Quatrième de couverture : "Assez
tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose
pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque
temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier
village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché
d'être heureux. Je crois y être parvenu. Deux chiens, un poêle
à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à
la vie. Et si la liberté consistait à posséder le
temps ? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace
et de silence - toutes choses dont manqueront les générations
futures ? Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera
tout à fait perdu." (Prix médicis essai 2011)
Quatrième de couverture : "Pendant huit mois, Sylvain
Tesson a refait le long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale
qu'effectuaient naguère les évadés du goulag. Pour
rendre hommage à ceux dont la soif de liberté a triomphé
des obstacles les plus grands, seul, il a franchi les taïgas, la
steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains,
la chaîne himalayenne, la forêt humide jusqu'à la montagne
de Darjeeling. À pied, à cheval, en vélo, sur six
mille kilomètres, il a connu ce qu'il a cherché de plein
gré : le froid, la faim, la solitude extrême. La splendeur
de la haute Asie l'a récompensé, comme les mots d'une très
ancienne déportée heureuse de se confier à lui :
On a le droit de se souvenir."
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Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie
Nous avons lu ce livre en novembre 2014.
Françoise D
(qui a proposé cet auteur et qui nest pas présente
pour en parler !...)
Tout d'abord j'aime son projet, comme tous ses projets d'ailleurs, et
en particulier celui de Laxe du loup. Je suis très
admirative de la performance physique il ne se ménage
pas et je me projette bien sûr, mais pas seulement.
J'aime aussi beaucoup son écriture. Ses livres sont plus que de
simples documentaires, ce sont de vrais objets littéraires, comme
le sont ses références qu'il nous fait partager sans pédanterie
je trouve.
Je le place largement au dessus de Nicolas Bouvier. J'espère que
d'autres partageront mon avis...
Mireille
J'ai beaucoup aimé. Je voulais justement le lire. J'ai lu L'axe
du loup, que j'ai beaucoup aimé, puis Dans les forêts
de Sibérie. J'aime ce genre de voyage, je suis transportée.
J'admire ces gens qui ont des expériences physiques, avec ce retour
à la nature, la performance. Le journal en Sibérie est plus
répétitif que L'axe du loup. Ce que j'ai aimé,
c'est la description de la nature qui, elle, ne se répète
pas. Il fréquente les médias, il en vit ; le projet
est sponsorisé, il est clair à ce sujet comme le montrent
les remerciements. Je suis intéressée par ce qu'il dit de
la solitude dans le voyage. Il écrit bien. Il vit dans l'instant
présent, il est au clair avec lui-même. J'ai de la sympathie
pour lui.
Annick A
Je ne savais rien de l'auteur. J'ai beaucoup aimé ce livre. Sa
dimension paisible, ses réflexions sur la vie, l'aspect poétique,
philosophique. Il amène à se poser des questions sur ce
qui fait sens dans la vie. Il n'analyse pas sa vie intérieure,
dont finalement il parle très peu ; il parle de lui-même
à travers les livres qu'il lit. Je ne fais de mal à personne
et je me suffis à moi-même... La dimension poétique
domine par rapport à la dimension psychologique. Il donne à
réfléchir. Je ne m'intéresse pas à l'auteur
mais au livre qui est très attachant, qui fait penser. Plus le
livre avance, plus il fait de la poésie. C'est un livre qui apaise.
Qui donne envie d'être seul. D'avoir plus de temps pour la vie intérieure.
Monique L
J'ai apprécié ce livre que j'ai trouvé attachant.
Il y a une délicatesse malgré ce qui l'entoure. On ressent
son plaisir d'écrire, sa culture, son rapport au temps et au présent,
qui me concerne car je suis en début de retraite ; ce qui
me touche le plus, c'est le fait de vivre le moment présent :
il fume le cigare et cela en fait partie (mon mari en fait autant...).
Le style est intéressant, avec une certaine élégance ;
il était géographe, ce que l'utilisation de certains mots
montre. Je ne suis pas lassée, alors que l'on pourrait l'être,
il y a des répétitions et c'est un journal. Il y a un contraste
entre une certaine douceur et la dureté du contexte.
Monique S
Ce livre avait tout pour me plaire, car j'adore les histoires des ermites.
