|  Que 
        la Beauté puisse exister et le jeune moine s'en trouverait irrémédiablement 
        exclu. Mais la soudaine et commune fragilité qui l'unit au Pavillon 
        d'Or, alors que retentit au loin le bruit des bombes, scelle son destin 
        au temple sacré. La quête de cette ultime communion, en commettant 
        l'irréparable, constitue sa secrète destinée.
    Raconté à la première personne, le roman est indéniablement 
        d'inspiration autobiographique.
 |  | Yukio MishimaLe Pavillon d'Or
 Confession d'un Masque
 Neige de printemps et plusieurs nouvelles...
Nous avons lu Mishima pendant l'été 
        2009.Nous avions lu L'école de la chair 
        en 1998.
Annick  J'ai lu Le Pavillon d'Or. C'est une uvre littéraire 
        splendide. Il y a des images fortes qui ont hanté mon esprit comme 
        celle de cette femme qui est surprise dans un temple en train de verser 
        quelques gouttes de son lait pour l'homme qu'elle aime. Des images qui 
        peuvent être belles ou sordides aussi. J'ai eu l'impression que 
        ce roman me permettait d'entrer dans la culture traditionnelle et l'esthétique 
        raffinée de ce pays. D'où un réel plaisir de lecture, 
        même si je continue à me sentir radicalement étrangère 
        à ce monde qui se dévoile sous mes yeux.
 En même temps c'est une expérience dérangeante parce 
        que le personnage principal est absolument odieux, fondamentalement mauvais, 
        sans rien pour le racheter. On ne peut éprouver ni sympathie, ni 
        même pitié pour lui. Et comme rien ne permet d'adhérer 
        à son expérience on reste à l'extérieur du 
        début à la fin. Pourtant tout le talent de l'auteur, en 
        nous faisant pénétrer intimement dans les états d'âme 
        morbides de ce personnage, nous permet de comprendre (intellectuellement 
        seulement) comment et pourquoi il en est arrivé à cet acte. 
        Un peu comme ce que l'on éprouve pour le héros de Crime 
        et châtiment. Une lecture dérangeante mais qu'on n'oublie 
        pas, une initiation très visuelle aux paysages et aux traditions 
        d'un Japon passéiste.
 
