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Mon/ton/son chemin dans le livre J'ai écrit ce petit texte il y a longtemps déjà quand Marie-Thé m'expliquait que ce qui compte à Voix au chapitre, c'est "son chemin dans le livre". Cette liste pourrait être complétée au gré de chacun... Il est autant de chemins que de livres : chemins glacés qui nous font frémir, chemins arides, chemins sablonneux où l'on s'enlise, chemins à fort dénivelé qui nous font suer, chemins d'ennui profond et de monotonie dont on espère seulement la fin, chemins sauvages, épineux, rocailleux, chemins urbains de Modiano, chemins bien balisés où l'auteur nous prend par la main, chemins plaisir au large panorama, chemins douillets, invitation au recueillement, chemins figurant dans les guides avertis des critiques autorisés, chemins gourmands, chemins savants, chemins pèlerinages à travers des livres cultes. Il est autant de lecteurs que de chemins : celui qui a peur de se perdre et revient sans cesse à la 1ère page, celui qui préfère l'autoroute du savoir, le rêveur qui contemple les pointes de style et avance lentement, celui qui fait de fréquentes pauses pour reprendre son souffle, celui qui ne peut s'empêcher de raconter sa marche au fur et à mesure, celui qui attend pour cela le dernier chapitre, celui qui est content d'avoir marché, celui qui jure qu'on ne l'y reprendra plus du moins sur ce parcours-là, celui qui revient blessé les ampoules au pied, celui qui abandonne en cours de route, celui qui se prend en photo à chaque pas et qui considère que le livre-paysage n'a d'intérêt qu'à son échelle, celui qui ne photographie que le paysage, celui qui ne photographie rien et garde tout dans sa mémoire, celui qui oublie tout, celui qui refait le chemin dans le même sens ou à l'envers… Il est autant de rapporteurs que de chemins : celui qui se tait et médite, celui qui partage généreusement, celui qui partage en regrettant un peu de partager de peur d'entamer son trésor. Mais ce sont toujours des chemins partagés, foulés par d'autres lecteurs qu'on retrouvera au refuge Voix au chapitre, d'où l'on repartira sur de nouveaux sentiers pour des promenades littéraires sans cesse renouvelées. Marie-Odile
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