Quatrième de couverture : Peter Pan est un
petit garçon bien étrange. Il est vêtu de feuilles,
ne connaît pas son âge, et ignore ce qu'est un baiser. Wendy
est intriguée par ce petit bonhomme qui lui rend visite la nuit,
accompagné d'une lumière tintinnabulante nommée Clochette.
D'où vient-il donc ? Je me suis enfui le jour de ma naissance, répond
Peter Pan. |
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James M. Barrie
Peter Pan
Nous avons lu ce livre pour Noël 2007.
Annick
(Annick a apporté diverses éditions Peter Pan :
lun avec de magnifiques illustrations de Susanne Janssen (éditions
Être), LHabit rouge de Peter Pan, de Géraldine
McCaughrean, Peter Pan in Kensington Gardens, illustré par
Arthur Rackham (+++) et une BD de Régis Loisel, décapante.)
A la lecture ça a très bien marché, je régressais
délicieusement. Barrie a beaucoup de talent : tout un jeu
de commentaires ironiques pour aller chercher le lecteur, laccompagner
tout le temps. Cest une littérature denfant très
bien écrite, qui ne se prend pas au sérieux, cest
jamais agaçant, il y a de la légèreté et de
la grâce. Peter Pan est un enfant gâté insupportable
et narcissique, agaçant, une tête à claques. Il na
pas démotion, ni peur, ni larmes. Mais il y a la magie, la
légèreté... Jai donc lu la suite...
Claire
Je ne lai pas lu comme un livre denfant et je nai pas
vu le dessin animé. Javais lu les premières pages
qui mont sidérée et je ne voulais pas lire ce livre
seule : jai donc attendu quil soit programmé pour
le lire avec le groupe. Il y a une fantaisie dans un univers britannique
très collet monté : le chien nounou, lhistoire
de lombre... cest formidable. Voler : un rêve !
Tout le passage dans lîle ma moins intéressée ;
mais avec lhistoire de la fille qui prend le rôle de mère,
des garçons perdus, je me suis prise au jeu, jai beaucoup
aimé. Pendant lépisode avec le chien Nana, on marche
puis tout à coup on se dit attends cest un chien, comment
elle fait pour border les enfants ?... Et le père dans la
niche qui annonce José dans le poulailler du Cur cousu
quon lit la prochaine fois... Sans parler de lombre recousue
quon trouve aussi dans Le Cur cousu, ils font exprès
ou quoi. Je nai pas bien vu lhistoire du garçon qui
ne veut pas grandir (le syndrome de Peter Pan). Puis les enfants devenus
grands racontent les histoires à leurs enfants, qui eux aussi partiront
dans le « pays des rêves », cest dune
fantaisie débridée, et en même temps cest très
tenu : jadore quoi.
Françoise D
Je ne lai pas lu. Je fais un blocage, je crois. Je navais
pas aimé le film. Tout ça est trop « fantaisiste/fantastique »
pour moi. Cest comme Alice au Pays des Merveilles, je nai
jamais pu le lire non plus.
Monique
Pas lu non plus. Le thème de lombre me fait penser à
lopéra de Strauss La Femme sans ombre.
Geneviève
Je lai lu une heure au café. Comment lauteur réussit-il
à atteindre cette fantaisie, cette distance ?! Pourtant on
y croit. La mise en place, les niveaux de langue, cest très
fort. Le passage du réalisme (père banquier, famille anglaise)
à limaginaire, le chien, cest très ludique.
Jai eu un plaisir esthétique. Il y a peu de notations psychologiques,
beaucoup de descriptions, un univers anglais fin 19e-début 20e.
Et puis il y a un fond angoissant, les tombes des enfants morts : y a-t-il
un retour en arrière possible ? Peter Pan est versatile, inconséquent,
cest un petit garçon rejeté par sa mère ou
dont la mère refuse de le voir grandir. Les fées nont
jamais aucun pouvoir. La fée Clochette est jalouse...
Lona (avis transmis de Bretagne)
Je me souvenais de lhistoire racontée à mes enfants,
dun petit garçon qui vole et qui est à la recherche
de son ombre, accompagné dune lumière, la fée
Clochette. Ils entraînent Wendy, John et Mickaël, les enfants
Darling. Ils vivent des histoires extraordinaires dans lIle des
Enfants : on y parle denfants perdus, de sirènes, de méchant
crocodile, dindiens, danimaux sauvages, de pirates, de mutinerie
et de pirateries...
En relisant cette histoire 30 ans après, je nai plus la même
analyse ! Ce nest pas seulement un conte denfants, cest
un roman aux multiples facettes : existentialiste, sentimental, imaginaire.
Le rêve existe. Il suffit dy croire. Il y trois sortes de
rêves : les rêves du passé (regrets et remords), les
rêves au présent (espoir) et les rêves au conditionnel
(les rêves auxquels on ne croit pas mais qui sont agréables).
Et tout le monde rêve, et il ny a pas dâge pour
cela ! Comme dit Barry, il faut « faire un trou dans le
voile qui cache limaginaire, pour partir vers des aventures extraordinaires
et merveilleuses. » Et ensuite ces aventures deviennent
réalité. Car, bien sûr « les rêves
se réalisent, mais seulement si vous le désirez assez fort.
Vous pourrez obtenir nimporte quoi dans la vie si vous sacrifiez
tout le reste pour cela ».
Il faudrait donc se donner les moyens de retrouver lenfant qui sommeille
en chacun de nous, pour, justement, ne pas tuer nos rêves ?
Certains enfants reprochent à leurs parents de navoir pas
le courage de réaliser leurs rêves.
Qui est Peter Pan ? Un enfant sans père, abandonné
par sa mère à la naissance, un enfant inachevé. Difficile
donc de se construire, difficile donc de grandir puisque non-accompagné
dans la vie ! Pour survivre (ou vivre) Peter se construit un « autre »
monde fait de rêves et dimaginaire. Un monde dans lequel il
ne peut ni grandir, ni exprimer des sentiments, ni surtout mourir. Il
y est macho, mégalo, autoritaire, ambitieux, instable et mythomane ;
gentleman à ses heures... Un vrai « mec » !
Wendy est une jeune fille docile, servante parfaite, manipulable, gardienne
du foyer, parfaite dans son rôle dintendante dune large
nichée... Une vraie femme au foyer, un substitut parfait dune
mère parfaite !
Clochette, vaniteuse, effrontée, jalouse, possessive, mais aussi
protectrice : une vraie amoureuse !
Les parents Darling : un père autoritaire, parfois immature,
angoissé, obsédé par le travail... Une mère
relativement absente, frivole, et un chien Nana, qui remplace père
et mère dans son rôle de nourrice parfaite !
Cest un récit angoissant, tourmenté, cruel, avec des
personnages dangereux : on y parle de guerre, de sang, de mutinerie,
de prison, de mort. Mais cest également une histoire sentimentale,
tendre, pleine dhumour ! Lécriture est facile, toute
imagée : « faire une blague à une étoile »,
« prendre la deuxième rue à droite devant
le matin et ensuite tout droit... » « un rire
de bébé qui se brise en 1000 morceaux et se répand
aux quatre vents pour devenir une poussière de f e... ».
Récit très sexiste : femme au foyer et aux fourneaux,
homme à la bataille ou à la construction du foyer...
Est-ce une biographie ? Quelle était la relation de Barrie
avec les enfants ?
Tous les personnages sont en recherche de la Mère : Wendy,
image féminine idéale, doit devenir la Mère de tous !!
Mère protectrice, aimante, dévouée, rédemptrice !
Les enfants sont convaincus de lamour maternel, immense et éternel :
mais ils savent aussi quils peuvent sans passer ce que
ne peut pas concevoir la Mère !
Un moment donné, il faut « sortir du jeu »
et rentrer à la maison Darling, retrouver la vie humaine, celle
du quotidien (règles sociales, école, etc.) = très
peu pour Peter, qui refuse de rentrer dans le moule social et préfère
continuer le rêve avec... Clochette !
Et ensuite lhistoire se répète, à linfini...
pour « être heureux tous ensemble et pour toujours ».
Le DVD : Il suit de très près lhistoire. Le sexisme
est bien souligné. La hiérarchie des différents groupes
et leur violence : les fées, les sirènes, les bêtes
sauvages qui chassent les indiens, qui chassent les pirates, qui chassent
les enfants... La recherche de laffection et de lamour, même
par les pirates et ce vieux capitaine Crochet, voyou imbibé dalcool...
Voir le site de Barrie : www.sirjmbarrie.com
Lil (avis transmis de Bretagne)
Je n'ai lu ce livre que pour l'éclairer de l'approche psychanalytique
de Kathleen KELLEY-LAINE (épouse du célèbre psychiatre
Tony LAINE), dans son livre Peter Pan ou l'enfant triste. Dans
cet ouvrage, elle met en perspective la vie de Barrie, la sienne propre
et Peter Pan : c'est absolument passionnant, éclairant et
cette lecture vous rend compréhensible toute la symbolique du récit
de Barrie, qui aurait créé son héros afin de pouvoir
pleurer sur sa propre enfance triste. A la lumière du livre de
Kathleen KELLEY-LAINE, j'ai eu véritablement l'impression, en refermant
Peter Pan, d'avoir lu la biographie de Barrie.
Nicole (avis transmis de Bretagne)
Je suis bien ennuyée pour me prononcer. Ayant lu précédemment
Un Petit Oiseau blanc du même auteur et Peter Pan ou l'enfant
triste de Kathleen Lainé, j'ai perdu toute spontanéité
de lecture. Nana la nurse, le père dans la niche ont été
des bouffées de fantaisie, alors que le reste du livre est cruel,
sans espoir. Tout l'inverse d'un conte de Noël !
Marie-Thé(avis
transmis de Bretagne)
J'ai aimé lire Peter Pan, dont je connaissais lhistoire,
comme tout le monde... Comme j'ai "grandi" (contrairement à
Peter Pan...), elle m'est apparue vraiment autrement : jai
découvert une histoire pour "grandes personnes". Je savais
que J. M. Barrie avait perdu un frère jeune (il avait une dizaine
d'années) et que cet événement l'avait influencé.
Peter Pan ne grandit pas : on peut mourir en grandissant... Dès
la première page, la réflexion de Madame Darling à
Wendy à l'âge de 2 ans, avait retenu mon attention :
"Oh, si seulement tu pouvais rester ainsi à jamais !"
Lors de notre échange, il a "raconté" l'histoire
passionnante de la vie de James Barrie ; à partir de là,
éclairage nouveau... Pour moi, cétait un peu comme
si la vie de l'auteur et celle de Peter Pan se superposaient. C'est vrai
qu'avec toutes ces images, ces symboles, je vois ce livre comme un rébus,
à décoder... Je n'ai pas aimé le personnage intéressant
qu'est Peter Pan : je lui trouve un côté diabolique,
maléfique.
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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à
la folie
grand ouvert
|
beaucoup
¾ ouvert
|
moyennement
à moitié
|
un
peu
ouvert ¼
|
pas
du tout
fermé !
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