Extrait du site wikipedia
Documentation
sur le livre et l'auteure :
en fin de cette page.
Quatrième de couverture :
"Les partis ne vous ont pas manqué. Vous avez toujours refusé.
Pourquoi ? One ne le saura jamais."Ainsi parle à Mademoiselle
Clarisse cinquante-quatre ans un client de son
café-épicerie-mercerie de village. Nous non plus, nous ne
saurons pas pourquoi Clarisse fort sociable pourtant, et qui
entretient avec sa clientèle des relations harmonieuses
a vécu et vit solitaire. Mais nous comprenons qu'il y a en elle
quelque chose de noué, et qui ne favorise pas les relations avec
les hommes. Dans sa jeunesse elle fuyait les rencontres, maintenant elle
rêve "d'un homme ne sachant pas se défendre". Et
voilà que survient un homme inattendu. Il s'est réfugié
dans la salle de café, il y est mort. Aussitôt Clarisse s'empare
de lui. Une tempête de tendresse, d'amour et de dévouement
la saisit devant ce corps qui lui est livré, et de qui elle prend
soin comme si son activité terrestre n'était pas interrompue
à jamais. Elle invente son histoire, s'invente une histoire avec
lui, mais doit vite reconnaître que le mort ne pourra rien lui donner.
Affiche du film de 2013 de Martin Provost,
Violette, avec Emmanuelle Devos et Sandrine Kiberlain
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Violette Leduc
La vieille femme et la mort
Nous avons lu ce livre, dans le cadre
de notre quatrième Semaine
Lecture en Bretagne, le 28 juin 2016. Après la lecture, nous
avons visionné un documentaire passionnant (voir
en bas de page).
Mireille (avis transmis de Nice)
Mon livre préféré de la Semaine lecture est celui
de Violette Leduc La vieille fille et le mort. J'aime son style,
découvert dans La
Bâtarde, poétique et tellement imagé sur la
nature, le café, l'épicerie, la cuisine, elle me les rend
si proches, c'est comme si j'y étais. Le sujet du livre est original,
le surgissement d'un homme mort chez une solitaire qui n'a pas de facilité
avec les hommes et qui en souhaite un sans défense. Elle le rend
vivant, j'ai été très touchée par la façon
dont elle le regarde, le touche, en prend soin, savoure sa présence.
Et l'enfant, attachant, toujours là, aussi seul que Clarisse qui
savoure lui aussi le réconfort qu'il trouve chez elle. Et ce suspense
avec les clients qui vont et viennent, interrompent Clarisse alors qu'elle
veut se consacrer uniquement à son mort qui ne doit surtout pas
être vu dans le café. Il est à elle seule. Je me demandais
tout au long de ma lecture quelle serait la chute. Elle est sobre, je
n'ai pas été déçue. Je l'ouvre en grand.
Suzanne
Je suis restée au vent du début et elle m'a emportée,
avec la vie de village. Je fais le lien entre le livre d'hier de Paul
Nizon (où le personnage passe à côté de
la vie) et Maria Margarita chez Rivera
Letelier qui apporte le rêve. Ici, Clarisse, elle a rêvé,
il arrive, le rêve est ouvert : cet homme, elle en fait ce qu'elle
veut Elle rêve, sauf quand elle lui lave les pieds. Il y a pour
moi un rapport entre les trois livres. Je ne suis pas déçue
par la fin qui ramène à la réalité. Il y a
des choses magnifiques. Le style, oui, mais j'ouvre ½ car j'ai
besoin de plus que cela pour ouvrir plus.
Fanfan
J'ai bien aimé. J'entendais mes voisins parler d'"eau de javel",
évoquer des questions d'incompréhension et je me disais
ça va pas faire comme hier avec Nizon où j'ai rien compris
: je me suis dit je vais le lire comme un livre en anglais où on
n'a pas besoin de comprendre chaque mot. Je me suis laissé emporter
par l'histoire. Oui, c'est affecté, mais c'est comme un immense
poème. Parmi les personnages, il y a le vent, la souris. Elle me
dérange un petit peu. Mais beaucoup d'expressions m'ont plu : "ses
doigts de vendeuse de laine d'angora", "ses mains sont
pleines de sommeil". C'est très cinématographique,
avec des éclairages différents. La fin m'a beaucoup déçue.
¾
Nicole
Ça ne va pas être long... Ça m'a pas plu du tout,
je ne suis touchée par rien, je n'ai pas d'émotion. J'étais
pourtant contente de lire Leduc car j'en ai lu d'autres il y a longtemps
que j'ai aimés et dont je ne me souviens pas. J'ai comparé
avec La
Tour d'amour de Rachilde que j'avais beaucoup aimé. Les
personnages ici sont comme des cheveux sur la soupe.
