Quatrième
de couverture : Albert Danon est seul. Sa femme Nadia vient de mourir
d'un cancer, et son fils Rico est parti au Tibet. Bettine, une vieille
amie, veuve elle aussi, s'inquiète pour Albert. Surtout lorsque
Dita, la petite amie de Rico, emménage chez lui. Un certain Doubi
Dombrov veut produire le scénario de Dita, mais il veut surtout
Dita. Qui couche avec Guigui, en pensant à Albert, ou à
Rico. Qui pense à sa mère ; et ne veut pas rentrer
du Tibet.
Un chassé-croisé de voix et d'histoires que le narrateur,
affranchi de toute contrainte formelle, tisse, tout en nous parlant de
lui, en un poème bouleversant qui se lit comme un roman - ou est-ce
un roman qui se lit comme un poème ? - pour serrer au plus près
la quintessence de nos vies, le désir, la nostalgie d'un bonheur
perdu, la mort qui nous cueille.
Seule la mer fut acclamé lors de sa publication en Israël,
mais aussi en Italie, en Angleterre et aux États-Unis comme une
uvre maîtresse, un livre inclassable d'une beauté sauvage,
en un mot, comme un livre inoubliable.
Quatrième
de couverture : La question du fanatisme obsède notre monde
contemporain. Nos sociétés occidentales, à tort ou
à raison, ont l'impression de devoir combattre un ennemi invisible,
car sous la forme paroxystique du terrorisme, le fanatisme frappe, au
nom d'une foi ou d'une idée, sans que nous sachions comment répondre
à cette agression de notre mode de vie et de nos modèles
de société. Le Proche-Orient peut se prévaloir d'une
tragique longueur d'avance en ce qui concerne les fanatismes de toute
sorte. Amos Oz a toujours été un spectateur engagé
de l'histoire de son pays et de sa région, et dans les trois textes
rassemblés ici (dont l'un a déjà été
publié sous le titre Aidez-nous à divorcer !),
il tente un début de réponse face à ce défi.
À partir de souvenirs personnels, voire d'anecdotes, il engage
une réflexion non seulement sur le conflit israélo-palestinien,
mais aussi sur la nécessité de comprendre l'autre, de se
mettre à sa place, puis sur les vertus du compromis, de l'humour.
En écrivain, et non en politicien ou sociologue, Amos Oz réfléchit
au pouvoir des mots, du rire, de la fiction, comme remède au fanatisme,
et nous fait le cadeau d'une stimulante contribution au débat actuel.
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Amos Oz
Seule la mer
Comment guérir un fanatique
Nous avons lu ces livres en avril 2008.
Nous lirons Une
histoire d'amour et de ténèbres en septembre 2008
puis La
boîte noire en 2023.
Manu
Jai lu dabord Seule la mer puis Comment guérir
un fanatique. Il y a des livres, on ne sait pas pourquoi on les aime.
Jai aimé les références à la Bible,
aux textes sacrés. Amos Oz présente un univers dans lequel
je me suis plongé, jai savouré, je prenais mon temps.
Le jeu, cétait de trouver les fils entre les différents
personnages. Cest un livre symphonique, avec des mélodies,
des choses opaques, dautres délirantes. Lorsquil parle
des olives et de la féta, cest extraordinaire, on est à
Tel Aviv. Ça ma donné envie dy aller... Comment
guérir un fanatique est constitué de textes issus de
trois conférences. Dans le troisième texte, il donne des
solutions pour quIsraël et la Palestine sentendent. Il
imagine un appartement commun dans lequel on partage la salle de bain
et la salle à manger. Ce sont des idées révolutionnaires,
cest un homme dune rare intelligence. Il pense que les Palestiniens
et les Israéliens vont mettre moins de cent ans pour s'entendre.
Il fait le parallèle avec les Européens. Cest un message
très positif.
J'ai pensé au film The Bubble. On y voit la jeunesse israélienne
qui vit au jour le jour, avec insouciance, ils sortent tous les soirs
alors quà 10 km de là, cest la guerre.
Aidez-nous à divorcer parle des réfugiés palestiniens
de la guerre de 1948, de la diaspora, des parents qui rêvent de
lEurope. Amos Oz est une grande découverte. Je lirai d'autres
livres d'Amos Oz.
Françoise D
Javais lu Une
panthère dans la cave, son enfance sous loccupation
britannique. Javais assez aimé mais jétais mitigée.
Seule la mer est complètement différent. Dabord,
il y a le rythme de lécriture, un peu comme des haïkus.
Je pense que lorsquon le lit en hébreu, il y a une musique
particulière quon ne retrouve pas dans la traduction française.
Il y a une déperdition.
Tous les personnages sont sur le même plan : la morte, la vie
quotidienne à Tel Aviv. Luvre nest pas détachée
de son auteur : il se met en scène en tant que narrateur dans
le livre, cest intéressant de connaître son point de
vue. Lérotisme sous-jacent, la sexualité palpable
des personnages sont bien rendus alors que ce nest pas évident.
Idem concernant la dimension fantastique ; quelque chose qui
ménerve dhabitude : le fils qui parle à
sa mère, le périple au Tibet. Mais là, cest
très bien fait, on y adhère.
A propos du conflit israélo-palestinien, il fait une comparaison
entre Shakespeare et Tchekhov. Il est pour Tchekhov, parce que dans luvre
de Tchékhov, si personne nest vraiment satisfait, la vie
continue. Alors que chez Shakespeare, tout le monde meurt. A noter quil
est membre fondateur du mouvement La Paix maintenant
Jai bien aimé mais je nai pas un enthousiasme débordant,
je pense quon perd avec la traduction française.
Claire
Manuel nous avait indiqué une émission très intéressante,
Metropolis dArte, où Amos Oz se montre un type passionnant,
sa vie est passionnante. <<
Jai lu Comment Guérir un fanatique, mais contrairement
à Manu, jai trouvé le troisième texte un peu
redondant. Le premier est formidable. Il étudie la démarche
de lécrivain, lanti-fanatisme, avec son humour et ses
digressions, cest très original.
Au début, à lidée de la lecture de Seule
la mer, avec ce rythme particulier, cette allure de poésie,
je me suis dis : "je vais ramer", car je suis assez rétive
à cette forme. Finalement, on arrive à sy retrouver
parmi les personnages ? Mais je ne lai pas lu plus avant...
Jacqueline
Je ne connaissais pas et jai commencé par un conte :
Soudain
dans la forêt profonde. Cest très bien, cest
un conte sur la tolérance, mais ça na pas complètement
fonctionné. Jai enchaîné avec Comment guérir
un fanatique, et ce fut une découverte. Cest simple,
bien fait, il parle bien, même si jai été un
peu déçue que ce soit des conférences et pas un texte
enchaîné. Je suis sûre que je suis une fanatique et
que je ne guérirai pas !
Ensuite, jai lu Seule la mer. Jai été
prise par le texte, pas du tout gênée par le rythme poétique.
Je regrette de ne pas pouvoir le lire en hébreu. Il manque les
assonances, les vers. Il va à la ligne et on ne comprend pas pourquoi.
Mais je nai pas été vraiment gênée. Je
ne lavais pas encore fini, je suis partie et le charme a été
rompu, je nétais plus dans la forme versifiée.
Je voudrais lire Une
histoire damour et de ténèbres et Une
panthère dans la cave.
Brigitte
Jai beaucoup aimé. Jen avais vaguement entendu parler,
vu une interview à la télévision à loccasion
du Salon du livre. Il est très cultivé, il est extrêmement
libre : il peut tout se permettre. Des textes de quatre lignes, de
la prose avec des phrases coupées. On peut faire une dizaine de
lectures de ce livre. Tel Aviv, les scènes au Tibet, la vie, la
mort, les relations familiales, lenfant prodigue, quelques passages
de lAncien testament. Avec toute sa culture, il passe dun
registre à une autre et tout reste très cohérent.