Je suis beaucoup avec les poètes ermites chinois par exemple. J'ai
été déçue : les poètes que je
lis ont fait un choix de vie totale, il y avait une philosophie dans leur
projet. Mais il y a des choses que j'ai beaucoup aimées :
ce qu'il dit sur les bruits de la glace, la description du printemps à
la fonte des neiges... Quand il part dans les montagnes, je ne sens pas
la hauteur, je ne vois pas le paysage. Il a une quête, mais ce qui
m'a déçue, c'est la préparation du voyage. Il contribue
aussi à la destruction de l'environnement en brûlant le bois.
Denis
Ça repousse.
Monique
Sa bibliothèque est passionnante, mais ce qu'il écrit des
livres est décevant aussi par rapport à l'intérêt
des lectures. J'aurais aimé plus de réflexion philosophique.
Il y a plus de profondeur dans les images du film. Il peut être
puant car il juge les hommes, il se situe au-dessus des autres. Il n'est
pas "sage", il n'est pas à la hauteur du projet qu'il
se donne : généralement, plus on s'isole, plus on se
rapproche des êtres humains, des autres, ce n'est pas son cas.
Monique D
Sur le livre je suis partagée :
- j'aime l'exploit, l'énergie dépensée pour réaliser
un projet de 7 ans, la ténacité, le travail nécessaire
pour vivre dans de telles conditions, les descriptions précises
de la géographie, de la nature, des lieux, le passage des saisons,
le fait de tenir un tel journal, l'analyse des Russes et leur conception
de la vie, du moins les voisins de l'auteur, les critiques faites à
notre société qui détruit la nature, les villes,
les relations entre les gens superficielles ;
- ce qui me pose question et me fait réfléchir sans avoir
de réponses : l'admiration de l'auteur pour la vie des ermites,
le fait de se retirer pour soi, pour une vie contemplative, être
immobile, faire ce qu'on veut, avoir du temps et sa liberté personnelle
à soi, comment concilier cela avec une vie en société ?
De même pour l'écologie et l'évolution, éternel
problème. Il dit que rien ne lui manque, qu'il aime la solitude
sauf à regretter souvent de ne pas profiter de ce qu'il apprécie
avec autrui et la rupture et sa tristesse qui suit. Je relève deux
phrases qui m'interrogent : "Aimer c'est reconnaître la
valeur de ce qu'on ne pourra jamais connaître" et à
la fin : "Il est bon de savoir que dans une forêt du
monde, il existe une cabane où quelque chose est possible, situé
pas trop loin du bonheur".
Marion
J'ai eu envie avec ce livre de me retirer hors du monde. Ca m'a transportée.
Cet isolement, c'est bien fait, on se retrouve comme lui dans sa cabane.
J'ai trouvé le livre très poétique et avec des passages
très drôles, par exemple, quand il remarque que "nommer
les bêtes et les plantes d'après les guides naturalistes,
c'est comme reconnaître les stars dans la rue grâce aux journaux
people. Au lieu de "Oh ! Mais c'est Madonna !",
on s'exclame "Ciel, une grue cendrée !".
(Rigolade partagée en effet.)
Marion
L'écriture est très belle, ce n'est pas répétitif.
Il a beaucoup de recul sur la situation. Cela m'a apaisée. J'ai
aimé sa réflexion, sur l'anarchie par exemple. Il ne se
donne pas en exemple. Il est honnête. J'ai une seule réserve :
il donne les chiens !
Bénédicte
Au départ, j'étais ravie, mais à la moitié
j'ai fermé le livre. Le personnage est inauthentique ! Il
écrit mal ! Il ne procure aucune émotion ! J'ai
trouvé ça artificiel ! Il n'y a aucune intériorité !
Je ne sais pas qui il est, il ne revient pas sur son passé, sur
son enfance...
Claire
Mais c'est pas vrai ! Monique et toi vous lui reprochez de ne pas
avoir écrit le livre que vous estimez qu'il aurait dû écrire :
l'un un livre de sage se retirant du monde et l'autre un livre qui parle
de son enfance, c'est incroyable !
Rozenn
On ne coupe pas, on laisse parler Bénédicte !
Séverine
Si tu te mets Claire à ne pas respecter les règles, ça
ne va plus !
Bénédicte
Je n'ai rien tiré de ce livre, que je trouve fabriqué !