Françoise G
J'ai bien aimé. C'est un livre sur la solitude. La brise du début
ouh la la, le style est un peu désuet. Mais c'est sorti en 1958.
J'ai bien aimé son style, descriptif voire poétique. Les
changements de temps. J'ai aimé qu'elle vagabonde. Ce personnage
est attachant. Elle entend tout. Elle perd le sens des réalités.
Elle s'éprend de son mort et vit ses rêves avec lui. Elle
l'avait déjà vu et l'avait mal reçu. J'ai aimé
qu'elle veuille lui rendre sa dignité. Elle attend son Prince charmant.
La fin m'a convenu. ¾
Lil
J'ai beaucoup lu Violette Leduc : L'affamée,
La
Bâtarde, Ravages,
Thérèse
et Isabelle... mais ne m'en souviens guère. Je suis mitigée
avec ce livre. L'écriture fait composition française. Le
quotidien est bien décrit. Je suis partagée entre l'intérêt,
la sympathie et l'ennui qui me fait décrocher : ½.
Mais c'est très touchant la vie avec le mort. N'y a-t-il pas eu
une nouvelle mode Violette Leduc, avec le film ?
Nancy
J'ai fait cette traversée sans être touchée. Ça
m'a ennuyée. Je n'y ai pas cru. Je ne suis pas entrée dans
le livre.
Lisa
C'était pour moi une découverte, nom de l'auteure compris.
Je n'ai ressenti aucun intérêt, ni pour l'écriture,
ni pour l'histoire. "Les échalotes rayonnaient",
ça ne m'a pas plu... Et sur la solitude, il y a des livres plus
réussis. Manu parlait d'un cycliste, ce qui me faisait perdre le
fil, et je n'essayais pas de suivre. C'est daté. Je ferme en grand !
Françoise D
Je ne trouve pas cela particulièrement daté. Les premières
pages, je me suis dit aïe aïe aïe. Quand Clarisse arrive,
cela devient plus intéressant. Le fait qu'elle s'empare du mort,
j'ai adoré. Le langage est poétique, énigmatique :
la couleur les grappes de glycine "lui faisait autant de plaisir
que la fonte des neiges". Clarisse est logique, rationnelle,
réaliste, par rapport à cet homme qu'elle peut posséder.
A la fin, la brise revient. C'est très beau. Je me suis identifiée,
je comprends très bien, j'ai beaucoup apprécié. Cet
homme lui est envoyé et elle ne parle jamais de Dieu. J'ouvre en
grand. J'ai relu le livre en partie. Ce serait très bien au théâtre.
Édith (qui arrive au quatrième jour de la semaine et
n'a pas lu le livre, mais qui nous parle d'un livre lu précédemment...)
J'ai un a priori favorable, car j'ai aimé La
Bâtarde.
Murielà
Quelle curieuse imagination pour choisir une telle histoire. Je ne suis
pas entrée dans l'histoire, dans rien d'ailleurs. Et l'enfant qui
parle comme un adulte
Les phrases que vous avez lues pour les louer,
je les trouve tartes ! J'imagine l'auteure en train de se dire :
qu'est-ce que je vais mettre qui va faire joli ? J'ai eu cette impression
tout le temps. Et puis, c'est à la troisième personne et,
tout à coup, ça passe au "je" ! Le prénom
est mal choisi. Et pour cette histoire de mort, avec un style d'une telle
pomposité, j'ouvre entre 0 et ¼ car elle a le mérite
du choix du sujet.
Marie-Odile
Je me demandais quoi dire car j'ai ressenti une espèce d'indifférence.
J'ai pensé à cette phrase de Flaubert dans Un
cur simple : "Elle avait eu, comme une autre, son
histoire d'amour". Ou aux vers de Marie Noël. C'est un univers
désuet. Les dialogues sont insupportables. D'ailleurs, chez ces
gens-là, on n'cause pas, Monsieur.
Elle a refusé le commis vivant ("il domestiquait une aventure
qui ne venait pas"), elle l'accepte mort : "Clarisse
se laissa tomber sur lui. La chemise neuve sent cette odeur de poussière
rajeunie par la pluie. Je viens de naître et je voudrais avoir vécu."
Ce sont des noces funèbres...
Muriel
Noces
funèbres, de Tim Burton, c'est mieux...
Marie-Odile
Par indulgence j'ouvre ½ car ça a le mérite d'avoir
été écrit et on peut faire pire...
