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Henning Mankell
Les chaussures italiennes
Nous avons lu ce livre en octobre 2014.
Manon
Je ne sais pas quoi en penser. C'est mon premier roman du Nord. C'est
très apaisant : l'île, la neige, l'atmosphère
bien décrite
Mais l'histoire... ! Je me languissais
qu'Harriet meure. Dès le début, on sait ce qui va se passer
: d'égoïste, il va devenir altruiste. On ne s'attache à
aucun des personnages. L'enfant handicapée
il manquait
plus que cela. Je ne retiendrai rien de ce livre : que des clichés !
Quelle déception pour ma rentrée
Monique L
J'ai aimé l'atmosphère, mais il y a trop de personnages,
d'histoires empilées, on touche à trop de choses.
Jacqueline
J'aime bien et c'est facile à lire. C'est plein de bonnes intentions.
C'est une belle histoire de "vieux". Mais l'auteur n'arrive
pas à émouvoir le lecteur, c'est trop "gentil".
Cela se lit cependant avec plaisir.
Charlotte
J'ai aimé le début : un lieu clos et le temps qui s'arrête.
Mais ce voyage initiatique "tombe à l'eau" avec Harriet.
Même chose avec Agnès. On est toujours déçu.
Sans parler de l'accumulation d'histoires farfelues, ça n'apporte
rien ! Et l'écriture est de pire en pire, avec de grands épanchements
qui ne touchent pas. Le voyage est peu crédible et n'apporte rien.
Annick A
C'est un livre sur le froid : le paysage et la froideur intérieure
chez ces estropiés de la vie. Les gens de cognent, se déchirent,
recherchant malgré tout la chaleur. On est pris entre la pulsion
de vie et la pulsion de mort : la mort est tout le temps présente.
Louise et Agnès s'en sortent. Le froid touche le style également,
avec des phrases courtes : les sentiments ne sont jamais parlés,
les personnages sont toujours montrés par leurs actions. Il y a
beaucoup de violence, c'est glauque, c'est déprimant, mais c'est
un beau livre. Les chaussures, c'est métaphorique, le narrateur
termine bien debout.
Rozenn
J'ai tout aimé, ce que vous n'avez pas aimé également.
Les personnages et même la fourmilière. C'est très
et trop sobre. Le personnage me plait beaucoup. Il est très "homme".
J'ai marché. J'aime le froid, la scène de fête où
ils se saoulent qui me fait penser au Festin de Babette.
Liz
J'ai beaucoup aimé et ai compris facilement, contrairement à
Marivaux
avec le plaisir de pouvoir finir le livre pour le groupe.
Ce sont des histoires tristes, avec peu d'émotions et un point
de vue masculin. Il y a quelque chose de sexuel entre Fredrik et sa fille.
Certains personnages, on ne comprend pas leur présence dans le
récit (Sarah).
Mireille
Je m'attendais à un polar. J'aime le décor, l'atmosphère,
l'arrivée de la femme sur la neige. Cet homme m'a touchée
par son retrait de la vie sociale, mais je n'ai pas aimé ses rencontres
avec les autres personnages : sa fille, Agnès. Je ne suis
pas touchée par la culpabilité du héros, le désir
de rédemption. A la fin, me semblent inutile l'os du chat, la bouteille
et la photo. Donc, peu touchée, je suis déçue.
Annick L
J'adore les polars de Mankell ; je connais aussi ses romans pour la jeunesse ;
il y a toujours des personnages en marge de la société suédoise.
Je n'ai pas fini le livre, j'en suis à la rencontre avec sa fille.
Jusque là j'étais emportée, avec la froideur des
personnages je trouve un ensemble très cohérent, le livre
du crépuscule d'une vie. Louise est un peu braque. Je ne sais pas
si je vais le finir avec ce que vous dites
Françoise D
Je l'ai lu il y a longtemps et j'avoue que je n'aurais pas eu l'idée
de le proposer au groupe lecture ("est-ce un livre pour le groupe
lecture ?"
