"Peu importe en quoi vous croyez, le fuku, lui, croit en vous".
Le fuku, c'est la malédiction qui frappe la famille d'Oscar, une
très ancienne légende dominicaine. Oscar, lui, rêve
de mondes fantastiques, s'imagine en Casanova ou Tolkien, au lieu de quoi
il grandit au fond de sa classe et de son New Jersey, binoclard fou de SF,
obèse et solitaire. Ses seuls superpouvoirs sont ses voyages dans
l'histoire de sa famille. Nourrie des destins de ses aïeux brisés
par la torture, la prison et l'exil, la vie d'Oscar s'écrit, fulgurante
et désastreuse. Et rejoint la grande Histoire, celle de la dictature
de Trujillo, de la diaspora dominicaine aux Etats-Unis, des promesses avortées
du rêve américain. |
|
Junot Diaz
La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao
Nous avons lu ce livre en janvier 2011.
Brigitte
J'ai eu énormément de mal à entrer dans cette lecture.
Ce n'est que vers la 150e page que j'ai réussi à m'y intéresser,
en particulier aux péripéties qui occupent la vie de la
jeune Beli.
Quand il s'est agi dAbélard Cabral, j'ai redouté des
descriptions horribles, heureusement il n'y en a pas eu. Je pense que
c'est un très beau projet inabouti. Il manque à l'auteur
le souffle d'un grand écrivain. L'écriture est parfois beaucoup
trop touffue, et on s'y perd. On ne comprend plus. De même avec
les personnages, j'ai mis longtemps avant de comprendre vraiment qui est
qui. Une chose est très réussie c'est la description de
l'irruption miraculeuse de la beauté chez les gamines de 15 ans.
Cette beauté mystérieuse, irréductible, dérangeante,
est même parfois considérée comme une calamité.
Françoise O
Ce livre ma réconciliée avec la littérature
antillaise. Je nai pas tout compris, mais ça ne ma
pas gênée. Par moments jai beaucoup aimé, par
moments jai trouvé des longueurs. Jai relu le poème
du début. Jai cru quil allait nous parler de lesclavage,
mais non. Cest un livre sur la République dominicaine, mais
Oscar est universel ; cest un petit garçon obèse,
malheureux ; ce côté universel mest apparu à
la fin. Le Fuku, cest la croyance, la superstition qui peut avoir
lieu nimporte où. La tendresse de Beli, prodigieuse, les
scènes dans les champs de canne à sucre, jétais
scotchée. Jai trouvé très intéressants
les renvois en bas de page, qui mapportaient chaque fois quelque
chose. Il nous raconte à la fois la diaspora, la misère,
mais je pensais quil parlerait du poids de lesclavage. Labsence
de chronologie fait quon sy perd un peu cest sûr,
mais ça va très bien au récit, la touffeur, la confusion,
les plantes, tout ça simbrique. Cest un style flamboyant,
un beau livre qui ne se lit pas facilement, mais quand même... Il
y a beaucoup dhumour. Je suis réconciliée avec la
littérature caraïbe.
Claire
Marie-Thé va être contente en Bretagne...
Jacqueline entre
et
Je suis très contente et surprise de me retrouver dans les Caraïbes.
Jai accroché dès le début. Il y a une distance
humoristique merveilleuse, et en même temps cest toujours
très sérieux. Jai été déçue
quand on a changé de narrateur. Je suppose que le début,
cest le même narrateur quà la fin, la voix distanciée
étant supposée être celle de lauteur. Jai
aimé lensemble, mieux que le livre de Vargas Llosa (La
Fête au bouc). Je suis séduite par ce monde décriture,
ces références. Je nai pas été gênée
par la langue. Cest une histoire de migration, un mélange
de cultures. Jai trouvé la fin un peu longue.
Claire
Jai bien aimé dès le début, et jai été
ravie des notes, et davoir lu le Vargas Llosa. Mais jai trouvé
lensemble trop long. Je me suis donné des repères
pour comprendre qui était le narrateur, cest confus ;
tout à coup surgi un « je». Après, je me
suis lassée, cest sans fin, il ny a pas de progression.
Où ça va ? La langue est agréable, déjantée.
Je ne dirais pas projet inabouti, car je ne vois pas le projet... La traduction
est une performance ; jai préféré ce livre
aux deux précédents de littérature caraïbe que
nous avons lus.
Françoise D
Jai en effet pris des risques en proposant ce livre et je suis contente
que vous layez apprécié. Je lai lu en anglais,
et la traduction me semblait difficile, mais jétais enthousiaste.
Jai donc aimé lécriture, un mélange des
deux langues (spanglish) qui lui donne richesse ; mais évidemment
cela tient aussi au talent de Diaz qui est un pur produit de ce mélange
des cultures, et la preuve de la capacité dintégration
des USA quoi quon en dise. Jai donc aimé le style,
jai pensé à Garcia Marquez par son foisonnement. Javais
beaucoup aimé aussi La Fête au bouc et je trouvais
que ce livre était un complément, un prolongement de lhistoire
de la République dominicaine, vue dailleurs et par une autre
génération. On a là une autre version, de lintérieur
et de plus loin à la fois. Oscar est victime de cette double culture,
son obésité est américaine. Lauteur règle
ses comptes avec beaucoup dhumour, ce qui rend la lecture très
agréable. Jai aussi beaucoup aimé les renvois en bas
de pages ; dhabitude ça ménerve, mais là
jy ai trouvé un intérêt et un enrichissement
qui ne mont pas troublée dans ma lecture du récit.
Nous écrire
Accueil | Membres
| Calendrier | Nos
avis | Rencontres | Sorties
| Liens
|