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      François Vallejo 
        Ouest
      10/18
       
      Qui a proposé ce livre ? Le coupable nest pas présent... 
        
      Françoise G  
        Je vais être aussi brouillonne que le livre. Jai pensé 
        à Monique, au livre écrit par Monique, car il y a des usages, 
        des termes qui nexistent plus, mais quelle sensibilité dans 
        le livre de Monique par rapport à ce livre ! Des mots malvenus 
        sautent à la figure, comme dans la première page : 
        les « petits ancêtres ». Il veut dire quelque 
        chose et n'arrive pas. Il y a un rythme, celui de la meute, annonçant 
        quelque chose qui narrive jamais. Cela sonne faux, sans vrais sentiments. 
        La prison dAbou Ghraid promet de faire tilt en déclenchant 
        la suite. On se dit que lon va aller de lintime vers le politique, 
        et ce nest pas le cas. Il a voulu mettre beaucoup de choses : 
        Hugo et Lamartine y passent. Des scènes se répètent, 
        se répètent. Je ne trouve rien qui sélève 
        au-delà de ce quil raconte. Le point de vue est omniscient, 
        et quand il sagit dentrer dans le point de vue dun personnage, 
        au lieu de my faire entrer, il arrête ma lecture. Pourquoi 
        un prix ? Je suis déçue. Louest na pas 
        de présence. 
        
      Jacqueline 
        ... les Chouans. 
        
      Geneviève 
        ... la terre lourde 
        
      Françoise 
        En Alsace aussi la terre est lourde ! Pourquoi cette couverture, 
        cela va mal, cest-à-dire bien avec le livre, bizarre. 
        
      Claire  
        Je lai lu il y a un peu plus dun mois, mais jai tout 
        oublié. Je me souviens quand même que jai été 
        tenue par le récit, et de mêtre dit pourquoi tout ça ? 
        
      Jacqueline moins de   
        Ça manque de substance. Le livre ne se lit pas difficilement, mais 
        il ne se passe pas grand chose. Je suis déçue. Je narrive 
        pas à mintéresser au personnage du noble. Le personnage 
        plutôt sympathique savère un affreux, mais sans lambigüité 
        dEmmanuel Carrère. Même sil y a latmosphère, 
        je nai pas aimé. 
        
      Brigitte  
        Jai bien aimé le personnage de Lambert et la famille, cest 
        bien décrit, il manque juste chez elle la nostalgie napoléonienne. 
        Si le personnage de Lambert est réussi, la couverture et le baron 
        sont ratés. Cest un beau projet, le soixante-huitard déplacé 
        un siècle plus tôt. Stendhal la fait, avec La Vie 
        dHenri Brulard mais cest beaucoup mieux. Le baron est 
        incapable de vivre avec ses idées nouvelles dans son milieu : 
        cest une caricature de bobo en Ardèche. Le livre est raté. 
        Le sadisme est plaqué. 
        Jai au moins appris le sens dune expression que je connaissais 
        sans la comprendre : « rompre les chiens ». 
        A mon avis, cest raté, mais beau projet. 
        Jouvre à moitié pour ne pas lui faire de peine. 
        
      Geneviève 
        Il y a 36 projets mais pas exploités... une piste fantastique avec 
        le château, policière, historique, érotique, sociale ; 
        mais tous ces possibles ne tiennent pas la route. Cest lhistorique 
        le moins raté. Tout ça est trop pour lauteur. Sans 
        parler du conflit dipien des personnages. Le plus réussi 
        cest Lambert. 
        
      Françoise 
        ... les personnages nont pas dintériorité
 
        
      Brigitte 
        La femme de Lambert nest pas mal aussi, mais je naurais jamais 
        donné de prix. 
        
      Geneviève 
        La fuite des deux femmes aurait pu être un morceau réussi, 
        mais ce nest pas travaillé, pas abouti. Ça se lit 
        facilement, mais ce nest pas abouti. 
        
      Brigitte 
        Beaucoup de chose sont ratées. 
        
      Françoise 
        Il ne donne pas à voir. Il annonce mais ca ne suit pas, ou cest 
        téléphoné. 
        
      Geneviève 
        Je lai lu avec facilité, jouvre à moitié. 
        
      Brigitte 
        Lambert est un nom bien choisi, mais de LAubépine, 
        cest sent lopérette. Le changement de systèmes 
        de valeur nest pas traité. 
        
      Claire 
        Vous avoir entendues me confirme que ce nest pas un livre pour le 
        groupe lecture... 
        
      On enchaîne sur Annie Eernaux et Geneviève nous annonce 
        que LOccupation sort au cinéma avec Dominique Blanc. 
       
