Laure Murat est notamment l'auteur de Passage
de l'Odéon et de L'homme
qui se prenait pour Napoléon (Prix Fémina 2011).
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Laure Murat
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Le
questionnaire sur lequel s'appuie en
partie ce livre ICI Quelques articles sur le livre, présentant l'auteure LÀ Le chapitre sur la très particulière relecture de La Recherche du temps perdu "J'ai perdu le Temps retrouvé..." ou ce que Proust fait à ses relecteurs |
Nous lirons 8 ans plus tard de cette même auteure
: Proust, roman familial.
Monique L (avis transmis depuis Paris)
J'ai lu Relire et je relirai très certainement les chapitres
correspondant aux auteurs que je connais et ceux correspondant à
ceux que je ne connais pas encore mais que j'ai envie de connaître.
Ce livre ne me pousse pas à la relecture (que je ne pratique pour
ainsi dire pas, vu tout ce que je souhaiterais lire) mais me donne envie
de lire des livres qui y sont cités, d'auteurs que j'apprécie
et que je n'ai pas lus. Cela me donne également envie de connaître
des auteurs que je ne connais pas. Par exemple, j'ai particulièrement
apprécié les réponses de Stéphane Audeguy
dont je n'ai rien lu.
C'est très intéressant de voir ce que lit tel ou tel auteur,
de connaître son rapport à la lecture, à la relecture
et l'usage qu'il en fait éventuellement pour écrire. Parfois
cela surprend !
J'ouvre le livre à ½ mais c'est difficile de se prononcer,
car je relirai des passages. Ce qui motive cette cote d'amour sévère
c'est que je le classerai plutôt dans le domaine de l'étude
que dans le domaine littéraire.
Chantalà
Je l'ai lu par passages. La seule chose qui a été remémorée,
ce sont mes lectures d'enfance. Je n'ai pas apprécié que
l'auteur ait choisi uniquement des gens du livre et pas des pékins
de base. Entre ¼ et ½.
Annick A
Ce livre m'a beaucoup intéressée ; il fait réfléchir
sur soi. Je crois ne pas relire, mais au fond je relis. Je relis des passages
pour le groupe ; lire pour le groupe est créatif, on est acteur
de sa lecture. De plus, participer au groupe de lecture, c'est de la relecture :
quand nous entendons les avis des autres, ils nous font d'une certaine
façon relire le livre. Quand on lit Fred Vargas, d'un livre à
l'autre, on a l'impression de retrouver des amis, on s'approche de la
relecture. La notion d'identification symbolique de la relecture de Proust,
ça, ça m'a intéressée. Ainsi que le questionnaire.
Mais pour ce qui est de la deuxième partie, pourquoi tel choix
? De plus c'est un peu long. Et Stéphane Audeguy m'a beaucoup ennuyée... :
½
Françoise D
En guise de provocation, je dirais... est-ce bien un livre pour le
groupe lecture ?... Il m'amène à m'interroger. Pour ma part,
je ne relis jamais sauf pour le groupe lecture. Je me suis intéressée
aux auteurs que je ne connaissais pas. Mais ça m'a gavée
et je ne suis pas allée jusqu'au bout : ¼.
Marie-Odile
Pourquoi on publie un livre comme ça ! Que tel auteur ait
relu tel livre me laisse indifférente ; j'ai été
plus attentive quand je connaissais l'écrivain. On prend connaissance
de la liste qu'il convient d'avoir lue. Il y a beaucoup d'évidences :
un livre parle d'autres livres, et... cette révélation :
les écrivains lisent pour savoir écrire. J'ai aimé
revoir la casquette de Bovary.
Françoise G
Cela m'a intéressée bien que je ne sois pas concernée
par la relecture. Par contre, les statistiques c'est inintéressant.
Stéphane Audeguy est imbuvable. Eh oui, il y a des évidences.
C'est par nécessité professionnelle qu'ils relisent, pas
comme nous. La relecture est un mantra pour Matzneff à 3h du matin,
c'est un bon truc. Il y a beaucoup de passages ennuyeux : ¼.
Nancy
Je me suis aussi posé la question concernant ce livre pour le groupe
lecture... Je me suis traînée. Les statistiques sont ennuyeuses :
un si petit nombre nuit à la crédibilité.
Lisa
Je l'ai lu il y a un mois et demi et ça m'a intéressée.