). J'aime ses polars, avec la présence de
la mort, de l'exclusion. J'aime son écriture qui va droit au but,
surtout pour les polars. Mais de ce roman que je n'ai pas voulu relire,
j'ai TOUT oublié. J'ai lu il y a peu de temps Le Fils du vent
parce qu'il se passe en Namibie où j'allais et j'ai aimé.
Claire
J'ai eu deux petits problèmes : un problème de genre car
je m'attendais aussi à un polar ; et de vraisemblance : se baigner
chaque jour dans l'eau glacée, la fourmilière, la fille
qui accède sans difficulté aux officiels dans une manifestation...
mais bon ; le parallélisme entre les chaussures et l'art p.76,
bof. Mais j'ai aimé ce livre. Après avoir lu les deux tiers,
j'ai lu un polar avec le célèbre inspecteur Wallander, La
Cinquième femme, qui semblait être un de ses "bons"
polars. C'est bien fait, avec divers ingrédients, mais que c'est
long, ça n'en finit pas et comme je suis peu portée sur
les polars je me barbe aussi avec celui-là. Les chaussures m'ont
bien davantage plu, le narrateur m'est sympathique, l'écriture
très efficace, avec de beaux moments, par exemple sur les femmes
âgées "celles dont la terre réclame déjà
le corps", "un wagon de marchandises attendait comme un taureau
abandonné dans sa stalle", "là, tout à
coup, sur la jetée, j'ai fondu en larmes. Chacune de mes portes
intérieures battait au vent, me semblait-il, ne cessait de gagner
en puissance." Je suis contente d'avoir découvert cet auteur.
Geneviève
J'ai eu une expérience troublante, je l'avais lu, mais avais tout
oublié, sans possibilité d'anticiper quand je reconnaissais
ce que j'avais déjà lu. Au début c'est très
fort, cet homme qui porte un abandon, une faute, qu'il n'explique pas,
ce qui est très masculin (?). Je suis d'accord avec tout ce qui
a été dit. Des passages sont invraisemblables, mais j'accepte
tout : je vois tout à travers les yeux du narrateur, je ne
m'intéresse qu'à lui. C'est fascinant, son île, le
facteur hypocondriaque, la thématique du froid très forte
à l'extérieur comme à l'intérieur de l'être.
Corinne
Je découvre l'auteur et j'ai beaucoup aimé. J'ai lu au soleil
et tout de suite j'ai été gelée. Le narrateur est
odieux. On le déteste, mais on le suit. C'est parfois bizarre,
voire surréaliste, mais plaisant. Chaque personnage est intéressant
mais hyper froid, le narrateur est le plus mal. C'est facile à
lire. Mais tout est dur : l'univers, le climat, la froideur des personnages.
La fin est gnangnan.
Danièle
J'avais lu Les Morts de la Saint-Jean, mais j'ai peu de souvenirs.
Ce livre, à partir de la moitié
trop, c'est trop !
C'est toujours le même schéma : une nouvelle femme arrive
avec son lot de problèmes. J'ai pourtant aimé, surtout le
début. Il y a beaucoup de froideur, oui, mais c'est ce que l'auteur
veut nous faire ressentir. Cet homme agit, sans savoir pourquoi :
il a eu peur de se faire embarquer par ses sentiments, ses désirs ;
je dirais que c'est un lâche. Mais cela me touche.
Bénédicte
Le livre est pour moi déséquilibré, entre le début
sur l'île et le reste, avec plein de personnages. Je n'ai pas adhéré
au personnage principal. Je ne crois pas trop aux raisons de son exil.
Je suis touchée par le combat d'Harriet. La deuxième partie
a été ennuyeuse. Je reste donc sur une frustration.
Monique
J'ai adoré le début qui m'a fait penser à La vierge
froide de Riel. A partir de la révélation de l'existence
de la fille, les ficelles sont devenues un peu grosses. La narration ne
m'intéresse pas. Les chaussures c'est aussi et surtout Harriet.
