Détail du
portrait de Perrault
par Philippe Lallemand
Château de Versailles
9 contes en ligne : ICI
Cliquez pour voir les
éditions
disponibles
Garnier-Flammarion,
2006, 267 p.
Ce volume contient les Contes en vers et les Histoires ou contes
du temps passé, assortis de trente illustrations de Gustave
Doré
Livre
de poche classique, 2006, 320 p., 3.80€
Circonflexe,
2016
192 p.
Les Contes De Perrault illustrés par les plus grands artistes
: Botticelli, Gustave Courbet, Gustave Doré, Gustav Klimt, Arthur
Rackam, Elisabeth Vigée Le Brun...
Librio,
2014, 120 p.
Bibliothèque
Nationale de France, 2016, 166 p.
La Bibliothèque nationale de France édite cet ouvrage, qui
rassemble la totalité des Contes de Perrault et près de
80 illustrations de Gustave Doré. Inspirée de l'édition
originale de 1862 conservée à la Réserve des livres
rares, cette publication est enrichei d'une préface de Marc Fumaroli,
académicien et professeur au Collège de France, et d'une
présentation de Jean-Marc Chatelain, directeur de la Réserve
des livres rares de la Bibliothèque nationale de France.
Garnier
Flammarion, 2014, 270 p.
Folio
classique, 1999
144 p.
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Charles Perrault (1628-1703)
Contes
Nous avons lu ces contes pour le 16 décembre
2016 et le groupe breton les lit
pour le 5 janvier. Outre son avis sur l'ensemble
des contes, chacun a choisi son conte préféré,
disant pourquoi...
Il s'agit des 8 contes de ma mère
l'Oye (La Belle au bois dormant, Le Petit Chaperon rouge, La
Barbe bleue, Le Chat botté, Les Fées, Cendrillon, Riquet
à la houppe, Le Petit Poucet) et de 3
contes en vers (Peau d'Âne, Les Souhaits ridicules, Griselidis).
Voir en bas de page des précisions
chronologiques et éditoriales.
Une séance où :
- les textes de Perrault côtoieront ceux d'Andersen (que nous avions
lus en 1995) et Grimm (que nous avions lus en 2003)
- les images de Gustave Doré celles de Walt Disney, Jacques Demy,
Botticelli, Gustav Klimt, Sara et bien d'autres
- l'interprétation psy de Bettelheim celle - plus drôle -
d'Eric Berne, fondateur de l'analyse transactionnelle...
Tout d'abord, des choix (de conte) pas tout à
fait littéraires...
Muriel (avis transmis par une internaute inconnue qui espère qu'un
troisième groupe parisien sera créé...)
Parmi les contes de Charles Perrault les plus célèbres je
préfère Le Chat Botté car, bien qu'immoral,
ce conte est toujours d'actualité notamment parmi certains de nos
hommes politiques ressemblent à s'y méprendre à l'ogre
et d'autres au chat qui possède toutes les qualités (intelligence,
ruse, mensonge) pour faire gravir à son maître les échelons
sociaux et en profiter lui-même. Ce qui traduit l'espoir que le
plus modeste a des chances de se hisser au sommet de l'échelle
(mais d'y rester, l'histoire ne le dit pas) et que la ruse, le vol, le
mensonge sont prioritaires par rapport à la valeur travail. Ce
qui est intéressant c'est que le personnage du chat malin est très
sympathique, il n'est ni bon mais ni méchant non plus, mais éminemment
stratège pour accéder aux privilèges. Chacun trouvera
dans notre époque actuelle bien des similitudes avec les dirigeants
de notre planète...
Serge (avis transmis d'Avignon)
J'ai choisi Barbe Bleue dans l'édition reliée cuir
dorée à l'or fin, imprimé sur papier volumineux bouffant
des éditions de l'Éventail situées à Genève.
7 pages en tout. Ce qui frappe tout de suite c'est que le "il était
une fois" nous intéresse par ses richesses, ses possessions,
ses avoirs. En reliant le conte à l'actualité, derrière
la barbe, on pourrait presque découvrir L'Homme de l'Année :
Donald Trump himself. Puis on le voit dans ses techniques d'approches
pour draguer la sur d'Anne grâce à des parties de plaisir.