Jacqueline
Je l'ai emmené en vacances dans un lieu isolé, très
propice à la lecture de ce livre. Les visites que j'avais étaient
aussi locales. J'étais très contente de me retrouver au
bord du lac Baïkal, avec les belles descriptions. Il est centré
sur les petites taches quotidiennes, c'est comme une femme traditionnelle...
Claire
Il aime "tenir en ordre son intérieur".
Jacqueline
Pour les balades, je suis restée sur ma faim, je ne sentais pas
l'effort avec lui. J'ai bien aimé sans plus. Je ne trouve pas que
c'est un auteur. J'ai découvert qu'il a écrit des fictions,
j'ai donc lu des nouvelles. Mais je déconseille
J'ai bien aimé sans plus Dans les forêts de Sibérie
J'ai préféré L'axe du loup où il suit
la route que décrit Slawomir Rawicz dans À marche forcée
Lisa
Le livre m'a intéressée car je lis des récits de
voyage. J'ai bien aimé, l'écriture est intéressante,
mais pas les aphorismes, un peu lourds, une philosophie de comptoir...
Je préfère la description de la nature. J'aime beaucoup
le thème de la solitude ; je pars aussi seule, donc ça
me parle. La forme du journal ne m'a pas ennuyée. Pour moi, le
narrateur, c'est l'auteur : méprisant ; on devrait faire
comme lui, mais on ne peut pas tous le faire : je suis énervée
par la leçon de morale. Mais cela donne envie d'y aller. J'ai juste
commencé L'axe du Loup, mais j'ai envie de le finir. J'ai
vu l'adaptation d'À marche forcée au cinéma,
Les chemins de la liberté.
Denis
J'ai beaucoup aimé cette expérience qui m'a transporté
au bord du Baïkal, avec les belles descriptions de la nature (je
fais de la montagne et je me suis retrouvé). Les aphorismes, oui,
sont agaçants. Il y a certaines tournures heureuses, mais du point
de vue littéraire, c'est pas terrible
Et les clichés
sur les Russes ! Cet homme est un paradoxe. Il est pour moi hyper
élitiste. Il parle de ses rencontres mais il n'aime pas les gens.
De son expérience, il sort comme il est entré, il n'en retire
rien. Il se vit comme quelqu'un qui ne peut pas rester en place il
escalade les cathédrales et c'est un exploit pour lui
de rester dans une cabane. Je conseillerais ce livre.
Claire
Dabord une remarque de "genre"
(qui a à voir
avec le fait qu'on parle du livre ou pas dans nos réactions). Lors
de
la dernière séance, avec la collection "Raconter
la vie", se posait la question de la différence entre récit
de vie et littérature, et celle de la force de la littérature
pour dire le monde aussi bien voire mieux parfois que le témoignage.
À nouveau, m'est venue une double question : quest-ce
quun livre littéraire ? Et ce livre est-il un livre
pour le groupe lecture ?... Après vous avoir entendus, la
réponse à la deuxième question est : oui cest
un livre pour le groupe lecture. Le fait que ce livre ait eu le prix Médicis
"essai" donne une réponse à la première
question : ce nest peut-être pas un livre littéraire...
Pour ma part, je ne connaissais pas cet auteur : jai lu entièrement
Dans les forêts de Sibérie et en lecture assez rapide
Laxe du loup. Puis jai regardé le film Six
mois de cabane au Baïkal dabord en croyant que quelquun
dautre que lui avait filmé les images, puis en comprenant
quil sétait filmé lui-même ; j'ai
beaucoup apprécié de voir tout à coup ce qu'il a
vécu que je ne me représentais justement pas en images ;
enfin, jai écouté des interviews de lui, avec ou sans
papa (Philippe Tesson). Je suis partagée : je trouve les performances
remarquables (physiquement et psychologiquement), mais je parle là
de lhomme et non des livres. Si je les considère comme témoignages,
récits de vie, reportages, je dirais : intéressants
mais assez monotones. Je serais amenée à donner mon avis
sur lhomme (pour lequel je ne ressens pas une très grande
sympathie), à minterroger sur ce qui le meut, à me
demander sil sintéresse vraiment aux rencontres que
permettent ses voyages : il aime plus la nature que les gens (dun
"grand amour beatnik") ; je suis daccord avec Denis
concernant les clichés sur les gens (sur les Russes, sur les Chinois).