C'est un peu une suite d'images d'Épinal. L'histoire racontée
est invraisemblable. Et le passage concernant Agnès et le cursus
de "ses filles" : on croirait un compte rendu d'aide sociale
à l'enfance ! L'auteur prend des sujets à la mode qui rendent
le livre inauthentique. Je n'ai pas envie de le finir. Il y a trop de
clichés. Le personnage de Louise, c'est du grand cinéma
!
Nous évoquons des auteurs du froid découverts dans le groupe.
Nous avons lu :
- Jón Kalman Stefánsson (islandais), Entre ciel et terre
- Auður Ava Ólafsdóttir (islandaise), Rosa Candida
- Herbjørg Wassmo (norvégienne), Le Livre de Dina
- Knut Hamsun (norvégien), La faim
- Tarjei Vesaas (norvégien), Les oiseaux
- Stig Dagerman (suédois), Ennuis de noce
- Per Olov Enquist (suédois), Blanche et Marie
- Peter Høeg (danois), Smilla ou l'amour de la neige
- Jørn Riel (danois), La vierge froide et autres racontars
- Arto Paasilinna (finlandais), La Cavale du géomètre
Les enthousiastes ont été touchés par les réflexions
sur la vie, la mort, la maladie, la vieillesse, la fin de vie, la culpabilité,
la liberté et tous les autres thèmes traités dans
ce livre (trop, peut-être, mal exploités et peu crédibles -
ont protesté les moins emballés, qui ont, aussi, souvent
regretté que les ficelles soient si apparentes !).
Certains ont adhéré pleinement à l'histoire et aux
personnages, ont souligné les portraits et la place importante
des femmes (ce sont elles qui rappellent à la vie ce mort-vivant
de Fredrik !), le symbole récurrent des chaussures, la joie
dans l'adieu à la vie (fête et crémation d'Harriet),
etc.
Pour terminer, citons l'une du groupe : " Ce road movie scandinave,
en parallèle avec le chemin intérieur du personnage, nous
rappelle que l'on n'a pas de pire ennemi que soi-même"...
Les détracteurs
- ce n'est pas un texte littéraire
- avec un manque de souffle, d'élan
- trop touffu, ce livre est un fourre-tout, avec des thèmes mal
exploités
- c'est plat, ça ne décolle pas, il n'y a aucune surprise,
tout fait "flop", les ficelles sont évidentes
- il y a beaucoup d'invraisemblances, c'est cousu de fil blanc
- les personnages ne sont pas crédibles
- les paysages sont sinistres
- l'idée de réparation/expiation est pénible pour
certains
- question : est-ce un livre pour le groupe lecture ?
Les enthousiastes (qui pour
la plupart ont fait une deuxième lecture)
- une écriture efficace, sobre, de très jolis passages
- un livre riche en personnages et situations
- de nombreux thèmes : sens de la vie, vieillesse et décrépitude,
la mort et son compagnonnage, la relation entre mort, nature et êtres,
la peur, la lâcheté, la liberté, la culpabilité,
la filiation, la différence, hommes et animaux, la solitude, etc.,
thèmes qui poussent à la réflexion... ; les 100 premières
pages sont un voyage initiatique
- de beaux portraits de femmes
- les rapports père/fils, l'évocation des grands-parents
sont intéressants ou touchants
- l'atmosphère obsédante de ces paysages nordiques (froid,
solitude glacée, blancheur, lumière permanente, obscurité
permanente) engendre ces personnalités excentriques tout à
fait susceptibles d'éclore en ces lieux austères, et en
cela elles sont crédibles
- le personnage principal est sympathique, avec ses failles et sa lucidité
; question : est-ce un livre de "vieux" pour "vieux" ?
- sa relation avec Jansson, le facteur, est étonnante
- la fête d'Harriet est un magnifique adieu à la vie
- les liens avec Le Caravage sont inattendus
- la symbolique des chaussures fonctionne.
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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à
la folie
grand ouvert
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beaucoup
¾ ouvert
|
moyennement
à moitié
|
un
peu
ouvert ¼
|
pas
du tout
fermé !
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