Pour l'amadouer il lui donne les clefs de son patrimoine. Ce conte, c'est
avant tout le récit de la transgression de l'interdit d'ouvrir
un certain petit cabinet, le plaisir de braver les interdits, de ne pas
respecter les consignes. Au risque de sa vie, même. Ce qui le rend
passionnant c'est l'enquête à la Sherlock Holmes face au
sang caillé, aux corps pendus des femmes telles des pintades sous
le coup de la grippe aviaire, de la transformation en Lady Macbeth de
la jeune femme avant qu'elle ne découvre le traumatisme de l'assassin :
il ne supporte pas la curiosité des femmes. Il me semble que la
morale de l'histoire c'est que dans un couple, l'homme doit apprendre
à filer doux. Mais vous reprendrez bien encore un petit bout d'oreille
parfumée, n'est-ce pas ?
Nathalie R (avis transmis)
J'ai lu la moitié des contes avec plaisir mais honnêtement
je n'ai rien à dire qui pourrait vous intéresser... pour
moi cela correspond trop à un travail scolaire puisqu'on étudie
Les fées très souvent en classe de seconde et les
autres en classe de 6ème... J'ai encore beaucoup de mal à
ouvrir un il autre que celui de l'analyse scolaire. La seule chose
qui me fait rire à chaque fois que je termine un conte, c'est de
regarder les deux enseignements qui sont proposés... je trouve
qu'il y a souvent beaucoup d'humour dans le décalage du deuxième.
Je suis rebelle quand je fais étudier les contes à mes élèves
et en ce moment particulièrement nous travaillons La Belle et
la Bête et j'aime remettre en cause ce qui est considéré
comme de l'orgueil (quand les aînées désirent se marier
avec des gens de qualité plus importante que la leur).
Claire
Je plains vraiment les profs qui ne peuvent plus avoir une approche personnelle
des uvres qu'ils ont trop étudiée ou fait étudier...
c'est un handicap !...
Catherine (avis transmis)
J'ai relu les contes de Perrault mais au fond je ne sais pas très
bien quoi en dire ; j'ai l'impression de les avoir tellement souvent
lus ou entendus, sous trop de versions différentes, que je suis
incapable d'en penser quoi que ce soit, à part le fait qu'ils sont
bien écrits et qu'ils suscitent beaucoup d'émotions chez
les enfants. La lecture de Psychanalyse
des contes de fées de Bettelheim, même si elle remonte
a pas mal d'années, a en outre modifié le ressenti que je
pouvais avoir de ces contes, en m'empêchant maintenant de les apprécier
"au premier degré" sans réfléchir à
leur signification.
Je ne sais pas vraiment lequel je préfère, peut-être
Cendrillon (à cause des méchantes surs et du
bal), mais je sais lequel j'aime le moins depuis toujours, c'est Peau
d'Âne. Il est pourtant très beau si l'on considère
la forme, mais le thème m'a toujours mise mal à l'aise.
Fanny (avant de commencer le tour de nos avis)
Nous avons déprogrammé Tobie
Lolness de Timothée de Fombelle, en tant que "livre
pour Noël" - mais comme je l'avais acheté, cela
m'a permis de le découvrir et de l'apprécier !
Annick L
Je confirme, c'est un livre magnifique...
Monique S
Allez Claire commence ! Tu ne veux jamais commencer pour pouvoir
dire "je suis d'accord avec..."
Claire
Bon... J'ai vraiment découvert ces contes. J'ai découvert
les morales, deux en plus ! Je ne connaissais pas "Les Fées".
J'ignorais qu'il y avait une suite au réveil de la Belle au bois
dormant. Je suis donc allée de découverte en découverte.
Quoi la formule "Anne,
ma sur Anne, ne vois-tu rien venir ?" c'est
dans Barbe bleue ! Et "le
Soleil qui poudroie et l'herbe qui verdoie" aussi !
Quelle ignorante j'étais ! J'ai été frappée
par la vivacité de la narration et de temps en temps par des trucs
tirés par les cheveux. J'ai aimé quand l'univers merveilleux
était parfaitement cohérent, que je ne me posais pas de
question. Le fils du roi revient trop souvent dans ces contes... J'ai
préféré La Belle au bois dormant et Le Petit
chaperon rouge qui est raconté en deux temps trois mouvements,
cela m'a bien impressionnée. Les contes en vers, j'ai gardé
pour la fin, rétive aux vers : Peau d'Âne en vers,
cela a tout au contraire ajouté au conte par le rythme, la musique
donc. Quant aux illustrations de Gustave Doré, elles m'ont d'abord
gênée, et puis je les regardées après la lecture
en détail : certaines sont extraordinaires, par exemple la
famille du Petit Poucet qui avance vers le drame dans la forêt.
