Gore Vidal
Un garçon près de la rivière
Nous avons lu ce livre en novembre 2012.
Jacqueline
Cest un livre intéressant : jai aimé la
distance, la relative discrétion, la manière dont lauteur
raconte les choses. Il y a des choses qui me plaisent, mais je nai
pas un très grand emballement pour ce livre car je ne peux pas
vibrer avec le héros. Il y a un peu un catalogue de personnages
quil rencontre : on découvre un milieu, une époque...
bien décrits. Jaurais aimé une autre construction.
Je comprends intellectuellement sa déception vis-à-vis de
Bob dont il avait longtemps rêvé, mais qui ne partage pas
ses sentiments.
Mireille
Cest un livre écrit en 1947 : il faut le resituer dans
son époque, avec lâge de lauteur (21 ans). La
lecture dun livre se situe aussi par rapport au livre précédent :
je venais de lire Le Naufrage de Thomas Mann et Gore Vidal est
plus facile à lire. Cest un livre pudique, de construction
simple, linéaire. Le style est clair, limpide. La première
scène avec Bob est décrite avec beaucoup de poésie
et de pudeur. Manifestement on nécrit plus comme cela. Jai
aimé la construction, la description du viol de Bob à la
fin. Ce livre na pas été reçu comme pudique
lors de sa publication. Cest un livre construit sur un rêve
de jeunesse. Ce nest pas misérable. Il joue au tennis, il
aime le tennis. Le personnage est intéressant, cest un guerrier
dans la vie. Les rencontres quil a faites font effectivement catalogue.
La drague est décrite de façon retenue.
Brigitte
Jadmire quà 21 ans on soit capable décrire
comme ça. Cest bien fait. La première scène
au bord de la rivière est magistrale. Il se découvre en
lui-même. Ça demande de lassurance, du courage. Cest
bien traduit. Pour le reste, cest plus documentaire, mais cest
déjà formidable vu lépoque. Ça manque
de souffle mais bon. Les personnages manquent dépaisseur.
Françoise
Jai beaucoup aimé ce livre. Jai été intéressée,
émue, jai pensé à Brokeback Mountain. Cest
très actuel. Lacceptation de lhomosexualité
par lacteur ou par la famille pose les mêmes problèmes
quactuellement (noublions pas quelle risque la peine
de mort dans certains pays). Ses relations avec Thomas Mann sont intéressantes
(il a été déçue quil ne réagisse
pas à lenvoi de son livre et quand son journal a été
découvert, on y lit une lecture intéressée). Je nai
pas été frappée par laspect « galerie
de portraits ». Jai préféré ce livre
à Washington D.C du même auteur.
Henri Ouvert à 24,6 ° (pas plus).
Jai lu les 2/3 du livre avant de me douter que le livre devait être
« situé dans le temps ». Le style est plat.
Jai aimé la première scène de la cuite. Jai
eu limpression dun malentendu dans la relation avec Bob, dans
la période où se joue lorientation sexuelle. Lauteur
semble buter sur un plafond de verre en matière de vieillissement.
Le personnage flotte, manque dépaisseur sur ce quil
apprend de la vie. Je ne crois pas à la scène finale avec
Bob (le viol). Comment croire à une relation entre eux, lui qui
est si habitué à la drague homosexuelle ? Toute personne
qui vit dans la marginalité prend plus dépaisseur
que cela. Cest un personnage un peu superficiel. Jaurais aimé
avoir plus déclairage sur lattirance basée sur
la seule beauté des personnages.
Manu
Le début est grandiose dans le bar, puis ça sessouffle
pour ce qui est de lécriture. La description du milieu gay
pendant la guerre, la différence entre la côte Est et Ouest,
sont instructives. Shaw me fait penser à Rock Hudson. Cest
un bouquin militant sur lhomosexualité, très actuel.
Il ne fait que la moitié de son coming out (vis-à-vis de
sa famille). Je ne trouve pas que le livre soit pudique, par exemple avec
le catalogue des différents gays. La fin est une vengeance. Mais
lécriture est trop plate.
Claire
Je lai lu il y a 3 semaines et jai déjà beaucoup
oublié par exemple la scène du viol... Jai
gardé en mémoire que cest un classique gay et jaime
bien lire les classiques qui manquent à ma « culture »...
Le livre ma rappelé Maurice de Forster du groupe Bloomsbury,
avec lhistoire dune identité qui se construit. Si on
oublie le contexte historique (la date et lâge de lauteur)
qui donne une valeur au livre, cest léger. Mais javoue
que je ne lai pas lâché même si je me demandais
« où il voulait en venir ».
Denise
Je suis très partagée. Le livre est intéressant si
on considère que ça a été écrit en
1948. Mais je nai pas vibré. Jai lu la scène
de la rivière deux fois (car ce passage était signalé
comme un morceau danthologie), mais en fait jétais
passée dessus sans impression forte. La scène finale avec
Bob me semble brutale. En fait, je nai pas vraiment accroché.
Cest peut-être un auteur à découvrir.
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