Portant chacune sur un aspect particulier de la vie sociale, économique ou politique en Egypte, ces cinquante-huit conversations avec des chauffeurs de taxi du Caire composent un tableau fascinant de ce pays à un moment clé (avril 2005-mars 2006) du règne du président Hosni Moubarak – qui sollicitait alors un cinquième mandat.
Khaled Alkhamissi
Taxi

Nous avons lu ce livre en avril 2011.

Françoise D
(qui nous écrit en route vers Saint-Jacques de Compostelle...)
Je pense à vous mais ne regrette pas d'être sur le Camino ! Voici très brièvement mon avis sur Taxi : sympathique projet mais un peu lassant à la longue. Certaines histoires sont drôles, et reflètent bien la société égyptienne. Mais ce livre souffre de la comparaison avec L'Immeuble Yacoubian beaucoup plus riche et intéressant pour un projet similaire.

Jacqueline
Je me suis un tout petit peu ennuyée en lisant Taxi – cela est peut-être dû à la traduction. On ne ressent pas le parlé arabe. C’est amusant ce projet type "brèves de comptoir". J’imagine, et espère, que dans le texte arabe on sent le parler des gens qui n’apparaît pas dans la traduction. Le livre paraît uniforme. Le livre est rigolo et sympathique. Il pourrait être très bien. Je regrette qu’il n’y ait pas de langue qui fasse passer cela. C’est bien d’avoir choisi de le lire maintenant mais c’est ce qui donnera au livre un air peu daté. Pour l’instant, le livre aide à comprendre les choses.

Manuel
La lecture est facile mais je n’ai pas trouvé que le livre faisait un ensemble cohérent. Je n’ai pas ressenti de vie, un projet d’ensemble. L’écriture est un peu fade, plate, ce qui rend la lecture du livre ennuyeuse. Est-ce que c’est la traduction qui crée le côté fade ? Et puis les chapitres sont un peu courts.

Monique
Et bien... Je suis d’accord avec vous pour l’écriture. On est face à des gens très différents mais on ne sent pas qu’ils sont différents. Cela fait plus document qu’œuvre littéraire. En revanche, je n’ai pas trouvé que les chapitres étaient trop courts. Il y a toujours quelques lignes de situation et la description physique. Mais c’est aussi ce que fait que c’est monotone. C’est toujours le même schéma. Le livre donne quand même à comprendre pourquoi ça a éclaté. On voit la pauvreté, la place de l’école, l’organisation administrative. Il est difficile de voir la différence entre la réalité, les faits et ce que les personnages disent. Les chauffeurs de taxi ne représentent pas toute la société égyptienne. Le livre m’a intéressée du point de vue sociologique.

Annick A
Le livre est d’une grande platitude. C’est peut être à cause de la traduction mais ce n’est pas une œuvre littéraire. La structure est un peu facile. L’immeuble Yacoubian, c’était autre chose en termes de traduction. Au niveau de l’analyse sociopolitique, c’est plutôt bien fait. A la fin, j’en avais plus qu’assez... C’est déprimant, chacun se débrouille dans un grand individualisme. Le livre est récent. Il a donné la révolution. C’est bouché, déprimant et il y a eu une révolution.

Monique
Ils étaient affamés.

Annick
Quelle misère ! Et la corruption ! Je m’attentais donc à une meilleure traduction. Que dire de ce livre ? Est-ce un livre pour le groupe lecture ? Si je l’avais lu, je ne l’aurais pas proposé au groupe car il prête peu à la discussion.

Claire
Je suis très contente qu’on l’ait choisi car il nous éclaire sur des causes de la révolution égyptienne. Il nous fait très bien percevoir la situation grâce à toutes ces vignettes. Mais c’est vrai qu’on reste sur sa faim car on n’avance pas. Il me semble que ce qu’il a loupé c’est son "je" ; il y a des bribes – il mentionne ses enfants, où il va – mais il aurait pu donner une place à ce narrateur qui aurait permis des éléments narratifs, un point de vue qui s’élabore et donc une dynamique.


Une tribune de l'auteur "Fier d’être un Egyptien" dans Le Monde du 16 février 2011.



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