J'ouvre aux ¾.
Fanny
Je connaissais déjà très bien les contes. J'ai découvert
Griselidis et Le Miroir qui se trouvait dans mon édition.
J'ai lu plusieurs éditions, en prenant plaisir à passer
de l'un à l'autre. J'ai un coup de coup de cur pour Le
Petit Chaperon rouge : la fin est dure ! L'image du loup, de
la forêt, du grand méchant loup, les grands yeux, les grandes
dents
cela captive les enfants. "Tire la chevillette, la bobinette
cherra" est une formule magique.
Danièle
Ce qui m'impressionne le plus parmi les contes, c'est La petite fille
aux allumettes d'Andersen qui me remplissait d'effroi dans mon enfance.
Chez Perrault, je ne retrouve pas ces impressions. J'ai souvent oublié
comment les contes se terminent, mais les formules me restaient ("Anne,
mas sur Anne"...) J'ai aimé que Peau d'Âne
soit en vers. Je l'ai vue au
cinéma avec Catherine Deneuve. Il y a de l'humour dans La
Belle au bois dormant, dans La Barbe bleue aussi. C'est un
plaisir de la langue. En revanche, j'ai détesté les morales.
Je trouve qu'elles rabaissent le conte.
Manon
J'ai commencé par La Belle au bois dormant et j'ai été
étonnée par la fin et le mariage secret. Quant au Chaperon
rouge, j'ai été choquée, ne m'attendant pas à
l'aspect si explicite de l'aspect sexuel. De même pour Peau d'Âne.
C'est très violent, très cru. Même Le Petit Poucet.
Je n'avais pas un souvenir si violent de ces contes qui me renvoyaient
à Walt Disney. Les fins ont été pour moi nouvelles
(le petit chaperon rouge est croqué point barre). C'est très
intéressant. Est-ce vraiment pour des enfants ? Les souhaits
ridicules, c'est très drôle, cela m'évoque la
lampe d'Aladin. Griselidis, c'est très long.
Monique S
Je préfère Andersen. Perrault, ce sont des leçons
de morale, et en particulier pour les femmes... C'est écrit dans
un contexte particulier : c'est trop éducatif,
pédagogique.
J'ai aimé Riquet à la houppe, avec l'humour de Perrault.
C'est intéressant de comparer les lectures d'enfants que nous étions
à celles des adultes. Les contes aident à approcher des
événements très difficiles : par exemple Peau
d'Âne, l'inceste. Il y a là une force au niveau humain
quand on est dans des schémas universels tels que celui-là,
pour lutter contre l'angoisse.
Manu
C'est une découverte. J'avais aussi en tête Disney. Une découverte
des fins. J'ai aimé la langue. J'ai aimé l'efficacité
d'un récit en deux pages, l'essentiel est dit.
Claire
Y a du narratif comme dirait Katell
Brigitte
J'étais très contente car dans mon édition les notes
sont contemporaines de Perrault, indiquant par exemple la valeur de tel
mot à cette époque-là et elles m'ont plongée
dans le XVIIe siècle. Ce sont des textes courts, repris de la traduction
orale, qui nous plonge quant à eux dans la vie quotidienne du peuple
de l'époque. Je connaissais ces contes, mais j'ai découvert
La Belle au bois dormant. Je trouvais Les Fées tout
à fait nul, jusqu'au jour où j'ai constaté qu'une
de mes proches s'exprimait de façon extrêmement négative
sur toutes les personnes et sur tous les sujets qui nous entouraient :
elle se comportait comme la jeune fille dont il ne sort de la bouche que
serpents et crapauds, chaque fois qu'elle s'exprime ; cela a changé
mon regard sur elle. Je n'ai pas encore rencontré celle dont les
paroles ne sont que perles et pierreries : j'attends sa venue dans
le groupe... Mais j'ouvre en grand.
