Alan Bennett
La reine des lectrices
Nous avons lu ce livre en mai 2011.
Jacqueline
Je l'avais emprunté au moment de la sortie avec le souvenir d'une
pochade et voilà je me disais est-ce que c'est intéressant
sur la lecture ? Je ne voyais pas d'intérêt. Je l'ai
relu et j'ai beaucoup ri, ce dont je ne me souvenais pas lors de ma première
lecture. J'avais oublié que la reine abdiquait. Je me suis demandée
pourquoi ce ton est inconsistant. Je suis un peu gênée car
j'aurais voulu suivre l'itinéraire de lecture de la Reine, mais
il me manque les références en anglais pour saisir tout
l'humour. Il y a cependant de l'humour hors des livres. Je ne vois pas
pourquoi l'auteur a écrit ce livre
Claire
Est-ce que ta deuxième lecture a confirmé la première ?
Jacqueline
Non, car je ne voyais pas le fond auquel je n'accède pas bien du
fait que je ne connaissais pas les livres dont il parle.
Manu
Pour moi, c'est une grande blague qui m'a fait rire. J'aime les livres
qui parlent d'autres livres : ça donne envie de les lire.
On met des têtes sur les personnages. Je me suis demandé
si c'était un livre pour le groupe lecture. C'est léger,
ça ne laisse pas de trace. A Noël, nous avions lu Rosetta
Loy avec deux récits très courts. Ces récits m'ont
marqués. Je ne pense pas garder de souvenir de celui-ci. Ce n'est
pas un grand livre, mais c'est un livre plaisant. C'est dommage que les
livres lus ne soient que survolés : on nous donne l'impression
qu'ils sont tous du même niveau, aussi bien les classiques que les
contemporains... Sauf pour Proust. J'aime le personnage de la Reine. L'histoire
du bibliobus, c'est énorme : le décor est planté
dans l'invraisemblable tout comme la lecture de Barbar. Et puis la Reine
a des réflexions amusantes sur les termes comme "ressources
humaines". Elle a un regard ironique sur son temps.
Françoise D
- Did you enjoy ?
- Yes ! J'ai passé un très bon moment. L'idée,
le parti pris : faire de la reine une lectrice qui abdique, pour
une fois, c'est gonflé. J'ai pris beaucoup de plaisir. C'est vrai
ce que dit Manu : à chaque lecture, on avait envie d'y entrer
davantage. La chute est intéressante car on se demandait comment
ça allait finir. On pense au film de Stephen Frears. Je n'ai pas
boudé mon plaisir. Cela nous change des précédents
livres : celui-ci est une bouffée d'oxygène.
Renée
Je prolonge : c'est très british. Je me suis régalée,
il y a des traces de Lewis Caroll, des parfums, c'est olfactif, c'est
léger, c'est fin, il y a des petites touches régalantes.
La reine est pince sans rire. J'ai aimé cette réflexion
sur la lecture : un mécanisme se met en route. Au début,
j'ai eu un peu de mal. Il y a une dramaturgie de la lecture qui se met
en place. Lire c'est se retirer, c'est abdiquer pour quelque chose de
plus profond, de l'essentiel se constitues au fur et à mesure de
sa lecture. J'ai cherché ce que voulait dire opsimath : quelqu'un
qui découvre sur le tard et aussi le tabellion qui est un assistant
littéraire. Je suis d'accord sur le fait que c'est une pochade
mais il y a des passages très fins comme le briefing. Jule Renard
fait comme les poules en lisant, il avale.
Il y a de belles pages sur Proust. Beaucoup de portes s'ouvrent sans arrêt.
Lire c'est en fin de compte abdiquer.
Jacqueline
Elle abdique non pour lire mais pour écrire.
Renée
J'aime aussi le passage à l'envie d'écrire.
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