Rozenn
J'ai trouvé dans la voiture comment formuler mon avis : j'ai
eu beaucoup de plaisir, c'est facile à lire, c'est léger,
c'est joyeux
Beaucoup d'entre nous
! ? ! ! ? ! ! ? ! ! ? ! ! ? ! ! ? ! ! ? !
Rozenn
Le personnage principal est sympathique et jovial. On est un peu à
la surface des choses, ce que j'aime. L'écriture est limpide. J'ouvre
en grand. L'histoire est banale, un peu légère. Et comme
toutes les histoires d'amour, elle finit bien.
Les naïfs découvrent que Rozenn
a formulé exactement l'inverse de son avis...
Rozenn
Par rapport des Violette Leduc que j'avais lus, c'est bien mieux. Et enfin
une quatrième
de couverture qui n'en dit pas trop...
Chantal
Je n'ai pas réussi à entrer. Je n'arrivais
pas à quitter le livre de Nizon
d'hier. Le sujet est original. J'ai oublié La
Bâtarde. Les digressions ne m'ont pas gênée,
au contraire. L'enfant, je ne l'ai pas vu parler comme un adulte. Il y
a de belles expressions ("ses doigts de vendeuse de laine d'angora"),
d'autres m'ont paru inadaptées (par exemple les pieds "disgraciés
comme des tibias" et l'eau de javel qui sentait "le clair
de lune"...). J'ai aimé la toilette du mort, un peu granguignolesque ;
je suis déçue qu'elle n'enlève pas le pantalon. C'est
décousu, décalé, mais j'admets que j'étais
restée dans le livre d'hier.
Jacqueline
Je vous trouve très durs ! Comment défendre ce livre ? C'est
vrai qu'avec la brise du début, je me suis endormie... Avec Clarisse,
j'ai marché, on est dans sa tête. Tous les détails
de la campagne, je les voyais. J'ai aimé cette langue simple, les
phrases courtes. Avec ce que vous avez trouvé affecté, j'ai
marché. Je l'ai trouvée originale. J'ai beaucoup aimé
la relation avec l'enfant, les visites à l'épicerie, le
souci de l'autre. J'ai aimé le dialogue avec le mort.
Et cet inventaire à la Prévert : "du trèfle,
de l'avoine, du son, de la recoupette, des pissenlits, des sarclures,
de la centaurée"... J'ai aimé la fin qui
ramène dans le réel : ce n'est pas une histoire de
dingue...
Séverine
Ça faisait longtemps que je voulais lire Violette Leduc. J'ai été
happée. J'étais dans cette atmosphère entre chien
et loup. J'aime son imaginaire dans le réel. C'est très
romanesque : un vrai sujet. Ce n'est pas sûr que ce soit un
livre sur la solitude. J'ai été emportée. C'est attendrissant
les rapports avec l'enfant. Les relations sont rudes, mais attentionnées.
J'ouvre en grand, j'ai adoré.
Marie-Thé
J'avais des a priori. Et j'avais raison. C'est morbide. Daté. Avec
la brise du début, j'ai cru être chez Colette. J'ai vite
déchanté... Cette femme, passée à côté
de tout, a rêvé sa vie. Elle rêve d'un homme à
défendre. Je pense à L'Homme
rouge et ses hommes diminués. C'est pathétique.
Ridicule. Elle est folle. J'ai beaucoup aimé l'apparition de l'enfant
qui m'a fait penser au Grand
Meaulnes. Le lavement des pieds renvoie à quelque chose
de sacré. Et cette peur de la mort, non ! Comme si les hommes
faisaient vieillir les femmes. Laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre,
l'ombre de ta main, l'ombre de ton chien... Heureusement qu'elle va voir
le maire...
Annick L
Eh be...
De Violette Leduc, j'avais lu La
Bâtarde et Ravages :
ce fut une grande découverte, la violence, la crudité, m'avaient
saisie. La brise du début montre où on est. J'ai trouvé
ça scolaire, affecté, maniéré : je n'ai
absolument pas retrouvé la Violette Leduc qui m'avait marquée.
Seule la situation me l'a rappelée, violente, brutale. Le ton,
le style, n'ont pas cette rage. ¼ car c'est théâtral,
pour la mise en scène avec les entrées, les sorties, ça
c'est bien, mais je trouve l'écriture nulle.
Manuel
Je n'ai pas du tout aimé : le style ampoulé et ce truc invraisemblable
avec les lapins... Le personnage est un peu raté par rapport au
personnage
d'hier. Le thème que j'ai aimé c'est la campagne par
opposition à la ville. Et cette pauvre fille qui aurait aimé
autre chose... J'ai aimé le passage du ticket de métro.