Jacqueline
Au Salon du livre pour la jeunesse, j'ai acheté une édition
des contes de Perrault qui m'a séduite, mais qui est finalement
incomplète : je suis déçue de constater par
exemple que Peau d'Âne est en prose ! Autre déception,
j'adore Le Petit Chaperon rouge depuis l'âge de 6 ans. J'ai
été élevée par ma grand-mère et la
dévoration de la grand-mère par le loup m'a fascinée.
Je l'ai relu plusieurs fois dans ma vie. J'aime la morale qui, elle non
plus, n'est pas dans mon livre
J'ai constaté l'importance
des illustrations quand on lit un conte de Perrault à des enfants
de quatre ans. (Jacqueline se prépare à lire la morale
du Petit Chaperon rouge avec gourmandise). J'ouvre en grand !
On
voit ici que de jeunes enfants,
Surtout de jeunes filles
Belles, bien faites, et gentilles,
Font très mal d'écouter toute sorte de gens,
Et que ce n'est pas chose étrange,
S'il en est tant que le loup mange.
Je dis le loup, car tous les loups
Ne sont pas de la même sorte ;
Il en est d'une humeur accorte,
Sans bruit, sans fiel et sans courroux,
Qui privés, complaisants et doux,
Suivent les jeunes Demoiselles
Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles ;
Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux,
De tous les Loups sont les plus dangereux.
Henri
Je suis déçu par l'intervention de Jacqueline qui n'a pas
lu TOUT Perrault. Dans ma mémoire, je mélangeais les contes.
Par exemple Griselis... J'ai aimé Les souhaits ridicules.
J'ai regardé un film
sur le droit des animaux qui m'a évoqué Le Chat botté :
7, 4 milliards d'humains sacrifient annuellement 142 milliards danimaux,
dont 1 milliard en France. J'ai ri en lisant ces contes revus par Eric
Berne à la lumière de l'analyse transactionnelle (Monique
L qui a fréquenté cet auteur opine du bonnet) ; en voici
un : "LE PETIT
CHAPERON ROUGE (PCR), RELU PAR ERIC BERNE"
(Rires et sourires...)
Henri
Je crois me souvenir que Cendrillon était plus drôle encore
dans le livre d'Eric Berne Que
dites-vous après avoir dit bonjour ?
Monique L
Je choisis Le Petit Chaperon rouge. Je l'aimais parce qu'il n'y
a pas de mariage avec un beau prince. A la relecture, c'est beaucoup plus
court que dans mon souvenir. Surtout le passage dans la forêt. Enfant,
je lisais pendant les vacances ce conte à mes cousins qui ne lisaient
pas encore. J'aimais dire :
"Tire la chevillette, la bobinette cherra"...
"les grandes dents"...
"les grandes oreilles"...
c'est le moment D'ANGOISSE...!
Les enfants ne comprennent pas que le petit chaperon rouge ne reconnaisse
pas sa grand-mère. J'ai vu la pièce de Joël
Pommerat qui souligne la peur dans la forêt. J'ai lu Bettelheim,
avec les trois générations de femmes d'une même famille,
marquées par l'absence d'homme, et le loup comme figure de l'homme.
J'ouvre en grand.
Séverine
Je suis contente de ce choix, car je connaissais mal ces contes. J'ai
préféré les contes en vers que j'ai lu à voix
haute et qui passaient très bien, alors que les contes en prose,
eux, tombent à plat. Ma préférence va aux Souhaits
ridicules, c'est très drôle. J'ai moi aussi découvert
"Anne, ma sur Anne !"... Je suis fascinée
par la pantoufle de verre. Verre et pas vair. En verre donc !...
Je suis également étonnée par les doubles morales.
Ce sont des histoires universelles, que Perrault a reprises.
Annick L
On les retrouve en effet sur tous les continents.
Séverine
Mais ils sont plus hard que j'imaginais. J'ouvre aux ¾.
Geneviève
J'ai feuilleté plus que lu. J'ai lu des comparaisons entre Perrault
et Grimm, à l'avantage de Grimm. C'est plus bref que ce dont je
me souvenais. J'ai aimé l'aspect "fond de culture commune".
Je suis marquée par l'image de la femme qui crache des crapauds
et celle qui crache des fleurs dans Les Fées, on le trouve
aussi chez Grimm. J'avais oublié la fin de la Belle au bois
dormant. Le conte que j'ai le plus aimé c'est Peau d'Âne,
avec une thématique très dérangeante ; et ces
robes couleur du temps... magiques ; et cette beauté qu'il
faut cacher sous peine de mourir. J'ouvre à moitié.
