Points de vue de Fanny
A propos de ce qui peut contribuer à la
longévité d'un groupe de lecture Parmi ce qui fait la particularité du groupe Voix au Chapitre Le fait que les avis publiés sur le Net soient nominatifs (même
s'agissant uniquement du prénom voire d'un pseudo) contribue peut-être
à une forme d'engagement des membres. En effet, cela induit me
semble-t-il une forme de reconnaissance qui vient flatter l'ego, puisque
l'avis individuel n'est pas dilué dans le collectif, chacun retrouve
donc sa propre voix dans une sorte de mosaïque qui vient composer
l'avis du groupe sur le livre. La question peut peut-être se poser
cependant pour des lecteurs extérieurs au groupe, sur le lien entre
cette somme d'avis individuels et une identité du groupe en tant
que tel. Par rapport aux conseils pour la création d'un groupe de lecture Après lecture de la présentation
des différents groupes de lecture existants, il me semble qu'il
y a peut-être certaines questions à se poser au préalable
à la constitution d'un nouveau groupe, notamment par rapport aux
attentes et aux objectifs. A propos du passage sur la bibliothérapie et les objectifs psychologiques Quelques remarques même si elles sont assez redondantes avec le contenu du document. Par rapport à la bibliothérapie, il me semble important
de distinguer deux approches : Les objectifs psychologiques susceptibles d'être à l'uvre
dans des groupes de lectures s'articulent de façon assez naturelle
avec cette approche. Il me semble que le livre ou la lecture de façon
plus générale peuvent être un média, un support
d'entrée pour un travail analytique et/ou thérapeutique.
A mon sens, ce mode d'entrée peut être riche, mais il s'agit
effectivement d'un écueil à éviter lorsque ce n'est
pas l'objectif de groupe. Cela induit en effet très rapidement
des dimensions très personnelles voire intimes dans les échanges,
et la nature des liens entre les membres doit s'en trouver modifiée.
Il s'agit de distinguer la frontière entre ce qui peut être
déposé au sein du groupe et ce qui appartient à l'intime. A propos de la dimension marketing et médiatique Il me semble que l'on se confronte ici à des zones d'influences médiatiques, mais également aussi probablement financières. Dans ces conditions, comment un groupe de lecture peut-il garder son indépendance en termes de choix de lecture et d'opinion ? De plus, pour prendre le fonctionnement de Voix au Chapitre, quelle serait alors la place laissée aux avis individuels en regard d'un avis qui serait celui de l'identité du groupe ? Par rapport à la présentation de l'étude de Mary Léontsini J'ai trouvé cette présentation particulièrement
dense. Il me semble que cela met justement en avant des éléments
qui font la spécificité de Voix au Chapitre. A propos de la page
de présentation des membres, j'aime bien cette idée
d'une sorte d'autoportrait par le livre, exercice que j'imagine assez
difficile pour ma part. Pour les avoir lus avant de vous rejoindre, je
trouve que cela aide à percevoir l'approche générale
du groupe. J'ai également trouvé que les extraits de l'entretien avec
Geneviève faisaient bien ressortir des points essentiels, notamment
l'importance de la distinction entre la réalité et la fiction
et le risque d'éclats qui pourraient être liés à
des divergences d'opinion plus "politiques" que littéraires. J'ai également été sensible à ce qui est
abordé concernant l'éthique du lecteur. Il me semble que
cette partie est très centrée sur la lecture de romans d'Afrique,
mais cela peut sans doute se généraliser. Pourrait-on dire
qu'il s'agit de conserver une forme de modestie et de vigilance pour maintenir
son propre point de vue tout en reconnaissant celui des autres lorsqu'il
est en opposition ? Et également de s'efforcer de faire une
distinction entre un avis littéraire et des prises de positions
sociales ou politiques ?
(*) Fanny a suivi une formation avec Régine Detambel, auteure de Les livres prennent soin de nous : pour une bibliothérapie créative, Actes Sud, 2015.
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