Quatrième de couverture : Sur le point de terminer son
service militaire, le jeune Ofer accepte une dangereuse mission de vingt-huit
jours en territoire palestinien. Comme pour conjurer le sort, sa mère
décide de s'absenter durant cette période. Fuyant la nouvelle
tant redoutée de sa mort, elle entreprend un long voyage en compagnie
de son ami Avram. Tant qu'elle continuera à raconter à son
ami la vie d'Ofer, tant que les messagers de l'armée ne parviendront
pas jusqu'à eux, son fils sera sauf. |
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David Grossman
Une femme fuyant l'annonce
Nous avons lu ce livre en mai 2013.
Jacqueline
Cest un bon livre. Jai eu des difficultés avec le début.
Cest un bel hommage à l'amour maternel. Un livre pacifique.
Un livre très dur ? C'est l'horreur de la guerre. Jai été
prise par le livre. Il fournit une belle entrée dans un pays inconnu.
Et la randonnée nous montre des paysages magnifiques ; on quitte
ainsi lambiance de guerre pour des envolées dans la nature.
Il me reste beaucoup dimages. Je garde une image très forte
de lhôpital clandestin. Très curieusement jai
été surprise par la fin, jai limpression de
ne pas lavoir comprise, comme sil y avait un changement de
perspectives. Jai lu le dernier livre de Grossman, une sorte de
cantate à un enfant mort, Tombé hors du temps (Jacqueline
lit un passage à haute voix, correspondant à une parole
dhomme sur lenfant).
Geneviève
Je viens de finir le livre dans un café. Cest un livre que
je fuyais depuis longtemps. Jai eu des difficultés lors des
premières pages à lhôpital. Après ça
démarre. Jai avec le livre un rapport de proximité
et en même temps détrangeté. Jai été
intéressée par la relation triangulaire, le traitement des
rencontres des corps, la structure de la randonnée. On sort des
stéréotypes sur Israël : rejet des Arabes mais
aussi rejet de la guerre. Après cest un univers très
complexe. Le personnage dOra est insaisissable. Elle a un côté
jeune et en même temps, vieille. Envahissant parfois. Sur le plan
narratif, jai été gênée par certains
éléments. Heurtée est fascinée par Avraam,
le passage ou il rentre après la torture. Reste-t-on humain ?
Qua-t-on perdu de soi ? Je pense au mythe des guerriers invincibles
chez les Israéliens, et le livre montre la faille de ceux qui ont
été torturés et qui ne peuvent en faire cas. Il y
a une grande force émotionnelle, cest un grand roman avec
des effets dérangeants. Il ny a pas de parti pris facile.
Je suis très contente de lavoir lu.
Henri
Je navais pas trop envie dy entrer, le livre traînait
sur ma table de nuit depuis plusieurs mois. Mais jai bien aimé.
La construction dabord, avec des choses inachevées (exemple
le chauffeur). De grands moments comme le passage avec les chiens ensauvagés ;
je me suis demandé de quoi cétait la métaphore ?
Le tirage au sort et la culpabilité qui en résulte pour
ceux qui échappent à la torture. La fusion entre la narration
effectuée par Ora puis des passages de narration vraie et, cela
malgré labsence de séparations. Arrivée au
deux tiers, jai un peu peiné, jai lu la dernière
page, puis je me suis accroché. Je trouve que cette fin, qui nest
pas résolue, est la meilleure fin possible. Cest une façon
pour lauteur de conjurer également lannonce. Je manquais
de références historiques par exemple concernant toutes
ses tombes disséminées au fur et à mesure du chemin.
Il y a dans ce livre une épaisseur, il en reste durablement quelque
chose.
Mireille
Jai lu le livre à sa sortie. Javais déjà
lu Quelqu'un avec qui courir. Cette mère qui fuit l'annonce
sans portable, c'est très touchant. L'auteur a perdu son propre
fils durant l'écriture de ce livre. Jai beaucoup aimé
le prologue : ces adolescents abandonnés à eux-mêmes
la nuit, dans cet hôpital déserté. Jaime la
façon dont le livre distille au fur et à mesure les informations.
Ora, elle est ambivalente, parfois attachante, parfois agaçante.
Quand elle raconte toute lenfance, les allergies... cest un
pensum. Jai été surprise de découvrir qui est
le père de lenfant. La construction est passionnante, pas
toujours facile. Cest une femme toute-puissante. Il ny a pas
vraiment de fin.
Françoise D
C'est moi qui ai proposé le livre. Il a une richesse incroyable :
un tas dhistoires, larrière-plan effroyable de l'auteur
qui a perdu son fils. Jai aimé le livre dès le début.
Je lai lu durant une randonnée à pied. Et javais
hâte de me coucher le soir pour retrouver le livre. Il est vrai
que beaucoup de choses nous passent au dessus de la tête car on
ne connaît pas assez le contexte. Je lis et recommande les Chroniques
de Jérusalem, un roman en bande dessinée dun auteur
canadien qui a vécu en famille un an à Jérusalem,
et qui décrit la complexité de la société
israélienne.
Manu
Il faut du temps. Beaucoup de choses sont dites en quelques pages. Une
seule femme, avec beaucoup d'hommes. Elle nest pas sympathique.
Il y a des plans de coupe dans le récit. La séparation de
la mère et du fils est racontée par l'émission de
télévision, avec un côté cinéma ;
plusieurs événements sont racontés sous plusieurs
années. Jai été quatre fois en Israël
et je perçois la complexité des relations avec la Palestine.
La lecture est passionnante, cest un pays fascinant.
Claire
Je déteste les gros livres. Jai lu celui-ci dans de bonnes
conditions, en vacances et avec randonnées... Dabord avec
intérêt, relatif à tout ce que vous avez dit. Lhéroïne
est assez exaspérante. Et la supporter pendant toute la randonnée
a été au-dessus de mes forces. Jai lâché
le livre. Je suis allée découvrir la fin ; le texte
de Grossman qui suit fait un choc. Bref jai été lassée
par le compagnonnage avec cette femme. Lauteur épuise son
lecteur en ce qui me concerne...
Monique D
Javais lu le livre à sa sortie après un voyage en
Israël. Je connaissais lhistoire de l'auteur. Je lavais
lu d'une traite. Puis elle je lai relu pour notre séance.
Je suis réservée sur la longueur du livre, mais cependant
je suis très émue par celui-ci. La mère est pleine
de contradictions comme la patrie, le pays. Jai été
portée par le rythme des souvenirs de la mer, de la marche.
La séance se termine par un inventaire des séries télé
Geneviève a écrit sa thèse en regardant des séries
télé. Il faut chercher pour trouver quelquun, quelquune
qui échappe à cet engouement...
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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|
à
la folie
grand ouvert
|
beaucoup
¾ ouvert
|
moyennement
à moitié
|
un
peu
ouvert ¼
|
pas
du tout
fermé !
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