 JacquelineC'était un été Mishima. D'abord j'ai lu le livre 
        de Yourcenar sur Mishima : Mishima ou la vision du vide. J'ai 
        eu une mauvaise expérience de Mishima il y a bien longtemps ; 
        je n'avais pas réussi à lire Les Amours interdites. 
        Mais cette fois-ci j'ai décidé de lire d'abord le livre 
        de Yourcenar qui m'a donné envie de le relire. Yourcenar porte 
        un regard très intéressant sur l'écrivain en mettant 
        en relation sa biographie et son uvre. J'ai lu Confession d'un 
        masque
  que 
        j'ai très très bien réussi à lire et avec 
        intérêt. C'est l'histoire d'un adolescent pendant la guerre. 
        Il y a des scènes atroces, des cauchemars anthropophages. Avec 
        des images très très fortes. Il décrit les choses 
        de telle façon qu'on les voit. J'ai également lu des nouvelles qui étaient traduites de 
        l'anglais comme Mishima l'avait demandé, le recueil Une Matinée 
        d'amour pur qui est directement traduit du japonais par René 
        de Ceccaty.
 Ces nouvelles m'ont beaucoup plu. La première parle d'un enfant 
        seul toute la journée sur un promontoire. Il suit un couple qui 
        disparaît. Suicide volontaire ? Tout est vu par l'enfant avec 
        une précision d'image admirable. L'ambiance est extraordinaire.
 Dans une autre nouvelle, un homme amoureux de 2 femmes et qui ont ensemble 
        une liaison
 Ce recueil est extraordinaire. "La lionne" 
        est une histoire de Médée. Une femme face à l'armée 
        russe. Cela m'a évoqué les massacres au Rwanda. J'ai également 
        lu Le Pavillon d'or
  mais un peu trop vite. Cela m'a mis mal à l'aise car je ne comprends 
        pas. C'est étrange, très japonais, mais je pense que l'auteur 
        est surtout nourri de notre littérature et je n'arrive pas à 
        m'y retrouver. Françoise D
  J'avais un vague souvenir de Mishima. J'avais essayé de le lire 
        après son suicide mais sans succès. Cette fois-ci, j'ai 
        lu Le Pavillon d'or. Je partage l'avis de Jacqueline et d'Annick. 
        Je ne suis pas entrée dans cet univers, je n'ai rien compris à 
        ce personnage, ses raisonnements. L'auteur décrit des paysages 
        magnifiquement, mais quand il est question des personnages, c'est plat, 
        factuel, tarabiscoté. J'ai également lu le recueil de nouvelles 
        Papillon. J'ai oublié la nouvelle "Papillon" et 
        "La Lionne" qui est inspiré de Médée ne 
        m'a pas accrochée. Je regrette car j'adore la littérature 
        japonaise. Je n'aime pas le côté morbide de Mishima.
 Manu
  J'ai lu Le Pavillon d'or et Confession d'un masque ainsi 
        que plusieurs nouvelles. Je rejoins le point de vu de Françoise 
        et d'Annick. Les paysages extérieurs sont magnifiquement décrits 
        mais les paysages intérieurs sont torturés et laissent une 
        impression de ratage. Peut-être est-ce fait exprès ? 
        J'ai passé ces passages : je les ai lus sans chercher à 
        comprendre. Le Pavillon d'or est un livre magnifique, notamment 
        la scène où la femme donne son lait, la fin avec l'incendie. 
        J'ai aimé le côté documentaire avec les descriptions 
        du pavillon d'or, les intérieurs qui n'existent plus. Ce qui m'a 
        plu c'est aussi tout l'arrière fond historique, les éventuels 
        bombardements, la vie des gens en temps de guerre. Une des nouvelles "Patriotisme" 
        m'a particulièrement paru atroce avec la description minutieuse 
        d'un Hara Kiri. Âmes sensible s'abstenir... Curieusement ce n'est 
        pas un auteur que je recommanderais.
 Monique (qui revient du Japon)
  J'ai beaucoup lu de littérature japonaise mais je n'avais jamais 
        lu Mishima. J'avais lu Le Tumulte des flots qui est très 
        romantique. J'avais toujours eu des échecs dans la lecture du Pavillon 
        d'or mais je m'y suis remise à l'occasion de mon voyage au 
        Japon. J'ai été vite intéressée par le projet 
        de Mishima dans Le Pavillon d'or, ce jeune homme a eu problème 
        avec la beauté. Quelle est la genèse de cet acte ? 
        Cette fois-ci j'ai lu sans aucune difficulté. J'ai lu ensuite Confession 
        d'un masque. Il y deux tendances chez Mishima : la tendance baroque 
        avec des images émouvantes et la tendance psychologisante qui donne 
        lieu à des passages trop longs et trop complexes. J'ai adoré 
        le côté baroque de Mishima. Notamment l'histoire des gouttes 
        de lait est mythique. Je suis très émue par l'histoire de 
        la scène qu'il n'avait pas dû voir : la mère 
        qui couche avec l'ami endormi dans la maison familiale et le père 
        lui cache les yeux o l'abeille allant dans une fleur de chrysanthème, 
        ce sont des passages extraordinaires. Ces images c'est lui qui les porte. 
        C'est la force des images qui lui a permis de franchir toutes les censures. 
        Ses fantasmes sont plein de douleurs, de tortures, ils ont été 
        étouffés pendant des années. Son univers d'artiste 
        est extrêmement riche.
 
 Annick
 Il a plus de sensualité pour évoquer la nature.
 
 Monique
 Dans Confession d'un masque, le héros homosexuel essaie 
        de ressentir quelque chose pour les femmes. Mishima est extraordinaire 
        quand on le situe dans son époque et dans son pays où il 
        devait être très très difficile d'être homosexuel. 
        Kawabata l'a beaucoup appuyé pour entrer dans les milieux littéraires. 
        Dans sa correspondance avec Kawabata, Mishima apparaît très 
        policé, très contenu. Dans Confession d'un masque, il y 
        a de nombreux fantasmes de sexualité. Quand il est mort en se faisant 
        hara kiri, sa mère a déclaré "il a enfin fait 
        ce qu'il désirait". Je suis sensible à sa démarche 
        d'honnêteté.
 Françoise D
  Je ne connaissais pas Mishima. J'aime beaucoup la littérature japonaise. 
        J'ai lu les nouvelles. Ce n'est pas ses descriptions, ni ses fantasmes 
        mais la complication de son esprit avec son décorticage du mécanisme 
        de pensée, tortueux, cruel. Les relations sont compliquées, 
        perverses, troubles et toujours à trois personnages. La nouvelle 
        "Patriotisme", m'a bluffée, c'est extraordinaire, je 
        ne pouvais plus m'arrêter, j'étais convaincue qu'il était 
        normal que les héros se tuent. En revanche, je suis passée 
        à côté de la dimension littéraire de Mishima.
 Renée
  Mishima, ça me rappelle Bataille, L'Histoire de l'il 
        par exemple. C'est la jouissance de la torture. J'aime Kawabata mais j'ai 
        eu du mal avec Mishima. J'ai lu Le Pavillon d'or qui m'a complètement 
        bluffée, j'ai eu un étourdissement de beauté. J'ai 
        lu Confession d'un masque que j'ai trouvé fantastique. Je 
        suis frappée par la façon dont un adolescent est à 
        la recherche de lui-même - qui il est ? comment sont les 
        autres ? - et qui voudrait être "normal". Cette 
        quête, cette hésitation, ce livre m'a permis de comprendre 
        l'attitude de certaines personnes que j'ai connues. Le héros est-il 
        cruel ? Il est plein d'incertitude, avec cet étonnement devant 
        lui-même, devant sa propre sexualité. Mishima a une force 
        qui porte absolument tout lui a permis d'imposer ce qu'il était.
 Brigitte
  Je suis allée au Japon et j'ai loupé le Fuji Yama qui était 
        dans la brume. La carte que m'a envoyée Monique du pavillon d'or 
        m'a servi de marque page. J'y revenais souvent pour voir ce que décrivait 
        Mishima.
 