A partir du cycliste qui traverse à la vitesse d'un météore,
j'ai considéré que le livre était à donner
ou à revendre. Ça m'a fait penser à
Lune froide.
Annick A
à
Je n'avais jamais lu et n'avais
aucun a priori. Avec les premières pages, je me suis dit c'est
pas possible... Dans l'écriture, il y a des moments pas possibles,
mais malgré cela, j'ai beaucoup aimé. Alors que je suis
fille des villes, j'ai été à la campagne, à
l'épicerie, j'étais dans un autre monde ; le petit
ruban qu'elle déroule... je voyais tout, j'étais transportée.
Le mort m'a fait rejoindre le livre
d'hier car elle rêvait d'un homme qui vient d'ailleurs, et non
un de ses prétendants, elle voit alors son enfance et je suis partie...
Le petit garçon, c'est assez chouette, poétique. La petite
vieille qui l'engueule est un moment d'humour. J'ai été
quand même décontenancée par l'écriture. J'ouvre
entre ½ et ¾.
Jane
J'ai beaucoup aimé, même la brise. L'auteur
nous donne des tableaux : rubans, lapin, petit garçon... J'aime
les rapports entre les gens. Avec la dureté de la vie. J'ai été
touchée par la tendresse par rapport au mort. Le sujet est original.
J'étais là avec elle. Et la fin est très bien.
Claire
De Violette Leduc dont nous n'avons jamais rien lu au groupe lecture,
j'avais lu Thérèse
et Isabelle (en version 2000 non expurgée) et une biographie
passionnante d'un passionné (car elle déclenche de la passion),
Carlo
Jansiti. La brise du début m'a vraiment gênée,
l'écriture affectée. Puis j'ai eu du mal à comprendre
: ils (qui ?), l'espace et le temps sont décalés ("où
êtes-vous, cria-t-on de la route" : où elle
est ?...), les ellipses. On ne sait rien du passé, ce qui
est original. Il y a des expressions réussies, comme "ses
doigts de vendeuse de laine d'angora", "l'odeur de funérailles
de sa pipe éteinte", mais d'autres qui font flop :
"l'homme mort ressemblait à un fusillé qui remercie
la poussière", "un timbre de voix bleu marine"...
J'ai été déçue, car je n'ai pas été
retenue par la situation et j'ai vraiment peu adhéré à
l'écriture : ¼
Manon
Il y avait un seul auteur pour lequel je me suis prononcée concernant
les choix de cette semaine, c'est Violette Leduc. Cela a mal commencé
avec mon compagnon de chambrée qui chambrait la brise... Je trouve
que c'est un chouette livre pour midinette. Midinette gothique. Or je
ne suis pas gothique... j'ai pas adhéré. P. 50 j'ai été
décontenancée quand on apprend qu'elle a 54 ans, je pensais
qu'elle avait 25 ans. Pourtant, comme Annick, je me suis vue dans le café,
c'est comme un tableau, l'Angélus, j'étais dans le tableau,
il y a des scènes géniales. Mais j'ai quand même cru
à rien : l'enfant a 60 ans, elle, elle a 15 ans, je vends
mon café-je vais voir le maire... livre fermé.
SUR LE LIVRE ET L'AUTEURE
Films
Violette Leduc compare elle-même son livre La vieille fille et
le mort à La
ballade du café triste de Carson McCullers dans un
de 1979 (sur le site de l'INA, 7 min : ICI).
Nous avons ensemble visionné et beaucoup aimé
le film documentaire de 2013 Violette Leduc, la chasse à lamour,
d'Esther Hoffenberg (57 min), que nous avons, pour ceux qui l'ont regardé,
préféré au film de
Martin Provost (2h), de 2013 également,
Violette (avec Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain). On peut consulter
deux documents très intéressants :
- le dossier de presse du film de Martin Provost : ICI
- le livret de présentation du film d'Esther Hoffenberg
: LÀ.
Et la présentation du film par l'auteur : ICI
Documentation
- Quelques informations par ses biographes : ICI
(3 p.)
- Un article de Mireille
Brioude, spécialiste
de Violette Leduc, qu'elle nous transmet pour mise en ligne : "Une
mise en scène de la solitude : étude des gestes de
Clarisse dans La vieille fille et le mort" (Roman 20-50,
n° 28,
déc 1999).
Mireille Brioude a consacré sa thèse à Violette Leduc
sur "la
mise en scène du Je", dirige l'Association des amis de
Violette Leduc ainsi que le site dédié : violetteleduc.net
Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
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