C'est un peu bateau ce qu'elle a tiré de ses études, des
banalités. Parmi les témoignages, je ne connaissais pas
nombre d'auteurs. C'est leur métier de lire et relire. Je sauve
quelques petits passages, mais je ferme le livre.
Séverine
C'est un travail universitaire qui m'a ramenée des années
en arrière pour la première partie. Et la deuxième
partie, c'est de la répétition. Je n'ai pas fini. Je ne
me suis pas infligée cette lecture. Proust a une place maîtresse.
Annick L
Le choix du sujet, oui. Mais l'angle d'attaque n'est pas intéressant.
Le corpus est invalide, il s'agit d'happy few, ne parlons pas des statistiques...
J'ai fini la partie I très vite, ce qui m'a le plus intéressée,
c'est l'aspect miroir : c'est un apéritif pour la semaine
lecture. Et personnellement c'est passionnant de revoir la place de la
relecture dans sa propre vie : pour moi en tant qu'étudiante,
professeure, puis critique jeunesse. Mais en fait je relis peu.
Suzanne
Tiens on a lu des trucs plus intéressants. La première partie,
il y a des tas de phrases intéressantes : par exemple la relecture
"terreau" pour Marianne Alphant. La deuxième partie est
barbante, ça se répète. Pourquoi relire des bouquins
?
Lilà
J'ai beaucoup apprécié le chapitre méthodologie et
l'épilogue. Beaucoup d'auteurs sont cités dans la deuxième
partie. C'est faussé, l'échantillon. Cela élargit
l'esprit, mais il n'y a pas de plaisir de lecture sur la lecture.
Jacqueline
Le questionnaire est très intéressant. Il m'a fait réfléchir
sur ma pratique de relecture. Cela m'a rappelé ce que dit Hemingway
des universitaires qui font de la critique littéraire (qu'il traite
de coyotes et d'eunuques). Pourquoi on aime les livres ? Parce qu'on
s'identifie à des personnages. Mais on s'identifie aussi à
l'écrivain, à sa manière de faire. Ce qui m'a déplu,
c'est qu'on ne parle pas de la façon de relire, dans sa vie. Bref,
ça ne m'emballe pas. Mais ça m'a fait réfléchir : ½
Nicole
Je me suis profondément ennuyée. Je n'ai pas trouvé
les témoignages intéressants. J'ai apprécié
la non-réponse de Sollers...
Jane
Voici un livre que je n'aurais jamais lu. J'ai trouvé assez intéressante
cette enquête presque scientifique et les témoignages très
intéressants. Le livre me fait beaucoup réfléchir :
½
Fanfan
Je n'ai pas mal aimé. Je l'ai lu deux fois. Je le trouvais intello.
J'ai aimé qu'il me fasse réfléchir énormément.
Pourquoi je ne relis pas beaucoup... Il y a dans le livre beaucoup de
gens que je ne connaissais pas. Et trop d'intellectuels.
Muriel
Ça ne m'a pas ennuyée. Et j'ai même eu beaucoup de
plaisir. J'ai relu beaucoup de livres dans mon enfance. C'est très
intéressant la relecture "refuge". Des passages m'ont
sciée. Cela donne des idées de lecture : par exemple
Tristram Shandy ou L'Éducation sentimentale. L'intérêt
est de se poser des questions sur soi-même. Je regrette que ne soient
pas interrogés des quidams mais seulement des gens du monde de
l'édition, de la traduction.
Marie-Thé
C'est surprenant cette idée de livre sur la relecture. J'ai été
agacée par l'auteur, son élitisme. RE me dérange.
Quand j'ai lu, j'ai vécu (Lang). Je suis surprise par les livres
qui reviennent, sont cités à répétition comme
relus. Je n'aime pas Sollers et je n'aime pas sa réponse. La relecture
et un rituel, le livre est un refuge, une maison. Marianne Alphant dit
que la lecture l'a portée, pas sa mère... Et le livre bréviaire...
J'adhère à la poésie répétée.
Rabelais ne m'a jamais quitté, dit un auteur. Je retiens que l'original
n'existe pas sans répétition. J'ai aimé ce que disent
Matzneff, Chevillard. J'ai eu un émerveillement au début,
mais qui n'a pas tenu par la suite : ½
Manuel
Je suis enthousiaste. Ce livre m'a passionné. Cela n'aurait justement
pas été intéressant d'interroger le péquin.
