Siri Hustvedt
Tout ce que j'aimais

Nous avons lu ce livre en mai 2008.

 

Yolaine (de Bretagne)
J’ai lu ce livre en quelques jours, sans pouvoir m’arrêter. Pourtant je n’ai pas vraiment éprouvé de sympathie pour les personnages à qui il faudra bien du temps et des épreuves pour sortir de leur inconscience et de leur autosatisfaction, ni d’intérêt particulier pour ce milieu d’artistes new-yorkais où tous sont plus ou moins cernés par la démence. J’ai ressenti comme des longueurs certaines descriptions artistiques ou introspections psychologiques ; j’ai parfois été déçue par les analyses très longuement détaillées des rapports humains entre les différents personnages, qui m’ont quelquefois paru gratuites ou trop intellectuelles.
Mais cela ne m’a pas empêché d’adhérer complètement à cette histoire douloureuse, saga familiale dont les rebondissements tiennent l’attention en éveil grâce à une écriture intelligente. J’ai pleuré à la mort du petit Matthew, j’ai presque vomi avec Mark, adolescent terrible, j’ai eu peur de la solitude, de la vieillesse et de ses infirmités avec Leo. Les désordres mentaux, présents dès le début dans les sujets d’étude de Violet comme dans la dépression de Lucille, ainsi que dans les tableaux de Bill, prennent de l’ampleur avec les personnages de Dan et de Mark, donnant une épaisseur tragique et un mystère fascinant à ces vies pourtant décrites dans leur quotidien « ordinaire ». Les pages décrivant la souffrance des parents à la perte de leur enfant unique, ainsi que la compassion muette de Bill et Violet sont extrêmement émouvantes. Ce parcours très sentimental, qui s’accélère dans les derniers chapitres à la façon d’un roman policier, propose une fin quelque peu inachevée, mais ce n’est pas frustrant, car le lecteur se trouve placé dans une telle empathie avec les personnages qu’on est finalement satisfait de pouvoir laisser la porte ouverte à sa propre imagination.