Annick L
J'ai une édition de 1967. Je préfère a priori les
contes de Grimm et d'Andersen. Mais les contes de Perrault ont une force
très brute. J'ai été agréablement surprise
à la relecture : c'est très vivant, c'est très
concret, ancré dans la vie à la campagne du XVIIe siècle.
Je suis surprise par la brièveté des textes qui permet de
remplir avec l'imagination de chacun. Ces contes s'adressent à
des enfants, à des femmes : j'avais oublié cette visée
morale sur l'éducation des femmes. Dominent la légèreté,
la fraîcheur. Mon préféré c'est Barbe bleue,
avec Sur Anne..., la chambre interdite, les secrets de famille.
J'ouvre en grand.
Henri
A propos de loup, il y avait aussi l'album du Père Castor, Marlaguette.
Claire
À propos d'humour, quand le prince réveille la Belle au
bois dormant, elle est un peu dans les vapes quand elle lui dit "Est-ce
vous, mon prince ? vous vous êtes bien fait attendre"...
Il est bien sûr charmé, l'assure qu'il l'aime "plus
que lui-même" mais constate que "ses
discours furent mal rangés ; ils en plurent davantage ; peu d'éloquence,
beaucoup d'amour"... Le conteur nous dit quand même :
"elle avait eu le temps
de songer à ce qu'elle aurait à lui dire"...
Séverine
Au fait... et Les
aventures de Gulliver ?
Annick L
Quelle bonne idée ! Pour le prochain Noël !
Claire
Et pour Pâques ?... En plus, nous n'avons jamais lu de Swift !
Nous finissons par regarder les
éditions diverses de contes apportées par Annick de la BNF,
par exemple celle
comportant des illustrations d'artistes : Botticelli, Gustave Courbet,
Gustave Doré, Gustav Klimt, Arthur Rackam, Elisabeth Vigée
Le Brun... ou l'album La
Barbe bleue illustré par Sara.
Fanny a aussi trouvé chez elle toute une série qu'elle a
apportée.
Monique L ressortira aec délice une vieille collection "Rouge
et or" au loup
en noir et blanc au lit du goût le plus discutable...
De conte en album, nous terminons la soirée par Dors
et fais pas ch...
SYNTHÈSE DES AVIS DANS LE GROUPE BRETON
suivie d'un avis individuel
Chantal,
Claude, Édith
Lona,
Odile, Marie Thé, Suzanne, Jean-Luc
Yolaine
Nous avons évoqué Barbe Bleue (Chantal), Griselidis
(Chantal, Claude), Le Petit Chaperon rouge (Claude, Marie Thé,
Suzanne), Le Chat botté (Lona, Odile), Le Petit Poucet
(Suzanne), Peau d'Âne (Édith), Cendrillon (Yolaine).
Il semble que nous ayons tous eu, plus ou moins, du plaisir à retrouver
ces lectures qui ont enchanté notre enfance par leur ambiance magique ;
les lire dans leur version originale a permis de découvrir leur
intérêt littéraire (les versions proposées
aux enfants le sont souvent dans des versions étonnamment tronquées),
la saveur des descriptions très concrètes et imagées,
la poésie et l'humour (par exemple le Petit Poucet). Certains se
sont attachés à lire la ou les morales de ces contes, et
ont comparé l'uvre de Perrault aux Fables de La Fontaine.
Beaucoup y ont vu une dimension sociale et politique. Certaines féministes
impénitentes (elles sont nombreuses en Bretagne comme chacun sait)
se sont insurgées contre l'aspect sexiste et misogyne de certains
contes, en particulier Griselidis. Cendrillon n'est pas
mal non plus. Enfin la violence de la plupart de ces récits populaires
paraît insupportable à notre sensibilité contemporaine,
à tel point qu'on irait jusqu'à éviter de les raconter
aux enfants, ce qui serait quand même dommage.
La conclusion que nous en avons tirée, c'est qu'on peut faire de
multiples lectures de ces histoires merveilleuses, mais qu'il ne faut
pas oublier leur dimension essentiellement symbolique, qui aide les enfants
à grandir. La réalité est souvent terrible, mais
dans les contes la fin est souvent heureuse, et même à l'âge
adulte elle continue à nous consoler.