Sollers est drôle. Ce livre décomplexe et je les envie. Il
donne l'expérience de relecture, ce
n'est pas commun. Ce qui m'a intéressé, c'est que ce sont
les mêmes auteurs qui reviennent, qui sont relus, tout le temps.
Ce livre m'a beaucoup plu. Les analogies avec la musique, la question
du temps, c'est passionnant. Le groupe lecture m'a obligée à
le lire. Les livres du groupe lecture doivent être lus lentement.
J'ai aimé la réflexion sur Gracq, Céline, enlevés
de leur piédestal.
Manon
Est-ce pour le groupe lecture ? Le livre, c'est pas d'un intérêt
foufou. La première partie, ça fait recette de cuisine.
Sollers m'a fait rigoler. Une thèse sur la relecture ? Je
ne suis pas à la fac : ¼. Ce qui m'intéresse,
c'est... moi. L'Amant de Marguerite Duras, j'ai dû le lire
une bonne centaine de fois, parfois en entier, parfois juste des passages
au quotidien.
Rozenn
J'étais enthousiaste au début. C'était difficile
pour les 40 dernières pages que j'ai lues dans le car. Son choix,
ce sont des spécialistes de la littérature. Tous les quatre
ans, on demande à des auteurs pourquoi écrivez-vous, c'est
original. Beaucoup de questions sont personnelles : je réalise
que je relis plus que ce que je pensais. Elle dit que toutes les lectures
se valent - ce n'est pas vrai. J'aime bien les répétitions
dans le livre et cela me va qu'ils disent tous la même chose. Ce
que je préfère : "je relirai plutôt les livres
courts de Derrida..." Par ailleurs, j'aime beaucoup le chapitre
"RE" dans le livre d'Edgar Morin La
méthode.
Claire
Voilà un livre qui fait dans l'ensemble un flop... J'attire votre
attention sur le sous-titre de ce livre. Ce n'est pas une enquête
sociologique en France. Ce livre rend compte d'une passion. Ce livre m'a
passionnée, alors que je ne relis pas, sauf mes notes pour le groupe
lecture... Comment font ces gens dans la vie desquels la lecture occupe
une telle place ?! Qui relève de certains cas de l'addiction.
J'ai aimé comment le livre est fait, avec un départ personnel
pour Laure Murat, puis l'analyse dans un style nuancé des réponses
reçues à son questionnaire très intéressant,
enrichies par le point de vue d'autres auteurs lus et ensuite la voix
donnée à ces auteurs différents (avec un court portrait
préalable très bien fait), connus ou pas connus, tout m'a
intéressée. Le genre du livre est original, comme les autres
uvres de cette auteure, historienne : ce n'est pas un livre
d'histoire, mais elle dit livrer ainsi "une archive vivante",
partageant son "corpus". Il est aussi pour moi un livre d'histoires
; à de nombreuses fois, j'ai écrit dans la marge "incroyable !" :
par exemple Tiphaine Samoyault qui relit deux fois par an la dizaine de
volumes d'un livre pour la jeunesse La
petite maison dans la prairie, Julia Beck qui lit chaque paragraphe
trois fois avant de passer à la suite, Agnès Desarthe (qui
était venue dans le groupe lecture) qui, quand elle a fini un livre
qui lui a plu, doit lire un livre qu'elle a déjà lu, le
traducteur Bernard Hoepffner qui relit Vingt
mille lieues sous les mers qu'il connaît par cur dans
d'autres langues pour apprendre ces langues, l'universitaire Louis Jeannelle
qui, par déformation professionnelle, ne peut lire sans prendre
de notes y compris un livre de cuisine, Linda Lê qui à la
troisième fois, trouve Belle
du seigneur qui l'avait assommée, comique, etc.
Ce livre, comme disait Manuel, fait vivre l'expérience de la relecture.
Il baigne dans la littérature et donne beaucoup de désirs :
désirs de lire de nombreux livres cités et de RElire au
sein même du groupe lecture, pour partager une expérience
de RElecture.
Ce soir-là, nous avons décidé de programmer Bouvard et Pécuchet... mais que se passa-t-il alors ?...
Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
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Une référence désuète non citée dans le livre : Émile Faguet qui enseignait à la Sorbonne et fut académicien consacra un chapitre à la relecture dans LArt de lire (Hachette, 1923) : ICI.