      Marie Thé  
        C'est un livre que j'aurais bien fermé, mais il y a l'atmosphère, 
        pesante, angoissante... 
        Le départ, à partir des deux photos, me paraissait prometteur. 
        Ensuite, je me suis demandé où l'auteur voulait en venir 
        avec ce livre, peut-être cherche-t-il sa place lui aussi, dans l'espace 
        et dans le temps... Mais que c'est ennuyeux, répétitif. 
        Et en même temps, quel méli-mélo... L'Aubépine 
        l'Ancien, L'Aubépine le Jeune (!), Victor Hugo, Victor Schlcher, 
        Lamartine, et chez le baron, n'y a-t-il pas du marquis de Sade ? 
        Et puis j'avais hâte de finir avec ce livre qui assombrissait ces 
        terres de l'ouest où je me sens si bien. Je préfère 
        maintenant penser à trois films que j'ai aimés : Le 
        Messager de Joseph Losey, Lady Chatterley de Pascale Ferran 
        ou Gosford Park de Robert Altman, et oublier Ouest. 
       
      Lona 
        Je pense que ce livre mériterait dêtre mis en film. 
        Jai beaucoup aimé : le style décriture 
        « campagnard », les descriptions de la nature, des 
        parties de chasses, des animaux, de la rude vie des paysans-domestiques, 
        des rapports parents/enfants. 
        La vie déviante, délirante et schizophrénique dun 
        bourgeois propriétaire fauché et excentrique sous la Chouannerie, 
        sa folie des grandeurs, du pouvoir et de la domination, les complots politiques 
        réels ou imaginés, ses luttes utopiques, ses bouffées 
        délirantes
 : cest bien rapporté. Cest 
        comme si on y était ! Les personnages sont attachants. 
        Lenfermement, la perte des repères, temps, espaces, des rapports 
        humains, la solitude et la descende dans la démence, entraînant 
        avec lui son garde-chasse : cest bien écrit. 
        « On réduit les hommes en un rien de temps » (p.194). 
       
      Lil 
        J'avais recommandé ce livre : je suis donc la « coupable » 
        recherchée par Paris, sans regret ni honte ! 
        J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui m'a tenue en alerte de 
        la première à la dernière ligne. L'auteur y décrit, 
        très subtilement, les relations humaines : filiales ou sociales, 
        elles sont extrêmement codifiées et enferment les protagonistes 
        dans des rôles, des fonctions dont ils tentent de pousser les frontières 
        avec difficulté, douleur et folie, chaque tentative déstabilisant 
        tout l'entourage. 
        J'ai adoré le personnage de Lambert, sa façon de s'ajuster 
        au mieux entre les désirs d'un maître qui sort complètement 
        des cadres établis, sa conscience, ses intérêts, sa 
        responsabilité familiale et sa passion pour la meute. 
        L'atmosphère, particulièrement bien rendue, d'enfermement 
        et d'isolement, à la fois, des lieux, dans cette nature de forêts 
        et de marais, sombre et glauque, et des personnages, dans leurs doutes 
        et leurs tourments, ajoute à l'oppression générale. 
        Heureusement, il y a aussi beaucoup d'humour, par exemple : « Si 
        je ne reviens pas, dit le Baron, tout ici est à vous, tout, ici, 
        est au peuple », « Au peuple ou à moi, Monsieur ? » 
        demande Lambert. L'allusion à Victor Hugo m'a plutôt amusée... 
        Quant à la forme, j'ai retrouvé, avec un plaisir certain, 
        d'anciens mots utilisés, dans mon enfance, dans la campagne de 
        Loire-Atlantique et ce récit, que je lisais et entendais simultanément, 
        comme s'il m'était donné oralement, (cf. le style très 
        particulier) m'a ravie ! Bref ! J'ai marché et passé 
        un excellent moment. 
      
      Jean-Pierre 
        Voilà un livre qui sait rendre l'atmosphère d'une époque 
        pas si lointaine et cependant complètement révolue. Une 
        époque et un milieu : celui des nobles (même si celui-ci 
        est un peu déchu et complètement traître à 
        son ordre) et de leurs serviteurs, tellement inclus dans leur servitude 
        qu'ils en font leur fierté et font tout pour conserver les miettes 
        qu'elle leur concède. 
        Tout sonne juste dans ce roman : le style, les expressions, les dialogues. 
        Même ces derniers, qui pourtant se passent de guillemets, sont faciles 
        à suivre, tant l'auteur fait montre d'une grande dextérité 
        dans le maniement de la prose. Il est également très fort 
        pour tirer de cette histoire somme toute assez simple, un livre dense 
        où l'on ne s'ennuie pas une minute. 
        Les personnages sont bien campés, de ce baron débile et 
        sadique, avec ses déviances sexuelles et ses idées fixes, 
        au garde-chasse rude et prisonnier de son rôle, en passant par sa 
        femme, fidèle domestique mais qui ne manque pas de bon sens, sa 
        fille fantasque et cette hétaïre de ruisseau ayant espéré 
        un bon coup et qui finalement en reçoit un si grand qu'elle en 
        meurt. 
        Victor Hugo joue les arlésienne, il plane comme une grande ombre 
        sur le récit et l'on voit défiler dans les discours enflammés 
        et déments du baron les grandes figures du 19ème siècle : 
        Lamartine, Victor Schlcher, Napoléon III, ce qui confère 
        au récit comme un air de reportage, et en tout cas qui l'enracine 
        dans l'époque. 
        Bref, j'ai beaucoup aimé. 
      
         
       
       
       
  
     
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