Jai été très touchée par le personnage
de Bettine, le problème de la distance dans une relation chaleureuse,
solide, avec de lestime réciproque, mais de la distance quand
même. Il montre comment les plus âgés vivent. Cest
rare que jaime autant un livre (jen aime aussi les titres) :
je louvre en entier.
Christine
Dabord, jai lu Ailleurs,
peut-être. Ca se passe dans les années 60 et 70.
Cest la vie dans un kibboutz. La forme est beaucoup plus classique.
On retrouve cependant sa façon de construire un livre. Il raconte
les personnages du kibboutz, dans ce milieu clos. Il a une distance, une
dérision, une ironie, une liberté de ton. Ce kibboutz est
à la frontière de la Jordanie. En face les Palestiniens
jettent des bombes. Cest lhistoire de ces pionniers et le
narrateur prend position. On sent très bien quil vit dans
le kibboutz et sadresse au lecteur. Ici, la forme nest pas
encore aboutie, mais assez similaire à Seule la mer. Il
y a aussi lhistoire dune relation sexuelle entre un homme
de cinquante ans et sa maîtresse est la fille de lamant de
sa femme... Cest un peu incestueux. Jai aimé la façon
dont le discours sinstalle, les relations entre les gens. Page 37
et page 189 : toute lhumanité dAmos Oz est là.
Monique
Je suis beaucoup plus mesurée. Je lavais acheté il
y a un an ou deux. Je lai lu deux fois. La première, comme
un papillon, je nai pas cherché à comprendre. Il y
avait des pages que jadorais, dautres que je ne comprenais
pas du tout. Est-ce Albert le narrateur, est-ce Je ? Jaime
beaucoup la forme, qui est bizarre, étonnante. Il aborde des choses
graves et profondes, lhistoire de son pays, nos origines, lenfance,
la mère... Mais la forme les rend légères. Est-ce
des vers en hébreu ? Je ne sais pas. Cela fait penser aux
vers libres.
Jai beaucoup lu La Bible, cela me rappelle la forme des versets
de lAncien Testament, des phrases entières de psaumes,
du livre de Job, du Cantique des cantiques...
Jai beaucoup aimé le passage sur Orphée. Il a une
réflexion sur son rôle décrivain et de poète.
Les textes courts marchent bien. Jai été juste un
peu gênée par le retour du fils vers sa mère, le père
attiré par la petite amie de son fils, des choses physiques qui
me plaisent moins. Mais jai aimé le contrepoint du fils au
Tibet. Il y a plein de beaux personnages. Il pose des questions mais sans
répondre. Jaime le sautillement, le papillonnement :
la vie est compliquée mais on peut papillonner.
Geneviève
Je ne nai pas lu Seule la mer. Je voulais lemprunter
à la bibliothèque, mais tout était sorti. La librairie
était pillée. A la bibliothèque, il y avait Toucher
leau, toucher le vent (1973). Cela se passe après
1945, la période de migration vers la Palestine. Cest vraiment
joli, à la fois un conte et un roman. Cela ma fait penser
à Chagall, à Isaac Bashevis Singer. Les descriptions de
paysages sont magnifiques. Sa femme est soviétique, il y a un contraste
entre la forêt polonaise et russe et la vie au kibboutz. Il y a
un charme et une musique mais ce roman manque un peu dampleur.
- Interview dAmos Oz par Catherine Argand, Lire,
juin 2002
- Extraits
retranscrits de l'entretien avec Amos Oz dans l'émission Métropolis
sur Arte (15 mars 2008) à l'occasion du Salon du Livre qui s'est
tenu du 14 au 19 mars à Paris et où Israêl était
l'invité d'honneur, avec une polémique. Amos Oz l'évoque
dans une vidéo
(4 mars 2008).
- Un texte de Le Clezio "L'écrivain
en miroir" sur Amos Oz dans Libération (13 mars
2008) au sujet du livre Vie
et mort en quatre rimes
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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à
la folie
grand ouvert
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beaucoup
¾ ouvert
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moyennement
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peu
ouvert ¼
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