Le mot de la fin revint au seul homme de notre groupe, qui assure que
la gente masculine est moins marquée par les contes, car ce sont
les femmes qui en assurent la transmission. Il a donc clos le débat
avec une histoire de Toto que rigoureusement ma mère (c'est
Yolaine qui fait ce compte rendu...) m'a défendu de rapporter
ici, et il est vrai que c'est un exercice plus viril. Mais les contes,
eux, tout comme les jeux, s'adressent autant aux filles qu'aux garçons,
ils viennent de la nuit des temps et traitent de problèmes universels
et intemporels qui se posent depuis toujours à l'humanité.
Chantal
Bof ! J'en ai lu deux sans grande envie
:
- Barbe Bleue, version non expurgée : j'ai trouvé
cela extrêmement violent, et les crimes contre les femmes ont trop
résonné dans mon esprit, même si la deuxième
moralité comme il dit m'a fait sourire...
- Griselidis, conte en vers, au style suranné que j'aime
retrouver, m'a paru par trop macho, même si, bien sur il faut le
situer dans son époque...
Donc, ouvert ¼
CHRONOLOGIE de l'édition
par Perrault de ses 11 contes
- 1691 : Perrault publie une "nouvelle"
en vers, La Marquise de Salusses ou la Patience
de Griselidis
- 1693 : premier "conte en vers", Les
Souhaits ridicules
- 1694 : les deux uvres précédentes sont réunies
dans une même édition, avec en plus un "conte en vers",
Peau d'Âne.
- 1696 : conte en prose, La Belle au bois dormant
- 1697 : Histoires ou contes du temps passé, avec
des moralités, avec cet autre titre au dos Contes de ma
mère l'Oye, contenant les 8 contes en prose suivants :
La Belle au bois dormant, Le Petit Chaperon rouge,
La Barbe bleue, Le Maître chat ou le Chat botté, Les Fées,
Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre, Riquet
à la houppe, Le Petit Poucet. Tous
les contes sont en ligne ICI
PAR AILLEURS...
Perrault sessaya au genre galant avec Dialogue de lamour
et de lamitié et Le Miroir ou la Métamorphose
dOrante (qu'évoque Fanny) : ô surprise, ce
conte Le Miroir serait même un conte gay ! (Voir les
articles LES CONTES "GAYS" DE CHARLES PERRAULT : 1/3 -
2/3 - 3/3)
SUR LE SITE DE LA BNF, DE NOMBREUSES VARIATIONS
du Petit Chaperon rouge
- Le Petit Chaperon rouge par
les frères Grimm
- Le Petit Chaperon rouge et
ses grands illustrateurs
- Le Petit Chaperon rouge s'allonge avec un conte
de 4,74 m par la graphiste Warja Lavater
- Le Petit Chaperon change de couleur : Le
Petit Chaperon bleu marine par Philippe Dumas et Boris Moissard, Le
Petit Chaperon vert par Grégoire Solotareff
et aussi : Cendrillon,
de la scène à l'écran
En replay sur Arte jusqu'au 2 mars 2017, un documentaire
sur Cendrillon : né en Chine au IXe siècle, le
personnage de Cendrillon inspire depuis des siècles les créateurs
de tous les continents : portrait d'un mythe universel, illustré
par des archives d'entretiens (en particulier avec le psychanalyste Bruno
Bettelheim), des extraits de films et de spectacles (la pièce
de Joël Pommerat, le ballet de Noureev).
11 ÉCRIVAINS D'AUJOURD'HUI
réécrivent
Leurs contes de Perrault (Belfond, coll. "Remake", 2015)
- La Belle au bois dormant, par Leila Slimani
- Le Petit Chaperon rouge, par Hervé Le Tellier
- La Barbe bleue, par Cécile Coulon
- Le Chat botté, par Alexis Brocas
- Les Fées, par Frédéric Aribit
- Cendrillon, par Nathalie Azoulai
- Riquet
à la houppe, par Gérard Mordillat
- Le Petit Poucet, par Manuel Candré
- Peau d'Âne, par Fabienne Jacob
- Les Souhaits ridicules, par Christine Montalbetti
- Griselidis, par Emmanuelle Pagano
Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
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