Mo Yan
Grenouilles
Beaux seins, belles fesses
La Joie
Le Chantier
Le Maître a de plus en plus d'humour
La Carte au trésor
L'Enfant de fer
Le Radis de cristal

Le Clan du Sorgho

Nous avons lu cet auteur pendant l'été 2013.

 

Annick L
J’ai découvert un auteur, j’ai adoré, j’ai été séduite, conquise. J’ai commencé par Grenouilles et je viens de terminer Beaux seins, belles fesses.
Grenouilles me semble un livre accompli, alors que Beaux seins, belles fesses tire en longueur, je n’ai pas compris la fin ; c’est une épopée historique, la figure de la mère est extraordinaire, c’est un auteur très fin, pas manichéen. Avec Mo Yan, on se retrouve en Chine populaire, dans une comédie humaine, avec des personnages incroyables. C’est très concret, pas épuré comme j’imaginais la littérature chinoise. C’est une écriture concrète, voire triviale, avec des envolées dans l’imaginaire, les croyances, les superstitions. Mo Yan m’a procuré des émotions littéraires. J’en lirai d’autres.

Jacqueline
J’avais lu Beaux seins, belles fesses et je l’avais complètement oublié. Il y a quelque chose de Rabelais dans l’écriture.
J’ai lu La Joie, petit roman, avec toujours cette espèce de mélange de merveilleux et de cru. On est à la campagne, c’est pas gai !
Et puis Le chantier, on est aussi à la campagne, c’est très bien construit, on est dans le réel, il y a des flashs de souvenirs, cruels, atroces, des détails crus. J’ai du mal à dire "j’aime" : ça bouleverse, et il me reste une impression très forte ; c’est vraiment de la littérature.
J’ai lu aussi Le maître a de plus en plus d’humour. On ne sait jamais de qui il se moque.

Annick A
J’ai lu La Joie : il y a une misère sans nom dans les villages. Il est et n’est pas le héros. Il est spectateur sur lui-même. L’écriture est fabuleuse. Il ose aller au bout d’un fantasme. Il y a des descriptions magnifiques des cinq sens (Annick lit un passage). Je suis fascinée par l’écriture et l’audace.
Grenouilles : c’est plus soft, linéaire. Un portrait magnifique d’une femme aliénée au Parti. Ambivalence de l’auteur ? Ambivalence dans le pays ?

Monique
En le posant et en le reprenant j’ai lu Le chantier et Grenouilles. J’ai eu une collègue qui avait connu la politique de l’enfant unique : c’était une honte d’être enceinte. Dans le livre, les ouvriers ont des conditions de vie très difficiles, le pouvoir est imprévisible, ils n’ont aucune prise sur rien. Il parle beaucoup des chiens : animaux ramenés à leurs instincts les plus cruels... C’est duraille ! Les pires cauchemars de la détresse humaine. L’auteur est problématique... Je n’arrive pas à apprécier l’écrivain.

Françoise
J’ai d’abord lu Beaux seins, belles fesses, et c’est moi qui ai proposé Mo Yan.
Puis quand il a été décidé de le lire pour l’été, j’ai lu aussi Le maître a de plus en plus d’humour, Grenouilles, La carte au trésor.
Mais pour moi Beaux seins, belles fesses est son chef-d’œuvre. C’est une œuvre immense tant au regard de l’histoire de la Chine, que de cette épopée avec des personnages incroyables (mais on y croit), des portraits saisissants. L’écriture très réaliste, truculente (voire vulgaire), suggère encore plus qu’elle ne décrit. Il y a humour, cruauté, causticité, et je pense qu’après cette lecture on comprend mieux la société chinoise, sa dureté. On n’imagine pas tout ce que ce peuple a subi, pendant des siècles ; ça marque profondément les mentalités évidemment. C’est une découverte et un auteur important.

Mireille
Que va-t-il faire après avoir eu le Nobel ? J’ai lu Grenouilles : très bien construit, un peu fantastique, dur. C’est écrit sous forme de cinq lettres et une pièce de théâtre. Il y a une hiérarchisation dans les villages, même dans les écoles... La famine omniprésente, le planning familial : les femmes sont avortées jusqu’à 7 mois, elles meurent, et les enfants nés malgré tout n’ont pas d’identité. J’ai été gênée par le fait qu’à la fin l’avorteuse se repend : ambivalence de l’auteur ? J’ai cherché le point de vue.
J’ai lu aussi L’enfant de fer : les enfants mangent du fer, c’est poétique et dur.

Claire
Je suis allée en ordre croissant du nombre de pages : d’abord Le maître a de plus en plus d’humour, puis Le radis de cristal, Le clan du Sorgho, La carte au trésor, Le chantier.
La diversité m’a plu avec des constantes : des horreurs, la violence (les gens s’insultent), la nature-les sens-les images-même dans l’horreur la beauté se glisse, des effets de narration, de glissements de temps : par exemple le narrateur raconte l’accouchement de sa mère, dans La carte au trésor, le narrateur est étouffé par la logorrhée d’un personnage qui envahit le livre de son je. L’humour en arrière-plan, ou une distance équilibre les horreurs. Je n’ai pas eu le courage d’attaquer Beaux seins, belles fesses de par son volume...
Lorsqu’il a eu le prix Nobel, un reportage dans sa terre natale, à Gaomi là où il habite, permet un rapprochement inattendu avec Annie Ernaux et son Yvetot (dont je recommande son dernier livre Retour à Yvetot) : Gaomi, c’est "sa mythologie, son royaume littéraire" (Brice Pedroletti, Le Monde du 3 novembre 2012).

Brigitte (avis transmis)
J'ai lu deux livres de Mo Yan Le chantier et Grenouilles c'est un peu long mais j'ai appris énormément de choses sur la façon dont le peuple rural chinois a reçu le communisme, le planning familial sur la famine, etc. Il y a quelques beau passages notamment la chasse au chien dans “Le changement tiers”. On approche vraiment tout un monde avec cette description de la Chine.
Je regrette de ne pas pouvoir être avec vous.

 

 

 


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