Katell
J'ai trouvé ce roman agréable, il se lit facilement, on a envie de connaître la suite des événements. Je l'ai lu pendant les vacances de Pâques et c'était un bouquin parfait pour les vacances. Je dirais que c'est un excellent roman de gare (et ce n'est pas une critique !), un bon livre entre deux livres (si voyez ce que je veux dire). Mais je n'arrive pas à y trouver autre chose. Je pense qu'il lui manque une dimension pour le placer au niveau d'une œuvre littéraire. Siri Usvedt sait bien raconter les histoires, j'ai été assez intéressée par le parcours de ces deux familles, et surtout par celui de Matt (ou Mark ? déjà je ne sais plus), enfin l'ado qui vrille. Cependant, jamais elle n'arrive à dépasser le stade de la relation des faits. Une autre chose qui m'a gênée, c'est que je n'ai pas trouvé convaincant le fait que son narrateur soit un homme. Je trouve qu'on sent trop la femme (l'écrivaine) derrière les réflexions qu'il se fait (par exemple, lorsqu'il qu'il parle des règles de Violet. Ce sont des observations très féminines à mon sens). A l'inverse, on peut trouver que son héros a un côté féminin très développé. Du coup, j'hésite entre l'ouvrir à moitié et aux trois quarts.
Monique
Et je l’ai acheté en plus ! Et pourtant j’avais du temps le week-end dernier... J’ai commencé un soir, le lendemain j’avais tout oublié. J’ai repris, continué un petit peu. Et puis je n’ai plus eu envie de le rouvrir...
Christine
Je n’ai pas aimé. Mais je l’ai lu jusqu’au bout. C’est long pour entrer dans l’histoire. On se mélange dans les personnages. Puis la lecture de la mort de Matt crée une angoisse, un vrai cauchemar. Après... je reconnais une efficacité pour l’angoisse, la pesanteur, la folie..., mais je n’ai pas réellement envie de savoir la suite. C’est une caricature du milieu artistique. Je n’ai pas aimé la description des œuvres. Le projet est intéressant... mais cela ne me suffit pas qu’on me raconte des histoires. J’aurais préféré ne pas l’avoir lu, je ne veux pas l’offrir, je ne souhaite pas que quelqu’un d’autre le lise. Mais c’est là peut-être que c’est réussi...
Françoise O
J’ai lu le livre en entier, mais je n’arrive pas à comprendre comment, en décrivant avec tant de minutie, de détails... elle a réussi à me faire lire le livre. Qu’ont en commun tous ces personnages du milieu intellectuel new-yorkais ? Ils pensent tout le temps, dans une sorte de huis clos où chacun se concentre sur lui-même, sur sa propre œuvre, sur les relations entre eux, sur leurs enfants : « Regarde, je crois qu’il sait que c’est son pied ! »... L’auteur est bonne pour décrire des personnages qui pensent tout le temps. Le pop art, c’est la fête et c’est le bruit d’un silencieux de revolver, donc la mort. Pourquoi on continue à lire ces descriptions des œuvres ? L’auteur excelle dans ce style. J’ai bien aimé les deux premières parties jusqu’à la mort de Matt, puis la deuxième jusqu’à la mort de Bill. J’ai aimé la description du couple après la mort de l’enfant. Pourquoi Léo écrit-il cette histoire ? La troisième partie est trop longue, on en a par-dessus la tête. Je ne conseillerai pas cette lecture...
Claire
Je n’ai pas lu jusqu'au bout. Je me retrouve dans ce qu’a dit Christine. Le livre pourrait ne jamais s’arrêter, mais on ne trouve pas le cœur. Il y a un art de la narration : les histoires de couples, les histoires concernant l’art sont intéressantes, mais bon. C’est bien ficelé, mais je ressens de l’insatisfaction, à laisser tomber le livre.
Geneviève entre et
J’avais envie de lire ce livre que plusieurs personnes que je connais ont adoré. Le démarrage est laborieux avec des difficultés à mémoriser les personnages. Puis je suis rentrée dans le livre, avec le milieu décrit, le moment-choc avec la mort du petit garçon et la force de la description du délitement du couple. Le style est intéressant ; j’aime les descriptions, particulièrement les boîtes qui me rappellent l’univers de ma fille qui « fait » les Beaux-arts. J’ai été passionnée par le personnage de Mark, mythomane, lisse. Je n’ai pas tout à fait fini. Je finirai, mais je ne vois quand même pas pourquoi le livre a été si important pour certaines personnes. Il y a une grande finesse, une sensibilité, mais on manque d’ouverture, d’air, comme dans les livres de Nancy Huston.
Jacqueline
Je l’ai lu avec plaisir, c’est un vrai roman, avec une histoire, il y a de l’amour, c’est un roman à l’américaine... J’ai eu quelques problèmes avec les personnages secondaires, obligée de retourner en arrière. Une ambiguïté intéressante : Lucille est-elle dingue ou pas ? C’est un curieux personnage de ce milieu juif. En même temps je lisais D’Amour et de ténèbres d’Amos Oz... J’ai été intéressée par la description des tableaux bien que les références m’en soient inconnues. Je suis gênée que l’auteur confonde Le Petit Poucet et Hansel et Gretel !... J’ai ressenti aussi le choc de la mort du fils qui fait du livre le roman du délitement. Ce qui est bien fait est qu’on a vraiment le point de vue du narrateur. J’ai aimé le doute qui persiste : on ne sait pas qui a tué, qui manipule qui, quel est le rôle de Mark. C’est intéressant, mais en même temps, ce n’est pas un grand roman.



 

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Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d'artistes ont partagé les rêves de liberté de l'époque.
De l'art et de la création, ils ont fait le ciment d'une amitié qu'ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins...