Stephen Vizinczey
Éloge des femmes mûres

Nous avons lu ce livre en décembre 2007.

Annick
J’ai été très déçue, mais c’est un livre bien pour le groupe car il peut produire des lectures différentes. Au début j’étais curieuse, puis au fil des pages, je me suis ennuyée, il n’y a pas de construction, il enfile les histoires. Les portraits de femmes sont négatifs, il a un regard macho caricatural, et les femmes mûres ont 30 ans ! Ce n’est pas un homme qui aime les femmes, il n’aime que sa mère... C’est une galerie de portraits affligeants, une collection de femmes instrumentalisées. Le narrateur est infantile et narcissique. Il n’y a pas un seul portrait de femme complet.
Monique
J’avais trouvé la couverture très attirante. J’ai lu les trois premiers chapitres, c’est tellement mal raconté que ce n’est pas crédible. J’ai continué quelques chapitres, mais rien ne s’est passé !
Jacqueline
Je l’ai lu jusqu’au bout mais sans intérêt. Il ne m’en reste que déception. Pour en savoir plus j’ai lu son livre de critiques littéraires, Vérités et mensonges en littérature, mais c’est plat.
Rozenn
Le titre me plaisait beaucoup et j’avais envie de le lire mais la photo de couverture est gênante pour lire pendant les congrès... Ce livre suinte l’ennui qui reflète l’ennui de cet homme devant les femmes. Son désir n’est jamais satisfait, il n’est jamais heureux. C’est un livre sur l’urgence du désir physique qui ne passe jamais par la relation à l’autre. Je l’ai oublié, je ne sais plus pourquoi ce livre m’avait plu.
Françoise
On ne ressent ni empathie, ni compassion pour le personnage, j’ai été vite "gonflée" par ses aventures, mais je l’ai lu jusqu’au bout. Les rares moments intéressants sont ceux où il parle de la vie quotidienne, et des évènements sous le régime soviétique (et encore est-ce très léger). Il n’en reste pas grand-chose, sur le même sujet mieux vaut lire L’Homme qui aimait les femmes autrement mieux construit, et qui raconte vraiment des histoires de femmes (et d’hommes, d’ailleurs). Malgré tout, on doit lui concéder de l’humour parfois, qui traduit peut-être une certaine auto-dérision, donc sympathique.
Ève
Vous me permettrez de ricaner : l’âge moyen de la femme mûre serait donc la trentaine... Extrême limite, 40 ans. Moi qui me croyais une femme d’âge mûr, c’est bon à savoir, j’ai largement dépassé la date de péremption.
Cela dit, je ne lui en veux pas pour autant, à l’auteur. C’est plutôt que je me suis mortellement ennuyée à lire son bouquin. C’est d’une platitude ! Les bras m’en tombent. En dépit des abondants extraits de presse que l’éditeur à cru bon de rajouter à la fin – méthode de camelots ! - je n’arrive pas à comprendre quel intérêt on peut trouver à ce roman de gare. Une espèce de catalogue de conquêtes féminines si mal racontées que je n’ai pas pu y croire une seconde. Elles m’apparaissent totalement artificielles. Elles se succèdent bêtement, sans aucun agrément narratif. Et – comble de l’histoire, je n’ai pas trouvé qu’elles étaient présentées de façon élogieuse, contrairement à ce que laissait penser le titre ! A chaque relation ou presque, c’est l’agressivité – celle de la femme, bien sûr... qui domine et régit le sentiment amoureux. Pas une fois je n’ai perçu le plaisir que le narrateur avait d’être avec l’une ou l’autre. Ça se veut érotique, c’est même pas croustillant ! Tout est décevant. Même lorsque l'auteur évoque l’histoire de sa Hongrie natale en 3 ou 4 pauvres pages, il n’arrive même pas à intéresser son lecteur. Zéro pointé.

Geneviève a eu grand plaisir à lire ce livre, nous rapporte Annick.
Claire
Dommage que Geneviève ne soit pas là car je suis bien seule... J’ai acheté ce livre après avoir lu les critiques de la fin, notamment de Maurice Nadeau ; oui les critiques m’ont donné envie de le lire et je n’ai pas regretté. Je l’ai adoré, puis oublié ! J’ai relu le dernier chapitre et je suis de nouveau tombée sous le charme. Je ne me suis jamais ennuyée. Est-ce vrai ? Est-ce autobiographique ? Cela m’intrigue. Il y a beaucoup d’humour et de recul sur soi : il est même cruel avec lui-même. J’aime son humour pour raconter des histoires minables ou extraordinaires (la déclaration d’amour stendhalienne). Et s’il n’y avait que ces relations ! Il y a tout l’arrière-plan, historique, et géographique, car l’on voyage. J’ai beaucoup aimé ses relations relatées, je ne trouve pas les femmes plus instrumentalisées qu’elles l’instrumentalisent : la dernière aventure est rude. Et les citations en exergue ! Des bijoux, par exemple, celle-ci de Dostoïevski : "J’ai gâché ma vie par dissipation morale tout seul dans mon coin."...

Françoise G
J'aurais plutôt intitulé le livre Éloge d'un frérot toujours vaillant, puisque c'est ainsi qu'il nomme l'attribut autour duquel en vérité le livre tourne. Mais j'ai tout lu. Très agacée la plus part du temps. Et aussi très curieuse, je dois l'avouer. Ce narcissisme qui ne doute de rien ! Dans une sorte de caricature permanente et, en fait, sans beaucoup de place pour les femmes. Les grandes digressions dans la dernière partie du livre sur l'histoire de la Hongrie ne manquent pas d'intérêt, mais j'ai un peu ressenti leur place comme un faire-valoir supplémentaire pour cet homme sans faille. Quand même ! Quand même ! C’est bien d'approcher ce qu'il y a dans la tête des hommes ! Allez, Andras n'est pas tous les hommes... quoique le prénom choisi pourrait le laisser croire...

 


 

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Encore enfant quand la guerre éclate, les émois de l'adolescence surprennent Andràs dans une Hongrie moribonde qui cède déjà à ces régimes dictatoriaux qui enchaîneront l'Europe de l'Est. Jeune homme timide, il multiplie les défaites auprès de dignes représentantes du beau sexe de son âge. Il finit bientôt par comprendre que son appétit sexuel devrait trouver refuge entre les cuisses de femmes mûres, au savoir plus grand, à la sensibilité plus épanouie. Endurant les tourments d'un Julien Sorel, il finit par déclarer ses désirs brûlants à l'une de ses voisines...