Erri De Luca
Trois chevaux

Nous l'avons lu pendant la Semaine lecture en juillet 2014.
Nous avions lu Montedidio en décembre 2003.


Marie-Thé
Je l'avais lu il y a quelques années, je l'avais aimé, j'ai été sensible à la nature, mais je ne suis plus la même : un je ne sais quoi fait que je l'aime moins... J'ai moins aimé la violence souterraine.
Jacqueline
J'adore Erri de Luca. Je regrette de ne pas l'avoir dégusté. J'aime la simplicité de l'écriture. Je pourrais la reprendre à mon compte, c'est comme s'il parlait pour moi. Parfois on ne comprend pas tout, on cherche à comprendre. Ce style par comparaison, évocation, m'enchante. J'aime sa manière de parler de la guerre, de la violence.
Lil
Je suis déçue d'être déçue. Le personnage de jardinier philosophe me semble attendu. J'aime les thèmes, la place des livres, la grande histoire et le traumatisme saupoudré, mais ce qui a trait au jardinage est un peu plat.
Nicole
Montedidio, je n'avais pas aimé. J'ai trouvé ça plaisant sans plu. Le livre ne le quittait pas, c'est ça qui m'a plu. J'ai été sensible à la nature, aux repas. Finalement, je l'aime davantage que je le pensais, car il travaille en moi.
Marie-Laurence
Je ne connaissais pas cet auteur. Je ressens une proximité avec son style éminemment poétique ; il m'emmène avec ce qu'il raconte. Ce livre est très lourd. Cet homme est brisé, mais il transcende cela. J'ai trouvé plein de phrases que je pourrais mettre dans ma vie : j'apprends à me détacher de ce que je suis.
Muriel
J'ai beaucoup aimé ce livre, son écriture qui ne se prend pas au sérieux, le récit pas linéaire. Ce bonhomme, je n'y crois pas, c'est une fantasmagorie. Le livre est plein de fantaisie : j'aime les sujets graves avec de la fantaisie. Je ne crois à aucun des personnages, mais c'est bien : la prostituée dentiste m'a un peu étonnée, le bistrot est irréel.
Annick
Un peu comme Lil, c'est un livre qu'il faudrait que j'aime, il a tout pour me plaire. C'est un livre sur un honnête homme, une histoire qui se veut belle. Mais l'écriture m'agace : elle est recherchée, pas simple. Les personnages sont attachants, un peu surfaits ; la relation à l'autre est attachante.
Mone
Je l'ai lu un peu trop vite, mais c'est une forme de lecture qui a sa valeur. J'ai été sensible à l'écriture, poétique : les images sont très belles. J'ai aimé le personnage, l'amitié avec Selim qui l'entraîne, les qualités humaines. J'ai beaucoup aimé.
Christophe
Il y a de la fantaisie, mais des contradictions. Les personnages sont attendus. Cependant le narrateur se fait conteur, les personnages ne sont pas des " humains ", mais des " figures ". On ne sait pas s'il raconte ou pas dans certains passages. Le dialogue est diffus dans le roman. C'est un conteur qui a un corps. Quant aux images, dommage qu'elles soient aussi insistantes. La résistance, on n'y résiste pas. Dommage de vouloir être romanesque.
Chantal
Je suis comme Jacqueline et Marie-Laurence, je me suis laissé emporter. C'est une lecture qui enveloppe de l'humanité. J'ai aimé l'alternance passé/présent, tout en restant au présent, la violence, l'amour. La fin est pour moi attendue.
Monique D
J'ai beaucoup aimé, je me suis laissé emporter. Je n'ai pas trouvé surfaites ses relations à la nature ; j'ai aimé ce qui est dit du livre, ce qui est dit aux femmes, des relations aux couleurs. Il y a une élégance dans les relations. J'aime beaucoup.
Monique S
