Dany Laferrière
Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (et autres titres)...

Nous avons lu ce livre en novembre 2010.

Monique
Je n’ai pas trouvé celui qui était programmé, alors j’ai pris le seul qu’il y avait à la bibliothèque : Je suis un écrivain japonais. Je ne l’ai pas tout à fait terminé, mais je le trouve truculent, très humain. La vie est un voyage pour mieux s’identifier. C’est un grand lecteur qui vit au Canada et se balade avec son Bashô sous le bras, de café en café, il y a le double univers de Bashô et de Murakami. C’est farfelu ; il y a beaucoup de choses sur l’identité, la négritude. Il a une grande culture universelle. Il œuvre contre les clichés ; il fait de la provocation, mais pas méchante. Il parle des livres qu’on a lus. Je me suis bien amusée, mais je trouve qu’il y a tous les ingrédients pour plaire aujourd’hui, et cela me met mal à l’aise.
Jacqueline
Comme Monique, je n’ai pas lu le livre programmé, mais Vers le sud. J’ai été enchantée. Ça se passe à Haïti à l’époque de Duvalier, et ça parle de la prostitution des Haïtiens auprès des riches étrangères. C’est facile à lire, ça m’a donné envie d’en lire d’autres.

Françoise D
J’avais bien aimé le film éponyme de Laurent Cantet avec Charlotte Rampling, qui partait du même sujet (le tourisme sexuel), mais subtilement abordait aussi le contexte social et politique par petites touches : la pauvreté, la violence, l’arbitraire, la corruption... sans être trop lourd, trop plombant.
Claire
Moi j’ai lu Comment faire l’amour etc. L’écriture ressemble à celui qu’a lu Monique, il y a le livre et l’écriture du livre. C’est facile dans tous les sens du terme. On sent que c’est fait pour séduire. Jeu de la culture compris. Le fait que le livre est en train de s’écrire m’a agacée. Il aborde la question de la négritude à travers les filles qu’il rencontre et qui en attendent des Noirs stéréotypés. Il y a beaucoup d’humour. Les scènes sont un peu répétitives. C’est une pochade. C’est sympathique, mais je n’ai pas eu envie d’en lire d’autres.
Françoise D
Je dois dire que j’ai été assez séduite, même si je le reconnais il y a quelque facilité, je me suis dit qu’il avait l’excuse que ce soit son premier livre et qu’il avait certainement évolué au cours de ses autres écrits (à vérifier). J’ai aimé son humour, l’ambiance est là : deux nègres dans une chambre, l’un fou de jazz qui en écoute sans arrêt (comme moi dans ma jeunesse), qui vit dans son divan, sorte de gourou pour les filles WASP (White American Anglo Saxon Protestant) de la bonne bourgeoisie de Montréal, et le narrateur, fou de littérature (il cite les mêmes livres que ceux qu’on a lus) qui essaie d’écrire et qui baise les mêmes filles (il y a un paravent), bourrées de clichés et d’idées préconçues sur les nègres. Il y a Miz Littérature, Miz Mystic, Miz Suicide, Miz Snob, etc. il leur invente des noms (mais il est amoureux de Carole Laure)... Il dit : « Faut lire Hemingway debout, Bashô en marchant, Proust dans un bain, Cervantès à l’hôpital, Simenon dans le train, Dante au paradis, Dosto en enfer, Miller dans un bar enfumé,... Mishima avec une bouteille de vin bon marché... » J’adore ! J’ai bien aimé aussi la description de toutes les machines à écrire avec pedigree qu’on peut trouver chez le brocanteur de la rue Ontario, selon le style de livre qu’on veut écrire : « pour un bouquin paranoïaque, on vous vend la machine schizophrène qui a appartenu à Tennessee Williams ; si vous voulez une machine suicidaire, il y a celle de Mishima. Pour ceux qui s’intéressent aux sagas familiales, c’est l’Olivetti de Carol Oates qui fera l’affaire... De même si vous vous intéressez aux démêlés d’un jeune sudiste avec ses voisins (un Juif génial et désaxé et une jeune polonaise perturbée), de grâce, emportez la Corona de Bill Styron, etc. » Super ! En tout cas, il trouve toujours de bons titres pour ses livres...
Françoise O
Je ne savais rien de cet écrivain (pardon pour mon inculture), rien sur son origine, sa vie, son ouvre. Malgré son titre, j’ai commandé le livre et je l'ai terminé. Mais je n'ai aimé ni le sordide ni la provocation, ni l'outrance... sur fond de culture littéraire et musicale. Je suis allée sur Internet à la découverte de l'auteur : son premier livre, explication à mon avis de la violence de la thèse défendue. Le sujet était grave et passionnant (les relations entre hommes et femmes). Le livre fait ressentir l'immensité des humiliations subies par ces hommes mais la lecture a été pour moi très déplaisante. Je regrette d'avoir abordé cet auteur par ce livre. Et par suite je n'ai pas le courage de venir.



Nous écrire
Accueil | Membres | Calendrier | Nos avis | Rencontres | Sorties | Liens

Deux jeunes noirs oisifs partagent un appartement dans un quartier pauvre de Montréal. L'un d'entre eux, le narrateur, projette d'écrire un roman et, pour s'occuper, connaît diverses aventures féminines en dissertant sur la trilogie Blanc-Blanche-Nègre.