Pour Laxe du loup je voudrais savoir ce quest devenue
sa douleur au genou... comme on le voit des questions qui ne sont pas
littéraires. J'ai la forte impression qu'il soigne la solitude
à l'alcool en Sibérie : il est complètement
alcoolo ! Décevant pour ce superman !
Comme pour Monique L., ses réflexions sur le temps et lespace
arrivent à point nommé pour qui comme moi vient de prendre
sa retraite ; comme Lisa, jaime voyager seule et nombre de
réflexions renvoient à ces états et m'ont beaucoup
intéressée. Dans Dans les forêts de Sibérie,
les livres ont une place importante, c'est agréable, mais ce qui
nen fait pas pour autant un livre littéraire ; Sylvain
Tesson nest pas du tout prêt à participer à
un groupe de lecture comme le montre sa façon de parler dun
avis différent du sien : "il faut avoir lesprit
tordu pour voir en lAmant de Lady Chatterley un livre érotique"...
Pour ce qui est de lécriture, je trouve quil sessaie
à "faire du style" et cela se sent : "ma cabane
abrite les noces du progrès et de lantique", le soleil
"irradie son amour sur la surface blanche" ; cest
parfois réussi quand il fait mouche sans faire de la décoration
("laisser infuser les heures") ; cest parfois très
douteux : "ces types sont touchants. Ils ont des gueules à
dépecer le Tchétchène", "des poissons carnassiers
migrent vers la surface pour le festin nocturne et les holocaustes de
crustacés" ; c'est choquant : quelles sont les valeurs
de cet homme ?!
Denis
Il a travaillé pour Radio courtoisie
Claire
Il "fait" le sage, mais cest parfois un peu cucul :
sous les futaies "on y renoue avec la vérité des clairs
de lune" ou "nous sommes seuls responsables de la morosité
de nos existences. Le monde est gris de nos fadeurs. La vie paraît
pâle ? Changez de vie, gagnez les cabanes" : ben
voyons... Parfois cela ne veut rien dire : "Nos rêves
se réalisent mais ne sont que des bulles de savon explosant dans
linéluctable". Le procédé du journal,
avec un texte par jour pendant six mois est une contrainte qui ne joue
pas en sa faveur. Ce quil dit du journal qui "féconde
lexistence" est en revanche intéressant ; il est étonnant
quil ne mentionne pas une fois son journal en images filmées
qui me semble presque plus intéressant que le livre et qui a dû
lui prendre un temps considérable.
Monique
C'est vrai c'est dommage qu'il n'en parle pas.
Claire
En fait, ne vit-il pas cette expérience avant tout pour la montrer
au monde ? Il agit pour ensuite exhiber... Pour conclure, je suis
contente de lavoir découvert, mais plus comme représentant
du livre des records que de la littérature.
Séverine
Mon premier sentiment est que j'ai aimé, mais c'était avant
de vous entendre : en fait je partage l'avis de tout le monde, les
positifs comme les critiques. Ai-je aimé le livre ou le personnage ?...
Il y a de belles descriptions et l'expérience est intéressante.
Je rejoins Jacqueline sur l'importance des petits gestes : pour ma
grand-mère, pour mes parents même, les moindres choses du
quotidien comptent, comme pour lui dans la cabane.
Ce qui m'a étonnée est que tout le monde soit intéressé
par le thème : la solitude dans la nature.
Rozenn
Pas moi !
Séverine
La question que je me pose est : QU'EN AURAIT PENSÉ OBLOMOV ?...
Je suis donc d'accord avec tout le monde et vous avez installé
un doute sur le personnage. C'est en tout cas un livre qui prête
à débat. Si j'ai passé un bon moment, j'admets que
littérairement ce n'est pas un chef d'uvre. Ce qui me perturbe
est que je ne sais pas vraiment pourquoi je l'ai aimé...
Denis
C'est la Sibérie que tu as aimée.
Séverine
Ça nous parle beaucoup, la solitude. Sylvain Tesson parle de Thoreau
; j'ai justement prévu de lire Walden ou La vie dans
les bois.
Denis
Une référence de mouvements écologistes.
Monique
Ce livre est un peu ennuyeux.
Claire
Ah tu l'as lu ?
Monique
Non, mais
Manon
Ça me rappelle Into the wild, où le héros
part en Alaska..., surtout à ne pas voir ni lire !
Lisa
Je confirme.
Séverine
Cela me fait penser au film Les Combattants.
Denis
Délivrance, dans le genre, finissait très mal...
Rozenn
Je n'aime pas la nature ! Je n'aime pas les animaux ! Je n'aime
pas la Russie ! Mais... cela me faisait plaisir de retrouver le livre.
C'est la monotonie qui me plaisait finalement. C'est tout le temps la
même chose, ça repose... Mais le livre n'est pas sincère,
c'est truqué. J'ai été très contente quand
il a été plaqué...
Marion
Désolée, il est toujours avec Priscilla Telmon, elle aussi
grande voyageuse
Rozenn
Il n'a pas de bienveillance, voire est méprisant.
Claire
Mais tu n'aimes plus la Russie ?! Tu voulais qu'on ne lise que des
livres russes...
(Rozenn raconte ses voyages en Russie et Bénédicte parle
de sa belle-fille russe...)
Claire (précision après la soirée)
À propos du genre du livre, jai trouvé une information
intéressante dans un article du Nouvel
Obs concernant le fait que le mot "roman" fait vendre :
quand le livre Dans les forêts de Sibérie est sorti,
les épreuves du livre avaient été envoyées
pendant l'été aux journalistes et aux jurés des grands
prix, flanquées de la mention "roman" : elle a été
retirée à la parution. Heureusement, car il naurait
pas eu le prix Médicis essai...
12 AVIS DU GROUPE "VOIX AU CHAPITRE PONTIVY"
réuni le 12 novembre 2014 (Françoise, Nicole, Edith, Christophe,
Nancy, Laurie, Claire, Laurence, Aram, Stéphanie, Sophie, Lil)
Cotes d'amour :
3 : 2 :
1 :
6 :
Ce que certains ont apprécié, voire adoré
- l'écriture magnifique, le lyrisme flamboyant, la richesse du
vocabulaire, la poésie derrière la noirceur
- la beauté des images (une écriture très visuelle),
les couleurs, les répétitions/incantations qui donnent le
rythme et expriment, entre autre, l'obsession folle des personnages, les
rites religieux et païens entremêlés
- la nature omniprésente, avec de superbes descriptions
- l'imagination débordante qui surprend, fascine, embarque le lecteur...
: un souffle extraordinaire qui envoûte...
- la grande sensibilité dans la description des sentiments, des
passions, de la violence (la folie : désir et mort confondus),
une ode à la passion fatale
- un récit/conte qui n'est pas sans rappeler les veillées
d'autrefois : rêve et réalité mêlés,
paraboles et mythes
- l'éloge de l'explosion de la vie, envers et contre tout
- les contrastes : le mal, la mort, la folie contrebalancés
par l'amour, la tendresse, la beauté
- l'étrangeté, l'insolite : les portraits (Reinette
la grasse, Huguet Cornebugle, etc.), les noms, les événements...
- des scènes magnifiques : la faim de Reinette, la cuisson
du pain, l'orchestre dans la forêt, la grande lessive annuelle,
la neige de mai, etc.
- le décor (qui rappelle Pays perdu), fort bien posé
- les terribles destins (Léger, Claude et Marceau)
- le temps qui passe sur le hameau et sur les hommes
- le vieux Mauperthuis tenu debout par la colère et la vengeance,
solitaire et dément
- la progression vers le drame très bien menée et la fin
du livre.
Un talent qui nous rappelle celui de Carole Martinez !
Ce que certains n'ont pas aimé, voire
détesté
- un récit long, lent, verbeux, parfois ridicule, une complaisance
dans le verbiage : l'auteure abuse de son talent ce qui donne une
écriture redondante, emphatique (c'et très agaçant)
- des personnages invraisemblables, des marionnettes peu crédibles
- un livre ennuyeux, artificiel, grandiloquent, prétentieux, qui
sonne faux (d'où le survol de certains passages, voire chapitres)
- la multitude des symboles religieux
- la noirceur du personnage principal, la prégnance du mal
- des scènes beaucoup trop longues (les amours de Camille et Simon,
par exemple)
- un livre qui suscite, à la fois, enchantement et déception.
Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
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