J'ai lu plusieurs livres de cet auteur et ai pu l'entendre deux fois. Il a appris l'hébreu, il traduit la Bible. Des thèmes reviennent dans ses œuvres : le jardinage, les repas sobres, la lecture parallèle au repas. Il lit les visages. Il y a une qualité extrême des relations aux arbres, aux êtres. Les images sont fortes, originales. Le passage sur les arbres, j'ai adoré. Quand il se présente à la femme, c'est original. Ce qui a trait à l'Argentine, je regrette que ce soit trop situé. Un thème est fort - il a tué - qui renvoie à Abel et Caïn.
Sophie
J'ai eu du mal à entrer avec le style, le présent. Certaines images sont belles, mais on ne les comprend pas forcément. Il y a une sensualité. Mais à certains moments, on ne le suit pas. Il m'emporte, j'ai envie de plus, et puis non. Un livre dans la poche à la place du revolver, pour la libraire que je suis, c'est beau ! C'est un livre en effet qui doit travailler.
Manon
J'ai eu des hauts et des bas. Sur l'Argentine, c'est fort ; j'attendais qu'il parle plus de l'Argentine. Je ne crois pas à la relation avec la prostituée. Reste la poésie, même si c'est alambiqué. Le passage sur la fourchette et la cuillère est mémorable ("La cuillère est amie de la lecture, elle pêche même toute seule dans l'assiette. La fourchette demande plus d'attention".) Je ne croyais pas à Selim, mais je me suis attachée. Ce sont des hommes du passé. Et j'ai trouvé la recette du struffoli de Noël que ma famille cherchait depuis des années !
Françoise D
Je rejoins Lil et Sophie. Je n'ai aimé que de petits passages, mais pas globalement, les dialogues, mais sinon je me suis emmerdée : c'est décousu, ça part dans tous les sens, ce qui m'a empêchée d'adhérer. J'ai gardé de la distance, mais je regrette de ne pas avoir aimé.
Françoise B
J'ai adoré. Le rapport aux livres, aux plantes, le tressage dans le récit. Il me fait partager des gestes simples, c'est un immense poème.
Claire
Montedidio que nous avions lu dans le groupe ne m'avait pas emballée. J'ai aimé un certain charme des personnages dû à leur façon d'être (les livres, les femmes, le fait de tuer par reconnaissance), quelques aspects de l'écriture : un contexte bien évoqué à petites touches, le va-et-vient avec le passé, des formules ("Dans les maisons musulmanes on lasse ses souliers dehors, c'est ce que je fais avec toi."). Mais dans l'ensemble, l'écriture a fait pour moi pschitt : je lui renverrai l'expression "girandoles du verbe", j'ai souvent fait bof et le passage sur les livres et les arbres (p.43) : au secours !
Séverine
J'aurais laissé tomber s'il n'y avait pas le groupe. Il ne parle pas d'Argentine. Il n'a que les livres et les racines, il croise les gens. Je suis aussi déçue d'être déçue.
Marie-Odile (Ploeren)
Cest un livre qui donne envie de planter des arbres qui commence avec la sérénité d'un jardin et la beauté d'une femme et qui se termine dans le sang annoncé. Deux histoires sont imbriquées, l'Argentine en arrière-plan toujours, écrites au présent : le passé douloureux est toujours là. Des personnages sont attachants. Un texte très poétique, de belles phrases qu'on a envie de retenir, de contempler : " tu es une princesse, tu portes la géographie dans ton sang ", " Les chênes sont des romans, les pins des grammaires ", etc. Merci pour cette belle découverte.
Manu
J'avais lu Montedidio que je n'avais pas aimé. Celui-ci ne m'a pas plus convaincu. Je vais suivre le conseil du narrateur : je ne laisserai pas ce livre sur une étagère. Je veux le partager.


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Je lis seulement des livre d'occasion.
Je les pose contre la corbeille à pain, je tourne une page d'un doigt et elle reste immobile. Comme ça je mâche et je lis.