 Renée
 C'est de l'or comment ? C'est du vrai or ?
 
 Monique
 C'est de la feuille d'or.
 
 Brigitte
 J'avais essayé en vain de le lire dans les années 70, c'était 
        trop étrange. Pour moi la scène du lait, c'est comme une 
        scène d'estampe japonaise. J'ai été intéressé 
        pas la question de la beauté qui nous bouleverse tellement qu'il 
        faut la détruire. Ce désir de comprendre la beauté 
        qui est en lui... L'uvre d'art détend quelque chose qui est 
        en nous. Je l'ouvre au trois quart à cause de ce problème 
        quasi philosophique.
 Françoise G
  Mishima n'était pas une lecture évidente car j'avais déjà 
        eu un échec de lecture. Ça ne me concernait pas. L'écriture 
        est glaciale, c'est un monde étrange. Cette année, il fallait 
        y aller. J'ai lu Neige de printemps qui est la première 
        partie de sa tétralogie La Mer de la fertilité. C'est 
        une de ses derniers romans. C'est un autre Mishima, c'est la fin de sa 
        vie. Il s'est réconcilié, replongé dans le Japon 
        ancien. Au début c'est barbant. J'ai fait un effort et ça 
        a payé. Je suis restée à l'extérieur, mais 
        peu à peu j'ai découvert un monde qui ne me concernait pas. 
        Il me manque les codes pour apprécier. C'est une très jolie 
        BD ou bien un conte élaboré pour enfants. Parfois la narration 
        est proche de la naïveté. C'est une description très 
        minutieuse des hautes castes du Japon ancien, ce qui ajoute à l'éloignement. 
        J'ai été irritée pas le fait qu'il ne peut pas décrire 
        une personne, un conflit, sans faire intervenir une métaphore, 
        une image. C'est pour moi l'aspect le plus infantile de cette écriture 
        qui est proche des lieux communs. En revanche, il y a de très belles 
        descriptions de la nature. Ce livre marque une rupture par rapport au 
        trajet de sa vie. Il condamne les valeurs occidentales. Sa fascination 
        pour la beauté me déplaît, c'est malsain et quasiment 
        fascisant. Pour lui, c'est le sens ultime du monde, c'est dangereux, cela 
        conduit à des gestes extrêmes. Dans le livre, il y a un coup 
        de canif au sujet d'une grande dame qui est féministe. Mishima 
        n'arrive pas à être dans la vie. Il arrive à la décrire 
        mais il n'est pas dedans.
 Claire
  Je trouve que c'est vraiment une très bonne idée le choix 
        d'une uvre pour l'été, car chacun lit à son 
        gré. J'ai tourné autour de Mishima : j'ai lu d'abord 
        plusieurs nouvelles, Le Pavillon d'or qui était, non lui, 
        dans ma bibliothèque, ainsi que certaines nouvelles, et Confession 
        d'un masque. Il ne me reste que des impressions, mais tout m'a plu, 
        ou je ne me rappelle plus ce qui m'a déplu... Je suis étonnée 
        d'entendre parler du côté "malsain", de personnages 
        odieux. Je me souviens d'un monde très codifié, des rituels, 
        des codes familiaux. L'aspect puéril, infantile cité par 
        François G me rappelle le kabuki. Il y a de la distance mais je 
        ne suis pas sentie étrangère... Ce sont des livres très 
        riches. Le Pavillon d'or c'est passionnant, comme un polar, il 
        y a du suspense. La Confession d'un masque est totalement différent, 
        on est très proche du narrateur. La langue est beaucoup plus déliée. 
        Je suis ravie de ces lectures !
 NathalieN'ayant jamais lu de Mishima, je décidais de "l'aborder" 
        par le biais de nouvelles. Ce fut "Une matinée d'amour pur".
 J'ai découvert un être profondément épris de 
        la Beauté. Épris de la beauté des corps, de la nature, 
        de la mer... de la mort. Toujours au bord du précipice... de l'extrême.
 Érotisme ou perversité de la part de l'auteur ?
 
 
        
           
            | Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme 
                au rejet : |   
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