut avec
Victoria Ocampo l'un des membres fondateurs de la revue Sur. Après
Chaves, Dialogues des silences et Cendres, elles
publient deux nouvelles de l'Argentin. "Je dois absolument voir les
Rembrandt !" s'écrie le narrateur du premier texte en
débarquant à Amsterdam. Nous sommes en 1928 et le jeune
homme a été envoyé en Hollande par son journal, à
l'occasion des jeux Olympiques. Plus versé dans les arts que dans
le sport, il s'est mis en tête de profiter du voyage pour aller
visiter le Musée royal où sont exposées les toiles
des maîtres flamands. Ivre d'enthousiasme, comment pourrait-il imaginer
que son voyage puisse se solder par une double frustration, celle d'un
rendez-vous manqué avec Rembrandt et celle d'une histoire d'amour
avortée avec l'étrange Mona. Mona... personnage malléen
s'il en est, figé dans un mutisme que rien ne semble pouvoir rompre ".
(Article
Lire)
Programme de la
semaine lecture
du 26 juillet au 1er août 2008
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